lundi 20 décembre 2010

Les volontaires du Berry et de la Sologne

Les FFI de l’Indre forment la 5e brigade de la 12e région militaire, composée des 52e, 68e et 90e RI, sous les ordres du lieutenant-colonel Despains (« Roland »), venu des FTP, soit 3 200 hommes en décembre 1944.
Le 90e régiment d’infanterie est mis sur pied avec le bataillon Comte (AS), le secteur Indre-Nord n°2 et le bataillon Lalingerie, des éléments du groupe Indre-Ouest, le maquis du Luant (AS Indre). Aux ordres du commandant André Petit, il compte 797 hommes à sa création en 1944. Dissous pour former à Châteauroux, le 1er janvier 1945, le 1er BCP du commandant Paoli puis du commandant Perot. Affecté à la 4e demi-brigade de chasseurs du commandant Petit, il prend part à la Campagne d’Alsace puis sert devant Saint-Nazaire. A noter que des éléments du 90e RI iront par ailleurs au bataillon de sécurité V/12.
Le 68e régiment d’infanterie est créé le 16 octobre 1944. Ses trois bataillons sont formés par les bataillons Dubreuil, Dupleix et Dupas du groupe Indre-Est, également par des éléments du Corps-franc de Châteauroux et le bataillon Raymond (commandant Riouallon) d’Argenton-sur-Creuse. Le 1er janvier 1945, il donne naissance au 5e BCP, mis sur pied à Châteauroux et au Blanc, aux ordres du commandant Stabler. Cette unité part rapidement – le 7 janvier - pour le front de l’Est, dans le cadre de la 4e demi-brigade de chasseurs, montant en ligne le 16 janvier. Il prend part notamment à la libération de Vieux-Thann. Les combats lui coûteront douze tués, quinze disparus et 56 blessés. Le 3 mars, il quitte les Vosges pour aller servir devant Saint-Nazaire.
Le 52e régiment d’infanterie est créé le 1er octobre 1944, sous les ordres du commandant Henri Lathière (« Tito »). Ne compterait que 772 hommes pour trois bataillons ! Forme le bataillon d’instruction de spécialistes, devenu, le 16 janvier 1945, le 11e régiment de chasseurs à cheval (à six escadrons) à Châteauroux et affecté à la 3e DB.

Brigade Charles-Martel (pour mémoire ; voir l’article sur les FFI devant Saint-Nazaire), dont :
. Bataillon Carol. Chef : commandant Jean Costa de Beauregard (« Carol »). Formé dans le maquis de la Brenne (Indre, Indre-et-Loire) avec des cadres et hommes du 17e BCP, devient 17e BCP le 1er octobre 1944. Sert dans le sous-secteur centre de la poche de Saint-Nazaire. Compte 527 hommes au 28 février 1945. Reçoit notamment la compagnie d’accompagnement Bretteval en avril 1945 – ainsi que la 3e compagnie du 1er bataillon du 1er régiment de France.

4e régiment d’infanterie de l’air. Chef : lieutenant-colonel de la Vaissière de la Vergne (« Valin »), officier retraité, chef de l’ORA du Loir-et-Cher, puis commandant Biron. Formé à la mi-septembre 1944 avec des FFI et FTP du Loir-et-Cher, sous le nom de 1er régiment aéroporté. Comprend deux bataillons, soit environ 1 100 hommes :
. bataillon du commandant Judes (« Richard »), de l’ORA, formé à Blois ;
. bataillon du commandant Verrier, formé à Vendôme.
Quitte Blois pour la poche de Lorient le 27 novembre 1944. En ligne près de Carnac. Perd son chef de corps et le commandant Verrier le 19 décembre, assassinés par un de leurs hommes. Devient Corps-franc de l’air Valin de la Vaissière (CFAVV). En janvier 1945, son 2e bataillon semble aux ordres du capitaine de Tallance, le 1er à ceux du capitaine Lousier.

Corps-franc d’Indre-et-Loire. Chef : capitaine Gilles. Fort de 200 hommes, formé avec des FFI de Tours, du groupe « Vengeance-Touraine » de Saint-Symphorien, de la 4e compagnie (Planchard) du maquis Conty-Freslon. Quitte Tours le 27 septembre 1944. Affecté le 10 octobre au groupement Lecoq dans les Vosges. Versé le 4 ou 5 novembre dans le bataillon Vigan-Braquet (FFI du Gard).

Bataillon VII/4 (Indre-et-Loire). Pour mémoire (voir l’article sur les FFI devant Saint-Nazaire).

Bataillon VIII/4 (Indre-et-Loire). Chef : Montprofit (« Marceau ») ou commandant de Rendinger. Dit bataillon de sécurité d’Indre-et-Loire, ou peut-être 66e RI. Créé le 16 septembre 1944. Formé à Joué-lès-Tours par le bataillon Champmeslé et les FTP du commandant Marceau. Comprend 758 hommes au 12 octobre. Devient III/65e RI le 1er janvier 1945. Serait parti pour le front Atlantique durant le premier trimestre 1945.

Groupe Le Coz (Indre-et-Loire). Chef : capitaine Jean-Marie S… (« Le Coz »). Cette unité opère dans la région de Loches. Gagne la Franche-Comté. Son chef sera arrêté et fusillé. Ses éléments seront versés au Bataillon d’infanterie de marine et du Pacifique en octobre 1944.

1er bataillon de marche du Loiret. Chef : commandant Pierre Charié. Formé avec des hommes du nord de la Loire. Dit bataillon III/5. Devient III/95e RI le 1er janvier 1945.

2e bataillon de marche du Loiret. Chef : commandant Thénard (« Sultan »). Constitué à partir du maquis de Sologne. Semble porter le nom de Bataillon de sécurité Lamoureux à compter du 1er décembre 1944. Forme un détachement – dit renfort 501 – de 271 hommes aux ordres du capitaine Lamoureux, qui quitte Orléans le 15 décembre pour être affecté au 2e bataillon de zouaves portés puis, rapidement, au 2e bataillon de choc.

Brigade Bertrand. Chef : colonel Bertrand, dit «Dupin », chef (ORA) des maquis du Cher-Sud. Arrive à Saintes du 8 au 15 novembre 1944. Sert devant Royan. Compte 4 668 hommes au 6 décembre. Retourne dans le Cher à partir du 24 février 1945, où elle va former le noyau de la 1ère DI qui ira servir en Allemagne.
. 1er régiment d’infanterie. Chef : colonel Bertrand, puis lieutenant-colonel Ribaud, puis colonel Rudloff (20 novembre 1944). Reconstitué dès la mi-août 1944 dans les maquis du Cher-Sud avec 1 800 anciens hommes du 1er RI de l’armée d’armistice (1940-42). Composé du I/1er RI (commandant Roy) et du III/1er RI (capitaine Mazin). Combat contre la colonne Elster, après avoir libéré Bourges. Compte 1 749 hommes le 6 décembre. Créé officiellement le 1er janvier 1945.
. 33e demi-brigade. Chef : lieutenant-colonel Trousseau. Créée officiellement le 9 septembre 1944. Composée du I/33e (commandant Rabineau) et du II/33e (commandant Mesnard). Compte 1 000 hommes début 1945. Versée au I/43e RI le 26 février 1945.
. 34e demi-brigade. Chef : lieutenant-colonel « Colomb » (Arnaud de Vogué) puis lieutenant-colonel Serval. Issue du maquis du Cher-Nord. Compte 1 596 hommes en décembre. Le I/34e est versé dans le II/1er RI, le II/34e – issu du Régiment populaire du Berry - au 15e RA et au II/1er RI, la compagnie de commandement au I/43e RI.
. Groupe de reconnaissance n°8. Chef : capitaine Servais. Issu du Cher-Est. Comprend 302 hommes le 6 décembre 1944. Fort de trois escadrons, versé au 12e chasseurs à cheval en mars 1945.
. 72e régiment d’artillerie : Ier (capitaine Harle, lieutenant Maurier) et IIe groupes.

Bataillon de marche du Loir-et-Cher (bataillon II/5). Chef : commandant Brasseur. Fort de 702 hommes le 28 décembre 1944. Forme le II/95e RI le 1er janvier 1945.

lundi 15 novembre 2010

Les volontaires d'Aquitaine

La Région B de la Résistance donne naissance à la 18e région militaire, à Bordeaux, sous les ordres du colonel Druilhe (venu des FFI de Dordogne). Une partie des unités FFI formées ou stationnées sur son territoire serviront sur le front du Médoc, dans le cadre des Forces françaises de la Pointe de Grave (FFGR), entrées dans l’Histoire sous le nom de Brigade Carnot. L’essentiel des informations indiquées ci-dessous provient précisément de l’histoire de cette brigade. Aire-sur-Adour (Bataillon d’). Dit Bataillon Aturin. Landes. Chef : capitaine Baradat. Rejoint fin octobre 1944 le front du Médoc. Versé, pour 240 hommes, au II/34e RI début 1945. Atlantique du Lot-et-Garonne (Bataillon). Chef : commandant Archidice, puis commandant Baril. Formé à Agen en novembre 1944 sous le nom de « bataillon Atlantique du régiment du Lot-et-Garonne ». Arrive à Castelnau le 12 décembre. Fait mouvement sur Lesparre le 3 janvier 1945. Relève le Bataillon de marche du Tarn-et-Garonne sur le front du Médoc le 16 février. Fort de 350 hommes, devient III/34e RI fin mars 1945. Blayais (Bataillon du). Chef : commandant Léon Ellissalde (« Léon du Blayais »). Constitué à la citadelle de Blaye (Gironde) le 1er octobre 1944 à partir du groupe du Blayais (FFI de Gironde et de Charente). Fait mouvement le 19 octobre 1944 vers le front du Médoc. Devient III/7e RIC le 21 décembre 1944, puis III/38e RI le 10 mars 1945. Carnot (Artillerie). Chef : capitaine Malabat. Formée en septembre 1944 au quartier Nansouty (Bordeaux) sous la forme d’un groupe d’artillerie. Monte en ligne sur le front du Médoc le 18 septembre 1944. Versé au 1er Régiment d’artillerie coloniale FFI le 2 novembre 1944 (qui devient 196e RA le 9 novembre). Charly du Médoc (Groupe). Gironde. Chef : lieutenant-colonel Cominetti (« Charly »). Fort de 584 hommes, sert sur le front du Médoc à compter du 29 août 1944. Claverie (Bataillon). Landes. Sert sur le front du Médoc. Versé, pour 270 hommes, au 34e RI. Duchez (Bataillon), ou Bataillon des Arcachonnais. Chef : capitaine de réserve Robert Duchez. Sous le nom de Colonne d’Arcachon (Gironde), sert sur le front du Médoc dès la fin août 1944. Versé dans le II/34e RI en 1945. Georges (Bataillon). Gironde. Chef : commandant Bordes. Sert sur le front du Médoc. Versé, pour 350 hommes, au 34e RI. Gironde (1er régiment de). Nom que semble porter le 144e RI (lieutenant-colonel Saldou) recréé le 1er octobre 1944 avec des FFI de Bordeaux (I, IV et V/144e), ceux des groupes du Bouscat et Bruges (II/144e). Forme le 170e RI le 1er mars 1945. Groupe mobile de réserve. Chef : capitaine Douence. Issu du groupe Hostains-Lugos, sous la forme du Groupe de mobile de réserve du groupe de bataillons FFI Gironde. Sert sur le front du Médoc. Versé le 1er décembre 1944 dans le 2e groupe d’escadrons du 18e RCC (formant le 2e escadron), dit 16e groupe de reconnaissance divisionnaire d’infanterie FFI. Guyenne (Bataillon de). Gironde. Chef : commandant Noutary. Organisé le 5 septembre 1944 à Langon (Gironde) avec des membres des Chantiers de jeunesse. Affecté à la 9e DIC, arrive en Franche-Comté le 8 octobre 1944. Fort de 650 hommes, versé dans le I/6e RTS entre le 9 et le 28 octobre 1944. Jean (Bataillon). Gironde. Chef : commandant Bernardet (« Jean »). Formé à Libourne à compter du 29 août 1944. Sa 1ère compagnie (issue du groupe Jean ou maquis des Chênes-Verts) est versée au régiment Z. Klein (Escadron). Chef : capitaine Jean Klein. Fort de 154 hommes, est en ligne sur le front du Médoc à compter du 12 septembre 1944. Devient 1er escadron (lieutenant Fontaine) du 2e groupe d’escadrons du 18e RCC le 1er décembre 1944. La Mette (Groupement de). Chef : commandant de La Mette. Versé en novembre 1944 au 57e RI FFI (qui devient I/57e RI le 16 décembre 1944). Il s’agit peut-être du Bataillon Esquirou (Charente-Maritime et Gironde) qui compte 740 hommes en octobre 1944. Léon des Landes (Bataillon). Chef : capitaine Doussy. Versé au II/34e RI. Nord-Landais (Bataillon). Chef : commandant Lartigau. Versé, pour 270 hommes, au 34e RI. Penthésilée (Bataillon franc). Chef : commandant Jan Chodzko. Formé à Talence (Gironde) entre le 5 et le 8 septembre 1944. Compte plus de 600 volontaires, répartis en six compagnies (1ère : capitaine Marc Brun ; 2e : lieutenant Martin ; 3e : lieutenant Léger ; 4e : lieutenant Van der Stocken ; 5e : capitaine Malivert ; 6e : capitaine Dartigues). Fait mouvement vers le front du Médoc le 17 septembre 1944. Perd le sous-lieutenant Bellier le 13 décembre. Devient I/7e RIC le 21 décembre, puis versé dans le I/38e RI le 10 mars 1945 (ainsi qu’au II/Régiment mixte marocains étrangers). Songe (Bataillon). Gironde. Sert sur le front du Médoc.

mardi 3 août 2010

Les volontaires de la région parisienne

Dès la libération de Paris, Paris et sa région ont été rattachés à la 22e région militaire. Nombre des unités qui se sont formées sur son territoire ont rejoint la 10e division d'infanterie du général Billotte, qui sera affectée à la 1ère armée française.

1er BCP. Chef : commandant puis lieutenant-colonel Moillard, puis commandant Putz. Créé à l’Ecole militaire de Paris le 1er septembre 1944. Devient 19e BCP le 1er octobre 1944 (tandis qu’un nouveau 1er BCP sera créé à Châteauroux le 1er janvier 1945). Arrive en Alsace en décembre 1944. Rattaché au 1er régiment de spahis algériens de reconnaissance, prend part à la Campagne d’Allemagne.

8e BCP. Chef : lieutenant-colonel Pochard puis capitaine Pugliesi-Conti. Créé le 7 septembre 1944 à l’Ecole militaire de Paris. Fait mouvement vers la Lorraine les 21 et 22 octobre 1944. Compte 806 hommes au 1er novembre. Participe aux opérations de libération de la région de Metz au sein de la 1ère demi-brigade de chasseurs.

Bataillon I/22. Versé dans le 46e RI.

Bataillon II/22. Devient le bataillon de commandement du 5e RI.

Bataillon III/22. Dit bataillon Médéric. Chef : lieutenant-colonel Prosper Boche, dit « Rouger ». Formé au Fort-Neuf de Vincennes. Compte 803 hommes en septembre 1944. Forme le I/5e RI le 10 décembre 1944.

Bataillon IV/22. Dit bataillon Belleville-Villette. Chef : commandant Toulemont. Formé à Provins (Seine-et-Marne). Compte 732 hommes le 12 septembre 1944. Rejoint la 46e demi-brigade le 1er novembre et forme le II/46e RI.

Bataillon V/22. Versé dans les II et III/5e RI.

Bataillon VI/22. Forme le I/24e RI.

Bataillon VII/22 ou Bataillon Marianne. Formé à Rueil (caserne Guynemer) avec des FFI de Seine-et-Oise. Devient II/24e RI le 10 décembre 1944. Gagne les Ardennes puis les Vosges.

Bataillon IX/22. Dit bataillon Brie-sans-Peur. Chef : commandant Cheutin puis lieutenant-colonel Vésiné de La Rue. Formé en Seine-et-Marne. Compte 814 hommes le 21 octobre 1944. Devient III/46e RI le 10 décembre.

Bataillon XI/22. Versé dans le 46e RI.

Bataillon XII/22. Dit bataillon Château-de-Madrid ou bataillon « Liberté ». Chef : commandant Champarnaud. Formé à Neuilly-sur-Seine. Compte 800 hommes le 17 octobre 1944. Versé au 46e RI le 7 janvier 1945. Note : il semble qu’une partie forme le bataillon « Désiré » du commandant Fernand Raux (« Désiré »), lequel est versé en janvier 1945 dans les 5e et 6e bataillons de choc.

Bataillon XIII/22. Chef : capitaine Louis Labri. Versé au III/5e RI.

Bataillon XIV/22. Chef : commandant Claveau. Devient le bataillon de commandement du 24e RI.

Bataillon XV/22. Dit bataillon FFI de Melun. Formé en Seine-et-Marne. Organisé en un escadron hors rang et quatre escadrons. Devient 11e cuirassiers le 23 novembre 1944 puis 18e dragons (lieutenant-colonel Moissenet).

Bataillon XVI/22. Dit bataillon Marceau. Forme le 1er groupe du 32e RA.

Bataillon XVII/22. Dit bataillon Yves-du-Manoir ou bataillon Rouleau. Chef : commandant Ruas puis capitaine Chandeze. Forme le 2e groupe du 32e RA le 1er décembre 1944.

Bataillon XVIII/22. Dit bataillon Chevallier. Forme le 3e groupe du 32e RA.

Bataillon XIX/22. Forme le 4e groupe du 32e RA.

Bataillon XXIV/22. Versé au II/5e RI.

Bataillon XXV/22. Dit bataillon Villand. Chef : commandant Villand (Rollet). Compte 556 hommes le 10 janvier 1945. Des éléments sont versés au bataillon XX/22 en janvier 1945.

Bataillon de sécurité XXVI/22. Appellation portée par le bataillon Joseph-Bara, dit bataillon de sécurité des Halles, et le bataillon Hoche, qui rejoignent le III/24e RI ainsi que le Groupe de commandos d’Afrique.

Bataillon LI/22. Dit 1er régiment de Paris. Chef : commandant Boris Holban. Créé le 20 septembre 1944. Composé d’étrangers et de Français, reste à Paris. Bataillon

CV/22. Dit bataillon de Rambouillet. Des éléments sont versés dans le 19e BCP.


1er régiment de marche d’infanterie portée. Créé au lycée Janson-de-Sailly dès la fin août 1944. Comprend deux bataillons :

. 1er bataillon. Chef : commandant Berger puis commandant Guy de Fenoyl de Gayardon. Quitte clandestinement Paris le 25 septembre 1944 pour rejoindre la 1ère Armée française. Instruit au Valdahon, devient Bataillon Janson de Sailly. Participe à la libération de Masevaux (il perd 45 tués). Devient 2e bataillon de choc le 5 janvier 1945. Pertes totales (France, Allemagne, Indochine) : 107 tués.

. 2e bataillon. Chef : capitaine de frégate Marchand. Versé dans la 10e DI. Marchand ira commander le 4e régiment de fusiliers-marins.

1er Régiment de marche nord-africain de Paris. Chef : lieutenant-colonel Massebiau. Instruit du 25 septembre au 5 octobre 1944. Dissous le 8 décembre 1944 (compte alors 873 hommes). Des éléments sont versés dans le 131e RI.

Escadron Bonhomme. Rattaché le 8 septembre 1944 à la 2e DB. Devient 4e compagnie du 1er RMT le 2 octobre.

Escadron Montségou. Chef : capitaine de Montsegou. Rattaché le 8 septembre 1944 à la 2e DB. Devient 8e compagnie du 2e RMT le 2 octobre.

Escadron Piquet. Rattaché le 8 septembre 1944 à la 2e DB. Devient 12e compagnie du 3e RMT le 2 octobre.

Escadron Hammer. Chef : capitaine Hamer. Rattaché le 24 octobre 1944 au 1er régiment de marche de spahis marocains.

Colonne Fabien puis Groupement tactique de Lorraine puis 1ère Brigade de Paris. Cette unité sera traitée à part.

Note : des éléments parisiens seront par ailleurs affectés au 1er régiment de chasseurs parachutistes. Leur histoire a fait l'objet d'un film, "La neige et le feu", réalisé par Claude Pinoteau, qui s'est inspiré également de l'épopée du bataillon Janson de Sailly.

samedi 29 mai 2010

Les volontaires du Sud-Ouest

Division légère de Toulouse. Chef : colonel Redon (« Durenque »), chef des FFI du Tarn. Dite colonne R 4, elle relève du Groupement mobile FFI du Sud-Ouest. Elle comprend les unités suivantes :
. Corps-franc Pommiès. Chef de corps : lieutenant-colonel André Pommiès, 39 ans. Unité ORA de la Région 4, le Corps-franc Pommiès forme, début septembre 1944, une brigade mobile qui fait mouvement vers la Bourgogne. Forte de 4 800 hommes, elle s’articule autour des demi-brigades Wursteisen, Ceroni et Miler, des bataillons Pottier, Francot et Couret. 4 septembre 1944 : le CFP commence à quitter le territoire de la R4. 8-9 septembre : participe, aux côtés de la 1ère Armée, à la prise d’Autun (Saône-et-Loire). 25 septembre : mise à la disposition de la 1ère DB. Octobre 1944 : s’organise en régiment, composé des 1er (commandant Balade) et 2e (commandant de Carrère puis commandant Viard) bataillons et d’un groupe de commandos (lieutenant-colonel de Rougemont). Se bat dans les Vosges (Fresse, Petit-Drumont, Oderen). Devient 49e RI le 10 février 1945 (chef de corps : lieutenant-colonel Pommiès. I/49e : commandant Lacapelle. II/49e : commandant Viard. III/49e : commandant Dangoumau puis capitaine Dazet)
. 3e dragons FFI. Chef de corps : commandant puis lieutenant-colonel Pierre Dunoyer de Segonzac, dit « Hugues », 38 ans. Formé par des FFI du Tarn (ORA) après la libération de Castres. Appelé également Corps-franc Bayard. Quitte Castres à partir du 6 septembre 1944. Entre dans Nevers (11-12 septembre). Engagé fin septembre 1944 au Mont-de-Vannes, en Haute-Saône. Entre dans Gerardmer. Perd le capitaine Henry Périé, 29 ans, le 26 novembre, et le lieutenant Georges Barbas, 27 ans, le 3 décembre (au col du Collet). Devient 12e régiment de dragons (de la 14e DI) le 1er mars 1945. Participe à la fin de la Campagne d’Allemagne.
. 1ère demi-brigade Trioche. Chef de corps : lieutenant-colonel Trioche. Unité du Tarn, composée des bataillons Marc (lire l’article sur les FFI du Languedoc), Pugnaire et Antoine. Devient I/51e RI FFI (ou Bataillon de l’Albigeois) qui sert dans les Vosges durant la bataille de Colmar et atteint le col de La Schlucht le 5 février 1945. Versé dans le 49e RI le 26 février.
. 2e demi-brigade Ajax. Chef de corps : lieutenant-colonel André Bentata (« Ajax »). Composée du 4e bataillon du Lot, du 24e bataillon du Lot et du bataillon Voisin. Une autre source inclut le 1er bataillon FTP de la Haute-Garonne. Quitte Toulouse le 7 septembre 1944. Se bat dans l’Allier puis dans les Vosges. Devient – à quelle date ? – le 1er bataillon de Toulouse, aux ordres du capitaine Poux (« Gabriel »). Entre dans Gérardmer. Renforce le sous-groupement Lecoq le 12 décembre 1944. Versé dans le 35e RI.


Bataillon Metz. Chef : commandant Charles Pleis. C’est l’un des trois bataillons de la Brigade Alsace-Lorraine. Il regroupe des Alsaciens-Lorrains réunis dans la région de Toulouse et se compose des compagnies Iéna (capitaine Louis Argence), Ney (capitaine Bijon), Kléber (capitaine Linder) et Rapp (capitaine Edmond Fischer). Le bataillon Metz se bat notamment au Bois-le-Prince le 4 octobre 1944 et sera versé dans la 3e demi-brigade de chasseurs.

Demi-brigade de l’Armagnac. Chef : lieutenant-colonel Henri Monnet. Issue, le 30 septembre 1944, du bataillon de guérilla de l’Armagnac (Gers), elle sert à compter du même jour devant Royan, en provenance de Bordeaux. Elle compte alors trois bataillons (aux ordres du capitaine Capin, du capitaine Messin et du commandant Lambret), et l’Ecole navale lui est rattachée.
Transformée le 1er janvier 1945 en régiment Parisot (du nom de son premier chef de corps, mort accidentellement à Toulouse début septembre 1944), son 3e bataillon étant formé par le Bataillon Raynaud, elle devient 158e RI le 16 février 1945. Se bat dans la presqu’île de la Seudre et dans l’île d’Oléron.

Bataillon Raynaud. Unité de marche du 1er régiment du Gers (qui comprend aussi le 1er bataillon du capitaine Tripet, qui devient III/14e RI le 1er janvier 1945, et le bataillon Georges), à l’effectif de 867 hommes, elle rejoint à titre de renfort la Demi-brigade de l’Armagnac le 27 novembre 1944. Devient, le 1er janvier 1945, 3e bataillon du Régiment Parisot, puis le III/158e RI.

2e régiment du Gers. Composé des bataillons Simon et Poulain. Des éléments forment le bataillon III/17, dont une partie est versée au 14e RI (régiment commandé par le lieutenant-colonel Ligue puis le lieutenant-colonel Harry et créé le 1er janvier 1945 à Toulouse).

1er régiment de Haute-Garonne.
Versé dans le I/14e RI.

2e régiment de Haute-Garonne. Chef de corps : lieutenant-colonel « Blucher ». Versé dans le II/14e RI.

1er régiment d’infanterie coloniale de Toulouse. Dit régiment Prioux. Versé dans les unités régimentaires du 14e RI.

Régiment du Tarn-et-Garonne. Dit III/23e RI FFI. Chef de corps : commandant Derenne. Versé dans le I/14e RI le 17 janvier 1945.

1er régiment du Tarn.
Chef de corps : lieutenant-colonel Vasseur.

Régiment Béarn. Chef de corps : lieutenant-colonel Léglise. Unité des Basses-Pyrénées, dont les bataillons sont aux ordres du capitaine Lartigau, du commandant Prat, des commandants Monachini puis Noutary. Forme le 18e RI le 1er mars 1945 (régiment créé à Pau et commandé par le lieutenant-colonel Durix).

Régiment de Bigorre. Chef de corps : lieutenant-colonel Faulconnier. Formé à Tarbes en septembre 1944 à partir de la colonne Soulé, regroupant des FFI des Hautes et Basses-Pyrénées. Compte trois bataillons, le 1er aux ordres du commandant Richon (« Jeannot »). Arrive, sous la forme d’un bataillon de marche de 867 hommes, en Charente-Maritime, le 25 novembre 1944. Sert devant Royan (secteur de Marennes). Prend part à l’offensive du 14 avril 1945 contre cette poche, enlevant successivement Trignac, Les Brandes, Musson, puis, le lendemain, entrant dans Saint-Georges-de-Didonne. A perdu quatorze tués sur le front de Royan. Note : le régiment a conservé son organisation jusqu’à la capitulation nazie.

2e régiment d’infanterie du Lot.
Chef de corps : lieutenant-colonel Robert Noireau. Créé à Toulouse (caserne Niel) en octobre 1944, avec des FFI du Lot essentiellement, mais aussi de Dordogne, de Corrèze et de l’Aveyron. Commence à faire mouvement le 24 octobre 1944 vers le secteur du Médoc. Monte en ligne le 15 novembre en relevant le bataillon d’Arcachon. Ses bataillons sont aux ordres du capitaine de Gaudusson, du capitaine Parraud et du capitaine Roger Sol, le tout sous les ordres du commandant Le More. Devient 8e RI (puis 154e régiment du génie d’assaut). Perd au total 52 tués et 120 blessés sur le front du Médoc.

1er régiment de cavalerie de Bigorre. Chef de corps : commandant Dantzauen puis lieutenant-colonel O’Neill. Formé à Tarbes autour d’un escadron du Corps-franc de la Montagne-Noire. Compte 910 hommes en novembre 1944. Devient 2e régiment de hussards le 1er février 1945.

3e hussards FFI. Dit escadron Marcus. Formé à Montauban (Tarn-et-Garonne), il relève de la Division légère de Toulouse. Unité ORA, est mis à la disposition de la 3e DIA le 18 octobre 1944. Versé dans le 3e régiment de hussards en Lorraine (son 4e escadron, capitaine Delplanque, est issu des maquis du Tarn – sic – selon un historique du régiment).

1er bataillon du 15e RI. Chef de corps : commandant Simonot. Dit bataillon de Castres, ou bataillon Helsinsky, ou 2e groupe d’escadrons du 2e régiment de lanciers. Formé de FFI du Tarn, crédité de 867 hommes, rejoint le secteur de La Rochelle (le 15 décembre 1944). Le 1er mars 1945, la 3e compagnie rejoint le 18e RCC. Le 6 mars, le reliquat est versé dans le 158e RI.

Bataillon de marche du Tarn-et-Garonne. Chef de corps : commandant Cottaz. Créé le 1er novembre 1944 à Montauban (caserne Guilbert) en fusionnant le bataillon Camille avec le bataillon Louis-Sabatie. Fort de 702 hommes. Gagne Bordeaux le 12 décembre 1944. Monte en ligne dans le Médoc le 18 décembre. Devient II/38e RI le 7 avril 1945.

Groupe de DCA de Toulouse.
Dit groupe Voisin. Forme le 114e groupe de FTA.

114e bataillon médical. Chef de corps : lieutenant-colonel Baudot. Unité de la 14e DI, issue de FFI de la région toulousaine.

24e régiment d’artillerie. Chef de corps : colonel Noetinger. Créé à compter du 10 février 1945, pour le 1er groupe à Castelnaudary, pour les 3e et 4e à Castres, pour le 2e à Colomiers.

dimanche 23 mai 2010

Les volontaires du Limousin

La colonne R5, qui rejoint la 1ère Armée, regroupe plusieurs demi-brigades, parmi lesquelles la demi-brigade AS de Haute-Corrèze (chef : commandant Craplet, dit « Duret », futur général). L’ensemble est sous les ordres du lieutenant-colonel René Vaujour, alias « Hervé », officier d’active. Le 16 octobre 1944, la colonne donne naissance à une unité de 2 300 hommes : le Régiment de marche Corrèze-Limousin (RMCL). Il compte deux bataillons : le 1er formé de Corréziens (aux ordres du commandant Pierre Merlat, 33 ans, futur doyen de la faculté des lettres de Rennes – distinct du chef du 8e dragons FFI, ce qui explique que le général de Lattre attribue, à tort, une origine corrézienne à ces dragons), le 2e (aux ordres du commandant Lhermite) regroupe des volontaires de l’AS de Haute-Vienne. Le Shat cite également un escadron de reconnaissance et un corps-franc polonais.
Durant les combats du Doubs, le RMCL est rattaché aux 4e et 2e divisions marocaines. Il participe à la libération d’Etobon. Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 1944, le 2e bataillon livre de durs combats à Bourbach-le-Bas. Une section, à bout de munitions, est faite prisonnière. Les pertes du bataillon seraient, au total, de 23 tués.
Le 1er janvier 1945, le RMCL est dissous pour être versé dans le 9e régiment de zouaves : ceux du 2e bataillon rejoignent ainsi le III/9e RZ. Avec ce corps, les hommes de Corrèze-Limousin prennent part à la Campagne d’Allemagne.

Le 126e régiment d’infanterie est organisé à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), le 6 octobre 1944, par le commandant Passemard (« Luzège »), qui cédera son commandement au jeune lieutenant-colonel Louis Godefroy (un militant communiste de 33 ans, ancien combattant des Brigades internationales en Espagne, Compagnon de la Libération). Son 1er bataillon (commandant Poumarède) est issu du bataillon de marche du 26e RI formé de FFI de Dordogne (ses 800 hommes rejoignent Brive le 21 décembre). Au 10 novembre 1944, le régiment est crédité de 1 418 hommes. Il forme, avec le 100e RI, la 1ère brigade (Corrèze) de la 12e région militaire (RM), aux ordres du lieutenant-colonel Houneau.
Instruit à la caserne Brune, le 126e rejoint la 1ère Armée mi-janvier 1945. En vue de la Campagne d’Allemagne, il est rattaché à la 9e DIC. Dès le 2 avril 1945, il passe le Rhin. Le 7, à Thomassof, le soldat Mortinti est tué. Le 8, le régiment s’empare de Langensteinbach et Spielberg, puis le lendemain de la hauteur de Schölbronn. Le 10, il occupe Spessart, le 11 il prend Gernsbach et le 12, il contribue à la prise de Rastatt.

Le 100e régiment d’infanterie, à trois bataillons, est issu du Corps-franc de Tulle et de FTP corréziens. Aux ordres du commandant Poirel (« Laurent »), il ne compte que 1 024 hommes en novembre. Il devient Centre d’organisation d’artillerie de la 12e RM le 1er janvier 1945, puis 16e régiment d’artillerie (il forme deux groupes aux ordres du lieutenant-colonel Houneau, dit « Hubert », Polytechnicien, de Tulle) le 1er février 1945, puis est versé au 30e RA début avril 1945.

Les FFI de la Creuse sont regroupés dans une brigade dite de la Creuse (2e de la 12e région militaire), confiée au lieutenant-colonel Jacques Fossey, dit « François » (futur adjoint au chef de corps du 26e puis 13e RI, puis officier parachutiste en Indochine). Créditée de 3 246 hommes au 1er décembre 1944, elle comprend deux régiments :
. le 78e régiment d’infanterie existe dès le 16 octobre 1944. Le commandant (puis lieutenant-colonel) Jack Brodhurst le commande. Les I et II/78e sont formés à partir du bataillon du commandant Louis Stoquer (« Mortier »). Les bataillons sont respectivement aux ordres de Stoquer, du capitaine Dubois et du commandant « Jim » (Lagary ?). Ce régiment rejoint les Forces françaises de l’Aunis (La Rochelle) le 1er décembre 1944. Il est dissous début 1945 : des éléments rejoignent le III/12e RA, d’autres le 104e régiment du génie.
. le 278e régiment d’infanterie. C’est un corps à l’existence éphémère. Environ 800 de ses hommes rejoignent le 26e RI (ils forment, fin 1944, le 2e bataillon du commandant Belmont), les autres les bataillons de sécurité I et II/12.

Le 138e régiment d’infanterie relève de la 4e brigade de la 12e RM (avec le 63e RI). Formé à Limoges (Haute-Vienne), il compte, au 23 octobre 1944, une compagnie hors rang et trois bataillons stationnés à Limoges et Magnac-Laval (Haute-Vienne). Ce régiment, aux ordres du commandant Vergnenegre, est dissous le 15 janvier 1945.

D’autres unités de Haute-Vienne ont déjà fait l’objet de notices sur ce blog : le 63e RI, le bataillon Patriarche.
Signalons également un 8e bataillon de chasseurs à pied, unité ORA du secteur de Magnac-Laval, dissous pour être réparti en octobre-novembre 1944 entre les 8e et 30e BCP.

samedi 1 mai 2010

Les volontaires de Dordogne

La Dordogne est l’un des départements ayant fourni le plus de volontaires à la nouvelle armée française. Ses éléments ont servi en nombre dans différents secteurs de la côte Atlantique (Brigade Marsouin dans le Médoc, Brigade Rac et Régiment Z devant Royan, Brigade Demorny devant La Rochelle…) Ils donneront naissance aux 26e (puis 13e), 50e et 108e RI, au 12e RA, on les retrouvera également dans les 134e, 158e et 170e RI, au 18e chasseurs à cheval, au 196e RA.

Groupe Bugeaud (commandant Pichardie). Unité de Dordogne-Centre (secteur de Riberac), elle dirige le 6 septembre 1944 une compagnie qui va combattre à la pointe de Chapus, dans le secteur de Marennes (La Rochelle). Le 16 novembre, le groupe est intégré dans le 26e RI à Périgueux. Ce 26e RI, commandé par le lieutenant-colonel Mingasson, devient 13e RI à compter du 1er avril 1945 alors qu’il sert dans la poche de La Rochelle. Source : historique du 26e RI.

Groupe François-Ier (capitaine Feyry, adjoint : capitaine Lavelle). Il correspond au 33e bataillon CFL (secteur Bergerac-ville, Dordogne-Sud, 900 hommes). Devant Royan, le 8 septembre 1944, il repousse une action allemande à Mortagne puis, le 19, une tentative de débarquement à Arces. Le 20 novembre, le groupe rejoint Bergerac où il est versé dans le III/26e RI. Source : historique du 26e RI.

Groupe Alberte, dit bataillon Lilas (commandant Labonnelie) (sous-secteur de Sarlat). Dès septembre 1944, après la libération de Bergerac, la compagnie du capitaine Gadala combat devant Royan (secteur de Mortagne). Le bataillon Lilas, qui comprend trois compagnies, opère dans la région de Talmont et Cozes. Le 25 novembre, il est regroupé pour rejoindre le 26e RI. Il comptait 783 hommes fin octobre 1944. Source : historique du 26e RI.

Régiment Z (lieutenant-colonel Moressée, dit « Z »). Né en Belgique en 1907, Georges Moressée, ingénieur, pilote d’avion, lieutenant belge en 1940, a rejoint la résistance de Dordogne et commandé la colonne Z. Colonel français à la Libération, il vivait encore en 2007 à Vence (sources : amicale du 12e RA). Le régiment est créé officiellement le 1er octobre 1944, composé de trois bataillons :
. 1er bataillon, capitaine Urbain (qui commandait la compagnie Urbain, issue du groupe Bernard, de Sarlat), dit Groupe d’escadrons Urbain, versé dans le 18e chasseurs à cheval du 20 au 28 février 1945 ;
. 2e bataillon, Dagréou, devient I/12e RA le 1er février 1945 ;
. 3e bataillon, Scoupe, devient II/12e RA le 27 février 1945. Ex-4e bataillon, il a reçu une fraction (capitaine Bonnet) du groupe Georges-Aubert (Gironde).
Le régiment compte 1 891 hommes au 27 novembre. Il sert devant Royan depuis le 6 septembre 1944. Il a reçu la 1ère compagnie du bataillon FFI du commandant Bernardet (Gironde). En janvier 1945, il défend le secteur de Gemonzac. Source principale : SHAT.

6e Brigade Demorny (lieutenant-colonel Paul Bousquet, dit « Demorny », sergent de réserve et instituteur (selon le général de Larminat). Créée le 25 octobre 1944, elle comprend trois régiments FTP :
. 1er régiment « Ricco » (commandant d’Angelo). Composé des bataillons des capitaines Paul, Ariene, Fosig et Calistro. Le 14 septembre 1944, il perd quinze tués au combat de Ferrières.
. 3e régiment « Duguesclin » (lieutenant-colonel Bousquet, puis commandant puis lieutenant-colonel Bonvallet, dit « Duguesclin », à compter du 24 octobre). Composé des bataillons des capitaines Marois, Eyma, Michel et François. Combat à Yves le 18 septembre 1944, puis le 9 octobre repousse un coup de main allemand sur Aigrefeuille.
. 4e régiment « Soleil » (commandant René Coustellier, dit « Soleil », âgé de 24 ans). Composé du 5e bataillon (René Richez, dit capitaine « Baron »), du 12e bataillon (René Dessalien, dit capitaine « Rase-Motte », qui serait âgé de 17 ans !) et du 30e bataillon (Crolus, dit « capitaine Olivier »). Il y aurait eu un autre bataillon (le 4e du régiment) commandé par le capitaine « André ». Parti fin septembre 1944 pour La Rochelle, il reprend Virson le 25 novembre 1944.
Elle devient 108e RI le 1er décembre 1944, toujours sous les ordres du lieutenant-colonel Demorny (le 4e régiment FTP devient III/108e, dont Coustellier conserve le commandement). Son effectif est alors de 4 379 hommes, et son PC est à Surgères. Lors de l’attaque de la poche de La Rochelle, le III/108e RI enlève Aigrefeuille le 8 mai 1945. Sources principales : SHAT et mémoires de « Soleil ».

Brigade Rac (Dordogne-Nord). Chef de corps : commandant puis lieutenant-colonel Rodolphe Cézard, 28 ans, lieutenant d’artillerie, chef de l’AS Dordogne-Nord.
Réunis le 17 juin 1944 à Saint-Jory-de-Chalais, les FFI forment trois bataillons commandés par Dupuy, Vieugeot et Tallet. Entre dans Périgueux puis participe à la libération d’Angoulême (31 août). Occupe Rochefort le 12 septembre puis Saujon le 14. Compte 3 076 hommes au 6 décembre. Se réorganise en deux régiments (1er : commandant Dupuy et 2e : commandant Tallet), comptant également deux batteries d’artillerie qui semblent porter l’écusson du I/35e RA FFI. Devient 50e RI le 1er janvier 1945 avec le bataillon Roland. Intégré dans la 23e DI. Prend part à partir du 14 avril 1945 aux combats de la poche de Royan (occupation de Brie, passage de la Seudre, nettoyage de la presqu’île d’Arvert, débarquement et prise de l’île d’Oléron). A perdu au total (maquis et poche de Royan) 252 morts (dont 18 du 14 au 18 avril).
. 1er bataillon. Commandant Robert-Pol Dupuy, 43 ans.
. 2e bataillon. Commandant Roger Vieugeot, 42 ans.
. 3e bataillon. Commandant René Tallet (« Violette »), 25 ans. 4 septembre 1944 : parvient à Saintes. 10 septembre : son corps-franc occupe le Chapuis. Au 13 septembre : défend la Seudre entre Saujon et Marennes. 1er octobre : relevé par les FFI de l’Armagnac, rentre en Dordogne. Octobre : devient 2e régiment de la brigade Rac. 26 octobre : revient occuper le secteur de Chalon-Saujon. Novembre : la 11e cie (Ltn Lavaud) est dissoute et réformée par la section spéciale et la 11e (cne « Fred »). Sources principales : ouvrages « La Brigade Rac » et « Le bataillon Violette ». Lire plus loin l'organigramme de la brigade/50e RI.

Bataillon Roland (commandant Roland Clée puis capitaine Christophe, dit « Krikri »), Dordogne-Centre). Dit 11e bataillon de la Dordogne ou bataillon Cri-Cri. Mis à la disposition de la Brigade Rac le 29 août 1944, il participe à la libération de Marennes le 9 septembre 1944. En novembre, compte 1 126 hommes. A la fin du mois, 460 hommes sont incorporés dans la Demi-brigade de l’Armagnac, et le 3 décembre, le reliquat rejoint le II/50e RI.

Bataillon Pierrot (commandant Laborie, Dordogne-Sud). Dit bataillon Libellule. Opère dès le 6 septembre 1944 dans le secteur de Royan. Devient III/170e RI le 1er mars 1945.

Groupe Eric-Guitton (lieutenant Guitton). Après Angoulême, entre le 9 septembre 1944 à Marennes. Intégré dans la Demi-brigade de l’Armagnac.

Bataillon Roger (commandant Roger Richard). Fort de 220 hommes. Formé en forêt Barade. Participe aux prises d’Angoulême, Jarnac, Cognac. Versé dans la brigade Rac.

Compagnie Vézère (capitaine Pierre de Fleureu). Après la libération de Périgueux, rejoint la brigade Rac à Charras. Rattachée au bataillon Roland. Est en position à La Cayenne.

7e bataillon FTP de la Dordogne (capitaine Pierre Riau, dit « Pierre »). Formé dans la région de Sarlat. Dirigé sur le front du Médoc en octobre 1944. Versé au 7e RIC puis au I/38e RI en mars 1945.

Brigade Marsouin. Chef : lieutenant-colonel Fourteau (« Marsouin »). Formée des éléments de Dordogne-Sud (Armée secrète) de la colonne Driant, qui a marché sur Bordeaux fin août 1944. Devient 3e régiment d’infanterie coloniale le 1er novembre (ou le 3 décembre). Dissoute en janvier 1945, versée dans la 2e division coloniale d’Extrême-Orient et la 1ère Armée.
. Bataillon Bayard. Chef : commandant Martin (« Bayard »). Né dans le maquis comme groupe Bayard (libération d’Agen, Bergerac, Marmande, Bordeaux). Sert à partir du 28 août 1944 dans la poche du Médoc, fort de 320 hommes.
. Bataillon Marsouin. Chef : commandant Couture. Compte en son sein des tirailleurs sénégalais. Fort de 285 hommes, sert à compter du 28 septembre 1944 dans le Médoc.
. Bataillon Roche. Chef : commandant Roche. Fort de 562 hommes, sert à compter du 28 septembre 1944 dans le Médoc.
. Bataillon Pistolet. Chef : commandant Jean Dauta. Après la libération de Bordeaux, fort de 267 hommes, sert à compter du 28 août 1944 dans le Médoc. Relevé le 12 octobre. Dissous le 31 décembre 1944.
. Bataillon Bertrand. Chef : commandant Alessandri. Fort de 342 hommes, sert à compter du 12 octobre 1944 dans le Médoc. Source principale : « Le front du Médoc. Une brigade FFI au combat », 1989.

Groupe d’artillerie Marsouin. Chef : commandant Maurice Biraben. Formé à Mérignac, en partie avec des éléments de Dordogne. Devient 1er groupe du 1er RAC le 1er novembre 1944 puis 196e RA le 1er décembre. Sert dans la poche du Médoc.

Bataillon III/12. Il semble que ce bataillon de sécurité soit constitué de volontaires de la Dordogne. Intégré le 16 avril 1945 dans le 134e RI (colonel Demonet) créé à Périgueux.

jeudi 22 avril 2010

Les unités FFI devant Saint-Nazaire

Essai de recensement des unités FFI en position devant Saint-Nazaire entre l’automne 1944 et mai 1945 (selon Marcel Baudot, dans « La libération de la Bretagne », et le Service historique de l’armée de terre). Ces unités relèvent des Forces françaises de Loire-Inférieure (FFLI), sous les ordres du général R. Chomel. 
  1er bataillon de marche FFI de Loire-Inférieure. Cdt Jean Coché. Créé en mars 1944. Sert dans le sous-secteur de Plessé. Compte 776 hommes au 15 octobre 1944. Dit I/65e RI FFI. Relevé le 18 décembre et rejoint Nantes. Dispersé en février 1945 : deux compagnies vont au 7e bataillon de marche de Loire-Inférieure, une compagnie devient 5e compagnie du II/32e RI (1er mars), le reliquat rejoint le centre d’instruction divisionnaire 25 et le 2e BCP (25 mars). 
2e bataillon de Loire-Inférieure. Cdt Lamotte. Sert dans le sous-secteur de Plessé. Compte 330 hommes au 27 novembre 1944. 
3e bataillon de Loire-Inférieure. Cdt de Torquat. Dit III/65e RI. Sert dans le sous-secteur de Plessé. Y sert notamment le capitaine Jean Le Brecq (« Le Veugle »). Compte 810 hommes au 27 novembre 1944. Relevé le 6 décembre. Rejoint Nantes. Dissous le 20 janvier 1945. Versé au 19e dragons, au 1er hussards, au 18e RCC, au 12e dragons. 
5e bataillon de Loire-Inférieure. Dit V/65e RI. Lt-col. Le Trotter puis Cdt Grangeat puis Cne René Karrière. Compte 850 hommes au 27 novembre. Dissous le 15 avril 1945. Versé au 32e RI le 10 avril 1945 (sauf la compagnie Maisonneuve qui devient CCI du 32e).
  6e bataillon de Loire-Inférieure. Cdt Jean Raux, dit "Lassere". Sert dans le secteur Centre. Dissous le 15 avril 1945, versé au 32e RI, au 20e RA, au 8e cuirs. 
7e bataillon de marche de Loire-Inférieure. Cdt Junghans.
 Escadron Besnier ou 1er groupe mobile de reconnaissance. Cne Guy Besnier. Unité FFI du Loiret dotée d’autos-mitrailleuses, de canons automoteur, sert devant Saint-Nazaire. Compte 150 hommes au 27 novembre 1944. Engagé dans les combats de La Sicaudais. Renforcé de FFI normands. Se dote de blindés allemands récupérés dans cette région et remis en état. 
  2e bataillon du Maine-et-Loire. Cdt Legrand. Dit II/135e RI ou bataillon I/4. Sert dans le sous-secteur de Fégréac. Versé en partie dans le 2e groupe d’escadrons du 1er hussards en janvier 1945. 
7e bataillon du Maine-et-Loire. Cne puis Cdt Donald de Rochecouste. Dit I/135e RI. Versé dans le 1er hussards le 10 janvier 1945. 
  Bataillon (1er ?) FFI d’Ille-et-Vilaine. Cne Robert. Sert dans le sous-secteur de Fégréac.
  3e bataillon de marche d’Ille-et-Vilaine. Cdt Marcel Meunier (de l'armée de l'air), chef des FFI de la région de Paimpont. Sa 12e compagnie est aux ordres du capitaine Constant Jubin qui part le 20 septembre 1944 pour le front de Redon. Versé dans le I/41e RI en novembre 1944. 
Bataillon VII/4. Cdt Libot ("Dominique"). Formé autour du maquis Conty-Freslon (Indre-et-Loire). S’installe dans la poche de Saint-Nazaire le 1er octobre 1944 (PC à Chéméré). Intégré dans le 32e RI. Brigade Charles-Martel. Chef : colonel Raymond Chomel (« Charles-Martel »), 47 ans, puis colonel Raoul Ghislain. Unité de l’ORA (Indre, Indre-et-Loire) qui a pris part aux opérations contre la colonne Elster. Compte 2 552 hommes au 1er octobre 1944. Rejoint le front Atlantique le 2 novembre 1944. Sert devant Saint-Nazaire. Formera le noyau de la 25e DI. . 27e demi-brigade d’infanterie. Lt-col. Charles Fox (« Lenoir »). Compte des éléments du 1er régiment de France. Devenu 27e RI, sert dans le sous-secteur de Fégréac. Compte 648 hommes au 20 décembre 1944. Forme le noyau du 21e RI le 20 mars 1945 (quatre compagnies des I et II/21e). . I/27e. Cdt Moreau. . II/27e. Cne puis Cdt Husband (« Jean-Marie »). . 32e demi-brigade d’infanterie. Lt-col. René Costantini (« Epernon »). Unité d’Indre-et-Loire. Devient 32e RI le 15 octobre 1944. Sert dans le sous-secteur centre de la poche de Saint-Nazaire. Perd au total 79 tués (dans le maquis et devant Saint-Nazaire). . I/32e. Cne puis Cdt Raoul Vialle . II/32e. Cdt Gabriel Robillard. . 8e cuirassiers. Cdt Claude Bonnin de la Bonninière de Beaumont. Créé le 24 août 1944 comme groupe d’escadrons Calvel (Cne Calvel) à partir d’unités du 1er régiment de France. Forme les 2e, 3e et 5e escadrons du 8e cuirassiers FFI le 1er octobre. Sert devant Saint-Nazaire, aux ordres du Cdt de Beaumont. Ses escadrons sont respectivement commandés par le Cne Marius Colomb, le Ltn Edgard Delong (qui ira au 1er hussards), le Cne Pierre Gueny, le Ltn Robert Sappey, le Ltn Mazarguil, le Cne Trastour (de Normandie, formé le 18 novembre, devient 4/8e cuirs le 1er avril 1945) puis de Montesquiou. . 17e BCP FFI. Dit bataillon Carol (Indre-et-Loire). Cdt Jean Costa de Beauregard (« Carol »). . Batterie Koch. Cne Georges Koch. Versée au 20e RA. . Escadron du train, Cdt Pierre Laroche . Compagnie de transports, Cne Robert Brault 
  Bataillon Patriarche. Ou 2e bataillon ORA de la Haute-Vienne. Cdt Raoul Saulnier de Praingy. Compte 396 hommes au 14 novembre 1944. Sert dans le sous-secteur de Port-Saint-Père. Devient 1er groupe d’escadrons du 1er hussards le 1er janvier 1945. 
  63e régiment d’infanterie. Cdt puis Lt-colonel Clément Bossard. Recréé le 1er octobre 1944. Compte 1 802 hommes au 10 novembre 1944. Affecté aux FFLI le 11 décembre, il quitte Limoges. Versé au 21e RI. 
  IV/125e RI. Dit 2e bataillon de la Vienne. Cne René Brutus ("Sommet"). Compte 770 hommes au 27 novembre. Affecté aux FFLI en novembre 1944. Versé dans la 1ère compagnie du I/21e RI. 
VI/125e RI. Cdt Ricour puis Cne Darcourt. Dit 5e bataillon de la Vienne. Compte 411 hommes au 20 décembre. Sert aux FFLI. Versé dans la 6e compagnie du II/21e RI et au 91e bataillon du génie. VII/125e RI. Dit 1er bataillon de la Vienne. Cdt Thomas puis Cne Louis Rogez. Compte 768 hommes au 20 décembre 1944. Versé dans le 21e RI.

vendredi 16 avril 2010

Les volontaires auvergnats (2e partie)

Dans le cadre de l’offensive de la 9e DIC le 14 novembre, le III/DBA du commandant Cosson appuie l’attaque du village d’Ecot exécutée par le 6e RIC. Le bataillon perd ce jour-là seize tués, dont six hommes d’une équipe de ravitaillement capturés et fusillés.
Le lendemain, le II/DBA enlève le bois des Quatre-Villes et, le lendemain, libère Voujeaucourt, tandis que le II/DBA du commandant Biarez arrive sur les hauteurs de Valentigney, où entre le I/21e RIC, et que le I/DBA du commandant de Sagazan se regroupe à Pont-de-Roide. A cette date, la demi-brigade a déjà perdu 30 tués.
Le 19 novembre, le I/DBA se porte de Pont-de-Roide sur Mathay.
Le 20 ou 21, le régiment d’Auvergne devient officiellement 152e régiment d'infanterie.Le 24, le 15-2 opère aux abords de la centrale électrique de Seppois. Le lieutenant-colonel Erulin est blessé, il est remplacé par le commandant Mairal, et le capitaine Thebaut est blessé, le lieutenant Ravel lui succèdant à la tête de la 3e compagnie.
Le 26, le I/152e supporte le poids d’une contre-attaque allemande dans ce secteur (perdue, la centrale de Seppois est finalement reconquise). Au 26, les pertes du bataillon sont lourdes : il déplore 18 tués, dont le capitaine Lucien Chainas (2e compagnie), le lieutenant André Ravel (3e compagnie), cinq disparus et 51 blessés (dont le capitaine Tardivat et le sous-lieutenant Fauconnier). De son côté, la 6e compagnie du II/152e, composée de volontaires de Brioude (Haute-Loire), est surprise par une action allemande dans le bois de l’Oberwald. Le capitaine Gues est tué (le capitaine Fraisse, qui est blessé, lui succède), ainsi qu’une jeune infirmière, Evelyne Drouet. Au total, ce jour-là, le 15-2 déplore 44 tués, 170 blessés, douze disparus. Parmi les tués, figure Claude Berçot, 16 ans et demi, de Valentigney.

En décembre 1944, tandis que le régiment s’installe à Hombourg (en forêt de la Harth), le groupement France d’abord du capitaine Laplace (FFI de Lyon) devient 2e compagnie. Le 20 janvier 1945, le lieutenant Collomb (2e compagnie) est tué. Le 21, lors de l’attaque de la Poche de Colmar, le I/15-2 passe la Doller, perdant le sous-lieutenant Gayant (2e compagnie) devant la fabrique de Lutterbach, qui ne tombe qu’à 17 h. Le lendemain matin, la sous-station électrique de Reiningue est conquise. Durant ces deux jours, le I/152e RI, dont le capitaine Vincent commande la 3e compagnie, aura perdu 29 tués, 54 blessés, trois évacués pour pieds gelés. Le 8 février, le régiment défile dans Colmar, qui fut sa garnison en 1940.

Intégré dans la 14e DI, le 152e RI, toujours aux ordres du lieutenant-colonel Colliou, prend part à la Campagne d’Allemagne. Le I/15-2 revendiquera l’honneur d’être entré le premier dans Stutgart. Ses trois bataillons étaient alors respectivement commandés par le lieutenant-colonel Erulin, le capitaine Kratz et le capitaine de Sagazan.

Sources : journal de marche du I/152e RI ; « La libération de Pont-de-Roide à Delle », Robert Paicheur (s.d.). Copyright club Mémoires 52.

Les volontaires auvergnats (1ère partie)

La Division légère d’Auvergne, ou colonne R6, est mise sur pied après la libération de Clermont-Ferrand. Elle est placée sous les ordres du colonel Roger Fayard, dit « Mortier », chef (ORA) des FFI de la région. Il est généralement admis que cette DLA s’articule autour des unités suivantes :
. Colonne rapide 2 (Cantal), cdt Anselme Erulin (« Carlhian) puis cdt Playe (« Eynard »),
. Colonne rapide 3 (Puy-de-Dôme), cdt Serge Renaudin d’Yvoir (« Victoire »), chef de la zone 16,
. Colonne rapide 5 (Cantal), cdt Auguste Merlat (« Allard) », qui reprend les traditions du 8e régiment de dragons,
. Colonne rapide 6, cdt Roger Thollon (« Renaud »), officier de l’armée de l’air de 30 ans,
. Colonne rapide 7 (Cantal), cdt Etienne Aubry,
. groupement cdt Le Porz (« Monnet »), de l’Allier, composé de trois bataillons,
. groupement cdt Marcel Colliou (« Roussel »), ex-chef du III/152e RI de l’armée d’armistice,
. groupement Privat (« Didier »),
. les FFI de Haute-Loire (colonne rapide 4, selon plusieurs sources), cdt Serge Zapalski (« Gevolde), chef des FFI du département,
. groupement du cdt Thiollet, composé de gardes mobiles de l’Etat français,
. groupement Raberin, composé de GMR.

A noter que cette division comprend une unité de fusiliers-marins qui résidaient à Vichy, la Compagnie de marche de la Marine du Centre, sous les ordres du lieutenant de vaisseau Fontaine, qui perdra dix tués lors des combats des ponts de la Loire.

Dans le cadre du Groupement de marche du Sud-Ouest (colonel Schneider), la DLA commence début septembre 1944 sa montée vers le nord : elle opère dans l’Allier puis se distingue lors de la défense des ponts de la Loire, à Decize.


A la mi-septembre 1944, la division se réorganise en quatre demi-brigades :
. la CR 2 et la CR 3 se fondent le 13 septembre dans la 1ère demi-brigade, dite demi-brigade Erulin. Celle-ci se compose du bataillon du commandant de Sagazan (450 hommes), du bataillon Chouan (cne puis cdt Bernard Gouy, 350 Nord-Africains), du bataillon du commandant Renaudin d’Yvoir et de la compagnie d’engins André (équipée de mitrailleuses 20 m/m). Le 15, elle est renforcée par les 600 volontaires de l’Allier du bataillon de marche du cdt Emile Mairal, dit « Michel » (futur général), issu du groupement Le Porz. Le 17, la demi-brigade Erulin (promu lieutenant-colonel trois jours plus tard) se porte sur la région d’Auxonne, en Côte-d’Or. Le PC de la Division légère d’Auvergne est alors à Pontailler-sur-Saône.
. la CR 6 et la CR 7 donnent naissance à la 2e demi-brigade, confiée au lieutenant-colonel Thollon. Son organisation : le bataillon Goaille, le bataillon Ostertag, le bataillon Aubry et une compagnie régimentaire d’engins, composée de pompiers de l’air et de gardes.
. le groupement Colliou forme la 3e demi-brigade. Aux ordres du commandant Colliou puis du commandant Gaston Marcelin, elle se compose des bataillons Privat, Durif et Cosson, ainsi que le groupe d'escadrons Thiollet (gardes mobiles), les groupes-francs Alice et Dédé ;
. la 4e demi-brigade, dite « Gevolde », du lieutenant-colonel Zapalski réunit le 1er bataillon de la Haute-Loire (cdt Amaury de Warenghien, dit « L’Ancien »), du 2e bataillon de la Haute-Loire (cdt Kaufman, dit « André ») et du bataillon Volle.
La division réunit également un groupe de reconnaissance (capitaine Gayraud) et une artillerie divisionnaire (chef d'escadron Dupoux).


A noter que plusieurs éléments l’ont quittée :
. le bataillon Thiollet opère dans les Vosges avec la 3e division d’infanterie algérienne,
. le 8e dragons FFI du commandant Merlat qui, dès, le 6 septembre 1944 se joint au 2e dragons (1ère Armée française) pour combattre à Autun, puis dans les Vosges,
. la Compagnie de marche de la Marine du Centre est destinée à rejoindre le 4e régiment de fusiliers-marins, etc.

Le 3 octobre 1944, le colonel Fayard quitte le commandement de la division pour aller diriger la XIIIe région militaire à Clermont-Ferrand. Il emmène avec lui son chef d’état-major, le lieutenant-colonel Schmückel (« Chabert »), et le lieutenant-colonel Playe. C’est le lieutenant-colonel Colliou qui lui succède, avec le lieutenant-colonel Gabriel Putz, dit « Florange » (qui mourra en Algérie) pour commandant en second et le commandant Emile Bonnefoy pour chef d’état-major.
Mise à la disposition de la 9e DIC le 12 octobre, la 1ère demi-brigade part deux jours plus tard pour Sancey-le-Grand. Son PC est à Indevilliers, dans le Doubs.


C’est là qu’une nouvelle organisation de la division intervient. Elle s’explique par une importante diminution des effectifs. Ainsi, du côté de la 1ère demi-brigade, environ 300 hommes ne se sont pas engagés, et à peu près autant ont rejoint les unités de la Marine, de la coloniale, de l’aviation, de la garde. Même situation du côté de la 2e demi-brigade : le lieutenant-colonel Thollon s’en va rejoindre son arme d’origine, l’armée de l’air (il commandera le groupe de chasse II/18), comme de nombreux éléments de son unité, si bien que les effectifs sont tombés à environ 250 hommes au 15 octobre.


Cette réorganisation donne naissance, le 15 octobre officiellement, à la Demi-brigade d’Auvergne (DBA), ou Régiment FFI d’Auvergne, à quatre bataillons :
. le 1er (lieutenant-colonel Erulin) est issu de la 1ère demi-brigade Erulin,
. le 2e (cdt Gendre puis cdt Georges Biarez) provient de la 2e demi-brigade Thollon, Sa 6e compagnie est aux ordres du capitaine Etienne Gues (« Ety) ».
. le 3e (cdt E. Cosson puis cdt Henri de Sagazan) est formé par la 3e demi-brigade « Roussel », Sa 9e compagnie est commandée par le lieutenant Deabriges, et elle a notamment reçu le groupe-franc « Alice »,
. le 4e (cdt Warenghien) est issu de la 4e demi-brigade « Gevolde ».


Dans la nuit du 16 au 17 octobre, le I/DBA monte en ligne dans le secteur du 13e régiment de tirailleurs sénégalais (9e DIC), à Villars-lès-Blamont, Blamont et Autechaux, dans le Doubs. Le 20, il perd son premier tué : le sous-lieutenant Pierre-Dupleix. Le 23, il déplore quatre tués et six blessés. A ce moment, le bataillon est ainsi articulé : la 1ère compagnie (Dutter) est commandée par le lieutenant Warluzel, la 2e par le capitaine Maury, la 3e (Bernard) par le lieutenant Meyer (« Lorrain ») puis par le capitaine Thebaut, la compagnie d’accompagnement par le capitaine Tardivat, la compagnie de commandement par le capitaine Jacobs. Durant son séjour dans ce secteur, les pertes en officiers du bataillon sont particulièrement importantes : le capitaine Jacobs est tué le 30 octobre, le sous-lieutenant Thiriet est blessé le lendemain, le capitaine Maury le 9 novembre.


Le 22 octobre, le II/DBA (commandant Gendre vient à son tour relever le I/4e régiment de tirailleurs sénégalais dans le secteur de Vermondans, près de Pont-de-Roide.


Le 14 novembre 1944, la 1ère Armée déclenche son offensive dans le Doubs.
. le I/DBA est alors rattaché au groupement Est du général Morlière (9e DIC), à Blamont et à Autechaux ;
. les II et III/DBA au groupement Ouest du colonel Salan (chef de corps du 6e RIC) ;
. le IV/DBA assure la sécurité des lignes. (A suivre)

Source principale : historique du 1er bataillon du 152e RI (communiqué par M. Gérard Murat).

vendredi 9 avril 2010

Robert Creux, soldat du 21e RIC, tombé à l'aube de ses 16 ans


Robert, Camille Creux est né le 18 janvier 1929 à Saint-Dizier. Son père, également prénommé Robert, exerce la profession de cheminot, et sa famille est alors domiciliée au 618, avenue de la République, dans la cité bragarde.
Orphelin de mère, il réside ensuite à Villiers-en-Lieu puis à Valcourt, et devient manœuvre au camp de Saint-Eulien. Il profite d’une absence de son père pour rejoindre, le 20 août 1944, la 3e section (Georges Chapron) du maquis Mauguet. A 15 ans, Robert Creux est le benjamin de cette unité FTPF haut-marnaise. Il participe aux ultimes opérations du maquis (embuscade de Saudrupt, libération de Chaumont), puis décide de suivre ses camarades engagés volontaires pour la durée de la guerre. Il les supplie de ne pas révéler son véritable âge… Ce qui explique qu’il soit présent, le 29 septembre 1944, au départ des volontaires du Centre de triage de Saint-Dizier pour Chaumont. Sa visite d’incorporation au bataillon de Chaumont (ou 1er bataillon de la Haute-Marne) intervient le 2 octobre 1944. Robert Creux va mentir à son père dans un courrier annonçant son enrôlement au sein du bataillon : « Je suis de la classe. » Il s’est vieilli de trois ans…
Mi-octobre 1944, Robert Creux fait partie du contingent de plusieurs centaines de Haut-Marnais incorporés dans le 1er bataillon du 4e régiment de tirailleurs sénégalais (futur 21e régiment d’infanterie coloniale), dans le Doubs. Affecté à la 3e compagnie du capitaine Jean Eon, il est de tous les combats. Il se distingue même en abattant un soldat allemand en forêt de la Harth. Le 9 janvier 1945, il fait partie des marsouins présentant les armes à André Diethelm, ministre de la Guerre, et au général de Lattre. C’est durant cette période que son âge véritable est révélé au capitaine Eon. Lequel veut le renvoyer de sa compagnie. Les marsouins se souviendront des pleurs de l’adolescent suppliant l’officier de le conserver au sein de ses effectifs. Robert Creux obtiendra satisfaction, puisque le 2 février 1945, il prend part, au sein de la 3e section de l’aspirant Pierre Thiabaud, à l’attaque de la cité Sainte-Barbe, commune de Wittenheim, près de Mulhouse. Lors de l’assaut, un éclat d’obus cisaille la manche gauche du benjamin du bataillon, qui vient de fêter ses 16 ans. Pendant le nettoyage de la cité, des coups de feu sont tirés depuis une maison qui avait été indiquée inoccupée aux marsouins. Robert Creux s’y dirige en compagnie du caporal Gilbert Combre, de Saulxures, ancien du maquis de Varennes. Il essaie de gagner l’étage. Dans la cage d’escalier, deux rafales de mitraillette retentissent : elles atteignent au corps Robert Creux, qui s’écroule. Mort. Cette perte provoque la fureur de ses camarades qui s’emparent de la maison. Un Allemand, soupçonné d’être l’auteur de la mort de l’adolescent, est abattu. Au soir du 2 février, le I/21e RIC aura perdu 32 tués et 83 blessés, dont une dizaine décéderont.
Médaillé militaire à titre posthume, Robert Creux repose dans le cimetière de Gigny à Saint-Dizier. Une place de sa ville natale perpétue son souvenir.

jeudi 8 avril 2010

Les volontaires bourguignons

Yonne

Le 1er régiment du Morvan est créé le 20 septembre 1944, sous les ordres du lieutenant-colonel Adrien Sadoul (« Chevrier »), chef départemental FFI de l’Yonne, officier d’artillerie de réserve exerçant la profession d’avocat à Nancy. Il a pour chef d’état-major le capitaine Roehrich.
Ce régiment compte quatre bataillons. Le 3e (FTP de la Nièvre) est aux ordres du jeune chef de bataillon Roland Champenier (« Roland »), âgé de 20 ans (il est né dans le Cher en 1924), le 4e sous ceux d’un officier parisien du même âge, le chef de bataillon Jean Chapelle (« Verneuil »), ex-chef du régiment Verneuil.
Au 1er bataillon, la 1ère compagnie est commandée par le capitaine Charles-Albert Houette, chef du maquis de la Coutelée, la 2e par le capitaine Guy de Kergommeaux, chef du maquis de Merry-Vaux, la 3e par le capitaine Escoffier.
Cantonné à Auxerre, le 1er régiment du Morvan quitte l’Yonne le 1er octobre 1944 pour la 1ère Armée. Le 10, il est rattaché à la 1ère division de marche d’infanterie pour opérer dans les Vosges (secteur du Thillot). Le 9 novembre, le commandant Champenier est mortellement blessé. Le 24, le 1er bataillon attaque la Grange du Harderet, à Château-Lambert (commune du Haut-du-Them). Les pertes sont lourdes : la 2e compagnie perd dix tués, dont le lieutenant Claude Yver de la la Bruchollerie, secrétaire-général de la préfecture de l’Yonne. Le révérend-père Klein, aumônier de l’école polytechnique, trouve également la mort dans ce combat, et le médecin Pierre Scherrer est blessé. Le lendemain, le lieutenant-colonel Sadoul est grièvement touché dans une embuscade.
Dès lors, le régiment va séjourner pendant trois mois dans la vallée de la Thur, notamment à Saint-Amarin. En janvier et février 1945, il est aux côtés de la 10e DI, toujours dans les Vosges (à Moosch). Le 5 février, avec le 24e RI, il atteint le ballon de Guebwiller. Le 19, il participe à la création du 27e RI, constituant le 3e bataillon et une partie des unités régimentaires.

Le bataillon Max, dit bataillon d’Auxerre, ne paraît pas appartenir au 1er régiment du Morvan. Aux ordres du commandant « Max » (René Millereau), comptant 520 hommes, il « blanchit » le bataillon de marche 11 le 17 octobre 1944.

C’est le 1er septembre 1944 qu’est créée la 4e demi-brigade de voltigeurs de l’Yonne, qui se transforme en 1er régiment de volontaires de l’Yonne le 2 octobre. Ce corps est issu des unités FFI icaunaises relevant des réseaux britanniques.
Le commandant Jacques Adam, alias « Roger », en assure le commandement. Son 1er bataillon est aux ordres d’un officier ayant servi comme chef de bataillon en 1940, Maurice Charpy. Au 3e bataillon (commandant Perrault), la 8e compagnie est issue du maquis Henri-Bourgogne (Côte-d’Or), la 9e est commandée par le lieutenant Mirondelle.
Rassemblé à Joigny, le 1er RVY, qui présente un effectif de 1 800 hommes, quitte cette ville le 7 novembre en direction de la 1ère Armée. Arrivé à Moffans, rattaché à la 2e DIM, il monte en ligne dans la région de Clairegoutte où il relève des tirailleurs marocains. Le 18, il attaque la forêt de Cherimont et entre dans Etobon. Le 25, un bataillon du régiment, épaulant le 5e RTM, entre dans Bourogne, Charmois et Echène-Autrage, puis le lendemain dans Montreux-Château, et le 27 dans Chavannes-sur-Etangs.
Le 7 décembre, le 1er RVY, entré en Alsace, attaque Michelbach, où ses pertes sont sensibles : 23 tués et 60 blessés. Parmi les morts : le commandant Charpy et l’aspirant Vauthier. En janvier 1945, le régiment donne naissance au 3e bataillon du 35e RI FFI, bataillon confié au commandant Perrault.

La 1ère demi-brigade de l’Yonne est aux ordres du commandant Cunin (« Georges ») puis du commandant Lemaître. Elle compte 2 020 hommes en décembre. Les 1er et 2e bataillons ont été créés à Auxerre le 1er octobre, le 3e à Sens le 1er décembre. Ce même jour, les deux premiers bataillons forment les I et II/4e RI. Le 16 février, le 3e est versé dans le III/4e RI.

Saône-et-Loire

Unité de l’AS de Saône-et-Loire, le maquis du Louhannais se structure début septembre 1944 en 2e bataillon de chasseurs à pied, sous les ordres du capitaine puis commandant Daumont («Hurepoix »). Ayant défilé à Paris le 11 novembre, le bataillon est affecté à la 1ère Armée et mis à la disposition de la 1ère division blindée. Il est rapidement engagé dans la forêt de la Harth. Le 27 novembre, il occupe la maison forestière de Kembs. Le 12 décembre, le bataillon relève à Habsheim le 21e RIC. Durant la bataille de Colmar, il est rattaché à la 9e division d’infanterie coloniale avec le 152e RI. Le 20 janvier 1945, il échoue dans l’attaque du couvent d’Oelenberg. Relevé trois jours plus tard, il a perdu 26 tués, dont trois officiers (le sous-lieutenant Joseph Nau, 32 ans, chef du groupe-franc, le sous-lieutenant Joly, de la 2e compagnie, le lieutenant Charvot), ainsi que le médecin Robert Marchausse, une centaine de blessés, 40 évacués pour pieds gelés. L’unité devient officiellement 2e BCP le 16 mars. Affecté à la 3e demi-brigade de chasseurs de la 14e division d’infanterie, il prend part à la fin de la Campagne d’Allemagne. La 1ère compagnie était aux ordres du lieutenant François, la CA était commandée par le capitaine Vichot.

Le 1er bataillon du Charolais (commandant Ziegel) est issu du maquis de Beaubery (Saône-et-Loire). Il est rattaché à la 1ère division blindée dès le 6 ou 7 septembre 1944, opérant en Côte-d’Or, en Haute-Marne et en Haute-Saône. Mis au repos le 2 octobre, il monte à nouveau en ligne à Ronchamp, jusqu’au 17 octobre. Rattaché à la 2e DIM le 25 novembre 1944, il participe à la libération de Thann. Versé dans le 35e RI FFI.

Le 2e bataillon FFI du Charolais (capitaine Monti) est rattaché à la 1ère division de marche d’infanterie le 8 septembre 1944. Il intègre la 3e brigade (FFI) de cette division. Le bataillon est dissous le 17 octobre, et ses effectifs versés dans les 2e et 4e brigades de la division.

Le Commando de Cluny est issu du régiment de Cluny. Il est créé le 16 septembre 1944 à Bergesserin, sous les ordres du commandant Bazot (« Laurent »). Affecté à la 1ère Armée, il monte en ligne dès le 24 septembre près de L’Isle-sur-le-Doubs. Le 6 octobre, il perd une compagnie, versée dans le I/13e régiment de tirailleurs sénégalais. A partir du 17 novembre, il est engagé en Franche-Comté : il libère Faymont ce jour-là, puis, le 19, il prend Frahier, Echavanne, et s’empare à Champagney du bassin-réservoir de la Lisaine. Au 22, il a déjà perdu 19 tués. Le 3 décembre, rattaché au 3e régiment de spahis marocains, il entre en Alsace, libère Rammersmatt (7-10 décembre) puis défend Thann jusqu’au 7 janvier 1945. Deux jours plus tôt, il est devenu 4e bataillon de choc.

Le Groupe de reconnaissance du Beaufortin comprend les escadrons des capitaines Albrecht et Mercier. C’est une unité FFI de Saône-et-Loire constituée dans la région de Mâcon. Le chef d’escadron de la Ferté-Sénecterre la commande. Le 1er décembre 1944, elle est versés dans le 5e régiment de dragons, qui servira dans les Alpes, puis en Alsace (début janvier 1945), puis à nouveau dans les Alpes.

Le 1er bataillon de Saône-et-Loire (commandant Buisson) est versé dans le 4e RA.
Le 2e bataillon de Saône-et-Loire (capitaine Delacroix) est versé dans le 35e RI.
Le 3e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Pietro) est versé dans le II/134e RI.
Le 5e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Fagot) est versé dans le 4e bataillon de choc.
Le 7e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Boussin) est versé dans le 3e de Saône-et-Loire.
Le 8e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Facteur) est versé dans les 2e et 3e de Saône-et-Loire et au 4e choc.


Côte-d’Or

Le 2e régiment du Morvan est organisé en Côte-d’Or dès la mi-septembre 1944. Il présente un effectif de 2 150 hommes, confiés au commandant René Alison (« Guy »), ex-chef départemental FFI. Parti de Dijon le 1er octobre, il est rattaché à la 2e DIM, à raison d’un bataillon par régiment de tirailleurs marocains. Le 21 octobre, l’unité devient régiment de Bourgogne, et quelques jours plus tard, est transformé pour passer de quatre à deux bataillons. Elle se bat en Franche-Comté puis en Alsace, où ses pertes sont lourdes. Le 24 janvier 1945, il donne naissance aux 1er et 2e bataillons du 35e RI FFI. L’histoire de ce régiment a été évoquée avec précision par l’historien bourguignon Gilles Hennequin.

Le bataillon de choc Bayard (commandant Guillier, alias « Robert »). Issu du maquis Bayard, il compte, fin octobre 1944, un effectif de 500 hommes. Une de ses compagnies, aux ordres du capitaine Jean Ferry (tué en Alsace), a été formée à Sens (Yonne) et est partie de la caserne Gémeau le 2 novembre 1944. Rattaché au 661e bataillon de réparation le 10 octobre, puis au 1er régiment de chasseurs parachutistes le 30, le bataillon est affecté à la brigade de choc Gambiez le 22 novembre. Il se bat notamment au col du Hundsruck. Le 5 janvier 1945, des éléments sont versés dans le 1er groupement de choc.

Le 1er bataillon de marche de la Côte-d’Or est créé en octobre 1944, sous les ordres du commandant Berthier. Il est versé, le 1er février 1945, dans le 60e RI. Sa 15e compagnie devient 10e du II/60e RI, sous les ordres du lieutenant Jacques Monget, ex-chef du maquis Amilcar (région de Grancey-le-Château).


Nièvre

Le 1er bataillon de la Nièvre (commandant Egeley) est versé au I/94e RI le 1er avril 1945. Appartenait au 1er groupe de bataillons de la Nièvre (lieutenant-colonel Dufrenne), avec les 2e, 6e et 7e bataillons.
Le 2e bataillon de la Nièvre (capitaine de Soultrait, dit « Fleury ») compte 710 hommes en septembre 1944.
Le 3e bataillon de la Nièvre (commandant Courvoisier) compte 200 hommes en décembre 1944. Il est versé dans le 1er bataillon de la Côte-d’Or le 1er décembre.
Le 6e bataillon de la Nièvre (commandant Pierre Henneguier, dit « Julien ») compte 700 hommes en décembre 1944. Il est dissous le 10 février 1945 et versé dans le 152e RI.
Le 7e bataillon de la Nièvre (commandant Georges Leyton, dit « Socrate », ex-chef du maquis Socrate, puis commandant Longhi, puis commandant Frainot) compte 800 hommes en novembre 1944. Devient III/4e RI le 1er février 1945.

Il existait également un régiment de Nevers (lieutenant-colonel de Champeaux), constitué de deux bataillons (1 200 hommes au 29 septembre 1944). Il est rattaché début octobre à la 7e Armée américaine.

samedi 3 avril 2010

Les volontaires du Languedoc

La colonne R3, comme son nom l’indique, est formée avec les FFI de la Région 3 (Montpellier). Elle est aux ordres du lieutenant-colonel David, alias « Thomas » (venu des FFI de Haute-Lozère), à compter du 7 septembre 1944. Il aura pour adjoints le lieutenant-colonel Silbert et le commandant Bernard Bonnafous (« Richard »), ex-chef des FFI de l’Aveyron.
Cette colonne, qui formera la Brigade légère du Languedoc (BLL), est composée des unités suivantes :
. le 1er bataillon de l’Aude est aux ordres du commandant Roger Monpezat (« Roger) », 45 ans, ancien chef du Corps-franc de la Montagne-Noire, corps-franc dont le bataillon est issu en partie (avec la compagnie du capitaine Simon dit « Olive », du maquis de Picaussel). Une fraction de ce bataillon, sous les ordres du capitaine Bernard Jouan de Kervanoael, formera le 1er escadron du 8e dragons. D’autres éléments constituent la compagnie Olive (7e du II/80e).
. le 1er Bataillon de l’Hérault du commandant Boudet. Il reçoit notamment des éléments du maquis Bir-Hakeim, la compagnie du capitaine Grandidier… Le capitaine François Rouan (« Montaigne ») en fait également partie. Comptant 662 hommes en septembre 1944, il quitte l’Hérault le 14 septembre 1944. Cantonné la semaine suivante à Longeault (Côte-d’Or), il est versé au bataillon Hérault-Lozère du 1er groupe de commandos, puis au III/80e RI.
. le Bataillon des Cévennes ou 2e bataillon du Gard du commandant Dominique Magnant (« Bombyx »), polytechnicien, chef d’état-major des FFI du Gard. Unité CFL formée à Nîmes, il est versé au groupe de commandos du Languedoc (futur I/80e).
. 3e bataillon de l’Aveyron du commandant Eugène Brugié (capitaine en 1939, futur lieutenant-colonel) – à ne pas confondre avec Michel Bruguier, alias commandant « Audibert », chef du bataillon du Gard. Unité ORA mise sur pied à Rodez, il part le 30 septembre 1944 pour Dijon. Versé au groupe de commandos du Languedoc (il forme le 4e commando le 15 octobre), il devient 1er bataillon (Brugié) de la BLL (puis I/80e).
. 2e bataillon de l’Aveyron du commandant Yves Testor (1908-2004), médecin à Séverac, chef du maquis Arête-Saules. Il devient II/BLL le 15 octobre 1944 puis est versé au II/80e.
. Bataillon de Haute-Lozère du lieutenant-colonel David alias « Thomas » (puis chef de la colonne le 7 septembre 1944), puis du commandant Ackermann (« Petit-Louis »). Formera le bataillon hors-rang de la BLL.
. 1er bataillon de l’Aveyron. Capitaine Monteil. Quittant Rodez mi-septembre, avec le 2e bataillon Testor, pour Lapalisse (Allier), il est versé au II/80e.
. 1er bataillon du Gard. Commandant Vergne. Unité FTP.

En Bourgogne, la majeure partie de la colonne R3 s’organise en Brigade légère du Languedoc (BLL), composée d’un escadron de reconnaissance, d’un groupe de quatre commandos, du 2e bataillon, d’un bataillon hors-rang.
Lors de l’offensive de Franche-Comté (novembre 1944), la BLL est rattachée à la 9e division d’infanterie coloniale. Le 24 novembre 1944, la BLL épaule ainsi le II/6e RIC lors du dégagement de la RD 24, entre Réchesy et Pfatterhouse. Les 29 et 30, un bataillon (le 2e) attaque Village-Neuf avec le I/6e RIC. Le 1er décembre, il occupe Huningue et atteint le Rhin. Durant ces combats, la brigade a perdu huit tués dont le sous-lieutenant Jean-Pierre Douzou, de Millau (Aveyron), chef de section du II/80e, et le soldat Manuel Soler (de Salmiech), âgé de 16 ans et demi, généralement présenté comme le benjamin de la brigade (tombé lors du passage du canal). Dès lors, la BLL, qui devient 80e RI ou 1er régiment du Languedoc, le 8 janvier 1945, assure la garde du fleuve dans le secteur de Saint-Louis. Un officier, le lieutenant Guimonprez, trouve la mort le 24 janvier, quatre jours après le sergent Delarun. Selon un article paru dans un numéro du journal "Rhin et Danube", la brigade déplore au total, durant cette garde au Rhin, une cinquantaine de tués et une centaine de blessés.
Le 11 février 1945, le régiment, qui n'est pas endivisionné, est présent à Metz lors du passage du général de Gaulle.
Le 24 avril 1945, le 80e, dont le lieutenant-colonel Barbier a pris le commandement le 23 février, traverse le Rhin à Kembs. Parmi les éléments qui franchissent le fleuve, le I/80e du commandant Goudinoux (dont la 1ère compagnie du capitaine Delmas) et la 14e compagnie du capitaine Grandidier (III/80e).
Le II/80e était aux ordres du commandant Testor puis du capitaine Brunet, issu du maquis Arête-Saulles. Une de ses compagnies était commandée par le capitaine Monteil.
Le commandant Boudet, ex-chef du 1er bataillon de l'Hérault, dirigeait le III/80e.
Le chef d'état-major du régiment était le commandant Bichot, qui a servi dans les Chantiers de jeunesse.


Le 81e régiment d’infanterie est créé le 16 décembre 1944. Il est sous les ordres du colonel Gilbert de Chambrun, dit « Carrel », ancien chef des FFI de la Région 3, avec pour adjoint le lieutenant-colonel Henri Bousquet, 41 ans. Le I/81e a pour chef le capitaine Lucien Maury, alias « Franck », 29 ans, ancien chef du maquis de Picaussel. Le II/81e est aux ordres du commandant Maurice Allaux, ancien lui aussi de Picaussel, le III/81e est confié au commandant Raymond Fournier (« Charles »), ex-chef des FFI de l’Aveyron puis du 5e bataillon de ce département (qui, parti de Rodez le 10 janvier 1945, a formé le 1er février les 10e et 11e compagnies).
Selon le SHAT, le I/81e est issu de FFI de l’Aveyron, le II du bataillon Minervois, le III des bataillons Myriel et Picaussel. Organisé à Carcassonne, le régiment, fort de 2 216 hommes, quitte la cité audoise pour la 1ère Armée le 23 décembre 1944. Arrivé à Bouclans (Doubs), il est rattaché à la 9e DIC. En janvier 1945, il reçoit en renfort plus de 600 hommes de l’Hérault et de l’Aveyron, puis de nouveau 400 Héraultais en février. Il monte la garde du Rhin du 20 février au 30 mars 1945, à Erstein, puis, relevé par le 8e dragons, il remplace le 23e RIC, dans le sous-secteur de La Wantzenau. Le 4 avril, il commence à passer le Rhin à Leimersheim. Opérant en Allemagne avec la 9e DIC, sous les ordres désormais du lieutenant-colonel Gauvin, il participe les 11 et 12 avril aux combats de Rastatt (perdant notamment le soldat Perez), puis progresse dans la vallée de la Kinzig.

Le 1er bataillon FTP de l’Aveyron est plus connu sous le nom du bataillon Marc. Il est aux ordres du commandant François Vittori (« Marc »), un Corse de 42 ans, ancien des brigades internationales en Espagne. Cette unité qui a opéré dans la région de Decazeville intègre la Division légère de Toulouse (colonne R4). Elle quitte Rodez les 6 et 7 septembre 1944 pour Lapalisse et renforce le groupement Lecoq dans les Vosges. Le 20 novembre, le bataillon compte parmi les unités qui font leur entrée dans la ville sinistrée de Gérardmer. Sous le nom de 2e bataillon du 51e RI FFI, il forme avec le 1er bataillon de Toulouse (I/51e RI FFI) la Demi-brigade du Tarn et tient un secteur dans les Vosges pendant la bataille de Colmar. Le 1er mars, il est versé dans le 151e RI (ex-Brigade de Paris).

Le Commando des Ardennes est une unité de l’ORA du Gard (avec des éléments des Basses-Alpes), aux ordres du commandant puis lieutenant-colonel Vigan-Braquet. Semblant avoir repris les traditions du 18e bataillon de chasseurs alpins, il se met, dès le 31 août 1944, à Bagnols-sur-Cèze, à la disposition de la 1ère Armée et arrive en Haute-Saône le 22 septembre 1944, puis est engagé avec la 1ère Armée quelques jours plus tard. Il s’empare ainsi, le 26 septembre, du carrefour de Belonchamp. Renforcé début novembre par le commando Gilles (Indre-et-Loire), ce qui porte son effectif à 450 hommes, il épaule le 5e RTM dans les combats de Franche-Comté (Beutal, Lougres, Trétudans). Le 7 janvier 1945, il devient Bataillon d’appui du régiment de reconnaissance (BARR) puis, le 18 ou 19, 20e bataillon de chasseurs alpins FFI, et combattra en Allemagne avec la 2e division d’infanterie marocaine.

Le bataillon du Gard, aux ordres du commandant Bruguier (« Audibert »), de Nîmes, ex-chef des FFI du Gard, est versé le 1er mars 1945 dans le 27e RI (au 1er bataillon et dans les unités régimentaires).

jeudi 1 avril 2010

Les bataillons du Nord-Pas-de-Calais

La 1ère région militaire regroupe les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Les bataillons mis sur pied sur ce territoire serviront notamment à recréer trois régiments d’infanterie (33e, 43e et 110e) qui seront réorganisés début 1945.
Bataillon I/1. Formé à Lille en octobre 1944 à partir du bataillon VI/1. Compte 801 hommes le 15 janvier 1945. Devient I/43e RI le 14 octobre 1944 puis II/33e RI (commandant Gauthier de Sainte-Marie) le 15 janvier 1945. Sert devant Dunkerque. 
Bataillon II/1 (commandant Heduy). Créé le 16 septembre 1944 dans le Pas-de-Calais. Devient I/33e RI, dénomination qu’il conserve à la 2e formation le 15 janvier 1945. Compte 795 hommes au 1er décembre 1944. Sert devant Dunkerque (avril 1945). 
Bataillon VII/1. Créé à Roubaix et Tourcoing en octobre 1944. Devient V/43e RI puis versé dans le 33e RI. A été affecté au Groupement de sécurité du Nord-Est du 22 décembre 1944 au 17 janvier 1945. Note : un V/43e RI formé à l’automne 1944 à Roubaix était sous les ordres de Jean Chieux, lieutenant de réserve. 
Bataillon X/1 (Nord-Pas-de-Calais, commandant Léon Pecqueur). Stationné à Saint-Omer, devient IV/110e RI le 30 octobre 1944. Dissous le 15 janvier 1945, devient III/33e RI. 
Bataillon XII/1. Formé à Douai. Dit bataillon de marche d’artillerie de Douai. Devient 1er groupe du 15e d’artillerie le 15 décembre 1944. Des éléments servent Dunkerque en décembre 1944. 
Bataillon XIX/1. Créé dans le Nord en septembre 1944. Devient VI/43e RI puis versé dans le 33e RI en janvier 1945. 
Bataillon XXI/1. Dit bataillon Roubaud. Formé à Valenciennes en octobre 1944, devient IV/33e RI, puis I/110e RI le 1er février 1945. 
Bataillon XVI/1 puis Bataillon III/1 dit bataillon de marche de Cambrai ou V/33e RI (capitaine Henri Roger). Compte 820 hommes au 31 octobre 1944. S’embarque fin décembre 1944 pour Dinan et Mettet (Belgique). Devient III/1er RI FFI le 31 décembre 1944. Versé dans les unités régimentaires du 1er RI le 4 mars 1945 (et des éléments au 43e RI, ainsi qu’au 110e RI). 
III/43e RI. Formé à Lille fin septembre 1944. Devient III/43e RI. Est situé entre la Sambre et la Meuse au 2 janvier 1945. 
IV/43e RI. Formé à Lille fin septembre 1944. Compte 737 hommes le 25 décembre. Devient II/43e RI. Bataillon Bienassis. Formé à Lille en septembre 1944. Devient I/51e RI le 1er février 1945. 
I/110e RI (commandant A. Delebarre puis commandant Chaverebière de Sal). Dit 2e bataillon de marche du 43e RI. Créé à Lille le 1er octobre 1944. Est dans la zone de Cassel au 19 octobre. Devient II/51e RI le 1er février 1945. Sert devant Dunkerque, où il subit des pertes le 9 avril 1945. 
II/110e RI (commandant Dewulf). Créé le 1er octobre 1944. Est à Bergues au 17 décembre 1944. Devient IV/51e RI le 1er février 1945. Dissous le 1er mai 1945. 
III/110e RI (Pas-de-Calais). Devient III/110e RI le 1er février 1945. 
V/110e RI (Nord, commandant Mahy). Compte 954 hommes le 26 octobre 1944. Versé dans les unités régimentaires du 110e RI, aux II et III/110e RI. 
VI/110e RI (Pas-de-Calais, commandant Gambien). Compte 461 hommes au 31 octobre 1944. Devient II/110e RI le 1er février 1945.

mardi 30 mars 2010

Les volontaires champenois



Légende de la photo : Des volontaires des Commandos M (Aube/Haute-Marne) incorporés dans le 106e RI (collection club Mémoires 52).
La 6e région militaire est recréée à Châlons-sur-Marne, dès la libération de cette ville. Composition : les départements de l’Aube, de la Marne et de la Haute-Marne. Cette région est confiée au colonel Puccinelli, ancien chef de corps du 158e RI, promu général de brigade le 23 septembre 1944. Dans un ordre du jour daté du 19 septembre, Puccinelli songe à rassembler les FFI champenois dans un 106e régiment d’infanterie (le régiment de Châlons) qui serait confié au commandant Emile Alagiraude, ancien chef des FFI de l’Aube. En réalité, ce 106 sera recréé officiellement le 1er janvier 1945, et le lieutenant-colonel Enet viendra officiellement en prendre le commandement le 24 février. D’autres bataillons seront affectés au 131e RI qui participera à la prise de l’île d’Oléron, au 21e régiment d’infanterie coloniale qui se battra en Franche-Comté, en Alsace et en Allemagne, au 16e bataillon de chasseurs à pied qui entrera en Sarre dès début mars 1944.

Le 1er bataillon du 106e régiment d’infanterie est mis sur pied à Reims entre le 5 et le 15 septembre 1944, avec des éléments FFI et FTP de la Marne. Le chef d’escadrons Pierre Bouchez, chef des FFI de la Marne, en prend d’abord le commandement, puis le chef d’escadron Marcel Koch, assisté du commandant Armand Liebaut, lui succède. Installé à la caserne Corbineau à Châlons, le I/106e RI fait mouvement vers la 21e région militaire (Metz) le 9 avril 1945. Le 17, à la caserne Jeanne-d’Arc de Thionville, une explosion accidentelle coûte des pertes terribles au bataillon : 30 tués et 80 blessés. Parmi les morts, quatre officiers dont le chef de bataillon Koch (originaire de Sézanne, il était âgé de 31 ans), les sous-lieutenants Cocusse, de Gavre et l’aspirant Girard. Le capitaine Charmet prend le commandement du bataillon. Sur le drame de Thionville, lire avec profit l’étude de Pierre Mauget et de l’amicale des revenants et anciens du 106e RI, « Le 106e régiment d’infanterie » (1999).

Le 2e bataillon du 106e est créé à Troyes, en grande partie avec des FTP Aubois. Il semble être également appelé 2e bataillon de marche de l’Aube. Le commandant Zaigue (des FTP) en assure le commandement. Il fait mouvement sur Châlons le 16 octobre 1944 puis, le 20 décembre, gagne Les Islettes, dans la Meuse, après le déclenchement de l’offensive allemande en Belgique, puis les Ardennes. Il quitte ce département le 27 janvier 1945, vient stationner à Chaumont puis gagne la Moselle.

Le 3e bataillon du 106e provient du groupement des commandos « M », que commandait le jeune commandant « Yvan » (Maurice Dupont). Ce bataillon, également appelé « Mermoz », part le 3 octobre 1944 pour Châlons (caserne Chanzy). Le 24 décembre, il se porte sur la frontière belge, dans le cadre du Groupement de sécurité Nord-Est (GSNE). Il rejoindra également la Moselle. Son chef, le commandant Alfred Hummel, a trouvé une mort accidentelle le 3 novembre 1944 dans un accident de la route dans la Marne.

Le 6e bataillon de sécurité, composé de FTP aubois, devient 1er bataillon du 131e régiment d’infanterie le 8 décembre 1944, sous les ordres du commandant Vel.

Le 132e bataillon de sécurité et des éléments du 6e groupement de pionniers, tous deux cantonnés à Troyes, donnent naissance au 5e bataillon de marche de l’Aube puis, à la même date, au 2e bataillon du 131e RI, confié au commandant Poirier. Le 131e RI fera mouvement le 13 février 1945 vers le front de La Rochelle. Il participera aux opérations de la presqu’île d’Arvert et de l’île d’Oléron. Le régiment était commandé par le colonel Cohendet puis par le lieutenant-colonel Durand. A noter que les éléments aubois étaient vêtus d’uniformes français et de casques… italiens récupérés dans un dépôt allemand à Troyes !

La Compagnie Alsace-Lorraine est créée à Troyes le 1er septembre 1944. Composée pour moitié d’Alsaciens et Lorrains, elle est articulée entre deux sections auboises et une section marnaise. Assisté du lieutenant Bournique, le capitaine Xhaard la commande. Elle fait mouvement le 20 septembre sur Nancy (caserne Hugo) où elle devient 101e compagnie de sécurité. Elle rejoindra ensuite la Moselle où, à compter du 20 octobre, elle devient bataillon de marche II/21 (commandant Paul Aubry) ou 16e bataillon de chasseurs à pied. Des éléments entreront début mars 1945 en Allemagne.

Le 9e bataillon de dragons FFI est créé à Epernay, en partie avec des éléments du mouvement Ceux de la Résistance (CDLR), mais également avec des hommes du maquis des Chênes (ceux-ci formant le 5e escadron du lieutenant de La Hamayde). Sous les ordres du lieutenant-colonel Boscals de Reals, ce bataillon compte 791 hommes au 21 octobre 1944. Il est dissous le 31 janvier 1945, ses hommes versés entre le 4e cuirassiers et la 2e division coloniale d’Extrême-Orient, à laquelle appartient un nouveau 9e dragons recréé parallèlement à Paris le 16 janvier 1945.

Créé à Reims le 1er septembre 1944, le 4e bataillon de cuirassiers FFI est aux ordres du chef d’escadron Marcel Henry puis du chef d’escadrons Pierre Bouchez (qui vient du 106e RI). A partir du 15 décembre, ce bataillon reçoit la garde du drapeau de la Région C. Le 1er janvier 1945, il devient officiellement 4e régiment de cuirassiers, sous les ordres du colonel d’Ales.

Le 21e bataillon de sécurité (en référence au 21e RI caserné à Chaumont et à Langres) est mis sur pied en septembre 1944 avec les FFI de Haute-Marne. Portant également le nom de 1er bataillon de la Haute-Marne, ou Bataillon de Chaumont, il devait initialement être intégré dans le 106e RI. Cantonné à Chaumont (quartier Foch) et à Langres (caserne Turenne), il est aux ordres du lieutenant-colonel René Bocquillon, ancien chef du bataillon Jérôme. A l’effectif de 530 hommes, il fait mouvement à partir du 14 octobre 1944 vers la Franche-Comté, où ses hommes sont versés dans le 4e régiment de tirailleurs sénégalais – il deviendra 21e régiment d’infanterie coloniale le 1er novembre 1944.

La compagnie Max est issue du maquis d’Auberive. Sous les ordres du capitaine « Max » (Paul Carteron), elle regroupe 130 hommes. Cantonnée à Parnot, près de Bourbonne-les-Bains, elle précède le bataillon de Chaumont dans son mouvement vers le 4e RTS. Elle est officiellement versée dans la 1ère compagnie du I/4e RTS le 13 octobre 1944.

Pour compléter ce tableau, signalons qu’une section de FTP marnais (de la Montagne de Reims) a rejoint la colonne Fabien (futur 1ère Brigade de Paris puis 151e RI).

dimanche 21 février 2010

Les FFI lorrains : de Nancy à Royan en passant par Metz et Strasbourg

La 20e région militaire est basée à Nancy, libérée le 15 septembre 1944. Elle comprend les départements de la Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et des Vosges, et est commandée par le colonel Gilbert Grandval, ancien chef des FFI (et délégué militaire régional) de la Région C (Nancy). Sur son territoire, seront mis sur pied au moins neuf bataillons de marche rassemblant des anciens FFI de la Région C. Ces unités n’ont pas conquis des lauriers au sein de la 1ère armée française du général de Lattre, mais elles ont tout de même pris part à la libération de Metz (bataillon I/20 ou II/26e RI), à celle de Forbach (bataillon II/20 ou II/146e RI), à celle de Rambervillers (1er bataillon FFI des Vosges), à la défense de Strasbourg (bataillon III/20 ou I/26e RI), et même aux opérations de la Poche de Royan (bataillon V/20 ou I/150e RI).

Le bataillon de marche I/20 réunit des volontaires FFI de la zone Ouest de Meurthe-et-Moselle. Sa 2e compagnie (lieutenant Richard), dite compagnie Pinck, provient du sous-secteur 418 (Vaucouleurs) du secteur de Toul. Le lieutenant-colonel Louis Bourdillat (un Bourguignon de 52 ans retiré à Commercy, lieutenant-colonel en 1940) en prend le commandement. Caserné à Nancy, le bataillon devient, à compter du 20 septembre 1944, 2e bataillon du 26e régiment d’infanterie. Ce 26e RI – régiment de tradition de Nancy - est aux ordres du lieutenant-colonel Pierre Seguineau de Préval, officier d’active de 57 ans, qui était chef départemental FFI. Du 9 novembre au 15 décembre, le bataillon garde le drapeau de la Région C, porté par le sous-lieutenant Roumignac. Entre-temps, il a pris une part symbolique à la libération de Metz, ville dans laquelle il est entré par le sud. A la réorganisation du 26e RI (un autre régiment portant ce numéro existe en effet en Dordogne), le II/26e RI devient I/26e RI, Bourdillat prenant le commandement du régiment. Ce bataillon, aux ordres désormais du capitaine Burlureaux, prend part aux opérations du régiment en Allemagne : ayant fait mouvement sur Sarreguemines, il passe le pont de la Blies le 27 mars 1945.

Le bataillon II/20 (2e bataillon de la 20e région militaire) apparaît le 15 septembre 1944. Fort de 790 hommes, il est constitué des compagnies Savoie, Bretagne, Franche-Comté, Moselle et Bataille de Paris.
Un officier FTP de 25 ans, le commandant Charles Stenger, alias « Richard », sous-officier d’active, le dirige. La 1ère compagnie est aux ordres du capitaine Mathieu, de Nancy.
Le bataillon est affecté à la 21e région militaire (Metz) le 23 novembre et fait mouvement sur la capitale mosellane le 28. Le 1er décembre 1944, il devient 2e bataillon du 151e régiment d’infanterie. Selon une évocation de la 1ère compagnie, cette unité cantonne à Metz à la caserne Ney, mène une action de nuit contre le fort Saint-Quentin. Le 5 février 1945, en raison de la création d’un autre 151e RI au sein de la 1ère armée française (à partir du 1er régiment de Paris – ex Brigade Fabien), le II/151e devient II/146e RI (commandant Martin). Mis à disposition du commandant Marque, ce bataillon prend part aux opérations de la libération de Forbach aux côtés des Américains, perdant, entre le 26 février et le 9 mars, six tués et 25 blessés, entrant en Allemagne dès le 14 mars 1945 – soit cinq jours avant la 1ère armée française.

Le bataillon de marche III/20, formé avec les FFI de la zone Est de la Meurthe (maquis de Ranzey – 66 de ses hommes se sont engagés dans les bataillons de marche et ont gagné la caserne Thiry de Nancy le 27 septembre 1944, et FFI du secteur de Lunéville), devient I/26e RI à compter du 20 septembre 1944, sous les ordres du chef d’escadron Hurstel (officier d’active). Les sous-lieutenants Herbuvaux et Roger Peroz (mort en Indochine) en font partie. Fin novembre 1944, il se porte sur Strasbourg que vient de délivrer la 2e division blindée. En janvier 1945, à la suite d’une contre-offensive allemande dirigée sur la capitale alsacienne, il défend le Rhin de La Wantzenau à Stockfeld. Le 25 février 1945, il est de retour à Nancy et vient cantonner à Houdemont. Entre-temps, il a été dissous officiellement le 1er février 1945 : une partie forme les 1er et 2e escadrons du 3e hussards, ses éléments fantassins rejoignent le nouveau II/26e RI (capitaine Thouvenot). Hurstel devient le chef d’état-major du 3e hussards créé officiellement le 20 janvier 1945, sous les ordres du colonel Nicol.

Le bataillon de marche IV/20 existe officiellement depuis le 15 septembre 1944 (ou le 1er octobre). Il s’agit de l’éphémère 1er (ou 2e) bataillon du 149e RI dont le noyau provient du maquis de Spincourt (Meuse) qui, après son entrée au Luxembourg, était revenu à Longwy, renforcé par le groupe Chèvre et le maquis de Vaux-Varnimont. Ses effectifs sont minces : 112 hommes, sous les ordres du commandant Cosson. Le 20 janvier 1945, ce II/149e RI « FFI » voit partir des éléments pour le 3e hussards, et le 1er février, le reliquat rejoint le nouveau II/26e RI.

Le bataillon V/20 est l’héritier direct du Groupe Lorraine 42, importante unité combattante de la Résistance ayant opéré aux confins des Vosges et de la Meurthe-et-Moselle. Le commandant Frédéric Remélius, alias « Noël », 32 ans, reçoit le commandement de ce bataillon, cantonné à la caserne Thiry (après avoir séjourné dans les écoles de Blainville). Officiellement III/26e RI (à compter du 20 septembre 1944), d’abord vêtu de tenues marron, puis bleu chasseur, puis anglaises, le bataillon est dirigé le 31 décembre 1944 sur la Meuse, après la contre-offensive allemande dans les Ardennes. Patrouillant en forêt d’Argonne, passant en janvier 1945 sous les ordres du commandant Cyrille Blangenois (officier d’active qui a commandé la place de Lunéville), il s’embarque, le 3 février 1945, en gare de Clermont-en-Argonne, afin de rejoindre le front des Poches de l’Atlantique. Entre-temps, il est devenu 1er bataillon du 150e régiment d’infanterie. Arrivé le 6 à Gémozac, il monte en ligne dans la nuit du 9 au 10 février 1945, relevant le II/107e RI (ex-1er régiment des Charente) devant Cozes. Le 14 avril 1945, le I/150e RI – seule formation du régiment à prendre part aux opérations dans l’Ouest – participe à l’assaut de la Poche de Royan, prenant Semussac, le moulin des Ardillers, la ferme et le bois de La Chasse, le château et le parc de Didonne. Ses pertes, au soir de cette journée, s’élèvent à neuf tués et 29 blessés. Le 18 avril, le sous-lieutenant André Gay, alias « Tatave », du groupe-franc du bataillon, saute sur une mine et est mortellement blessé. Le 1er mai, Blangenois laisse son bataillon au capitaine Félix Mennegand (beau-frère de Remélius). Le 23 juin, le I/150e, qui a été cité à l’ordre de l’armée, embarque en trains pour la Lorraine.
Composition : 1ère compagnie : lieutenant Dupont ; 2e compagnie : lieutenant Quirin ; 3e compagnie : lieutenant Martin ; 4e compagnie : lieutenant Guillemot ; 5e compagnie : lieutenant Louis.

Le bataillon XI/20 existe officiellement depuis le 1er septembre 1944. Il est issu du bataillon de sécurité 94 et du bataillon XIII/20 (composé de volontaires FFI des régions de Bar-le-Duc et Saint-Mihiel). Aux ordres du commandant Langlois, il devient III/150e RI (commandant Léon Schott) le 1er février 1945, cantonné à Bar-le-Duc et à Saint-Mihiel. Le 1er avril, il gagne Nancy.

Le bataillon XII/20 est issu des volontaires du groupement Argonne, réunis à Verdun par le commandant Elie Laure (fils du général). Cet officier prendra provisoirement le commandement du 150e RI, entre le 16 février et le 29 mars 1945, avant de céder la place au lieutenant-colonel Paul Turbet-Delof, venu de la 1ère armée française. Le 1er février 1945, ce bataillon est devenu, à Verdun, II/150e RI (capitaine Geslin). Le 1er avril, il gagne Nancy.

Le bataillon de marche XXI/20 est issu des FFI des régions de Neufchâteau et Mirecourt (Vosges). Regroupés par le commandant « René » dans le 1er bataillon FFI des Vosges, ces hommes, qui semblent avoir pris l’appellation de 5e bataillon de chasseurs à pied le 22 septembre 1944, ont cantonné à Vittel, puis à Xertigny, puis à Epinal, avant d’épauler l’armée américaine lors de la libération de Rambervillers (29-30 septembre 1944) et dans le bois de Sainte-Hélène (4-11 octobre). Après l’incorporation d’autres éléments FFI vosgiens, ce 5e BCP (peut-être devenu 29e BCP) devient donc bataillon de marche XXI/20. Il cantonne jusque fin février 1945 à Remiremont, puis à Epinal, et est devenu entre-temps, le 1er février 1945, 3e bataillon du 26e régiment d’infanterie, sous les ordres du commandant Damance. Avec le capitaine Sarron, cet officier trempera le fanion du bataillon dans le Rhin fin mars 1945.

Le bataillon XXII/20, apparemment constitué avec des FFI des Vosges, est dissous le 28 février 1945. Ses effectifs sont répartis entre le 26e RI, le 8e régiment d’artillerie et le 3e régiment de hussards.