lundi 20 décembre 2010

Les volontaires du Berry et de la Sologne

Les FFI de l’Indre forment la 5e brigade de la 12e région militaire, composée des 52e, 68e et 90e RI, sous les ordres du lieutenant-colonel Despains (« Roland »), venu des FTP, soit 3 200 hommes en décembre 1944.
Le 90e régiment d’infanterie est mis sur pied avec le bataillon Comte (AS), le secteur Indre-Nord n°2 et le bataillon Lalingerie, des éléments du groupe Indre-Ouest, le maquis du Luant (AS Indre). Aux ordres du commandant André Petit, il compte 797 hommes à sa création en 1944. Dissous pour former à Châteauroux, le 1er janvier 1945, le 1er BCP du commandant Paoli puis du commandant Perot. Affecté à la 4e demi-brigade de chasseurs du commandant Petit, il prend part à la Campagne d’Alsace puis sert devant Saint-Nazaire. A noter que des éléments du 90e RI iront par ailleurs au bataillon de sécurité V/12.
Le 68e régiment d’infanterie est créé le 16 octobre 1944. Ses trois bataillons sont formés par les bataillons Dubreuil, Dupleix et Dupas du groupe Indre-Est, également par des éléments du Corps-franc de Châteauroux et le bataillon Raymond (commandant Riouallon) d’Argenton-sur-Creuse. Le 1er janvier 1945, il donne naissance au 5e BCP, mis sur pied à Châteauroux et au Blanc, aux ordres du commandant Stabler. Cette unité part rapidement – le 7 janvier - pour le front de l’Est, dans le cadre de la 4e demi-brigade de chasseurs, montant en ligne le 16 janvier. Il prend part notamment à la libération de Vieux-Thann. Les combats lui coûteront douze tués, quinze disparus et 56 blessés. Le 3 mars, il quitte les Vosges pour aller servir devant Saint-Nazaire.
Le 52e régiment d’infanterie est créé le 1er octobre 1944, sous les ordres du commandant Henri Lathière (« Tito »). Ne compterait que 772 hommes pour trois bataillons ! Forme le bataillon d’instruction de spécialistes, devenu, le 16 janvier 1945, le 11e régiment de chasseurs à cheval (à six escadrons) à Châteauroux et affecté à la 3e DB.

Brigade Charles-Martel (pour mémoire ; voir l’article sur les FFI devant Saint-Nazaire), dont :
. Bataillon Carol. Chef : commandant Jean Costa de Beauregard (« Carol »). Formé dans le maquis de la Brenne (Indre, Indre-et-Loire) avec des cadres et hommes du 17e BCP, devient 17e BCP le 1er octobre 1944. Sert dans le sous-secteur centre de la poche de Saint-Nazaire. Compte 527 hommes au 28 février 1945. Reçoit notamment la compagnie d’accompagnement Bretteval en avril 1945 – ainsi que la 3e compagnie du 1er bataillon du 1er régiment de France.

4e régiment d’infanterie de l’air. Chef : lieutenant-colonel Henri de la Vaissière de la Vergne (« Valin »), officier retraité, chef de l’ORA du Loir-et-Cher, puis commandant Fernand Biron. Formé à la mi-septembre 1944 avec des FFI et FTP du Loir-et-Cher, sous le nom de 1er régiment aéroporté. Comprend deux bataillons, soit environ 1 100 hommes :
. 1er bataillon, commandant Charles Judes (« Richard »), de l’ORA, formé à Blois ;
. 2e bataillon, commandant  CharlesVerrier puis commandant Norbert Henry puis capitaine André de Talencé, formé à Vendôme.
Quitte Blois pour la poche de Lorient le 27 novembre 1944. En ligne près de Carnac. Perd son chef de corps et le commandant Verrier le 19 décembre, assassinés par un de leurs hommes. Devient Corps-franc de l’air Valin de la Vaissière (CFAVV). 

Corps franc d’Indre-et-Loire. Chefs : capitaine Henri Gille et Henri Lombard ("Lambert"). Fort de 212 hommes, formé avec des FFI de Tours, du groupe « Vengeance-Touraine » de Saint-Symphorien, de la 4e compagnie (Planchard) du maquis Conty-Freslon. Quitte Tours le 27 septembre 1944. Affecté le 10 octobre au groupement Lecoq dans les Vosges. Versé le 4 ou 5 novembre dans le bataillon Vigan-Braquet (FFI du Gard).

Bataillon VII/4 (Indre-et-Loire). Pour mémoire (voir l’article sur les FFI devant Saint-Nazaire).

Bataillon VIII/4 (Indre-et-Loire). Chef : Montprofit (« Marceau ») ou commandant de Rendinger. Dit bataillon de sécurité d’Indre-et-Loire, ou peut-être 66e RI. Créé le 16 septembre 1944. Formé à Joué-lès-Tours par le bataillon Champmeslé et les FTP du commandant Marceau. Comprend 758 hommes au 12 octobre. Devient III/65e RI le 1er janvier 1945. Serait parti pour le front Atlantique durant le premier trimestre 1945.

Groupe Le Coz (Indre-et-Loire). Chef : capitaine Jean-Marie S… (« Le Coz »). Cette unité opère dans la région de Loches. Gagne la Franche-Comté. Son chef sera arrêté et fusillé. Ses éléments seront versés au Bataillon d’infanterie de marine et du Pacifique en octobre 1944.

1er bataillon de marche du Loiret. Chef : commandant Pierre Charié. Formé avec des hommes du nord de la Loire. Dit bataillon III/5. Devient III/95e RI le 1er janvier 1945.

2e bataillon de marche du Loiret. Chef : commandant Thénard (« Sultan »). Constitué à partir du maquis de Sologne. Semble porter le nom de Bataillon de sécurité Lamoureux à compter du 1er décembre 1944. Forme un détachement – dit renfort 501 – de 271 hommes aux ordres du capitaine Lamoureux, qui quitte Orléans le 15 décembre pour être affecté au 2e bataillon de zouaves portés puis, rapidement, au 2e bataillon de choc.

Brigade Bertrand. Chef : colonel Bertrand, dit «Dupin », chef (ORA) des maquis du Cher-Sud. Arrive à Saintes du 8 au 15 novembre 1944. Sert devant Royan. Compte 4 668 hommes au 6 décembre. Retourne dans le Cher à partir du 24 février 1945, où elle va former le noyau de la 1ère DI qui ira servir en Allemagne.
. 1er régiment d’infanterie. Chef : colonel René Bertrand, puis lieutenant-colonel Jean Ribaud, puis colonel Maurice Rudloff (20 novembre 1944). Reconstitué dès la mi-août 1944 dans les maquis du Cher-Sud avec 1 800 anciens hommes du 1er RI de l’armée d’armistice (1940-42). Composé du I/1er RI (commandant Pierre Roy) et du III/1er RI (capitaine Jacques Mazin). Combat contre la colonne Elster, après avoir libéré Bourges. Compte 1 749 hommes le 6 décembre. Créé officiellement le 1er janvier 1945.
. 33e demi-brigade. Chef : lieutenant-colonel Paul Trousseau. Créée officiellement le 9 septembre 1944. Composée du I/33e (commandant Moïse Rabineau) et du II/33e (capitaine RenéMesnard). Compte 1 000 hommes début 1945. Versée au I/43e RI le 26 février 1945.
. 34e demi-brigade. Chef : lieutenant-colonel « Colomb » (Arnaud de Vogué) puis lieutenant-colonel Serval. Issue du maquis du Cher-Nord. Compte 1 596 hommes en décembre. Le I/34e (commandant André d'Aramon) est versé dans le II/1er RI, le II/34e du commandant Robert Baronnet dit "Renaudin" – issu du Régiment populaire du Berry - au 15e RA et au II/1er RI, la compagnie de commandement au I/43e RI.
. Groupe de reconnaissance n°8. Chef : capitaine Henry Servois dit "Duret". Issu du Cher-Est. Comprend 302 hommes le 6 décembre 1944. Fort de trois escadrons, versé au 12e chasseurs à cheval en mars 1945.
. 72e régiment d’artillerie : Ier (capitaine Camille Harle, lieutenant Maurier) et IIe groupes.

Bataillon de marche du Loir-et-Cher (bataillon II/5). Chef : commandant Brasseur. Fort de 702 hommes le 28 décembre 1944. Forme le II/95e RI le 1er janvier 1945.

lundi 15 novembre 2010

Les volontaires d'Aquitaine

La Région B de la Résistance donne naissance à la 18e région militaire, à Bordeaux, sous les ordres du colonel Druilhe (venu des FFI de Dordogne). Une partie des unités FFI formées ou stationnées sur son territoire serviront sur le front du Médoc, dans le cadre des Forces françaises de la Pointe de Grave (FFGR), entrées dans l’Histoire sous le nom de Brigade Carnot. L’essentiel des informations indiquées ci-dessous provient précisément de l’histoire de cette brigade. 
Aire-sur-Adour (Bataillon d’). Dit Bataillon Aturin. Landes. Chef : capitaine Baradat. Rejoint fin octobre 1944 le front du Médoc. Versé, pour 240 hommes, au II/34e RI début 1945. 
Atlantique du Lot-et-Garonne (Bataillon). Chef : commandant Archidice, puis commandant Baril. Formé à Agen en novembre 1944 sous le nom de « bataillon Atlantique du régiment du Lot-et-Garonne ». Arrive à Castelnau le 12 décembre. Fait mouvement sur Lesparre le 3 janvier 1945. Relève le Bataillon de marche du Tarn-et-Garonne sur le front du Médoc le 16 février. Fort de 350 hommes, devient III/34e RI fin mars 1945. 
Blayais (Bataillon du). Chef : commandant Léon Ellissalde (« Léon du Blayais »). Constitué à la citadelle de Blaye (Gironde) le 1er octobre 1944 à partir du groupe du Blayais (FFI de Gironde et de Charente). Fait mouvement le 19 octobre 1944 vers le front du Médoc. Devient III/7e RIC le 21 décembre 1944, puis III/38e RI le 10 mars 1945. 
Carnot (Artillerie). Chef : capitaine Malabat. Formée en septembre 1944 au quartier Nansouty (Bordeaux) sous la forme d’un groupe d’artillerie. Monte en ligne sur le front du Médoc le 18 septembre 1944. Versé au 1er Régiment d’artillerie coloniale FFI le 2 novembre 1944 (qui devient 196e RA le 9 novembre). 
Charly du Médoc (Groupe). Gironde. Chef : lieutenant-colonel Cominetti (« Charly »). Fort de 584 hommes, sert sur le front du Médoc à compter du 29 août 1944. 
Claverie (Bataillon). Landes. Sert sur le front du Médoc. Versé, pour 270 hommes, au 34e RI. 
Duchez (Bataillon), ou Bataillon des Arcachonnais. Chef : capitaine de réserve Robert Duchez. Sous le nom de Colonne d’Arcachon (Gironde), sert sur le front du Médoc dès la fin août 1944. Versé dans le II/34e RI en 1945. 
Georges (Bataillon). Gironde. Chef : commandant Bordes. Sert sur le front du Médoc. Versé, pour 350 hommes, au 34e RI. 
Gironde (1er régiment de). Nom que semble porter le 144e RI (lieutenant-colonel Saldou) recréé le 1er octobre 1944 avec des FFI de Bordeaux (I, IV et V/144e), ceux des groupes du Bouscat et Bruges (II/144e). Forme le 170e RI le 1er mars 1945. 
Groupe mobile de réserve. Chef : capitaine Douence. Issu du groupe Hostains-Lugos, sous la forme du Groupe de mobile de réserve du groupe de bataillons FFI Gironde. Sert sur le front du Médoc. Versé le 1er décembre 1944 dans le 2e groupe d’escadrons du 18e RCC (formant le 2e escadron), dit 16e groupe de reconnaissance divisionnaire d’infanterie FFI. 
Guyenne (Bataillon de). Gironde. Chef : commandant Noutary. Organisé le 5 septembre 1944 à Langon (Gironde) avec des membres des Chantiers de jeunesse. Affecté à la 9e DIC, arrive en Franche-Comté le 8 octobre 1944. Fort de 650 hommes, versé dans le I/6e RTS entre le 9 et le 28 octobre 1944. 
Jean (Bataillon). Gironde. Chef : commandant Bernardet (« Jean »). Formé à Libourne à compter du 29 août 1944. Sa 1ère compagnie (issue du groupe Jean ou maquis des Chênes-Verts) est versée au régiment Z. 
Klein (Escadron). Chef : capitaine Jean Klein. Fort de 154 hommes, est en ligne sur le front du Médoc à compter du 12 septembre 1944. Devient 1er escadron (lieutenant Fontaine) du 2e groupe d’escadrons du 18e RCC le 1er décembre 1944. 
La Mette (Groupement de). Chef : commandant de La Mette. Versé en novembre 1944 au 57e RI FFI (qui devient I/57e RI le 16 décembre 1944). Il s’agit peut-être du Bataillon Esquirou (Charente-Maritime et Gironde) qui compte 740 hommes en octobre 1944. 
Léon des Landes (Bataillon). Chef : capitaine Doussy. Versé au II/34e RI. 
Nord-Landais (Bataillon). Chef : commandant Lartigau. Versé, pour 270 hommes, au 34e RI.
Penthésilée (Bataillon franc). Chef : commandant Jan Chodzko. Formé à Talence (Gironde) entre le 5 et le 8 septembre 1944. Compte plus de 600 volontaires, répartis en six compagnies (1ère : capitaine Marc Brun ; 2e : lieutenant Martin ; 3e : lieutenant Léger ; 4e : lieutenant Van der Stocken ; 5e : capitaine Malivert ; 6e : capitaine Dartigues). Fait mouvement vers le front du Médoc le 17 septembre 1944. Perd le sous-lieutenant Bellier le 13 décembre. Devient I/7e RIC le 21 décembre, puis versé dans le I/38e RI le 10 mars 1945 (ainsi qu’au II/Régiment mixte marocains étrangers). 
Songe (Bataillon). Gironde. Sert sur le front du Médoc.

mardi 3 août 2010

Les volontaires de la région parisienne

Dès la libération de Paris, Paris et sa région ont été rattachés à la 22e région militaire. Nombre des unités qui se sont formées sur son territoire ont rejoint la 10e division d'infanterie du général Billotte, qui sera affectée à la 1ère armée française.

1er BCP. Chef : commandant puis lieutenant-colonel Moillard, puis commandant Putz. Créé à l’Ecole militaire de Paris le 1er septembre 1944. Devient 19e BCP le 1er octobre 1944 (tandis qu’un nouveau 1er BCP sera créé à Châteauroux le 1er janvier 1945). Arrive en Alsace en décembre 1944. Rattaché au 1er régiment de spahis algériens de reconnaissance, prend part à la Campagne d’Allemagne.

8e BCP. Chef : lieutenant-colonel Pochard puis capitaine Pugliesi-Conti. Créé le 7 septembre 1944 à l’Ecole militaire de Paris. Fait mouvement vers la Lorraine les 21 et 22 octobre 1944. Compte 806 hommes au 1er novembre. Participe aux opérations de libération de la région de Metz au sein de la 1ère demi-brigade de chasseurs.

Bataillon I/22. Versé dans le 46e RI.

Bataillon II/22. Chef : lieutenant-colonel Hucher. Créé le 14 septembre 1944. Cantonné au lycée Janson-de-Sailly. Devient le bataillon de commandement du 5e RI.

Bataillon III/22. Dit bataillon Médéric. Chef : lieutenant-colonel Prosper Boche, dit Rouger. Formé au Fort-Neuf de Vincennes le 2 septembre 1944. Compte 803 hommes en septembre 1944. Forme le I/5e RI le 10 décembre 1944.

Bataillon IV/22. Dit bataillon Belleville-Villette. Chef : commandant Toulemont. Formé à Provins (Seine-et-Marne). Compte 732 hommes le 12 septembre 1944. Rejoint la 46e demi-brigade le 1er novembre et forme le II/46e RI.

Bataillon V/22. Chef : Tourot. Formé notamment par le Bataillon Liberté (FTP). Caserné au Fort de Nogent. Versé dans les II et III/5e RI.

Bataillon VI/22. Chef : commandant de Pirey. Issu du "Bataillon de choc" du commandant Ledroit. Mis sur pied le 21 septembre 1944 à Vitry-sur-Seine. Forme le I/24e RI.

Bataillon VII/22 ou Bataillon Marianne. Chef : commandant Schweitzer (Lefèvre). Formé à Rueil (caserne Guynemer) avec des FFI de Seine-et-Oise. Devient II/24e RI le 10 décembre 1944. Gagne les Ardennes puis les Vosges.

Bataillon IX/22. Dit bataillon Brie-sans-Peur. Chef : commandant Cheutin puis lieutenant-colonel Vésiné de La Rue. Formé en Seine-et-Marne. Compte 814 hommes le 21 octobre 1944. Devient III/46e RI le 10 décembre.

Bataillon XI/22. Dit Bataillon Saint-Just ou Bataillon République. Chef : commandant Liserin. Formé à la caserne de Reuilly. Versé dans les unités régimentaires du 46e RI.

Bataillon XII/22. Dit bataillon Château-de-Madrid ou bataillon « Liberté ». Chef : commandant Champarnaud. Formé à Neuilly-sur-Seine. Compte 800 hommes le 17 octobre 1944. Versé au 46e RI le 7 janvier 1945. Note : il semble qu’une partie forme le bataillon « Désiré » du commandant Fernand Raux (« Désiré »), lequel est versé en janvier 1945 dans les 5e et 6e bataillons de choc.

Bataillon XIII/22. Chef : capitaine Louis Labri. Formé partiellement au Fort de l'Est, à Saint-Denis. Versé au III/5e RI.

Bataillon XIV/22. Chef : commandant Claveau. Formé le 2 septembre 1944 au lycée Janson-de-Sailly. Devient le bataillon de commandement du 24e RI.

Bataillon XV/22. Dit bataillon FFI de Melun. Formé en Seine-et-Marne. Organisé en un escadron hors rang et quatre escadrons. Devient 11e cuirassiers le 23 novembre 1944 puis 18e dragons (lieutenant-colonel Moissenet).

Bataillon XVI/22. Dit bataillon Marceau. Forme le 1er groupe du 32e RA.

Bataillon XVII/22. Dit bataillon Yves-du-Manoir ou bataillon Rouleau. Chef : commandant Ruas puis capitaine Chandeze. Forme le 2e groupe du 32e RA le 1er décembre 1944.

Bataillon XVIII/22. Dit bataillon Chevallier. Forme le 3e groupe du 32e RA.

Bataillon XIX/22. Forme le 4e groupe du 32e RA.

Bataillon XX/22.

Bataillon XXI/22. Versé dans un groupe de FTA.

Bataillon XXIV/22. Créé avec les FTP du 15e arrondissement (Bataillon Roger), une compagnie du Bataillon Pierre-Semard et le groupement du 14e arrondissement. Versé au II/5e RI.

Bataillon XXV/22. Dit bataillon Villand. Chef : commandant Villand (Rollet). Compte 556 hommes le 10 janvier 1945. Des éléments sont versés au bataillon XX/22 en janvier 1945.

Bataillon de sécurité XXVI/22. Dit Bataillon du Mont-Valérien. Chef : commandant Fievet. Issu notamment du Bataillon Hoche. Versé dans le Bataillon Paris du Groupe de commandos d'Afrique. 

Bataillon XXVII/22. Versé dans le train.

Bataillon LI/22. Dit 1er régiment de Paris. Chef : commandant Boris Holban. Créé le 20 septembre 1944. Composé d’étrangers et de Français, reste à Paris. 

Bataillon CIII/22. Dit Bataillon République. Chef : commandant Henri Ponard. Mis sur pied dans le 10e arrondissement (compagnies : capitaine Avenel, lieutenant Chave, lieutenant Cordouin et lieutenant Bertrand). Cantonné à Billancourt. Versé en janvier 1945 dans le 1er RCP. Peut-être distinct du Bataillon Hémon, formé par les Equipes nationales de Paris et affecté au 1er RCP.

Bataillon CV/22. Dit bataillon de Rambouillet ou bataillon Kléber. Chef : commandant Aurel Gramma puis commandant Robert Foucher. Fait mouvement vers la 1ère armée à partir du 10 janvier 1945. Des éléments sont versés dans le 19e BCP, d'autres dans le 20e BCA.

Bataillon CVI/22. Dit bataillon Dupleix. Chef : capitaine René de Treville. Formé le 21 septembre 1944. Devient I/48e RI.

Bataillon CVII/22. Dit Bataillon Valentin. Devient II/48e RI.

Bataillon de marche Joseph-Bara. Sans doute le bataillon VIII/22. Chef : commandant Georges Deynoux. Mis sur pied à Corbeil et Brétigny. Devient III/24e RI.


1er régiment de marche d’infanterie portée. Créé au lycée Janson-de-Sailly dès la fin août 1944. Comprend deux bataillons :

. 1er bataillon. Chef : commandant Berger puis commandant Guy de Fenoyl de Gayardon. Quitte clandestinement Paris le 25 septembre 1944 pour rejoindre la 1ère Armée française. Instruit au Valdahon, devient Bataillon Janson de Sailly. Participe à la libération de Masevaux (il perd 45 tués). Devient 2e bataillon de choc le 5 janvier 1945. Pertes totales (France, Allemagne, Indochine) : 107 tués.

. 2e bataillon. Chef : capitaine de frégate Marchand. Versé dans la 10e DI. Marchand ira commander le 4e régiment de fusiliers marins.

1er Régiment de marche nord-africain de Paris. Chef : lieutenant-colonel Massebiau. Instruit du 25 septembre au 5 octobre 1944. Dissous le 8 décembre 1944 (compte alors 873 hommes). Des éléments sont versés dans le 131e RI.

Escadron Bonhomme. Rattaché le 8 septembre 1944 à la 2e DB. Devient 4e compagnie du 1er RMT le 2 octobre.

Escadron Montségou. Chef : capitaine de Montségou. Rattaché le 8 septembre 1944 à la 2e DB. Devient 8e compagnie du 2e RMT le 2 octobre.

Escadron Piquet. Rattaché le 8 septembre 1944 à la 2e DB. Devient 12e compagnie du 3e RMT le 2 octobre.

Escadron Hammer. Chef : capitaine Hamer. Rattaché le 24 octobre 1944 au 1er régiment de marche de spahis marocains.

Colonne Fabien puis Groupement tactique de Lorraine puis 1ère Brigade de Paris. Cette unité sera traitée à part.


samedi 29 mai 2010

Les volontaires du Sud-Ouest

Division légère de Toulouse. Chef : colonel Maurice Redon (« Durenque »), chef des FFI du Tarn. Dite colonne R 4, elle relève du Groupement mobile FFI du Sud-Ouest. Elle comprend les unités suivantes :
. Corps franc Pommiès. Chef de corps : lieutenant-colonel André Pommiès, 39 ans. Unité ORA de la Région 4, le Corps franc Pommiès forme, début septembre 1944, une brigade mobile qui fait mouvement vers la Bourgogne. Forte de 4 800 hommes, elle s’articule autour des demi-brigades Wursteisen, Ceroni et Miler, des bataillons Pottier, Francot et Couret. 4 septembre 1944 : le CFP commence à quitter le territoire de la R4. 8-9 septembre : participe, aux côtés de la 1ère Armée, à la prise d’Autun (Saône-et-Loire). 25 septembre : mise à la disposition de la 1ère DB. Octobre 1944 : s’organise en régiment, composé des 1er (commandant Balade) et 2e (commandant de Carrère puis commandant Viard) bataillons et d’un groupe de commandos (lieutenant-colonel de Rougemont). Se bat dans les Vosges (Fresse, Petit-Drumont, Oderen). Devient 49e RI le 10 février 1945 (chef de corps : lieutenant-colonel Pommiès. I/49e : commandant Lacapelle. II/49e : commandant Viard. III/49e : commandant Dangoumau puis capitaine Dazet)
. 3e dragons FFI. Chef de corps : commandant puis lieutenant-colonel Pierre Dunoyer de Segonzac, dit « Hugues », 38 ans. Formé par des FFI du Tarn (ORA) après la libération de Castres. Appelé également Corps-franc Bayard. Quitte Castres à partir du 6 septembre 1944. Engagé fin septembre 1944 au Mont-de-Vannes, en Haute-Saône. Entre dans Gerardmer. Perd le capitaine Henry Périé, 29 ans, le 26 novembre, et le lieutenant Georges Barbas, 27 ans, le 3 décembre (au col du Collet). Devient 12e régiment de dragons (de la 14e DI) le 1er mars 1945. Participe à la fin de la Campagne d’Allemagne.
. 1ère demi-brigade Trioche. Chef de corps : lieutenant-colonel Trioche. Unité du Tarn, composée des bataillons Marc (lire l’article sur les FFI du Languedoc), Pugnaire (I/51e RI) et Antoine. Le I/51e RI FFI (ou Bataillon de l’Albigeois) sert dans les Vosges durant la bataille de Colmar et atteint le col de La Schlucht le 5 février 1945. Versé dans le 49e RI le 26 février 1945.
. 2e demi-brigade Ajax. Chef de corps : lieutenant-colonel André Bentata (« Ajax »). Composée du 4e bataillon du Lot, du 24e bataillon du Lot et du bataillon Voisin. Une autre source inclut le 1er bataillon FTP de la Haute-Garonne. Quitte Toulouse le 7 septembre 1944. Se bat dans l’Allier puis dans les Vosges. Devient le 1er bataillon de Toulouse, aux ordres du capitaine Poux (« Gabriel »), le 1er novembre 1944. Entre dans Gérardmer. Renforce le sous-groupement Lecoq le 12 décembre 1944. Versé dans le 35e RI.


Bataillon Metz. Chef : commandant Charles Pleis. C’est l’un des trois bataillons de la Brigade Alsace-Lorraine. Il regroupe des Alsaciens-Lorrains réunis dans la région de Toulouse et se compose des compagnies Iéna (capitaine Louis Argence), Ney (capitaine Bijon), Kléber (capitaine Linder) et Rapp (capitaine Edmond Fischer). Le bataillon Metz se bat notamment au Bois-le-Prince le 4 octobre 1944 et sera versé dans la 3e demi-brigade de chasseurs.

Demi-brigade de l’Armagnac. Chef : lieutenant-colonel Henri Monnet. Issue, le 30 septembre 1944, du bataillon de guérilla de l’Armagnac (Gers), elle sert à compter du même jour devant Royan, en provenance de Bordeaux. Elle compte alors trois bataillons (aux ordres du capitaine Capin, du capitaine Messin et du commandant Lambret), et l’Ecole navale lui est rattachée.
Transformée le 1er janvier 1945 en régiment Parisot (du nom de son premier chef de corps, mort accidentellement à Toulouse début septembre 1944), son 3e bataillon étant formé par le Bataillon Raynaud, elle devient 158e RI le 16 février 1945. Se bat dans la presqu’île de la Seudre et dans l’île d’Oléron.

Bataillon Raynaud. Unité de marche du 1er régiment du Gers (qui comprend aussi le 1er bataillon du capitaine Tripet, qui devient III/14e RI le 1er janvier 1945, et le bataillon Georges), à l’effectif de 867 hommes, elle rejoint à titre de renfort la Demi-brigade de l’Armagnac le 27 novembre 1944. Devient, le 1er janvier 1945, 3e bataillon du Régiment Parisot, puis le III/158e RI.

2e régiment du Gers. Composé des bataillons Simon et Poulain. Des éléments forment le bataillon III/17, dont une partie est versée au 14e RI (régiment commandé par le lieutenant-colonel Ligue puis le lieutenant-colonel Harry et créé le 1er janvier 1945 à Toulouse).

1er régiment de Haute-Garonne. Versé dans le I/14e RI.

2e régiment de Haute-Garonne. Chef de corps : lieutenant-colonel « Blucher ». Versé dans le II/14e RI.

1er régiment d’infanterie coloniale de Toulouse. Dit régiment Prioux. Versé dans les unités régimentaires du 14e RI.

Régiment du Tarn-et-Garonne. Dit III/23e RI FFI. Chef de corps : commandant Derenne. Versé dans le I/14e RI le 17 janvier 1945.

1er régiment du Tarn. Chef de corps : lieutenant-colonel Vasseur.

Régiment Béarn. Chef de corps : lieutenant-colonel Léglise. Unité des Basses-Pyrénées, dont les bataillons sont aux ordres du capitaine Lartigau, du commandant Prat, des commandants Monachini puis Noutary. Forme le 18e RI le 1er mars 1945 (régiment créé à Pau et commandé par le lieutenant-colonel Durix).

Régiment de Bigorre. Chef de corps : lieutenant-colonel Faulconnier. Formé à Tarbes en septembre 1944 à partir de la colonne Soulé, regroupant des FFI des Hautes et Basses-Pyrénées. Compte trois bataillons, le 1er aux ordres du commandant Richon (« Jeannot »). Arrive, sous la forme d’un bataillon de marche de 867 hommes, en Charente-Maritime, le 25 novembre 1944. Sert devant Royan (secteur de Marennes). Prend part à l’offensive du 14 avril 1945 contre cette poche, enlevant successivement Trignac, Les Brandes, Musson, puis, le lendemain, entrant dans Saint-Georges-de-Didonne. A perdu quatorze tués sur le front de Royan. Note : le régiment a conservé son organisation jusqu’à la capitulation nazie.

2e régiment d’infanterie du Lot. Chef de corps : lieutenant-colonel Robert Noireau. Créé à Toulouse (caserne Niel) en octobre 1944, avec des FFI du Lot essentiellement, mais aussi de Dordogne, de Corrèze et de l’Aveyron. Commence à faire mouvement le 24 octobre 1944 vers le secteur du Médoc. Monte en ligne le 15 novembre en relevant le bataillon d’Arcachon. Ses bataillons sont aux ordres du capitaine de Gaudusson, du capitaine Parraud et du capitaine Roger Sol, le tout sous les ordres du commandant Le More. Devient 8e RI (puis 154e régiment du génie d’assaut). Perd au total 52 tués et 120 blessés sur le front du Médoc.

1er régiment de cavalerie de Bigorre. Chef de corps : commandant Dantzauen puis lieutenant-colonel O’Neill. Formé à Tarbes autour d’un escadron du Corps-franc de la Montagne-Noire. Compte 910 hommes en novembre 1944. Devient 2e régiment de hussards le 1er février 1945.

3e hussards FFI. Dit groupe d'escadrons Marcus ou 1er groupe d'escadrons du 3e hussards FFI. Chef : commandant Marcel Marcus ("Firmin"), tué le 18 octobre 1944, puis capitaine Gaston Delplanque. Effectifs : 181 hommes. Formé à Montauban (Tarn-et-Garonne) le 28 août 1944, il fait mouvement le 10 septembre 1944 - dans le cadre de la Division légère de Toulouse. Est mis à la disposition de la 3e DIA le 18 octobre 1944. Perd au moins neuf tués le 20 octobre 1944 à Cornimont (Vosges). Versé début 1945 dans le 3e régiment de hussards en Lorraine (où il forme le 4e escadron du capitaine Delplanque).

1er bataillon du 15e RI. Chef de corps : commandant Simonot. Dit bataillon de Castres, ou bataillon Helsinsky, ou 2e groupe d’escadrons du 2e régiment de lanciers. Formé de FFI du Tarn, crédité de 867 hommes, rejoint le secteur de La Rochelle (le 15 décembre 1944). Le 1er mars 1945, la 3e compagnie rejoint le 18e RCC. Le 6 mars, le reliquat est versé dans le 158e RI.

Bataillon de marche du Tarn-et-Garonne. Chef de corps : commandant Cottaz. Créé le 1er novembre 1944 à Montauban (caserne Guilbert) en fusionnant le bataillon Camille avec le bataillon Louis-Sabatie. Fort de 702 hommes. Gagne Bordeaux le 12 décembre 1944. Monte en ligne dans le Médoc le 18 décembre. Devient II/38e RI le 7 avril 1945.

Groupe de DCA de Toulouse. Dit groupe Voisin (Demi-brigade Bentata). Chef : capitaine Reusser. Forme le 114e groupe de FTA.

114e bataillon médical. Chef de corps : lieutenant-colonel Jean Baudot. Unité de la 14e DI, issue de FFI de la région toulousaine (Groupe sanitaire de Toulouse).

24e régiment d’artillerie. Chef de corps : colonel Noetinger. Créé à compter du 10 février 1945, pour le 1er groupe à Castelnaudary, pour les 3e et 4e à Castres, pour le 2e à Colomiers.

dimanche 23 mai 2010

Les volontaires du Limousin

La colonne R5, qui rejoint la 1ère Armée, regroupe plusieurs demi-brigades, parmi lesquelles la demi-brigade AS de Haute-Corrèze (chef : commandant Craplet, dit « Duret », futur général). L’ensemble est sous les ordres du lieutenant-colonel René Vaujour, alias « Hervé », officier d’active. Le 16 octobre 1944, la colonne donne naissance à une unité de 2 300 hommes : le Régiment de marche Corrèze-Limousin (RMCL). Il compte deux bataillons : le 1er formé de Corréziens (aux ordres du commandant Pierre Merlat, 33 ans, futur doyen de la faculté des lettres de Rennes – distinct du chef du 8e dragons FFI, ce qui explique que le général de Lattre attribue, à tort, une origine corrézienne à ces dragons), le 2e (aux ordres du commandant Gustave Lhermite) regroupe des volontaires de de Haute-Vienne. 
Durant les combats du Doubs, le RMCL est rattaché aux 4e et 2e divisions marocaines. Il participe à la libération d’Etobon. Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 1944, le 2e bataillon livre de durs combats à Bourbach-le-Bas. Une section, à bout de munitions, est faite prisonnière. Les pertes du bataillon sont de 23 tués.
Le 1er janvier 1945, le RMCL est dissous pour être versé dans le 9e régiment de zouaves : ceux du 2e bataillon rejoignent ainsi le III/9e RZ. Avec ce corps, les hommes de Corrèze-Limousin prennent part à la Campagne d’Allemagne.

Le 126e régiment d’infanterie est organisé à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), le 6 octobre 1944, par le commandant Passemard (« Luzège »), qui cédera son commandement au jeune lieutenant-colonel Louis Godefroy (un militant communiste de 33 ans, ancien combattant des Brigades internationales en Espagne, Compagnon de la Libération). Son 1er bataillon (commandant Poumarède) est issu du bataillon de marche du 26e RI formé de FFI de Dordogne (ses 800 hommes rejoignent Brive le 21 décembre). Au 10 novembre 1944, le régiment est crédité de 1 418 hommes. Il forme, avec le 100e RI, la 1ère brigade (Corrèze) de la 12e région militaire (RM), aux ordres du lieutenant-colonel Houneau.
Instruit à la caserne Brune, le 126e rejoint la 1ère Armée mi-janvier 1945. En vue de la Campagne d’Allemagne, il est rattaché à la 9e DIC. Dès le 2 avril 1945, il passe le Rhin. Le 7, à Thomassof, le soldat Mortinti est tué. Le 8, le régiment s’empare de Langensteinbach et Spielberg, puis le lendemain de la hauteur de Schölbronn. Le 10, il occupe Spessart, le 11 il prend Gernsbach et le 12, il contribue à la prise de Rastatt.

Le 100e régiment d’infanterie, à trois bataillons, est issu du Corps-franc de Tulle et de FTP corréziens. Aux ordres du commandant Poirel (« Laurent »), il ne compte que 1 024 hommes en novembre. Il devient Centre d’organisation d’artillerie de la 12e RM le 1er janvier 1945, puis 16e régiment d’artillerie (il forme deux groupes aux ordres du lieutenant-colonel Houneau, dit « Hubert », Polytechnicien, de Tulle) le 1er février 1945, puis est versé au 30e RA début avril 1945.

Les FFI de la Creuse sont regroupés dans une brigade dite de la Creuse (2e de la 12e région militaire), confiée au lieutenant-colonel Jacques Fossey, dit « François » (futur adjoint au chef de corps du 26e puis 13e RI, puis officier parachutiste en Indochine). Créditée de 3 246 hommes au 1er décembre 1944, elle comprend deux régiments :
. le 78e régiment d’infanterie existe dès le 16 octobre 1944. Le commandant (puis lieutenant-colonel) Jack Brodhurst le commande. Les I et II/78e sont formés à partir du bataillon du commandant Louis Stoquer (« Mortier »). Les bataillons sont respectivement aux ordres de Stoquer, du capitaine Dubois et du commandant « Jim » (Lagary ?). Ce régiment rejoint les Forces françaises de l’Aunis (La Rochelle) le 1er décembre 1944. Il est dissous début 1945 : des éléments rejoignent le III/12e RA, d’autres le 104e régiment du génie.
. le 278e régiment d’infanterie. C’est un corps à l’existence éphémère. Environ 800 de ses hommes rejoignent le 26e RI (ils forment, fin 1944, le 2e bataillon du commandant Belmont), les autres les bataillons de sécurité I et II/12.

Le 138e régiment d’infanterie relève de la 4e brigade de la 12e RM (avec le 63e RI). Formé à Limoges (Haute-Vienne), il compte, au 23 octobre 1944, une compagnie hors rang et trois bataillons stationnés à Limoges et Magnac-Laval (Haute-Vienne). Ce régiment, aux ordres du commandant Vergnenegre, est dissous le 15 janvier 1945.

D’autres unités de Haute-Vienne ont déjà fait l’objet de notices sur ce blog : le 63e RI, le bataillon Patriarche.
Signalons également un 8e bataillon de chasseurs à pied, unité ORA du secteur de Magnac-Laval, dissous pour être réparti en octobre-novembre 1944 entre les 8e et 30e BCP.

samedi 1 mai 2010

Les volontaires de Dordogne

La Dordogne est l’un des départements ayant fourni le plus de volontaires à la nouvelle armée française. Ses éléments ont servi en nombre dans différents secteurs de la côte Atlantique (Brigade Marsouin dans le Médoc, Brigade Rac et Régiment Z devant Royan, Brigade Demorny devant La Rochelle…) Ils donneront naissance aux 26e (puis 13e), 50e et 108e RI, au 12e RA, on les retrouvera également dans les 134e, 158e et 170e RI, au 18e chasseurs à cheval, au 196e RA.

Groupe Bugeaud (commandant Pichardie). Unité de Dordogne-Centre (secteur de Riberac), elle dirige le 6 septembre 1944 une compagnie qui va combattre à la pointe de Chapus, dans le secteur de Marennes (La Rochelle). Le 16 novembre, le groupe est intégré dans le 26e RI à Périgueux. Ce 26e RI, commandé par le lieutenant-colonel Mingasson, devient 13e RI à compter du 1er avril 1945 alors qu’il sert dans la poche de La Rochelle. Source : historique du 26e RI.

Groupe François-Ier (capitaine Feyry, adjoint : capitaine Lavelle). Il correspond au 33e bataillon CFL (secteur Bergerac-ville, Dordogne-Sud, 900 hommes). Devant Royan, le 8 septembre 1944, il repousse une action allemande à Mortagne puis, le 19, une tentative de débarquement à Arces. Le 20 novembre, le groupe rejoint Bergerac où il est versé dans le III/26e RI. Source : historique du 26e RI.

Groupe Alberte, dit bataillon Lilas (commandant Labonnelie) (sous-secteur de Sarlat). Dès septembre 1944, après la libération de Bergerac, la compagnie du capitaine Gadala combat devant Royan (secteur de Mortagne). Le bataillon Lilas, qui comprend trois compagnies, opère dans la région de Talmont et Cozes. Le 25 novembre, il est regroupé pour rejoindre le 26e RI. Il comptait 783 hommes fin octobre 1944. Source : historique du 26e RI.

Régiment Z (lieutenant-colonel Moressée, dit « Z »). Né en Belgique en 1907, Georges Moressée, ingénieur, pilote d’avion, lieutenant belge en 1940, a rejoint la résistance de Dordogne et commandé la colonne Z. Colonel français à la Libération, il vivait encore en 2007 à Vence (sources : amicale du 12e RA). Le régiment est créé officiellement le 1er octobre 1944, composé de trois bataillons :
. 1er bataillon, capitaine Urbain (qui commandait la compagnie Urbain, issue du groupe Bernard, de Sarlat), dit Groupe d’escadrons Urbain, versé dans le 18e chasseurs à cheval du 20 au 28 février 1945 ;
. 2e bataillon, Dagréou, devient I/12e RA le 1er février 1945 ;
. 3e bataillon, Scoupe, devient II/12e RA le 27 février 1945. Ex-4e bataillon, il a reçu une fraction (capitaine Bonnet) du groupe Georges-Aubert (Gironde).
Le régiment compte 1 891 hommes au 27 novembre. Il sert devant Royan depuis le 6 septembre 1944. Il a reçu la 1ère compagnie du bataillon FFI du commandant Bernardet (Gironde). En janvier 1945, il défend le secteur de Gemonzac. Source principale : SHAT.

6e Brigade Demorny (lieutenant-colonel Paul Bousquet, dit « Demorny », sergent de réserve et instituteur (selon le général de Larminat). Créée le 25 octobre 1944, elle comprend trois régiments FTP :
. 1er régiment « Ricco » (commandant d’Angelo). Composé des bataillons des capitaines Paul, Ariene, Fosig et Calistro. Le 14 septembre 1944, il perd quinze tués au combat de Ferrières.
. 3e régiment « Duguesclin » (lieutenant-colonel Bousquet, puis commandant puis lieutenant-colonel Bonvallet, dit « Duguesclin », à compter du 24 octobre). Composé des bataillons des capitaines Marois, Eyma, Michel et François. Combat à Yves le 18 septembre 1944, puis le 9 octobre repousse un coup de main allemand sur Aigrefeuille.
. 4e régiment « Soleil » (commandant René Coustellier, dit « Soleil », âgé de 24 ans). Composé du 5e bataillon (René Richez, dit capitaine « Baron »), du 12e bataillon (René Dessalien, dit capitaine « Rase-Motte », qui serait âgé de 17 ans !) et du 30e bataillon (Crolus, dit « capitaine Olivier »). Il y aurait eu un autre bataillon (le 4e du régiment) commandé par le capitaine « André ». Parti fin septembre 1944 pour La Rochelle, il reprend Virson le 25 novembre 1944.
Elle devient 108e RI le 1er décembre 1944, toujours sous les ordres du lieutenant-colonel Demorny (le 4e régiment FTP devient III/108e, dont Coustellier conserve le commandement). Son effectif est alors de 4 379 hommes, et son PC est à Surgères. Lors de l’attaque de la poche de La Rochelle, le III/108e RI enlève Aigrefeuille le 8 mai 1945. Sources principales : SHAT et mémoires de « Soleil ».

Brigade Rac (Dordogne-Nord). Chef de corps : commandant puis lieutenant-colonel Rodolphe Cézard, 28 ans, lieutenant d’artillerie, chef de l’AS Dordogne-Nord.
Réunis le 17 juin 1944 à Saint-Jory-de-Chalais, les FFI forment trois bataillons commandés par Dupuy, Vieugeot et Tallet. Entre dans Périgueux puis participe à la libération d’Angoulême (31 août). Occupe Rochefort le 12 septembre puis Saujon le 14. Compte 3 076 hommes au 6 décembre. Se réorganise en deux régiments (1er : commandant Dupuy et 2e : commandant Tallet), comptant également deux batteries d’artillerie qui semblent porter l’écusson du I/35e RA FFI. Devient 50e RI le 1er janvier 1945 avec le bataillon Roland. Intégré dans la 23e DI. Prend part à partir du 14 avril 1945 aux combats de la poche de Royan (occupation de Brie, passage de la Seudre, nettoyage de la presqu’île d’Arvert, débarquement et prise de l’île d’Oléron). A perdu au total (maquis et poche de Royan) 252 morts (dont 18 du 14 au 18 avril).
. 1er bataillon. Commandant Robert-Pol Dupuy, 43 ans.
. 2e bataillon. Commandant Roger Vieugeot, 42 ans.
. 3e bataillon. Commandant René Tallet (« Violette »), 25 ans. 4 septembre 1944 : parvient à Saintes. 10 septembre : son corps-franc occupe le Chapuis. Au 13 septembre : défend la Seudre entre Saujon et Marennes. 1er octobre : relevé par les FFI de l’Armagnac, rentre en Dordogne. Octobre : devient 2e régiment de la brigade Rac. 26 octobre : revient occuper le secteur de Chalon-Saujon. Novembre : la 11e cie (Ltn Lavaud) est dissoute et réformée par la section spéciale et la 11e (cne « Fred »). Sources principales : ouvrages « La Brigade Rac » et « Le bataillon Violette ». Lire plus loin l'organigramme de la brigade/50e RI.

Bataillon Roland (commandant Roland Clée puis capitaine Christophe, dit « Krikri »), Dordogne-Centre). Dit 11e bataillon de la Dordogne ou bataillon Cri-Cri. Mis à la disposition de la Brigade Rac le 29 août 1944, il participe à la libération de Marennes le 9 septembre 1944. En novembre, compte 1 126 hommes. A la fin du mois, 460 hommes sont incorporés dans la Demi-brigade de l’Armagnac, et le 3 décembre, le reliquat rejoint le II/50e RI.

Bataillon Pierrot (commandant Laborie, Dordogne-Sud). Dit bataillon Libellule. Opère dès le 6 septembre 1944 dans le secteur de Royan. Devient III/170e RI le 1er mars 1945.

Groupe Eric-Guitton (lieutenant Guitton). Après Angoulême, entre le 9 septembre 1944 à Marennes. Intégré dans la Demi-brigade de l’Armagnac.

Bataillon Roger (commandant Roger Richard). Fort de 220 hommes. Formé en forêt Barade. Participe aux prises d’Angoulême, Jarnac, Cognac. Versé dans la brigade Rac.

Compagnie Vézère (capitaine Pierre de Fleureu). Après la libération de Périgueux, rejoint la brigade Rac à Charras. Rattachée au bataillon Roland. Est en position à La Cayenne.

7e bataillon FTP de la Dordogne (capitaine Pierre Riau, dit « Pierre »). Formé dans la région de Sarlat. Dirigé sur le front du Médoc en octobre 1944. Versé au 7e RIC puis au I/38e RI en mars 1945.

Brigade Marsouin. Chef : lieutenant-colonel Fourteau (« Marsouin »). Formée des éléments de Dordogne-Sud (Armée secrète) de la colonne Driant, qui a marché sur Bordeaux fin août 1944. Devient 3e régiment d’infanterie coloniale le 1er novembre (ou le 3 décembre). Dissoute en janvier 1945, versée dans la 2e division coloniale d’Extrême-Orient et la 1ère Armée.
. Bataillon Bayard. Chef : commandant Martin (« Bayard »). Né dans le maquis comme groupe Bayard (libération d’Agen, Bergerac, Marmande, Bordeaux). Sert à partir du 28 août 1944 dans la poche du Médoc, fort de 320 hommes.
. Bataillon Marsouin. Chef : commandant Couture. Compte en son sein des tirailleurs sénégalais. Fort de 285 hommes, sert à compter du 28 septembre 1944 dans le Médoc.
. Bataillon Roche. Chef : commandant Roche. Fort de 562 hommes, sert à compter du 28 septembre 1944 dans le Médoc.
. Bataillon Pistolet. Chef : commandant Jean Dauta. Après la libération de Bordeaux, fort de 267 hommes, sert à compter du 28 août 1944 dans le Médoc. Relevé le 12 octobre. Dissous le 31 décembre 1944.
. Bataillon Bertrand. Chef : commandant Alessandri. Fort de 342 hommes, sert à compter du 12 octobre 1944 dans le Médoc. Source principale : « Le front du Médoc. Une brigade FFI au combat », 1989.

Groupe d’artillerie Marsouin. Chef : commandant Maurice Biraben. Formé à Mérignac, en partie avec des éléments de Dordogne. Devient 1er groupe du 1er RAC le 1er novembre 1944 puis 196e RA le 1er décembre. Sert dans la poche du Médoc.

Bataillon III/12. Il semble que ce bataillon de sécurité soit constitué de volontaires de la Dordogne. Intégré le 16 avril 1945 dans le 134e RI (colonel Demonet) créé à Périgueux.

jeudi 22 avril 2010

Les unités FFI devant Saint-Nazaire

Essai de recensement des unités FFI en position devant Saint-Nazaire entre l’automne 1944 et mai 1945 (selon Marcel Baudot, dans « La libération de la Bretagne », et le Service historique de l’armée de terre). Ces unités relèvent des Forces françaises de Loire-Inférieure (FFLI), sous les ordres du général R. Chomel. 
  1er bataillon de marche FFI de Loire-Inférieure. Cdt Jean Coché. Créé en mars 1944. Sert dans le sous-secteur de Plessé. Compte 776 hommes au 15 octobre 1944. Dit I/65e RI FFI. Relevé le 18 décembre 1944 et rejoint Nantes. Dispersé en février 1945 : deux compagnies vont au 7e bataillon de marche de Loire-Inférieure, une compagnie devient 5e compagnie du II/32e RI (1er mars 1945), le reliquat rejoint le centre d’instruction divisionnaire 25 et le 2e BCP (25 mars 1945). 
2e bataillon de Loire-Inférieure. Cdt Charles Couche ("Lamotte"). Sert dans le sous-secteur de Plessé. Compte 330 hommes au 27 novembre 1944. 
3e bataillon de Loire-Inférieure. Cdt de Torquat. Dit III/65e RI. Sert dans le sous-secteur de Plessé. Y sert notamment le capitaine Jean Le Brecq (« Le Veugle »). Compte 810 hommes au 27 novembre 1944. Relevé le 6 décembre 1944. Rejoint Nantes. Dissous le 20 janvier 1945. Versé au 19e dragons, au 1er hussards, au 18e RCC, au 12e dragons. 
5e bataillon de Loire-Inférieure. Dit V/65e RI. Lt-col. Le Trotter puis Cdt Grangeat puis Cne René Karrière. Compte 850 hommes au 27 novembre 1944. Dissous le 15 avril 1945. Versé au 32e RI le 10 avril 1945 (sauf la compagnie Maisonneuve qui devient CCI du 32e).
  6e bataillon de Loire-Inférieure. Cdt Jean Raux, dit "Lassere". Sert dans le secteur Centre. Dissous le 15 avril 1945, versé au 32e RI, au 20e RA, au 8e cuirs. 
7e bataillon de marche de Loire-Inférieure. Cdt André Junghans.
 Escadron Besnier ou 1er groupe mobile de reconnaissance. Cne Guy Besnier. Unité FFI du Loiret dotée d’autos-mitrailleuses, de canons automoteur, sert devant Saint-Nazaire. Compte 150 hommes au 27 novembre 1944. Engagé dans les combats de La Sicaudais. Renforcé de FFI normands. Se dote de blindés allemands récupérés dans cette région et remis en état. 
  2e bataillon du Maine-et-Loire. Cdt Legrand. Dit II/135e RI ou bataillon I/4. Sert dans le sous-secteur de Fégréac. Versé en partie dans le 2e groupe d’escadrons du 1er hussards en janvier 1945. 
7e bataillon du Maine-et-Loire. Cne puis Cdt Donald de Rochecouste. Dit I/135e RI. Versé dans le 1er hussards le 10 janvier 1945. 
  1er bataillon FFI d’Ille-et-Vilaine. Cne Robert. Sert dans le sous-secteur de Fégréac.
  3e bataillon de marche d’Ille-et-Vilaine. Cdt Marcel Meunier (de l'armée de l'air), chef des FFI de la région de Paimpont. Sa 12e compagnie est aux ordres du capitaine Constant Jubin qui part le 20 septembre 1944 pour le front de Redon. Versé dans le I/41e RI en novembre 1944. 
Bataillon VII/4. Cdt Libot ("Dominique"). Formé autour du maquis Conty-Freslon (Indre-et-Loire). S’installe dans la poche de Saint-Nazaire le 1er octobre 1944 (PC à Chéméré). Intégré dans le 32e RI. Brigade Charles-Martel. Chef : colonel Raymond Chomel (« Charles-Martel »), 47 ans, puis colonel Raoul Ghislain. Unité de l’ORA (Indre, Indre-et-Loire) qui a pris part aux opérations contre la colonne Elster. Compte 2 552 hommes au 1er octobre 1944. Rejoint le front Atlantique le 2 novembre 1944. Sert devant Saint-Nazaire. Formera le noyau de la 25e DI. 
. 27e demi-brigade d’infanterie. Lt-col. Charles Fox (« Lenoir »). Compte des éléments du 1er régiment de France. Devenu 27e RI, sert dans le sous-secteur de Fégréac. Compte 648 hommes au 20 décembre 1944. Forme le noyau du 21e RI le 20 mars 1945 (quatre compagnies des I et II/21e). 
 . I/27e. Cdt Jean Moreau. 
 . II/27e. Cne puis Cdt Jean Husband (« Jean-Marie »). 
. 32e demi-brigade d’infanterie. Lt-col. René Costantini (« Epernon »). Unité d’Indre-et-Loire. Devient 32e RI le 15 octobre 1944. Sert dans le sous-secteur centre de la poche de Saint-Nazaire. Perd au total 79 tués (dans le maquis et devant Saint-Nazaire). 
 . I/32e. Cne puis Cdt Raoul Vialle 
 . II/32e. Cdt Gabriel Robillard. 
. 8e cuirassiers. Cdt Claude Bonnin de la Bonninière de Beaumont. Créé le 24 août 1944 comme groupe d’escadrons Calvel (Cne Calvel) à partir d’unités du 1er régiment de France. Forme les 2e, 3e et 5e escadrons du 8e cuirassiers FFI le 1er octobre 1944. Sert devant Saint-Nazaire, aux ordres du Cdt de Beaumont. Ses escadrons sont respectivement commandés par le Cne Marius Colomb, le Ltn Edgard Delong (qui ira au 1er hussards), le Cne Pierre Gueny, le Ltn Robert Sappey, le Ltn Mazarguil, le Cne Trastour (escadron de Normandie, formé le 18 novembre 1944, devient 4/8e cuirs le 1er avril 1945) puis de Montesquiou. 
. 17e BCP FFI. Dit bataillon Carol (Indre-et-Loire). Cdt Jean Costa de Beauregard (« Carol »). 
. Batterie Koch. Cne Georges Koch. Versée au 20e RA. 
. Escadron du train, Cdt Pierre Laroche 
. Compagnie de transports, Cne Robert Brault 
  Bataillon Patriarche. Ou 2e bataillon ORA de la Haute-Vienne. Cdt Raoul Saulnier de Praingy. Compte 396 hommes au 14 novembre 1944. Sert dans le sous-secteur de Port-Saint-Père. Devient 1er groupe d’escadrons du 1er hussards le 1er janvier 1945. 
  63e régiment d’infanterie. Cdt puis Lt-colonel Clément Bossard. Recréé le 1er octobre 1944. Compte 1 802 hommes au 10 novembre 1944. Affecté aux FFLI le 11 décembre, il quitte Limoges. Versé au 21e RI. 
  IV/125e RI. Dit 2e bataillon de la Vienne. Cne René Brutus ("Sommet"). Compte 770 hommes au 27 novembre. Affecté aux FFLI en novembre 1944. Versé dans la 1ère compagnie du I/21e RI. 
VI/125e RI. Cdt Ricour puis Cne Darcourt. Dit 5e bataillon de la Vienne. Compte 411 hommes au 20 décembre. Sert aux FFLI. Versé dans la 6e compagnie du II/21e RI et au 91e bataillon du génie. VII/125e RI. Dit 1er bataillon de la Vienne. Cdt Thomas puis Cne Louis Rogez. Compte 768 hommes au 20 décembre 1944. Versé dans le 21e RI.

vendredi 16 avril 2010

Les volontaires auvergnats (2e partie)





14 novembre 1944
C'est l'offensive dans la boucle du Doubs. Le 6e RIC est soutenu par les 2e et 3e bataillons du Régiment d'Auvergne. Le III/6e RIC (commandant Communal) est chargé de libérer Vermondans, le I/6e RIC (commandant de Saint-Germain) a pour objectif Ecot. Celui-ci est couvert sur sa droite par le III/Auvergne (commandant Paul Cosson). L'assaut est donné à 14 h. « Le III/Auvergne est bloqué en plein déplacement, ainsi, avant même le démarrage de l'attaque, le bataillon est diminué d'excellents éléments », note l'historique du 152e RI. Ecot est pris à 17 h, mais fera l'objet, tout au long de la nuit du 14 au 15, de trois contre-attaques de la part d'éléments de l'Infanterie-Regiment 757, toutes repoussées, notamment avec l'aide de l'artillerie française qui a reçu l'ordre de tirer sur le village. 

15 novembre 1944
Le III/6e RIC reprend l'attaque de Vermondans. En début d'après-midi, le village est libre, mais le bataillon a perdu en deux jours 50 tués et blessés, 60 évacués pour pieds gelés. Dans les environs d'Ecot, le III/Auvergne a enlevé, le 14 novembre 1944, deux hauteurs, dont la croupe de la chapelle Sainte-Blaise. Au matin du 15, il s'empare du PC de l'Infanterie-Regiment 759 à Lucelans. Le journal de marche du régiment FFI indique : « Une équipe de ravitaillement de six hommes […] descend sur les Grands-Bois par les ravins Sud de Lucelans. Elle est capturée en cours de retour. Les FFI, reconnaissables à leurs vêtements en loques, sont fusillés dans le dos comme "terroristes". » Ce crime de guerre a coûté la vie au sergent-chef Sotero Martin, aux soldats François Boulon, Jean Coton, Faivre, Georges Meyer et Jan Wysocki. Au total, 24 soldats du Régiment d'Auvergne, dont les sergents-chefs Jean Schneider et Léon Moury, 33 ans, sont tombés les 14 et 15 novembre 1944, que ce soit à Ecot, à Dambelin et à Villars-sous-Ecot. Six des tués des FFI d'Auvergne étaient issus de la 3e compagnie du groupe Didier* (Gilbert Cluzel, Charles Dozières, Maurice Jans, Joseph Paris, Paul Philippe, Robert Pinaud). 

16 novembre 1944
Le bataillon Cosson parvient au Bois Brûlé, d'où il voit Mathay. Il nettoie ce bois, puis enlève celui des Bochets, dont il atteint les lisières Nord. Un peu avant la tombée de la nuit, note l'historique du régiment, la 9e compagnie surprend une compagnie allemande dans le bois, « se rue sur elle et la défait complètement ». 

17 novembre 1944
Puis le III/Auvergne nettoie le bois de Mathay, arrive vers midi sur la route Mathay-Voujeaucourt et atteint en fin de journée le bois de Bambe et le pont de Mandeure, au sud de l'agglomération de Montbéliard. 

18 novembre 1944
C'est au tour du 2e bataillon du Régiment d'Auvergne, qui a pris l'avant-veille le bois des Quatre-Villes, d'entrer dans Voujeaucourt, tandis que le 3e, « d'un seul trait parvient à Valentigney qu'il libère totalement de l'occupant », recevant un « accueil enthousiaste ». Au total, selon l'historique du régiment, le 15-2 a perdu 30 tués entre le 14 et le 18 novembre 1944.

21 novembre 1944
Le général de Lattre accède à une requête du lieutenant-colonel Colliou et autorise le régiment à porter l'appellation de 152e régiment d'infanterie** (Colliou était officier au 15-2 jusqu'en 1942). Après ces opérations, le régiment verra ses 2e et 4e bataillons fusionner, « à la suite de l'obligation faite aux volontaires du maquis de signer des engagements pour la durée de la guerre » qui a fait diminuer « fortement » les effectifs. Le commandant Kauffmann, adjoint au commandant de Warenghien, met plutôt en avant « l'attaque d'Ecot par suite des morts et blessés ayant mené une scission dans notre bataillon », d'où une fusion dans un nouveau 2e bataillon dont Biarez, « officier d'active », conserve le commandement. Sa 7e compagnie (capitaines Cauvin et Paul Ruel) résulte de la fusion des compagnies Y1 et Y2 du bataillon Kauffmann.

24 novembre 1944
Le 152e RI reprend le chemin du combat. C'est à midi qu'il arrive à la centrale électrique entre Courtelevant et Seppois-le-Bas, aux confins du Territoire de Belfort et du Haut-Rhin. Le secteur n'est pas nettoyé, et le lieutenant-colonel Anselme Erulin, chef du 1er bataillon, est blessé. Il sera remplacé par le commandant Emile Mairal. Le capitaine Thébaut est également touché, le lieutenant Antoine Ravel lui succède à la tête de la 3e compagnie. Au soir, le régiment tient la ligne Etang Chatelin – centrale électrique (I/152e RI), une position le long de la RN 463 en direction de Seppois (III/152e RI), tandis que le II/152e RI est en réserve. Ce dispositif sera renforcé par les deux bataillons de chasseurs à pied (BCP) du Groupe mobile d'Alsace.

26 novembre 1944
Le matin du 26 novembre est le moment choisi par le général allemand Wiese pour, à nouveau, lancer une contre-attaque. C'est à la centrale électrique entre Courtelevant et Seppois-le-Bas que la journée va être rude. 
Après la blessure du capitaine Thébaut, le lieutenant André Ravel vient de prendre le commandement de la 3e compagnie du I/152e RI, dont un infirmier, Chambon, est porté disparu depuis la veille - il voulait rechercher le corps d'un volontaire tué, Robert Galmiche. 
Il est 7 h lorsque trois Allemands se présentent devant les volontaires auvergnats pour se constituer prisonniers. Ils révèlent que dans trois-quarts d'heure, l'ennemi va lancer une attaque, « appuyée par trois chars Tiger et plusieurs pièces d'artillerie », précise le journal de marche de l'unité. Pour les I et III/152e RI, il n'est plus question de dégager l'axe Courtelevant – Seppois, comme ils en avaient reçu l'ordre. Mais de se placer en position défensive. Les premières pertes du régiment sont dues à des obus amis, à l'heure où est attendue l'attaque allemande : deux blessés à cause d'un tir trop court. A 8 h, c'est l'ennemi qui ouvre le feu, d'abord sur la 9e compagnie et sur l'aile droite du I/152e, puis aux abords de la centrale électrique. La préparation durera jusqu'à 9 h 15, et il y a déjà des pertes. Le commandant de la 2e compagnie, le capitaine Lucien Chainas, trouve la mort, à l'âge de 37 ans, le capitaine Henri Tardivat est sérieusement blessé. Bientôt, c'est l'assaut, exécuté par deux bataillons de la 198. Infanterie-Division, trois blindés Ferdinand, appuyés par douze pièces d'artillerie de 88 et 150. 
Avec les feux de quatre mitrailleuses de la CA 1, la 3e section de la 3e compagnie empêche les Allemands de franchir la Suarcine. Ces derniers s'abritent derrière le fossé Est de la route d'Ueberstrass et, par leurs tirs, rendent inutilisable une mitrailleuse et blessent grièvement le soldat Splett dit Joseph. 
A 9 h 45, les Allemands atteignent la route de Seppois et s'élancent à l'attaque du transformateur, qui est le PC de la 3e compagnie. Ses hommes se replient le long de la route de Seppois – Courtelevant, mais leur chef, le lieutenant Ravel, est mortellement blessé, à 100 m de l'installation. Le lieutenant Chastel le remplace à la tête de la «3», qui perd aussi le caporal chef Pierre Chaillet. 
Au III/152e RI (commandant Cosson), rend compte le lieutenant-colonel Colliou, « la 9e compagnie [...] dont la gauche est à 200 m environ de la centrale électrique est violemment accrochée. Un très dur combat s'engage. Une section de la compagnie est presque anéantie ». Avant midi, le bataillon et la CAC auront déjà déploré la mort de treize soldats. Il y a également 61 blessés, ainsi que sept disparus. 
La 2e compagnie du I/152e est dite « compagnie nord africaine » - elle est en effet issue du bataillon Chouan -, et c'est une de ses sections, assurant la liaison entre le I/152 du commandant Mairal et le III/152, qui est prise à partie par un char Ferdinand débouchant de la route d'Ueberstrass. Les hommes de feu le capitaine Chainas épuisent presque toutes leurs munitions, se replient et s'installent défensivement à la lisière des bois, à 400 m au sud de la centrale. Quant au blindé ennemi, il sera détruit par un tank destroyer du 2e régiment de dragons, en appui sur la route de Courtelevant. L'axe est donc à nouveau coupé, la centrale perdue. 
Tandis que la 1ère compagnie du 1er BCP (Groupe mobile d'Alsace), nouveau venu dans le secteur, est poussée de Seppois en renfort du III/152e RI, le colonel Voillemin, commandant le 23e RIC, décide, à 11 h 45, de lancer une attaque, avec le 2e bataillon du 9e régiment de zouaves. Préparation d'artillerie à 14 h, déclenchement de l'action à 15 h 30. L'affaire est rondement menée. « A 17 h 10, précise le lieutenant-colonel Colliou, la centrale électrique est enlevée. Le 3e bataillon réoccupe la route Courtelevant - Seppois et établit son contact avec le 1er bataillon. » 
Poursuivant l'ennemi en repli le long de la Suarcine, la 3e compagnie « va prendre position au nord du bois Saint-Jean à la limite de la route Lepuix - Friesen », indique le journal de marche de cette unité. 
Les pertes sont lourdes, notamment au 1er bataillon qui déplore 18 tués, dont deux officiers et l'adjudant-chef Eugène Sarron (3e compagnie), cinq disparus (Murat, Barbat, Chambon, Marchal et Graspet) et 51 blessés, dont le capitaine Tardivat, le médecin-lieutenant Victor Chardon (CB) et le sous lieutenant Fauconnier (CA). Parmi les morts du bataillon, Mohamed ben Djelloul a été exécuté, Julien Chrzanowsky avait 18 ans, Marcel Marchand, 17 ans, Claude Berçot, de Valentigney (Doubs), 16 ans et demi.... L'adjudant-chef Saunier, les adjudants Lissandre, Roux et Forestier, les sergents-chefs Hadj Klouf ben Mohamed, Lange et Renard, les sergents Mohamed ben Mohamed, Boussetta, Hockeim et Deret figurent parmi les blessés du I/152e RI.
De son côté, la compagnie anti-chars (CAC) du régiment, qui est l'ancienne compagnie "Lulu" ou 1ère compagnie du groupe Lafayette, commandée par les capitaines Lucien Volle et Jean Krest, a subi également des pertes sensibles, dont Louis Argiolas (Marius), un des évadés de la prison du Puy, et Marcel Fourneyron. D'autres anciens du groupe Lafayette sont tombés ce jour-là : le sergent-chef Jean Peyron et Alfred Rochette, tués, le sergent-chef Jean Vignel, Aimé Reynaud, Antoine Zolle, Roger Surrel, Jacques Gillet, Pierre Loubier, Alphonse Nicolas, blessés...

De son côté, le II/152e RI du commandant Biarez est douloureusement éprouvé lors de combats dans le bois de l'Oberwald. Issue de la fusion de la 33e compagnie (capitaine Etienne Gues dit Ety) du bataillon Warenghien et de la compagnie John (capitaine Jean Fraisse), la 6e compagnie déplore onze tués et 22 blessés. Au total, ce jour-là, le 15-2 déplore 44 tués, dont l'aspirant André Monticone, 170 blessés, douze disparus. 

Résumons ensuite les opérations du 152e RI, déjà évoquées sur ce blog. En décembre 1944, tandis que le régiment s’installe à Hombourg (en forêt de la Hardt), le groupement France d’abord du capitaine Laplace (FFI de Lyon) devient 2e compagnie du I/152e RI. Le 20 janvier 1945, le lieutenant Collomb (2e compagnie) est tué. Le 21, lors de l’attaque de la Poche de Colmar, le I/15-2 passe la Doller, perdant le sous-lieutenant Gayant (2e compagnie) devant la fabrique de Lutterbach qui ne tombe qu’à 17 h. Le lendemain matin, la sous-station électrique de Reiningue est conquise. Durant ces deux jours, le I/152e RI, dont le capitaine Vincent commande la 3e compagnie, aura perdu 29 tués, 54 blessés, trois évacués pour pieds gelés. Le 8 février, le régiment défile dans Colmar, qui fut sa garnison en 1940.

Intégré dans la 14e DI, le 152e RI, toujours sous les ordres du colonel Colliou, prend part à la Campagne d’Allemagne. Le I/15-2 revendiquera l’honneur d’être entré le premier dans l'agglomération de Stuttgart le 21 avril 1945. Ses trois bataillons étaient alors respectivement commandés par le lieutenant-colonel Erulin, le capitaine Kretz et le capitaine de Sagazan.

A l'issue des opérations, le 152e régiment d'infanterie déplore la mort de 161 de ses hommes dont neuf officiers. A elle seule, la 3e compagnie a perdu 19 tués et deux disparus les 25 et 26 novembre 1944, dix tués le 21 janvier 1945, soit 29 tués lors de deux combats.

Sources : archives du 152e RI, GR 12 P 25, SHD ; journal de marche du I/152e RI ; La libération de Pont-de-Roide à Delle, Robert Paicheur (s.d.). Copyright club Mémoires 52.

* Avant l'offensive dans le Doubs, le commandant René Privat et une partie de ses hommes ont rejoint l'armée de l'air, les autres ont été versés dans le Régiment d'Auvergne.  

** Le JMO de la Demi-brigade d'Auvergne situe ce changement d'écusson à la date du 22 novembre 1944.

Ordre de bataille du Régiment d'Auvergne/152e RI (octobre 1944 - mai 1945)

Chef de corps : lieutenant-colonel puis colonel Marcel Colliou
    Etat-major : lieutenant Gabriel Putz, lieutenant-colonel Seguin, commandants Emile Bonnefoy, Maurice Cailhol, Lucien Franoux, Félix Pierre
        Centre d'instruction : commandant Gaston Marcelin

1er bataillon, lieutenant-colonel Anselme Erulin (commandant Emile Mairal p.i.)
    compagnie de commandement, capitaine Michel Jacobs (tué 30/10/44)
    1ère compagnie, lieutenant Warluzel    
   2e compagnie, capitaine Maury puis capitaine Lucien Chainas (tué 26/11/44) puis capitaine G. Laplace puis lieutenant Mathery puis lieutenant Beaufils
    3e compagnie, lieutenant Meyer (Lorrain) puis capitaine Thébaut puis lieutenant André Ravel (tué 26/11/44) puis capitaine Vincent 
    CA, capitaine Henri Tardivat

2e bataillon, commandant Gendre puis commandant Georges Biarez puis capitaine Jean Kretz
    Etat-major : commandant Amaury de Warenghien, capitaine Kretz
    compagnie de bataillon, capitaine Nouaillet
    5e compagnie, capitaine Villaume
    6e compagnie, capitaine Etienne Gues (tué 26/11/44) puis lieutenant Fernand Darmont (ou Darrort)
    7e compagnie, capitaine Cauvin 
    CA 2, capitaine Mancarelli

3e bataillon, commandant Paul Cosson puis commandant Henri de Sagazan 
    Etat-major : capitaine Michel Ogel
    compagnie de bataillon, commandant Adelbert Benoit d'Azy
    9e compagnie, lieutenant Jean Deabriges
    10e compagnie, capitaine Edouard Guibert
    11e compagnie, capitaine Hubert Gros
    CA 3, capitaine Louis Genin

Les volontaires auvergnats (1ère partie)

Le colonel Marcel Colliou. 



La Division légère d’Auvergne, ou colonne R6, est mise sur pied fin août 1944 après la libération de Clermont-Ferrand. Elle est placée sous les ordres du colonel Roger Fayard, dit Mortier, chef (ORA) des FFI de la région 6. Il est généralement admis que cette DLA s’articule autour des unités suivantes :
. Colonne rapide 2 (Cantal), Cdt Anselme Erulin (Carlhian) puis Cdt Roger Playe (Eynard),
. Colonne rapide 3 (Puy-de-Dôme), Cdt Serge Renaudin d’Yvoir (Victoire), chef de la zone 16,
. Colonne rapide 5 (Cantal), Cdt Auguste Merlat (Allard) », qui reprend les traditions du 8e régiment de dragons,
. Colonne rapide 6, Cdt Roger Thollon (Renaud), officier de l’armée de l’air âgé de 30 ans,
. Colonne rapide 7 (Cantal), Cdt Etienne Aubry,
. groupement Cdt Le Porz (Monnet), de l’Allier, composé de trois bataillons,
. groupement Cdt Marcel Colliou (Roussel), ex-chef du III/152e RI de l’armée d’armistice,
. groupement Privat (Didier),
. les FFI de Haute-Loire (colonne rapide 4, selon plusieurs sources), Cdt Serge Zapalski (Gevolde), chef des FFI du département,
. groupement du Cdt Gaston Thiolet, composé de militaires de la Garde de l’Etat français,
. groupement Raberin, composé de GMR.

A noter que cette division comprend une unité de fusiliers marins qui résidaient à Vichy, la Compagnie de marche de la Marine du Centre, sous les ordres du lieutenant de vaisseau Fontaine, qui perdra dix tués lors des combats des ponts de la Loire.

Dans le cadre du Groupement de marche du Sud-Ouest (colonel Schneider), la DLA commence début septembre 1944 sa montée vers le nord : elle opère dans l’Allier puis se distingue lors de la défense des ponts de la Loire, à Decize.


A la mi-septembre 1944, la division se réorganise en quatre demi-brigades :
. la CR 2 et la CR 3 se fondent le 13 septembre 1944 dans la 1ère demi-brigade, dite demi-brigade Erulin. Celle-ci se compose du bataillon du commandant de Sagazan (450 hommes), du bataillon Chouan (Cne puis Cdt Bernard Gouy, 350 Nord-Africains), du bataillon du commandant Renaudin d’Yvoir et de la compagnie d’engins André (équipée de mitrailleuses 20 m/m). Le 15 septembre 1944, elle est renforcée par les 600 volontaires de l’Allier du bataillon de marche du Cdt Emile Mairal, dit Michel (futur général), issu du groupement Le Porz. Le 17 septembre 1944, la demi-brigade Erulin (promu lieutenant-colonel trois jours plus tard) se porte sur la région d’Auxonne, en Côte-d’Or. Le PC de la Division légère d’Auvergne est alors à Pontailler-sur-Saône.
. la CR 6 et la CR 7 donnent naissance à la 2e demi-brigade, confiée au lieutenant-colonel Thollon. Son organisation : le 1er bataillon du capitaine Roger Goaille, le 2e bataillon du capitaine Auguste Ostertag, le 3e bataillon du commandant Etienne Aubry et une compagnie régimentaire d’engins, composée de pompiers de l’air et de gardes.
. le groupement Colliou forme la 3e demi-brigade. Aux ordres du commandant Colliou puis du commandant Gaston Marcellin, elle se compose des bataillons Privat (1er), Durif (2e) et Cosson (3e), ainsi que du groupe d'escadrons Thiolet (gardes mobiles), des groupes francs Alice et Dédé ;
. la 4e demi-brigade, dite « Gevolde », du lieutenant-colonel Zapalski réunit le 2e bataillon de la Haute-Loire (Cdt Amaury de Warenghien, dit L’Ancien), du 1er bataillon motorisé de la Haute-Loire (Cdt André Kauffmann, dit André) et du 3e bataillon du capitaine Lucien Volle.
La division réunit également un groupe de reconnaissance (capitaine Gayraud) et une artillerie divisionnaire* (chef d'escadron Emile Dupoux).


A noter que plusieurs éléments ont entre-temps quitté la DLA :
. le groupe d'escadrons Thiolet opère dans les Vosges avec la 3e division d’infanterie algérienne,
. le 8e dragons FFI du commandant Merlat qui, dès, le 6 septembre 1944 se joint au 2e dragons (1ère Armée française) pour combattre à Autun, puis dans les Vosges,
. la Compagnie de marche de la Marine du Centre est destinée à rejoindre le 4e régiment de fusiliers marins, etc.

Le 3 octobre 1944, le colonel Fayard quitte le commandement de la division pour aller diriger la XIIIe région militaire à Clermont-Ferrand. Il emmène avec lui son chef d’état-major, le lieutenant-colonel Paul Schmuckel (Chabert), et le lieutenant-colonel Roger Playe. C’est le lieutenant-colonel Colliou qui lui succède à la tête des FFI auvergants, avec le lieutenant-colonel Gabriel Putz, dit Florange (qui mourra en Algérie) pour commandant en second et le commandant Emile Bonnefoy pour chef d’état-major.
Mise à la disposition de la 9e DIC le 12 octobre 1944, la 1ère demi-brigade part deux jours plus tard pour Sancey-le-Grand. Son PC est à Indevilliers, dans le Doubs.


C’est là qu’une nouvelle organisation de la division intervient. Elle s’explique par une importante diminution des effectifs. Ainsi, du côté de la 1ère demi-brigade, environ 300 hommes ne se sont pas engagés, et à peu près autant ont rejoint les unités de la Marine, de la coloniale, de l’aviation, de la Garde. Même situation du côté de la 2e demi-brigade : le lieutenant-colonel Thollon s’en va rejoindre son arme d’origine, l’armée de l’air (il commandera le groupe de chasse II/18), comme de nombreux éléments de son unité, si bien que les effectifs sont tombés à environ 250 hommes au 15 octobre 1944.


Cette réorganisation donne naissance, le 15 octobre 1944 officiellement, à la Demi-brigade d’Auvergne (DBA) à quatre bataillons :
. le 1er (lieutenant-colonel Erulin) est issu de la 1ère demi-brigade Erulin,
. le 2e (Cdt Gendre puis Cdt Georges Biarez) provient de la 2e demi-brigade Thollon, Sa 6e compagnie est sous les ordres du capitaine Etienne Gues (Ety).
. le 3e (Cdt Paul Cosson puis Cdt Henri de Sagazan) est formé par la 3e demi-brigade « Roussel », Sa 9e compagnie est commandée par le lieutenant Deabriges, et elle a notamment reçu le groupe franc « Alice ». Ce bataillon est détaché du 17 au 27 octobre 1944 auprès du colonel de spahis Lecoq devant Le Tholy (Vosges). Avant sa relève par le 1er bataillon (FTP) de l'Aveyron et son retour dans le Doubs, le III/DBA a perdu, le 24 octobre 1944, le sergent Michel de Rocquigny.
. le 4e (Cdt Warenghien) est issu de la 4e demi-brigade « Gevolde ».


Dans la nuit du 16 au 17 octobre 1944, le I/DBA monte en ligne dans le secteur du 13e régiment de tirailleurs sénégalais (9e DIC), à Villars-lès-Blamont, Blamont et Autechaux, dans le Doubs. Le 20 octobre 1944, il perd son premier tué : le sous-lieutenant Pierre-Dupleix. Le 23, il déplore quatre tués (sergent-chef Robert Bully, sergent Antoine Morel, volontaires Bernard Bujon et Georges Bostmembrun) et six blessés (dont le sergent-chef Eyraud et le sergent Firmin). Alors, le 1er bataillon est ainsi articulé : la 1ère compagnie (Dutter) est commandée par le lieutenant Warluzel, la 2e par le capitaine Maury, la 3e (Bernard) par le lieutenant Meyer (Lorrain) puis par le capitaine Thébaut, la compagnie d’accompagnement par le capitaine Henri Tardivat, la compagnie de commandement par le capitaine Michel Jacobs. Durant son séjour dans ce secteur, les pertes en officiers du bataillon sont particulièrement importantes : le capitaine Jacobs est tué le 30 octobre 1944, le sous-lieutenant Thiriet est blessé le lendemain, le capitaine Maury le 9 novembre 1944.


Le 22 octobre 1944, le II/DBA (commandant Gendre) vient à son tour relever le I/4e régiment de tirailleurs sénégalais dans le secteur de Vermondans, près de Pont-de-Roide.


Le 14 novembre 1944, la 1ère Armée déclenche son offensive dans le Doubs.
. le I/DBA est alors rattaché au groupement Est du général Morlière (9e DIC), à Blamont et à Autechaux ;
. les II et III/DBA au groupement Ouest du colonel Salan (chef de corps du 6e RIC) ;
. le IV/DBA assure la sécurité des lignes. 

Entre-temps, la Demi-brigade a pris, par ordre du lieutenant-colonel Colliou du 9 novembre 1944, l'appellation de Régiment d'Auvergne

 (A suivre)

Sources principales : historique du 1er bataillon du 152e RI (communiqué par M. Gérard Murat) ; archives du 152e RI, GR 12 P 25, SHD.

* Le Groupe d'artillerie d'Auvergne commandé par Dupoux devient 1er groupe du 4e régiment d'artillerie. 

vendredi 9 avril 2010

Robert Creux, soldat du 21e RIC, tombé à l'aube de ses 16 ans


Robert, Camille Creux est né le 18 janvier 1929 à Saint-Dizier. Son père, également prénommé Robert, exerce la profession de cheminot, et sa famille est alors domiciliée au 618, avenue de la République, dans la cité bragarde.
Orphelin de mère, il réside ensuite à Villiers-en-Lieu puis à Valcourt, et devient manœuvre au camp de Saint-Eulien. Il profite d’une absence de son père pour rejoindre, le 20 août 1944, la 3e section (Georges Chapron) du maquis Mauguet. A 15 ans, Robert Creux est le benjamin de cette unité FTPF haut-marnaise. Il participe aux ultimes opérations du maquis (embuscade de Saudrupt, libération de Chaumont), puis décide de suivre ses camarades engagés volontaires pour la durée de la guerre. Il les supplie de ne pas révéler son véritable âge… Ce qui explique qu’il soit présent, le 29 septembre 1944, au départ des volontaires du Centre de triage de Saint-Dizier pour Chaumont. Sa visite d’incorporation au bataillon de Chaumont (ou 1er bataillon de la Haute-Marne) intervient le 2 octobre 1944. Robert Creux va mentir à son père dans un courrier annonçant son enrôlement au sein du bataillon : « Je suis de la classe. » Il s’est vieilli de trois ans…
Mi-octobre 1944, Robert Creux fait partie du contingent de plusieurs centaines de Haut-Marnais incorporés dans le 1er bataillon du 4e régiment de tirailleurs sénégalais (futur 21e régiment d’infanterie coloniale), dans le Doubs. Affecté à la 3e compagnie du capitaine Jean Eon, il est de tous les combats. Il se distingue même en abattant un soldat allemand en forêt de la Harth. Le 9 janvier 1945, il fait partie des marsouins présentant les armes à André Diethelm, ministre de la Guerre, et au général de Lattre. C’est durant cette période que son âge véritable est révélé au capitaine Eon. Lequel veut le renvoyer de sa compagnie. Les marsouins se souviendront des pleurs de l’adolescent suppliant l’officier de le conserver au sein de ses effectifs. Robert Creux obtiendra satisfaction, puisque le 2 février 1945, il prend part, au sein de la 3e section de l’aspirant Pierre Thiabaud, à l’attaque de la cité Sainte-Barbe, commune de Wittenheim, près de Mulhouse. Lors de l’assaut, un éclat d’obus cisaille la manche gauche du benjamin du bataillon, qui vient de fêter ses 16 ans. Pendant le nettoyage de la cité, des coups de feu sont tirés depuis une maison qui avait été indiquée inoccupée aux marsouins. Robert Creux s’y dirige en compagnie du caporal Gilbert Combre, de Saulxures, ancien du maquis de Varennes. Il essaie de gagner l’étage. Dans la cage d’escalier, deux rafales de mitraillette retentissent : elles atteignent au corps Robert Creux, qui s’écroule. Mort. Cette perte provoque la fureur de ses camarades qui s’emparent de la maison. Un Allemand, soupçonné d’être l’auteur de la mort de l’adolescent, est abattu. Au soir du 2 février, le I/21e RIC aura perdu 32 tués et 83 blessés, dont une dizaine décéderont.
Médaillé militaire à titre posthume, Robert Creux repose dans le cimetière de Gigny à Saint-Dizier. Une place de sa ville natale perpétue son souvenir.

jeudi 8 avril 2010

Les volontaires bourguignons

Le Commando de Cluny/4e bataillon de choc.
(Photo parue dans le journal Rhin et Danube).



Yonne

Le 1er régiment du Morvan est créé le 20 septembre 1944, sous les ordres du lieutenant-colonel Adrien Sadoul (« Chevrier »), chef départemental FFI de l’Yonne, officier d’artillerie de réserve exerçant la profession d’avocat à Nancy. Il a pour chef d’état-major le capitaine Roehrich.
Ce régiment compte quatre bataillons. Le 3e (FTP de la Nièvre) est aux ordres du jeune chef de bataillon Roland Champenier (« Roland »), âgé de 20 ans (il est né dans le Cher en 1924), le 4e sous ceux d’un officier parisien du même âge, le chef de bataillon Jean Chapelle (« Verneuil »), ex-chef du régiment Verneuil.
Au 1er bataillon, la 1ère compagnie est commandée par le capitaine Charles-Albert Houette, chef du maquis de la Coutelée, la 2e par le capitaine Guy de Kergommeaux, chef du maquis de Merry-Vaux, la 3e par le capitaine Escoffier.
Cantonné à Auxerre, le 1er régiment du Morvan quitte l’Yonne le 1er octobre 1944 pour la 1ère Armée. Le 10, il est rattaché à la 1ère division de marche d’infanterie pour opérer dans les Vosges (secteur du Thillot). Le 9 novembre, le commandant Champenier est mortellement blessé. Le 24, le 1er bataillon attaque la Grange du Harderet, à Château-Lambert (commune du Haut-du-Them). Les pertes sont lourdes : la 2e compagnie perd dix tués, dont le lieutenant Claude Yver de la la Bruchollerie, secrétaire-général de la préfecture de l’Yonne. Le révérend-père Klein, aumônier de l’école polytechnique, trouve également la mort dans ce combat, et le médecin Pierre Scherrer est blessé. Le lendemain, le lieutenant-colonel Sadoul est grièvement touché dans une embuscade.
Dès lors, le régiment va séjourner pendant trois mois dans la vallée de la Thur, notamment à Saint-Amarin. En janvier et février 1945, il est aux côtés de la 10e DI, toujours dans les Vosges (à Moosch). Le 5 février, avec le 24e RI, il atteint le ballon de Guebwiller. Le 19, il participe à la création du 27e RI, constituant le 3e bataillon et une partie des unités régimentaires.

Le bataillon Max, dit bataillon d’Auxerre, n'appartient pas au 1er régiment du Morvan. Aux ordres du commandant « Max » (René Millereau), comptant 520 hommes, il « blanchit » le bataillon de marche 11 le 17 octobre 1944.

C’est le 1er septembre 1944 qu’est créée la 4e demi-brigade de voltigeurs de l’Yonne, qui se transforme en 1er régiment de volontaires de l’Yonne le 2 octobre. Ce corps est issu des unités FFI icaunaises relevant des réseaux britanniques.
Le commandant Jacques Adam, alias « Roger », en assure le commandement. Son 1er bataillon est aux ordres d’un officier ayant servi comme chef de bataillon en 1940, Maurice Charpy. Au 3e bataillon (commandant Perrault), la 8e compagnie est issue du maquis Henri-Bourgogne (Côte-d’Or), la 9e est commandée par le lieutenant Mirondelle.
Rassemblé à Joigny, le 1er RVY, qui présente un effectif de 1 800 hommes, quitte cette ville le 7 novembre en direction de la 1ère Armée. Arrivé à Moffans, rattaché à la 2e DIM, il monte en ligne dans la région de Clairegoutte où il relève des tirailleurs marocains. Le 18, il attaque la forêt de Cherimont et entre dans Etobon. Le 25, un bataillon du régiment, épaulant le 5e RTM, entre dans Bourogne, Charmois et Echène-Autrage, puis le lendemain dans Montreux-Château, et le 27 dans Chavannes-sur-Etangs.
Le 7 décembre, le 1er RVY, entré en Alsace, attaque Michelbach, où ses pertes sont sensibles : 23 tués et 60 blessés. Parmi les morts : le commandant Charpy et l’aspirant Vauthier. En janvier 1945, le régiment donne naissance au 3e bataillon du 35e RI FFI, bataillon confié au commandant Perrault.

La 1ère demi-brigade de l’Yonne est aux ordres du commandant Cunin (« Georges ») puis du commandant Lemaître. Elle compte 2 020 hommes en décembre. Les 1er et 2e bataillons ont été créés à Auxerre le 1er octobre, le 3e à Sens le 1er décembre. Ce même jour, les deux premiers bataillons forment les I et II/4e RI. Le 16 février, le 3e est versé dans le III/4e RI.

Saône-et-Loire

Unité de l’AS de Saône-et-Loire, le maquis du Louhannais se structure début septembre 1944 en 2e bataillon de chasseurs à pied, sous les ordres du capitaine puis commandant Roger Daumont («Hurepoix »). Ayant défilé à Paris le 11 novembre, le bataillon est affecté à la 1ère Armée et mis à la disposition de la 1ère division blindée. Il est rapidement engagé dans la forêt de la Harth. Le 27 novembre, il occupe la maison forestière de Kembs. Le 12 décembre, le bataillon relève à Habsheim le 21e RIC. Durant la bataille de Colmar, il est rattaché à la 9e division d’infanterie coloniale avec le 152e RI. Le 20 janvier 1945, il échoue dans l’attaque du couvent d’Oelenberg. Relevé trois jours plus tard, il a perdu 26 tués, dont trois officiers (le sous-lieutenant Joseph Nau, 32 ans, chef du groupe-franc, le sous-lieutenant Joly, de la 2e compagnie, le lieutenant Charvot), ainsi que le médecin Robert Marchausse, une centaine de blessés, 40 évacués pour pieds gelés. L’unité devient officiellement 2e BCP le 16 mars. Affecté à la 3e demi-brigade de chasseurs de la 14e division d’infanterie, il prend part à la fin de la Campagne d’Allemagne. La 1ère compagnie était aux ordres du lieutenant François, la CA était commandée par le capitaine Vichot.

Le 1er bataillon du Charolais (commandant Olivier Ziegel) est issu du maquis de Beaubery (Saône-et-Loire). Il est rattaché à la 1ère division blindée dès le 6 ou 7 septembre 1944, opérant en Côte-d’Or, en Haute-Marne et en Haute-Saône. Mis au repos le 2 octobre, il monte à nouveau en ligne à Ronchamp, jusqu’au 17 octobre. Rattaché à la 2e DIM le 25 novembre 1944, il participe à la libération de Thann. Versé dans le 35e RI FFI.

Le 3e bataillon FFI du Charolais (commandant Marcel Thomas dit "Collin") est rattaché à la 1ère division de marche d’infanterie le 8 septembre 1944. Il intègre la 3e brigade (FFI) de cette division. Le bataillon est dissous le 17 octobre, et ses effectifs versés dans les 2e et 4e brigades de la division.

Le Commando de Cluny est issu du régiment de Cluny. Il est créé le 16 septembre 1944 à Bergesserin, sous les ordres du commandant Bazot (« Laurent »). Affecté à la 1ère Armée, il monte en ligne dès le 24 septembre près de L’Isle-sur-le-Doubs. Le 6 octobre, il perd une compagnie, versée dans le I/13e régiment de tirailleurs sénégalais. A partir du 17 novembre, il est engagé en Franche-Comté : il libère Faymont ce jour-là, puis, le 19, il prend Frahier, Echavanne, et s’empare à Champagney du bassin-réservoir de la Lisaine. Au 22, il a déjà perdu 19 tués. Le 3 décembre, rattaché au 3e régiment de spahis marocains, il entre en Alsace, libère Rammersmatt (7-10 décembre) puis défend Thann jusqu’au 7 janvier 1945. Deux jours plus tôt, il est devenu 4e bataillon de choc.

Le Groupe de reconnaissance du Beaufortin comprend les escadrons des capitaines Albrecht et Mercier. C’est une unité FFI de Saône-et-Loire constituée dans la région de Mâcon. Le chef d’escadrons de la Ferté-Sénecterre la commande. Le 1er décembre 1944, elle est versée dans le 5e régiment de dragons, qui servira dans les Alpes, puis en Alsace (début janvier 1945), puis à nouveau dans les Alpes.

Le 1er bataillon de Saône-et-Loire (commandant Buisson) est versé dans le 4e RA.
Le 2e bataillon de Saône-et-Loire (capitaine Delacroix) est versé dans le 35e RI.
Le 3e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Pietro) est versé dans le II/134e RI.
Le 5e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Fagot) est versé dans le 4e bataillon de choc.
Le 7e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Boussin) est versé dans le 3e de Saône-et-Loire.
Le 8e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Facteur) est versé dans les 2e et 3e de Saône-et-Loire et au 4e choc.


Côte-d’Or

Le 2e régiment du Morvan est organisé en Côte-d’Or dès la mi-septembre 1944. Portant d'abord l'appellation de 27e RI, il présente un effectif de 2 150 hommes, confiés au commandant René Alison (« Guy »), ex-chef départemental FFI. Parti de Dijon le 1er octobre 1944, il est rattaché à la 2e DIM, à raison d’un bataillon par régiment de tirailleurs marocains. Le 21 octobre, l’unité devient Régiment de Bourgogne, et quelques jours plus tard, est transformée pour passer de quatre à deux bataillons. Elle se bat en Franche-Comté puis en Alsace, où ses pertes sont lourdes. Le 20 janvier 1945, le régiment donne naissance aux 1er et 2e bataillons du 35e RI FFI. L’histoire de ce régiment a été évoquée avec précision par l’historien bourguignon Gilles Hennequin.

Le bataillon de choc Bayard (commandant Guillier, alias « Robert »). Issu du maquis Bayard, il compte, fin octobre 1944, un effectif de 500 hommes. Une de ses compagnies, aux ordres du capitaine Jean Ferry (tué en Alsace), a été formée à Sens (Yonne) et est partie de la caserne Gémeau le 2 novembre 1944. Rattaché au 661e bataillon de réparation le 10 octobre, puis au 1er régiment de chasseurs parachutistes le 30, le bataillon est affecté à la brigade de choc Gambiez le 22 novembre. Il se bat notamment au col du Hundsruck. Le 5 janvier 1945, des éléments sont versés dans le 1er groupement de choc.

Le 1er bataillon de marche de la Côte-d’Or est créé en octobre 1944, sous les ordres du commandant Berthier. Il est versé, le 1er février 1945, dans le 60e RI. Sa 15e compagnie devient 10e du II/60e RI, sous les ordres du lieutenant Jacques Monget, ex-chef du maquis Amilcar (région de Grancey-le-Château).


Nièvre

Le 1er bataillon de la Nièvre (commandant Egeley) est versé au I/94e RI le 1er avril 1945. Appartenait au 1er groupe de bataillons de la Nièvre (lieutenant-colonel Dufrenne), avec les 2e, 6e et 7e bataillons.
Le 2e bataillon de la Nièvre (capitaine de Soultrait, dit « Fleury ») compte 710 hommes en septembre 1944.
Le 3e bataillon de la Nièvre (commandant Courvoisier) compte 200 hommes en décembre 1944. Il est versé dans le 1er bataillon de la Côte-d’Or le 1er décembre.
Le 6e bataillon de la Nièvre (commandant Pierre Henneguier, dit « Julien ») compte 700 hommes en décembre 1944. Il est dissous le 10 février 1945 et versé dans le 152e RI.
Le 7e bataillon de la Nièvre (commandant Georges Leyton, dit « Socrate », ex-chef du maquis Socrate, puis commandant Longhi, puis commandant Frainot) compte 800 hommes en novembre 1944. Devient III/4e RI le 1er février 1945.

Il existait également un régiment de Nevers (lieutenant-colonel de Champeaux), constitué de deux bataillons (1 200 hommes au 29 septembre 1944). Il est rattaché début octobre à la 7e Armée américaine.