samedi 23 mai 2015

19e BCP : une vingtaine de victimes en Alsace

Début septembre 1944, après la libération de Paris, deux bataillons de chasseurs à pied sont mis sur pied à l'Ecole militaire. L'un, portant le numéro 1, ayant accueilli des éléments du bataillon «Kléber» dit de Rambouillet, est aux ordres du lieutenant-colonel Moillard, le 8e est commandé par le lieutenant-colonel Pochard (l'unité participera à la libération de Metz).
Le 1er octobre, le 1er BCP, fort de 696 hommes à sa création, prend le numéro 19, et doit patienter de longues semaines avant de rejoindre le front. Selon l'historique du bataillon, ce n'est que le 11 décembre que par le métro, les chasseurs rejoignent Vincennes puis s'embarquent en direction de l'Alsace. Ils arrivent le 13 décembre à Zillisheim, près de Mulhouse, et sont rattachés au 1er régiment de spahis algériens de reconnaissance. Chasseurs et spahis feront équipe jusqu'à la capitulation de l'armée allemande. Rapidement, le 19e BCP monte en ligne. L'historique précise : «La veille de Noël, nos chasseurs gagnent les avant-postes. Au village de Kembs monte la 3e compagnie... Plus en arrière, le bataillon cantonne à Sierentz».
Le 4 janvier 1945, «la belle 2 se défend avec acharnement» face à une attaque ennemie. Ce jour-là, meurent, à Kembs, en majorité par un bombardement : Jean-Claude Bourgeois, 22 ans, Jules Canaple, 43 ans, le lieutenant Pierre d'Elbée, 31 ans (neveu du général Leclerc, il servait dans un maquis de l'Yonne), Jean Delacour, 34 ans, Pierre Gaucher, 19 ans, Jacques Marteau, 20 ans, Gabriel Thiry, 37 ans, Jean Tison, 37 ans, Claude Wallaert, 23 ans, Lucien Willemain, 30 ans....
Ce ne sont toutefois pas les premières victimes du bataillon. Déjà, le 29 décembre 1944, Claude Gannat, 19 ans, et Francis Grange, 20 ans, ont été portés disparus à Kembs, et le 3 janvier 1945, Louis Richard, 47 ans, est décédé à Altkirch des suites de blessures.
Toujours en position dans ce secteur sur le Rhin durant la bataille de Colmar, le 19e BCP ne passe à l'offensive que le 8 février 1945, les 1ère et 3e compagnies se portant sur Niffer qui est occupé. Une journée encore marquée par des pertes. Robert Beillot, 36 ans, Roger Desprez, 25 ans, sont tués par éclats d'obus, Lucien Lalloz, 39 ans, est porté disparu. Gérard Bianquis, 21 ans, décède le même jour à l'hôpital du Groupe sanitaire de Toulouse à Altkirch des suites de ses blessures, puis, dans les jours suivants, François Rutili, 22 ans, également à Altkirch, et Ernest Etienne, 21 ans, à Montbeliard... Au total, une vingtaine de victimes ont été déplorées par le bataillon, qui s'illustrera ensuite lors de la Campagne d'Allemagne.

vendredi 8 mai 2015

Un chef de bataillon de 24 ans, René Coustellier ("Soleil")

En ce 70e anniversaire de l'anniversaire de la capitulation de l'Allemagne, il nous paraît opportun de rappeler que l'un des derniers officiers supérieurs français de cette période témoigne toujours, à l'âge de 95 ans. René Coustellier, alias "Soleil", était, en 1944, colonel du 4e régiment de francs-tireurs et partisans français de la Dordogne, affecté sur le front de La Rochelle, puis chef du 3e bataillon du 108e régiment d'infanterie. Il n'avait que 24 ans ! Pour le jeune officier, l'ultime semaine de combats de la Deuxième Guerre mondiale n'a pas été une partie de plaisir. Le 2 mai 1945, avec le 2e bataillon du 125e RI (FFI de la Vienne), le 108e RI du lieutenant-colonel Bousquet a occupé la commune d'Aigrefeuille. Le 7 mai, le bataillon Coustellier s'est installé à Forges, sous un bombardement. Le lendemain, il perd seize blessés lors de ces ultimes combats sur le sol français. Le 9 mai, les anciens FFI de Dordogne entrent dans La Rochelle, l'une des dernières villes françaises libérées. René Coustellier est l'auteur d'un ouvrage fort instructif, "Le groupe Soleil dans la Résistance", publié en 1998 par les éditions Fanlac.