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| Le colonel Marcel Colliou. |
La Division légère d’Auvergne, ou colonne R6, est mise sur pied fin août 1944 après la libération de Clermont-Ferrand. Elle est placée sous les ordres du colonel Roger Fayard, dit Mortier, chef (ORA) des FFI de la région 6. Il est généralement admis que cette DLA s’articule autour des unités suivantes :
. Colonne rapide 2 (Cantal), Cdt Anselme Erulin (Carlhian) puis Cdt Roger Playe (Eynard),
. Colonne rapide 3 (Puy-de-Dôme), Cdt Serge Renaudin d’Yvoir (Victoire), chef de la zone 16,
. Colonne rapide 5 (Cantal), Cdt Auguste Merlat (Allard) », qui reprend les traditions du 8e régiment de dragons,
. Colonne rapide 6, Cdt Roger Thollon (Renaud), officier de l’armée de l’air âgé de 30 ans,
. Colonne rapide 7 (Cantal), Cdt Etienne Aubry,
. groupement Cdt Le Porz (Monnet), de l’Allier, composé de trois bataillons,
. groupement Cdt Marcel Colliou (Roussel), ex-chef du III/152e RI de l’armée d’armistice,
. groupement Privat (Didier),
. les FFI de Haute-Loire (colonne rapide 4, selon plusieurs sources), Cdt Serge Zapalski (Gevolde), chef des FFI du département,
. groupement du Cdt Gaston Thiolet, composé de militaires de la Garde de l’Etat français,
. groupement Raberin, composé de GMR.
A noter que cette division comprend une unité de fusiliers marins qui résidaient à Vichy, la Compagnie de marche de la Marine du Centre, sous les ordres du lieutenant de vaisseau Fontaine, qui perdra dix tués lors des combats des ponts de la Loire.
Dans le cadre du Groupement de marche du Sud-Ouest (colonel Schneider), la DLA commence début septembre 1944 sa montée vers le nord : elle opère dans l’Allier puis se distingue lors de la défense des ponts de la Loire, à Decize.
A la mi-septembre 1944, la division se réorganise en quatre demi-brigades :
. la CR 2 et la CR 3 se fondent le 13 septembre 1944 dans la 1ère demi-brigade, dite demi-brigade Erulin. Celle-ci se compose du bataillon du commandant de Sagazan (450 hommes), du bataillon Chouan (Cne puis Cdt Bernard Gouy, 350 Nord-Africains), du bataillon du commandant Renaudin d’Yvoir et de la compagnie d’engins André (équipée de mitrailleuses 20 m/m). Le 15 septembre 1944, elle est renforcée par les 600 volontaires de l’Allier du bataillon de marche du Cdt Emile Mairal, dit Michel (futur général), issu du groupement Le Porz. Le 17 septembre 1944, la demi-brigade Erulin (promu lieutenant-colonel trois jours plus tard) se porte sur la région d’Auxonne, en Côte-d’Or. Le PC de la Division légère d’Auvergne est alors à Pontailler-sur-Saône.
. la CR 6 et la CR 7 donnent naissance à la 2e demi-brigade, confiée au lieutenant-colonel Thollon. Son organisation : le 1er bataillon du capitaine Roger Goaille, le 2e bataillon du capitaine Auguste Ostertag, le 3e bataillon du commandant Etienne Aubry et une compagnie régimentaire d’engins, composée de pompiers de l’air et de gardes.
. le groupement Colliou forme la 3e demi-brigade. Aux ordres du commandant Colliou puis du commandant Gaston Marcellin, elle se compose des bataillons Privat (1er), Durif (2e) et Cosson (3e), ainsi que du groupe d'escadrons Thiolet (gardes mobiles), des groupes francs Alice et Dédé ;
. la 4e demi-brigade, dite « Gevolde », du lieutenant-colonel Zapalski réunit le 2e bataillon de la Haute-Loire (Cdt Amaury de Warenghien, dit L’Ancien), du 1er bataillon motorisé de la Haute-Loire (Cdt André Kauffmann, dit André) et du 3e bataillon du capitaine Lucien Volle.
La division réunit également un groupe de reconnaissance (capitaine Gayraud) et une artillerie divisionnaire* (chef d'escadron Emile Dupoux).
A noter que plusieurs éléments ont entre-temps quitté la DLA :
. le groupe d'escadrons Thiolet opère dans les Vosges avec la 3e division d’infanterie algérienne,
. le 8e dragons FFI du commandant Merlat qui, dès, le 6 septembre 1944 se joint au 2e dragons (1ère Armée française) pour combattre à Autun, puis dans les Vosges,
. la Compagnie de marche de la Marine du Centre est destinée à rejoindre le 4e régiment de fusiliers marins, etc.
Le 3 octobre 1944, le colonel Fayard quitte le commandement de la division pour aller diriger la XIIIe région militaire à Clermont-Ferrand. Il emmène avec lui son chef d’état-major, le lieutenant-colonel Paul Schmuckel (Chabert), et le lieutenant-colonel Roger Playe. C’est le lieutenant-colonel Colliou qui lui succède à la tête des FFI auvergants, avec le lieutenant-colonel Gabriel Putz, dit Florange (qui mourra en Algérie) pour commandant en second et le commandant Emile Bonnefoy pour chef d’état-major.
Mise à la disposition de la 9e DIC le 12 octobre 1944, la 1ère demi-brigade part deux jours plus tard pour Sancey-le-Grand. Son PC est à Indevilliers, dans le Doubs.
C’est là qu’une nouvelle organisation de la division intervient. Elle s’explique par une importante diminution des effectifs. Ainsi, du côté de la 1ère demi-brigade, environ 300 hommes ne se sont pas engagés, et à peu près autant ont rejoint les unités de la Marine, de la coloniale, de l’aviation, de la Garde. Même situation du côté de la 2e demi-brigade : le lieutenant-colonel Thollon s’en va rejoindre son arme d’origine, l’armée de l’air (il commandera le groupe de chasse II/18), comme de nombreux éléments de son unité, si bien que les effectifs sont tombés à environ 250 hommes au 15 octobre 1944.
Cette réorganisation donne naissance, le 15 octobre 1944 officiellement, à la Demi-brigade d’Auvergne (DBA) à quatre bataillons :
. le 1er (lieutenant-colonel Erulin) est issu de la 1ère demi-brigade Erulin,
. le 2e (Cdt Gendre puis Cdt Georges Biarez) provient de la 2e demi-brigade Thollon, Sa 6e compagnie est sous les ordres du capitaine Etienne Gues (Ety).
. le 3e (Cdt Paul Cosson puis Cdt Henri de Sagazan) est formé par la 3e demi-brigade « Roussel », Sa 9e compagnie est commandée par le lieutenant Deabriges, et elle a notamment reçu le groupe franc « Alice ». Ce bataillon est détaché du 17 au 27 octobre 1944 auprès du colonel de spahis Lecoq devant Le Tholy (Vosges). Avant sa relève par le 1er bataillon (FTP) de l'Aveyron et son retour dans le Doubs, le III/DBA a perdu, le 24 octobre 1944, le sergent Michel de Rocquigny.
. le 4e (Cdt Warenghien) est issu de la 4e demi-brigade « Gevolde ».
Dans la nuit du 16 au 17 octobre 1944, le I/DBA monte en ligne dans le secteur du 13e régiment de tirailleurs sénégalais (9e DIC), à Villars-lès-Blamont, Blamont et Autechaux, dans le Doubs. Le 20 octobre 1944, il perd son premier tué : le sous-lieutenant Pierre-Dupleix. Le 23, il déplore quatre tués (sergent-chef Robert Bully, sergent Antoine Morel, volontaires Bernard Bujon et Georges Bostmembrun) et six blessés (dont le sergent-chef Eyraud et le sergent Firmin). Alors, le 1er bataillon est ainsi articulé : la 1ère compagnie (Dutter) est commandée par le lieutenant Warluzel, la 2e par le capitaine Maury, la 3e (Bernard) par le lieutenant Meyer (Lorrain) puis par le capitaine Thébaut, la compagnie d’accompagnement par le capitaine Henri Tardivat, la compagnie de commandement par le capitaine Michel Jacobs. Durant son séjour dans ce secteur, les pertes en officiers du bataillon sont particulièrement importantes : le capitaine Jacobs est tué le 30 octobre 1944, le sous-lieutenant Thiriet est blessé le lendemain, le capitaine Maury le 9 novembre 1944.
Le 22 octobre 1944, le II/DBA (commandant Gendre) vient à son tour relever le I/4e régiment de tirailleurs sénégalais dans le secteur de Vermondans, près de Pont-de-Roide.
Le 14 novembre 1944, la 1ère Armée déclenche son offensive dans le Doubs.
. le I/DBA est alors rattaché au groupement Est du général Morlière (9e DIC), à Blamont et à Autechaux ;
. les II et III/DBA au groupement Ouest du colonel Salan (chef de corps du 6e RIC) ;
. le IV/DBA assure la sécurité des lignes.
Entre-temps, la Demi-brigade a pris, par ordre du lieutenant-colonel Colliou du 9 novembre 1944, l'appellation de Régiment d'Auvergne.
(A suivre)
Sources principales : historique du 1er bataillon du 152e RI (communiqué par M. Gérard Murat) ; archives du 152e RI, GR 12 P 25, SHD.
* Le Groupe d'artillerie d'Auvergne commandé par Dupoux devient 1er groupe du 4e régiment d'artillerie.

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