dimanche 27 janvier 2013

Le 146e régiment d'infanterie, l'un des premiers en Allemagne

Avant le passage de la Lauter à Scheibenhard par la 3e division d'infanterie algérienne, le 19 mars 1945, avant le franchissement du Rhin par la 1ère armée française à partir du 31 mars, c'est une unité d'origine FFI qui a fait son entrée en Allemagne : le 2e bataillon du 146e régiment d'infanterie.
Ce bataillon a été officiellement créé le 1er février 1945 à Metz par changement de dénomination d'un bataillon de meurthe-et-mosellans : le 2e bataillon du 151e RI (ex-bataillon de marche II/20). Ce dernier était aux ordres d'un jeune chef de bataillon FTP, Stenger, alias « Richard », et il réunissait des hommes des compagnies Savoie, Bretagne, Franche-Comté, Moselle et Bataille-de-Paris, unités FTP de la région nancéenne. Mis à disposition du commandant Marque, vétéran de la Campagne de France, le II/146e, confié au commandant Martin, a été amené à appuyer l'armée américaine lors des opérations de libération de Forbach (le 5 mars).
Selon le Service historique de la Défense, le bataillon, mis à la disposition de la 70e DIUS, opère dans le bassin charbonnier de Lorraine, occupant Stiring-Wendel, Glushutte et Petite-Rosselle. Entre le 26 février et le 9 mars 1945, le II/146e a déploré la mort de six fantassins et la blessure de 25 autres (dont le lieutenant Robert Schneider et le sous-lieutenant Raymond Christ), tandis qu'un homme est porté disparu. Le 14 mars, une patrouille de la 8e compagnie (capitaine Lascombe) entre en Allemagne, puis le bataillon se porte sur Sarrebrück. Le 26 mars, un détachement fait flotter le drapeau français sur les bords du Rhin, à Mayence. Quelques semaines plus tard, le régiment, commandé par le lieutenant-colonel Barthelet, franchira le fleuve. A la capitulation allemande, il sera dans la région de Bad Durkheim.
Le ministère de la Défense conserve la trace de dix victimes du régiment, dont huit âgés de moins de 22 ans : Assel Adolphe, né en 1922 à Algrange, tué à Maizières-lès-Metz le 6 mars par une mine allemande ; Baudoin Roger (6e compagnie du capitaine Gigleux), né en 1927 à Nancy, tué à Forbach le 26 février ; Bodey Bernard, né en 1927 à Nancy, et Bontemps Raymond, né en 1926 à Nancy, tués à la verrerie Sainte-Sophie à Forbach le 3 mars par obus ; Hopfner François, né en 1923 en Moselle, et Pierrot Albert, né en 1923 en Moselle, tués le 1er mars à Fleury par mine ; Malaise Aimé, né en 1928 dans les Vosges, tué le 9 avril à Furstenhausen (Allemagne) par balle ; Mellet René, né en 1921 à La Roche-sur-Yon, mort le 5 mars à Stiring-Wendel par obus ; Schmitjes Jean, né en 1923 à Turcquegnieux, mort le même jour par obus ; et Zorzi Edmond (5e compagnie du capitaine Mathieu), né en 1923 en Moselle, tué par balle le 4 mars à Stiring-Wendel.