jeudi 22 avril 2010

Les unités FFI devant Saint-Nazaire

Essai de recensement des unités FFI en position devant Saint-Nazaire entre l’automne 1944 et mai 1945 (selon Marcel Baudot, dans « La libération de la Bretagne », et le Service historique de l’armée de terre). Ces unités relèvent des Forces françaises de Loire-Inférieure (FFLI), sous les ordres du général R. Chomel. 
  1er bataillon de marche FFI de Loire-Inférieure. Cdt Jean Coché. Créé en mars 1944. Sert dans le sous-secteur de Plessé. Compte 776 hommes au 15 octobre 1944. Dit I/65e RI FFI. Relevé le 18 décembre et rejoint Nantes. Dispersé en février 1945 : deux compagnies vont au 7e bataillon de marche de Loire-Inférieure, une compagnie devient 5e compagnie du II/32e RI (1er mars), le reliquat rejoint le centre d’instruction divisionnaire 25 et le 2e BCP (25 mars). 
2e bataillon de Loire-Inférieure. Cdt Lamotte. Sert dans le sous-secteur de Plessé. Compte 330 hommes au 27 novembre 1944. 
3e bataillon de Loire-Inférieure. Cdt de Torquat. Dit III/65e RI. Sert dans le sous-secteur de Plessé. Y sert notamment le capitaine Jean Le Brecq (« Le Veugle »). Compte 810 hommes au 27 novembre 1944. Relevé le 6 décembre. Rejoint Nantes. Dissous le 20 janvier 1945. Versé au 19e dragons, au 1er hussards, au 18e RCC, au 12e dragons. 
5e bataillon de Loire-Inférieure. Dit V/65e RI. Lt-col. Le Trotter puis Cdt Grangeat puis Cne René Karrière. Compte 850 hommes au 27 novembre. Dissous le 15 avril 1945. Versé au 32e RI le 10 avril 1945 (sauf la compagnie Maisonneuve qui devient CCI du 32e).
  6e bataillon de Loire-Inférieure. Cdt Jean Raux, dit "Lassere". Sert dans le secteur Centre. Dissous le 15 avril 1945, versé au 32e RI, au 20e RA, au 8e cuirs. 
7e bataillon de marche de Loire-Inférieure. Cdt Junghans.
 Escadron Besnier ou 1er groupe mobile de reconnaissance. Cne Guy Besnier. Unité FFI du Loiret dotée d’autos-mitrailleuses, de canons automoteur, sert devant Saint-Nazaire. Compte 150 hommes au 27 novembre 1944. Engagé dans les combats de La Sicaudais. Renforcé de FFI normands. Se dote de blindés allemands récupérés dans cette région et remis en état. 
  2e bataillon du Maine-et-Loire. Cdt Legrand. Dit II/135e RI ou bataillon I/4. Sert dans le sous-secteur de Fégréac. Versé en partie dans le 2e groupe d’escadrons du 1er hussards en janvier 1945. 
7e bataillon du Maine-et-Loire. Cne puis Cdt Donald de Rochecouste. Dit I/135e RI. Versé dans le 1er hussards le 10 janvier 1945. 
  Bataillon (1er ?) FFI d’Ille-et-Vilaine. Cne Robert. Sert dans le sous-secteur de Fégréac.
  3e bataillon de marche d’Ille-et-Vilaine. Cdt Marcel Meunier (de l'armée de l'air), chef des FFI de la région de Paimpont. Sa 12e compagnie est aux ordres du capitaine Constant Jubin qui part le 20 septembre 1944 pour le front de Redon. Versé dans le I/41e RI en novembre 1944. 
Bataillon VII/4. Cdt Libot ("Dominique"). Formé autour du maquis Conty-Freslon (Indre-et-Loire). S’installe dans la poche de Saint-Nazaire le 1er octobre 1944 (PC à Chéméré). Intégré dans le 32e RI. Brigade Charles-Martel. Chef : colonel Raymond Chomel (« Charles-Martel »), 47 ans, puis colonel Raoul Ghislain. Unité de l’ORA (Indre, Indre-et-Loire) qui a pris part aux opérations contre la colonne Elster. Compte 2 552 hommes au 1er octobre 1944. Rejoint le front Atlantique le 2 novembre 1944. Sert devant Saint-Nazaire. Formera le noyau de la 25e DI. . 27e demi-brigade d’infanterie. Lt-col. Charles Fox (« Lenoir »). Compte des éléments du 1er régiment de France. Devenu 27e RI, sert dans le sous-secteur de Fégréac. Compte 648 hommes au 20 décembre 1944. Forme le noyau du 21e RI le 20 mars 1945 (quatre compagnies des I et II/21e). . I/27e. Cdt Moreau. . II/27e. Cne puis Cdt Husband (« Jean-Marie »). . 32e demi-brigade d’infanterie. Lt-col. René Costantini (« Epernon »). Unité d’Indre-et-Loire. Devient 32e RI le 15 octobre 1944. Sert dans le sous-secteur centre de la poche de Saint-Nazaire. Perd au total 79 tués (dans le maquis et devant Saint-Nazaire). . I/32e. Cne puis Cdt Raoul Vialle . II/32e. Cdt Gabriel Robillard. . 8e cuirassiers. Cdt Claude Bonnin de la Bonninière de Beaumont. Créé le 24 août 1944 comme groupe d’escadrons Calvel (Cne Calvel) à partir d’unités du 1er régiment de France. Forme les 2e, 3e et 5e escadrons du 8e cuirassiers FFI le 1er octobre. Sert devant Saint-Nazaire, aux ordres du Cdt de Beaumont. Ses escadrons sont respectivement commandés par le Cne Marius Colomb, le Ltn Edgard Delong (qui ira au 1er hussards), le Cne Pierre Gueny, le Ltn Robert Sappey, le Ltn Mazarguil, le Cne Trastour (de Normandie, formé le 18 novembre, devient 4/8e cuirs le 1er avril 1945) puis de Montesquiou. . 17e BCP FFI. Dit bataillon Carol (Indre-et-Loire). Cdt Jean Costa de Beauregard (« Carol »). . Batterie Koch. Cne Georges Koch. Versée au 20e RA. . Escadron du train, Cdt Pierre Laroche . Compagnie de transports, Cne Robert Brault 
  Bataillon Patriarche. Ou 2e bataillon ORA de la Haute-Vienne. Cdt Raoul Saulnier de Praingy. Compte 396 hommes au 14 novembre 1944. Sert dans le sous-secteur de Port-Saint-Père. Devient 1er groupe d’escadrons du 1er hussards le 1er janvier 1945. 
  63e régiment d’infanterie. Cdt puis Lt-colonel Clément Bossard. Recréé le 1er octobre 1944. Compte 1 802 hommes au 10 novembre 1944. Affecté aux FFLI le 11 décembre, il quitte Limoges. Versé au 21e RI. 
  IV/125e RI. Dit 2e bataillon de la Vienne. Cne René Brutus ("Sommet"). Compte 770 hommes au 27 novembre. Affecté aux FFLI en novembre 1944. Versé dans la 1ère compagnie du I/21e RI. 
VI/125e RI. Cdt Ricour puis Cne Darcourt. Dit 5e bataillon de la Vienne. Compte 411 hommes au 20 décembre. Sert aux FFLI. Versé dans la 6e compagnie du II/21e RI et au 91e bataillon du génie. VII/125e RI. Dit 1er bataillon de la Vienne. Cdt Thomas puis Cne Louis Rogez. Compte 768 hommes au 20 décembre 1944. Versé dans le 21e RI.

vendredi 16 avril 2010

Les volontaires auvergnats (2e partie)

Dans le cadre de l’offensive de la 9e DIC le 14 novembre, le III/DBA du commandant Cosson appuie l’attaque du village d’Ecot exécutée par le 6e RIC. Le bataillon perd ce jour-là seize tués, dont six hommes d’une équipe de ravitaillement capturés et fusillés.
Le lendemain, le II/DBA enlève le bois des Quatre-Villes et, le lendemain, libère Voujeaucourt, tandis que le II/DBA du commandant Biarez arrive sur les hauteurs de Valentigney, où entre le I/21e RIC, et que le I/DBA du commandant de Sagazan se regroupe à Pont-de-Roide. A cette date, la demi-brigade a déjà perdu 30 tués.
Le 19 novembre, le I/DBA se porte de Pont-de-Roide sur Mathay.
Le 20 ou 21, le régiment d’Auvergne devient officiellement 152e régiment d'infanterie.Le 24, le 15-2 opère aux abords de la centrale électrique de Seppois. Le lieutenant-colonel Erulin est blessé, il est remplacé par le commandant Mairal, et le capitaine Thebaut est blessé, le lieutenant Ravel lui succèdant à la tête de la 3e compagnie.
Le 26, le I/152e supporte le poids d’une contre-attaque allemande dans ce secteur (perdue, la centrale de Seppois est finalement reconquise). Au 26, les pertes du bataillon sont lourdes : il déplore 18 tués, dont le capitaine Lucien Chainas (2e compagnie), le lieutenant André Ravel (3e compagnie), cinq disparus et 51 blessés (dont le capitaine Tardivat et le sous-lieutenant Fauconnier). De son côté, la 6e compagnie du II/152e, composée de volontaires de Brioude (Haute-Loire), est surprise par une action allemande dans le bois de l’Oberwald. Le capitaine Gues est tué (le capitaine Fraisse, qui est blessé, lui succède), ainsi qu’une jeune infirmière, Evelyne Drouet. Au total, ce jour-là, le 15-2 déplore 44 tués, 170 blessés, douze disparus. Parmi les tués, figure Claude Berçot, 16 ans et demi, de Valentigney.

En décembre 1944, tandis que le régiment s’installe à Hombourg (en forêt de la Harth), le groupement France d’abord du capitaine Laplace (FFI de Lyon) devient 2e compagnie. Le 20 janvier 1945, le lieutenant Collomb (2e compagnie) est tué. Le 21, lors de l’attaque de la Poche de Colmar, le I/15-2 passe la Doller, perdant le sous-lieutenant Gayant (2e compagnie) devant la fabrique de Lutterbach, qui ne tombe qu’à 17 h. Le lendemain matin, la sous-station électrique de Reiningue est conquise. Durant ces deux jours, le I/152e RI, dont le capitaine Vincent commande la 3e compagnie, aura perdu 29 tués, 54 blessés, trois évacués pour pieds gelés. Le 8 février, le régiment défile dans Colmar, qui fut sa garnison en 1940.

Intégré dans la 14e DI, le 152e RI, toujours aux ordres du lieutenant-colonel Colliou, prend part à la Campagne d’Allemagne. Le I/15-2 revendiquera l’honneur d’être entré le premier dans Stutgart. Ses trois bataillons étaient alors respectivement commandés par le lieutenant-colonel Erulin, le capitaine Kratz et le capitaine de Sagazan.

Sources : journal de marche du I/152e RI ; « La libération de Pont-de-Roide à Delle », Robert Paicheur (s.d.). Copyright club Mémoires 52.

Les volontaires auvergnats (1ère partie)

La Division légère d’Auvergne, ou colonne R6, est mise sur pied après la libération de Clermont-Ferrand. Elle est placée sous les ordres du colonel Roger Fayard, dit « Mortier », chef (ORA) des FFI de la région. Il est généralement admis que cette DLA s’articule autour des unités suivantes :
. Colonne rapide 2 (Cantal), cdt Anselme Erulin (« Carlhian) puis cdt Playe (« Eynard »),
. Colonne rapide 3 (Puy-de-Dôme), cdt Serge Renaudin d’Yvoir (« Victoire »), chef de la zone 16,
. Colonne rapide 5 (Cantal), cdt Auguste Merlat (« Allard) », qui reprend les traditions du 8e régiment de dragons,
. Colonne rapide 6, cdt Roger Thollon (« Renaud »), officier de l’armée de l’air de 30 ans,
. Colonne rapide 7 (Cantal), cdt Etienne Aubry,
. groupement cdt Le Porz (« Monnet »), de l’Allier, composé de trois bataillons,
. groupement cdt Marcel Colliou (« Roussel »), ex-chef du III/152e RI de l’armée d’armistice,
. groupement Privat (« Didier »),
. les FFI de Haute-Loire (colonne rapide 4, selon plusieurs sources), cdt Serge Zapalski (« Gevolde), chef des FFI du département,
. groupement du cdt Thiollet, composé de gardes mobiles de l’Etat français,
. groupement Raberin, composé de GMR.

A noter que cette division comprend une unité de fusiliers-marins qui résidaient à Vichy, la Compagnie de marche de la Marine du Centre, sous les ordres du lieutenant de vaisseau Fontaine, qui perdra dix tués lors des combats des ponts de la Loire.

Dans le cadre du Groupement de marche du Sud-Ouest (colonel Schneider), la DLA commence début septembre 1944 sa montée vers le nord : elle opère dans l’Allier puis se distingue lors de la défense des ponts de la Loire, à Decize.


A la mi-septembre 1944, la division se réorganise en quatre demi-brigades :
. la CR 2 et la CR 3 se fondent le 13 septembre dans la 1ère demi-brigade, dite demi-brigade Erulin. Celle-ci se compose du bataillon du commandant de Sagazan (450 hommes), du bataillon Chouan (cne puis cdt Bernard Gouy, 350 Nord-Africains), du bataillon du commandant Renaudin d’Yvoir et de la compagnie d’engins André (équipée de mitrailleuses 20 m/m). Le 15, elle est renforcée par les 600 volontaires de l’Allier du bataillon de marche du cdt Emile Mairal, dit « Michel » (futur général), issu du groupement Le Porz. Le 17, la demi-brigade Erulin (promu lieutenant-colonel trois jours plus tard) se porte sur la région d’Auxonne, en Côte-d’Or. Le PC de la Division légère d’Auvergne est alors à Pontailler-sur-Saône.
. la CR 6 et la CR 7 donnent naissance à la 2e demi-brigade, confiée au lieutenant-colonel Thollon. Son organisation : le bataillon Goaille, le bataillon Ostertag, le bataillon Aubry et une compagnie régimentaire d’engins, composée de pompiers de l’air et de gardes.
. le groupement Colliou forme la 3e demi-brigade. Aux ordres du commandant Colliou puis du commandant Gaston Marcelin, elle se compose des bataillons Privat, Durif et Cosson, ainsi que le groupe d'escadrons Thiollet (gardes mobiles), les groupes-francs Alice et Dédé ;
. la 4e demi-brigade, dite « Gevolde », du lieutenant-colonel Zapalski réunit le 1er bataillon de la Haute-Loire (cdt Amaury de Warenghien, dit « L’Ancien »), du 2e bataillon de la Haute-Loire (cdt Kaufman, dit « André ») et du bataillon Volle.
La division réunit également un groupe de reconnaissance (capitaine Gayraud) et une artillerie divisionnaire (chef d'escadron Dupoux).


A noter que plusieurs éléments l’ont quittée :
. le bataillon Thiollet opère dans les Vosges avec la 3e division d’infanterie algérienne,
. le 8e dragons FFI du commandant Merlat qui, dès, le 6 septembre 1944 se joint au 2e dragons (1ère Armée française) pour combattre à Autun, puis dans les Vosges,
. la Compagnie de marche de la Marine du Centre est destinée à rejoindre le 4e régiment de fusiliers-marins, etc.

Le 3 octobre 1944, le colonel Fayard quitte le commandement de la division pour aller diriger la XIIIe région militaire à Clermont-Ferrand. Il emmène avec lui son chef d’état-major, le lieutenant-colonel Schmückel (« Chabert »), et le lieutenant-colonel Playe. C’est le lieutenant-colonel Colliou qui lui succède, avec le lieutenant-colonel Gabriel Putz, dit « Florange » (qui mourra en Algérie) pour commandant en second et le commandant Emile Bonnefoy pour chef d’état-major.
Mise à la disposition de la 9e DIC le 12 octobre, la 1ère demi-brigade part deux jours plus tard pour Sancey-le-Grand. Son PC est à Indevilliers, dans le Doubs.


C’est là qu’une nouvelle organisation de la division intervient. Elle s’explique par une importante diminution des effectifs. Ainsi, du côté de la 1ère demi-brigade, environ 300 hommes ne se sont pas engagés, et à peu près autant ont rejoint les unités de la Marine, de la coloniale, de l’aviation, de la garde. Même situation du côté de la 2e demi-brigade : le lieutenant-colonel Thollon s’en va rejoindre son arme d’origine, l’armée de l’air (il commandera le groupe de chasse II/18), comme de nombreux éléments de son unité, si bien que les effectifs sont tombés à environ 250 hommes au 15 octobre.


Cette réorganisation donne naissance, le 15 octobre officiellement, à la Demi-brigade d’Auvergne (DBA), ou Régiment FFI d’Auvergne, à quatre bataillons :
. le 1er (lieutenant-colonel Erulin) est issu de la 1ère demi-brigade Erulin,
. le 2e (cdt Gendre puis cdt Georges Biarez) provient de la 2e demi-brigade Thollon, Sa 6e compagnie est aux ordres du capitaine Etienne Gues (« Ety) ».
. le 3e (cdt E. Cosson puis cdt Henri de Sagazan) est formé par la 3e demi-brigade « Roussel », Sa 9e compagnie est commandée par le lieutenant Deabriges, et elle a notamment reçu le groupe-franc « Alice »,
. le 4e (cdt Warenghien) est issu de la 4e demi-brigade « Gevolde ».


Dans la nuit du 16 au 17 octobre, le I/DBA monte en ligne dans le secteur du 13e régiment de tirailleurs sénégalais (9e DIC), à Villars-lès-Blamont, Blamont et Autechaux, dans le Doubs. Le 20, il perd son premier tué : le sous-lieutenant Pierre-Dupleix. Le 23, il déplore quatre tués et six blessés. A ce moment, le bataillon est ainsi articulé : la 1ère compagnie (Dutter) est commandée par le lieutenant Warluzel, la 2e par le capitaine Maury, la 3e (Bernard) par le lieutenant Meyer (« Lorrain ») puis par le capitaine Thebaut, la compagnie d’accompagnement par le capitaine Tardivat, la compagnie de commandement par le capitaine Jacobs. Durant son séjour dans ce secteur, les pertes en officiers du bataillon sont particulièrement importantes : le capitaine Jacobs est tué le 30 octobre, le sous-lieutenant Thiriet est blessé le lendemain, le capitaine Maury le 9 novembre.


Le 22 octobre, le II/DBA (commandant Gendre vient à son tour relever le I/4e régiment de tirailleurs sénégalais dans le secteur de Vermondans, près de Pont-de-Roide.


Le 14 novembre 1944, la 1ère Armée déclenche son offensive dans le Doubs.
. le I/DBA est alors rattaché au groupement Est du général Morlière (9e DIC), à Blamont et à Autechaux ;
. les II et III/DBA au groupement Ouest du colonel Salan (chef de corps du 6e RIC) ;
. le IV/DBA assure la sécurité des lignes. (A suivre)

Source principale : historique du 1er bataillon du 152e RI (communiqué par M. Gérard Murat).

vendredi 9 avril 2010

Robert Creux, soldat du 21e RIC, tombé à l'aube de ses 16 ans


Robert, Camille Creux est né le 18 janvier 1929 à Saint-Dizier. Son père, également prénommé Robert, exerce la profession de cheminot, et sa famille est alors domiciliée au 618, avenue de la République, dans la cité bragarde.
Orphelin de mère, il réside ensuite à Villiers-en-Lieu puis à Valcourt, et devient manœuvre au camp de Saint-Eulien. Il profite d’une absence de son père pour rejoindre, le 20 août 1944, la 3e section (Georges Chapron) du maquis Mauguet. A 15 ans, Robert Creux est le benjamin de cette unité FTPF haut-marnaise. Il participe aux ultimes opérations du maquis (embuscade de Saudrupt, libération de Chaumont), puis décide de suivre ses camarades engagés volontaires pour la durée de la guerre. Il les supplie de ne pas révéler son véritable âge… Ce qui explique qu’il soit présent, le 29 septembre 1944, au départ des volontaires du Centre de triage de Saint-Dizier pour Chaumont. Sa visite d’incorporation au bataillon de Chaumont (ou 1er bataillon de la Haute-Marne) intervient le 2 octobre 1944. Robert Creux va mentir à son père dans un courrier annonçant son enrôlement au sein du bataillon : « Je suis de la classe. » Il s’est vieilli de trois ans…
Mi-octobre 1944, Robert Creux fait partie du contingent de plusieurs centaines de Haut-Marnais incorporés dans le 1er bataillon du 4e régiment de tirailleurs sénégalais (futur 21e régiment d’infanterie coloniale), dans le Doubs. Affecté à la 3e compagnie du capitaine Jean Eon, il est de tous les combats. Il se distingue même en abattant un soldat allemand en forêt de la Harth. Le 9 janvier 1945, il fait partie des marsouins présentant les armes à André Diethelm, ministre de la Guerre, et au général de Lattre. C’est durant cette période que son âge véritable est révélé au capitaine Eon. Lequel veut le renvoyer de sa compagnie. Les marsouins se souviendront des pleurs de l’adolescent suppliant l’officier de le conserver au sein de ses effectifs. Robert Creux obtiendra satisfaction, puisque le 2 février 1945, il prend part, au sein de la 3e section de l’aspirant Pierre Thiabaud, à l’attaque de la cité Sainte-Barbe, commune de Wittenheim, près de Mulhouse. Lors de l’assaut, un éclat d’obus cisaille la manche gauche du benjamin du bataillon, qui vient de fêter ses 16 ans. Pendant le nettoyage de la cité, des coups de feu sont tirés depuis une maison qui avait été indiquée inoccupée aux marsouins. Robert Creux s’y dirige en compagnie du caporal Gilbert Combre, de Saulxures, ancien du maquis de Varennes. Il essaie de gagner l’étage. Dans la cage d’escalier, deux rafales de mitraillette retentissent : elles atteignent au corps Robert Creux, qui s’écroule. Mort. Cette perte provoque la fureur de ses camarades qui s’emparent de la maison. Un Allemand, soupçonné d’être l’auteur de la mort de l’adolescent, est abattu. Au soir du 2 février, le I/21e RIC aura perdu 32 tués et 83 blessés, dont une dizaine décéderont.
Médaillé militaire à titre posthume, Robert Creux repose dans le cimetière de Gigny à Saint-Dizier. Une place de sa ville natale perpétue son souvenir.

jeudi 8 avril 2010

Les volontaires bourguignons

Yonne

Le 1er régiment du Morvan est créé le 20 septembre 1944, sous les ordres du lieutenant-colonel Adrien Sadoul (« Chevrier »), chef départemental FFI de l’Yonne, officier d’artillerie de réserve exerçant la profession d’avocat à Nancy. Il a pour chef d’état-major le capitaine Roehrich.
Ce régiment compte quatre bataillons. Le 3e (FTP de la Nièvre) est aux ordres du jeune chef de bataillon Roland Champenier (« Roland »), âgé de 20 ans (il est né dans le Cher en 1924), le 4e sous ceux d’un officier parisien du même âge, le chef de bataillon Jean Chapelle (« Verneuil »), ex-chef du régiment Verneuil.
Au 1er bataillon, la 1ère compagnie est commandée par le capitaine Charles-Albert Houette, chef du maquis de la Coutelée, la 2e par le capitaine Guy de Kergommeaux, chef du maquis de Merry-Vaux, la 3e par le capitaine Escoffier.
Cantonné à Auxerre, le 1er régiment du Morvan quitte l’Yonne le 1er octobre 1944 pour la 1ère Armée. Le 10, il est rattaché à la 1ère division de marche d’infanterie pour opérer dans les Vosges (secteur du Thillot). Le 9 novembre, le commandant Champenier est mortellement blessé. Le 24, le 1er bataillon attaque la Grange du Harderet, à Château-Lambert (commune du Haut-du-Them). Les pertes sont lourdes : la 2e compagnie perd dix tués, dont le lieutenant Claude Yver de la la Bruchollerie, secrétaire-général de la préfecture de l’Yonne. Le révérend-père Klein, aumônier de l’école polytechnique, trouve également la mort dans ce combat, et le médecin Pierre Scherrer est blessé. Le lendemain, le lieutenant-colonel Sadoul est grièvement touché dans une embuscade.
Dès lors, le régiment va séjourner pendant trois mois dans la vallée de la Thur, notamment à Saint-Amarin. En janvier et février 1945, il est aux côtés de la 10e DI, toujours dans les Vosges (à Moosch). Le 5 février, avec le 24e RI, il atteint le ballon de Guebwiller. Le 19, il participe à la création du 27e RI, constituant le 3e bataillon et une partie des unités régimentaires.

Le bataillon Max, dit bataillon d’Auxerre, ne paraît pas appartenir au 1er régiment du Morvan. Aux ordres du commandant « Max » (René Millereau), comptant 520 hommes, il « blanchit » le bataillon de marche 11 le 17 octobre 1944.

C’est le 1er septembre 1944 qu’est créée la 4e demi-brigade de voltigeurs de l’Yonne, qui se transforme en 1er régiment de volontaires de l’Yonne le 2 octobre. Ce corps est issu des unités FFI icaunaises relevant des réseaux britanniques.
Le commandant Jacques Adam, alias « Roger », en assure le commandement. Son 1er bataillon est aux ordres d’un officier ayant servi comme chef de bataillon en 1940, Maurice Charpy. Au 3e bataillon (commandant Perrault), la 8e compagnie est issue du maquis Henri-Bourgogne (Côte-d’Or), la 9e est commandée par le lieutenant Mirondelle.
Rassemblé à Joigny, le 1er RVY, qui présente un effectif de 1 800 hommes, quitte cette ville le 7 novembre en direction de la 1ère Armée. Arrivé à Moffans, rattaché à la 2e DIM, il monte en ligne dans la région de Clairegoutte où il relève des tirailleurs marocains. Le 18, il attaque la forêt de Cherimont et entre dans Etobon. Le 25, un bataillon du régiment, épaulant le 5e RTM, entre dans Bourogne, Charmois et Echène-Autrage, puis le lendemain dans Montreux-Château, et le 27 dans Chavannes-sur-Etangs.
Le 7 décembre, le 1er RVY, entré en Alsace, attaque Michelbach, où ses pertes sont sensibles : 23 tués et 60 blessés. Parmi les morts : le commandant Charpy et l’aspirant Vauthier. En janvier 1945, le régiment donne naissance au 3e bataillon du 35e RI FFI, bataillon confié au commandant Perrault.

La 1ère demi-brigade de l’Yonne est aux ordres du commandant Cunin (« Georges ») puis du commandant Lemaître. Elle compte 2 020 hommes en décembre. Les 1er et 2e bataillons ont été créés à Auxerre le 1er octobre, le 3e à Sens le 1er décembre. Ce même jour, les deux premiers bataillons forment les I et II/4e RI. Le 16 février, le 3e est versé dans le III/4e RI.

Saône-et-Loire

Unité de l’AS de Saône-et-Loire, le maquis du Louhannais se structure début septembre 1944 en 2e bataillon de chasseurs à pied, sous les ordres du capitaine puis commandant Daumont («Hurepoix »). Ayant défilé à Paris le 11 novembre, le bataillon est affecté à la 1ère Armée et mis à la disposition de la 1ère division blindée. Il est rapidement engagé dans la forêt de la Harth. Le 27 novembre, il occupe la maison forestière de Kembs. Le 12 décembre, le bataillon relève à Habsheim le 21e RIC. Durant la bataille de Colmar, il est rattaché à la 9e division d’infanterie coloniale avec le 152e RI. Le 20 janvier 1945, il échoue dans l’attaque du couvent d’Oelenberg. Relevé trois jours plus tard, il a perdu 26 tués, dont trois officiers (le sous-lieutenant Joseph Nau, 32 ans, chef du groupe-franc, le sous-lieutenant Joly, de la 2e compagnie, le lieutenant Charvot), ainsi que le médecin Robert Marchausse, une centaine de blessés, 40 évacués pour pieds gelés. L’unité devient officiellement 2e BCP le 16 mars. Affecté à la 3e demi-brigade de chasseurs de la 14e division d’infanterie, il prend part à la fin de la Campagne d’Allemagne. La 1ère compagnie était aux ordres du lieutenant François, la CA était commandée par le capitaine Vichot.

Le 1er bataillon du Charolais (commandant Ziegel) est issu du maquis de Beaubery (Saône-et-Loire). Il est rattaché à la 1ère division blindée dès le 6 ou 7 septembre 1944, opérant en Côte-d’Or, en Haute-Marne et en Haute-Saône. Mis au repos le 2 octobre, il monte à nouveau en ligne à Ronchamp, jusqu’au 17 octobre. Rattaché à la 2e DIM le 25 novembre 1944, il participe à la libération de Thann. Versé dans le 35e RI FFI.

Le 2e bataillon FFI du Charolais (capitaine Monti) est rattaché à la 1ère division de marche d’infanterie le 8 septembre 1944. Il intègre la 3e brigade (FFI) de cette division. Le bataillon est dissous le 17 octobre, et ses effectifs versés dans les 2e et 4e brigades de la division.

Le Commando de Cluny est issu du régiment de Cluny. Il est créé le 16 septembre 1944 à Bergesserin, sous les ordres du commandant Bazot (« Laurent »). Affecté à la 1ère Armée, il monte en ligne dès le 24 septembre près de L’Isle-sur-le-Doubs. Le 6 octobre, il perd une compagnie, versée dans le I/13e régiment de tirailleurs sénégalais. A partir du 17 novembre, il est engagé en Franche-Comté : il libère Faymont ce jour-là, puis, le 19, il prend Frahier, Echavanne, et s’empare à Champagney du bassin-réservoir de la Lisaine. Au 22, il a déjà perdu 19 tués. Le 3 décembre, rattaché au 3e régiment de spahis marocains, il entre en Alsace, libère Rammersmatt (7-10 décembre) puis défend Thann jusqu’au 7 janvier 1945. Deux jours plus tôt, il est devenu 4e bataillon de choc.

Le Groupe de reconnaissance du Beaufortin comprend les escadrons des capitaines Albrecht et Mercier. C’est une unité FFI de Saône-et-Loire constituée dans la région de Mâcon. Le chef d’escadron de la Ferté-Sénecterre la commande. Le 1er décembre 1944, elle est versés dans le 5e régiment de dragons, qui servira dans les Alpes, puis en Alsace (début janvier 1945), puis à nouveau dans les Alpes.

Le 1er bataillon de Saône-et-Loire (commandant Buisson) est versé dans le 4e RA.
Le 2e bataillon de Saône-et-Loire (capitaine Delacroix) est versé dans le 35e RI.
Le 3e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Pietro) est versé dans le II/134e RI.
Le 5e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Fagot) est versé dans le 4e bataillon de choc.
Le 7e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Boussin) est versé dans le 3e de Saône-et-Loire.
Le 8e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Facteur) est versé dans les 2e et 3e de Saône-et-Loire et au 4e choc.


Côte-d’Or

Le 2e régiment du Morvan est organisé en Côte-d’Or dès la mi-septembre 1944. Il présente un effectif de 2 150 hommes, confiés au commandant René Alison (« Guy »), ex-chef départemental FFI. Parti de Dijon le 1er octobre, il est rattaché à la 2e DIM, à raison d’un bataillon par régiment de tirailleurs marocains. Le 21 octobre, l’unité devient régiment de Bourgogne, et quelques jours plus tard, est transformé pour passer de quatre à deux bataillons. Elle se bat en Franche-Comté puis en Alsace, où ses pertes sont lourdes. Le 24 janvier 1945, il donne naissance aux 1er et 2e bataillons du 35e RI FFI. L’histoire de ce régiment a été évoquée avec précision par l’historien bourguignon Gilles Hennequin.

Le bataillon de choc Bayard (commandant Guillier, alias « Robert »). Issu du maquis Bayard, il compte, fin octobre 1944, un effectif de 500 hommes. Une de ses compagnies, aux ordres du capitaine Jean Ferry (tué en Alsace), a été formée à Sens (Yonne) et est partie de la caserne Gémeau le 2 novembre 1944. Rattaché au 661e bataillon de réparation le 10 octobre, puis au 1er régiment de chasseurs parachutistes le 30, le bataillon est affecté à la brigade de choc Gambiez le 22 novembre. Il se bat notamment au col du Hundsruck. Le 5 janvier 1945, des éléments sont versés dans le 1er groupement de choc.

Le 1er bataillon de marche de la Côte-d’Or est créé en octobre 1944, sous les ordres du commandant Berthier. Il est versé, le 1er février 1945, dans le 60e RI. Sa 15e compagnie devient 10e du II/60e RI, sous les ordres du lieutenant Jacques Monget, ex-chef du maquis Amilcar (région de Grancey-le-Château).


Nièvre

Le 1er bataillon de la Nièvre (commandant Egeley) est versé au I/94e RI le 1er avril 1945. Appartenait au 1er groupe de bataillons de la Nièvre (lieutenant-colonel Dufrenne), avec les 2e, 6e et 7e bataillons.
Le 2e bataillon de la Nièvre (capitaine de Soultrait, dit « Fleury ») compte 710 hommes en septembre 1944.
Le 3e bataillon de la Nièvre (commandant Courvoisier) compte 200 hommes en décembre 1944. Il est versé dans le 1er bataillon de la Côte-d’Or le 1er décembre.
Le 6e bataillon de la Nièvre (commandant Pierre Henneguier, dit « Julien ») compte 700 hommes en décembre 1944. Il est dissous le 10 février 1945 et versé dans le 152e RI.
Le 7e bataillon de la Nièvre (commandant Georges Leyton, dit « Socrate », ex-chef du maquis Socrate, puis commandant Longhi, puis commandant Frainot) compte 800 hommes en novembre 1944. Devient III/4e RI le 1er février 1945.

Il existait également un régiment de Nevers (lieutenant-colonel de Champeaux), constitué de deux bataillons (1 200 hommes au 29 septembre 1944). Il est rattaché début octobre à la 7e Armée américaine.

samedi 3 avril 2010

Les volontaires du Languedoc

La colonne R3, comme son nom l’indique, est formée avec les FFI de la Région 3 (Montpellier). Elle est aux ordres du lieutenant-colonel David, alias « Thomas » (venu des FFI de Haute-Lozère), à compter du 7 septembre 1944. Il aura pour adjoints le lieutenant-colonel Silbert et le commandant Bernard Bonnafous (« Richard »), ex-chef des FFI de l’Aveyron.
Cette colonne, qui formera la Brigade légère du Languedoc (BLL), est composée des unités suivantes :
. le 1er bataillon de l’Aude est aux ordres du commandant Roger Monpezat (« Roger) », 45 ans, ancien chef du Corps-franc de la Montagne-Noire, corps-franc dont le bataillon est issu en partie (avec la compagnie du capitaine Simon dit « Olive », du maquis de Picaussel). Une fraction de ce bataillon, sous les ordres du capitaine Bernard Jouan de Kervanoael, formera le 1er escadron du 8e dragons. D’autres éléments constituent la compagnie Olive (7e du II/80e).
. le 1er Bataillon de l’Hérault du commandant Boudet. Il reçoit notamment des éléments du maquis Bir-Hakeim, la compagnie du capitaine Grandidier… Le capitaine François Rouan (« Montaigne ») en fait également partie. Comptant 662 hommes en septembre 1944, il quitte l’Hérault le 14 septembre 1944. Cantonné la semaine suivante à Longeault (Côte-d’Or), il est versé au bataillon Hérault-Lozère du 1er groupe de commandos, puis au III/80e RI.
. le Bataillon des Cévennes ou 2e bataillon du Gard du commandant Dominique Magnant (« Bombyx »), polytechnicien, chef d’état-major des FFI du Gard. Unité CFL formée à Nîmes, il est versé au groupe de commandos du Languedoc (futur I/80e).
. 3e bataillon de l’Aveyron du commandant Eugène Brugié (capitaine en 1939, futur lieutenant-colonel) – à ne pas confondre avec Michel Bruguier, alias commandant « Audibert », chef du bataillon du Gard. Unité ORA mise sur pied à Rodez, il part le 30 septembre 1944 pour Dijon. Versé au groupe de commandos du Languedoc (il forme le 4e commando le 15 octobre), il devient 1er bataillon (Brugié) de la BLL (puis I/80e).
. 2e bataillon de l’Aveyron du commandant Yves Testor (1908-2004), médecin à Séverac, chef du maquis Arête-Saules. Il devient II/BLL le 15 octobre 1944 puis est versé au II/80e.
. Bataillon de Haute-Lozère du lieutenant-colonel David alias « Thomas » (puis chef de la colonne le 7 septembre 1944), puis du commandant Ackermann (« Petit-Louis »). Formera le bataillon hors-rang de la BLL.
. 1er bataillon de l’Aveyron. Capitaine Monteil. Quittant Rodez mi-septembre, avec le 2e bataillon Testor, pour Lapalisse (Allier), il est versé au II/80e.
. 1er bataillon du Gard. Commandant Vergne. Unité FTP.

En Bourgogne, la majeure partie de la colonne R3 s’organise en Brigade légère du Languedoc (BLL), composée d’un escadron de reconnaissance, d’un groupe de quatre commandos, du 2e bataillon, d’un bataillon hors-rang.
Lors de l’offensive de Franche-Comté (novembre 1944), la BLL est rattachée à la 9e division d’infanterie coloniale. Le 24 novembre 1944, la BLL épaule ainsi le II/6e RIC lors du dégagement de la RD 24, entre Réchesy et Pfatterhouse. Les 29 et 30, un bataillon (le 2e) attaque Village-Neuf avec le I/6e RIC. Le 1er décembre, il occupe Huningue et atteint le Rhin. Durant ces combats, la brigade a perdu huit tués dont le sous-lieutenant Jean-Pierre Douzou, de Millau (Aveyron), chef de section du II/80e, et le soldat Manuel Soler (de Salmiech), âgé de 16 ans et demi, généralement présenté comme le benjamin de la brigade (tombé lors du passage du canal). Dès lors, la BLL, qui devient 80e RI ou 1er régiment du Languedoc, le 8 janvier 1945, assure la garde du fleuve dans le secteur de Saint-Louis. Un officier, le lieutenant Guimonprez, trouve la mort le 24 janvier, quatre jours après le sergent Delarun. Selon un article paru dans un numéro du journal "Rhin et Danube", la brigade déplore au total, durant cette garde au Rhin, une cinquantaine de tués et une centaine de blessés.
Le 11 février 1945, le régiment, qui n'est pas endivisionné, est présent à Metz lors du passage du général de Gaulle.
Le 24 avril 1945, le 80e, dont le lieutenant-colonel Barbier a pris le commandement le 23 février, traverse le Rhin à Kembs. Parmi les éléments qui franchissent le fleuve, le I/80e du commandant Goudinoux (dont la 1ère compagnie du capitaine Delmas) et la 14e compagnie du capitaine Grandidier (III/80e).
Le II/80e était aux ordres du commandant Testor puis du capitaine Brunet, issu du maquis Arête-Saulles. Une de ses compagnies était commandée par le capitaine Monteil.
Le commandant Boudet, ex-chef du 1er bataillon de l'Hérault, dirigeait le III/80e.
Le chef d'état-major du régiment était le commandant Bichot, qui a servi dans les Chantiers de jeunesse.


Le 81e régiment d’infanterie est créé le 16 décembre 1944. Il est sous les ordres du colonel Gilbert de Chambrun, dit « Carrel », ancien chef des FFI de la Région 3, avec pour adjoint le lieutenant-colonel Henri Bousquet, 41 ans. Le I/81e a pour chef le capitaine Lucien Maury, alias « Franck », 29 ans, ancien chef du maquis de Picaussel. Le II/81e est aux ordres du commandant Maurice Allaux, ancien lui aussi de Picaussel, le III/81e est confié au commandant Raymond Fournier (« Charles »), ex-chef des FFI de l’Aveyron puis du 5e bataillon de ce département (qui, parti de Rodez le 10 janvier 1945, a formé le 1er février les 10e et 11e compagnies).
Selon le SHAT, le I/81e est issu de FFI de l’Aveyron, le II du bataillon Minervois, le III des bataillons Myriel et Picaussel. Organisé à Carcassonne, le régiment, fort de 2 216 hommes, quitte la cité audoise pour la 1ère Armée le 23 décembre 1944. Arrivé à Bouclans (Doubs), il est rattaché à la 9e DIC. En janvier 1945, il reçoit en renfort plus de 600 hommes de l’Hérault et de l’Aveyron, puis de nouveau 400 Héraultais en février. Il monte la garde du Rhin du 20 février au 30 mars 1945, à Erstein, puis, relevé par le 8e dragons, il remplace le 23e RIC, dans le sous-secteur de La Wantzenau. Le 4 avril, il commence à passer le Rhin à Leimersheim. Opérant en Allemagne avec la 9e DIC, sous les ordres désormais du lieutenant-colonel Gauvin, il participe les 11 et 12 avril aux combats de Rastatt (perdant notamment le soldat Perez), puis progresse dans la vallée de la Kinzig.

Le 1er bataillon FTP de l’Aveyron est plus connu sous le nom du bataillon Marc. Il est aux ordres du commandant François Vittori (« Marc »), un Corse de 42 ans, ancien des brigades internationales en Espagne. Cette unité qui a opéré dans la région de Decazeville intègre la Division légère de Toulouse (colonne R4). Elle quitte Rodez les 6 et 7 septembre 1944 pour Lapalisse et renforce le groupement Lecoq dans les Vosges. Le 20 novembre, le bataillon compte parmi les unités qui font leur entrée dans la ville sinistrée de Gérardmer. Sous le nom de 2e bataillon du 51e RI FFI, il forme avec le 1er bataillon de Toulouse (I/51e RI FFI) la Demi-brigade du Tarn et tient un secteur dans les Vosges pendant la bataille de Colmar. Le 1er mars, il est versé dans le 151e RI (ex-Brigade de Paris).

Le Commando des Ardennes est une unité de l’ORA du Gard (avec des éléments des Basses-Alpes), aux ordres du commandant puis lieutenant-colonel Vigan-Braquet. Semblant avoir repris les traditions du 18e bataillon de chasseurs alpins, il se met, dès le 31 août 1944, à Bagnols-sur-Cèze, à la disposition de la 1ère Armée et arrive en Haute-Saône le 22 septembre 1944, puis est engagé avec la 1ère Armée quelques jours plus tard. Il s’empare ainsi, le 26 septembre, du carrefour de Belonchamp. Renforcé début novembre par le commando Gilles (Indre-et-Loire), ce qui porte son effectif à 450 hommes, il épaule le 5e RTM dans les combats de Franche-Comté (Beutal, Lougres, Trétudans). Le 7 janvier 1945, il devient Bataillon d’appui du régiment de reconnaissance (BARR) puis, le 18 ou 19, 20e bataillon de chasseurs alpins FFI, et combattra en Allemagne avec la 2e division d’infanterie marocaine.

Le bataillon du Gard, aux ordres du commandant Bruguier (« Audibert »), de Nîmes, ex-chef des FFI du Gard, est versé le 1er mars 1945 dans le 27e RI (au 1er bataillon et dans les unités régimentaires).

jeudi 1 avril 2010

Les bataillons du Nord-Pas-de-Calais

La 1ère région militaire regroupe les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Les bataillons mis sur pied sur ce territoire serviront notamment à recréer trois régiments d’infanterie (33e, 43e et 110e) qui seront réorganisés début 1945.
Bataillon I/1. Formé à Lille en octobre 1944 à partir du bataillon VI/1. Compte 801 hommes le 15 janvier 1945. Devient I/43e RI le 14 octobre 1944 puis II/33e RI (commandant Gauthier de Sainte-Marie) le 15 janvier 1945. Sert devant Dunkerque. 
Bataillon II/1 (commandant Heduy). Créé le 16 septembre 1944 dans le Pas-de-Calais. Devient I/33e RI, dénomination qu’il conserve à la 2e formation le 15 janvier 1945. Compte 795 hommes au 1er décembre 1944. Sert devant Dunkerque (avril 1945). 
Bataillon VII/1. Créé à Roubaix et Tourcoing en octobre 1944. Devient V/43e RI puis versé dans le 33e RI. A été affecté au Groupement de sécurité du Nord-Est du 22 décembre 1944 au 17 janvier 1945. Note : un V/43e RI formé à l’automne 1944 à Roubaix était sous les ordres de Jean Chieux, lieutenant de réserve. 
Bataillon X/1 (Nord-Pas-de-Calais, commandant Léon Pecqueur). Stationné à Saint-Omer, devient IV/110e RI le 30 octobre 1944. Dissous le 15 janvier 1945, devient III/33e RI. 
Bataillon XII/1. Formé à Douai. Dit bataillon de marche d’artillerie de Douai. Devient 1er groupe du 15e d’artillerie le 15 décembre 1944. Des éléments servent Dunkerque en décembre 1944. 
Bataillon XIX/1. Créé dans le Nord en septembre 1944. Devient VI/43e RI puis versé dans le 33e RI en janvier 1945. 
Bataillon XXI/1. Dit bataillon Roubaud. Formé à Valenciennes en octobre 1944, devient IV/33e RI, puis I/110e RI le 1er février 1945. 
Bataillon XVI/1 puis Bataillon III/1 dit bataillon de marche de Cambrai ou V/33e RI (capitaine Henri Roger). Compte 820 hommes au 31 octobre 1944. S’embarque fin décembre 1944 pour Dinan et Mettet (Belgique). Devient III/1er RI FFI le 31 décembre 1944. Versé dans les unités régimentaires du 1er RI le 4 mars 1945 (et des éléments au 43e RI, ainsi qu’au 110e RI). 
III/43e RI. Formé à Lille fin septembre 1944. Devient III/43e RI. Est situé entre la Sambre et la Meuse au 2 janvier 1945. 
IV/43e RI. Formé à Lille fin septembre 1944. Compte 737 hommes le 25 décembre. Devient II/43e RI. Bataillon Bienassis. Formé à Lille en septembre 1944. Devient I/51e RI le 1er février 1945. 
I/110e RI (commandant A. Delebarre puis commandant Chaverebière de Sal). Dit 2e bataillon de marche du 43e RI. Créé à Lille le 1er octobre 1944. Est dans la zone de Cassel au 19 octobre. Devient II/51e RI le 1er février 1945. Sert devant Dunkerque, où il subit des pertes le 9 avril 1945. 
II/110e RI (commandant Dewulf). Créé le 1er octobre 1944. Est à Bergues au 17 décembre 1944. Devient IV/51e RI le 1er février 1945. Dissous le 1er mai 1945. 
III/110e RI (Pas-de-Calais). Devient III/110e RI le 1er février 1945. 
V/110e RI (Nord, commandant Mahy). Compte 954 hommes le 26 octobre 1944. Versé dans les unités régimentaires du 110e RI, aux II et III/110e RI. 
VI/110e RI (Pas-de-Calais, commandant Gambien). Compte 461 hommes au 31 octobre 1944. Devient II/110e RI le 1er février 1945.