samedi 14 janvier 2012

Les hussards FFI

Parmi les maquis, il s'en est trouvé certains qui ont repris les traditions d'unités de cavalerie. Certes, à de rares exceptions, ils n'étaient pas motorisés, mais bien souvent, l'origine de leur chef ou d'une partie de son encadrement les a rangés dans cette arme. C'est ainsi parce que Narcisse Geyer, alias commandant « Thivollet », était jusqu'en 1942 maréchal des logis dans le 11e cuirassiers, que les FFI du Vercors placés sous ses ordres ont été embrigadés dans un 11e régiment de cuirassiers FFI... D'ailleurs, ceux-ci étaient organisés, non pas en compagnies, mais en escadrons, à compter du 13 juillet 1944. Des escadrons dont les hommes ont combattu en fait comme fantassins. Nous allons ouvrir un tour d'horizon des régiments de cavalerie métropolitaine reconstitués à partir des unités FFI en nous intéressant aux régiments de hussards. Le 1er hussards (lieutenant-colonel Goetz) est le régiment de cavalerie de la 25e DI du général Chomel (formée à partir de la Brigade Charles-Martel). Il existe officiellement depuis le 1er avril 1945 et s'articule autour de deux groupes d'escadrons :

. le 1er du chef d'escadrons Raoul de Praingy est issu du bataillon Patriarche ou 4e bataillon FFI de la Haute-Vienne. Avant son intégration dans le régiment, ce groupe a perdu quatre tués et sept blessés.

. le 2e, aux ordres du capitaine puis commandant de Rochecouste, provient du II/135e RI FFI (7e bataillon du Maine-et-Loire).

Au total, le 1er RH, dont le chef d'escadrons de Praingy est le commandant en second, et le chef d'escadrons de Rochecouste chef du train régimentaire, compte 902 hommes originaires de Haute-Vienne, de Loire-Inférieure et du Maine-et-Loire. Il a également accueilli en son sein l'escadron du lieutenant Delong, du 1er régiment de France, passé au 8e cuirs (Delong commandera le 1er escadron du 1er RH).

Le 2e hussards (lieutenant-colonel Marc O'Neil) renaît officiellement le 1er février 1945 (mais en fait dès le 19 décembre 1944) par changement d'appellation du 1er régiment de cavalerie de Bigorre, formé à Tarbes à partir de l'escadron Roussat du Corps-franc de la Montagne noire. En garnison au quartier Larrey à Tarbes, le 2e RH reçoit également des cavaliers du Charolais (Saône-et-Loire) et du maquis de Lorris (Loiret). Il sera en occupation dans le Pays de Bade à l'automne 1945. L'écrivain Roger Nimier a servi dans ses rangs. Parmi ses officiers, citons les capitaines de Kerautren, de Boisfleury, de Pimodan, le lieutenant de Séze.

Le 3e hussards (lieutenant-colonel Henri de Montferrand puis colonel Paul Nérot, dit « Aubusson ») est recréé le 20 janvier 1945 à Nancy. Il accueille en son sein des volontaires de la 20e région militaire, notamment du bataillon de marche III/20 (issu du maquis de Ranzey, Meurthe-et-Moselle) du chef d'escadrons Hurstel, qui devient chef d'état-major du régiment (ce bataillon, qui a pris part à la défense de Strasbourg, forme les 1er et 2e escadrons). On signale également la présence de Vosgiens (issus du bataillon de marche 22/20) et de 135 Alsaciens-Lorrains déserteurs de la Wehrmacht et servant au 5e régiment de cuirassiers. Quant à son 4e escadron (capitaine Delplanque), il provient du 1er groupe d'escadrons du 3e hussards FFI ou escadron Marcus (FFI du Tarn-et-Garonne), qui s'est battu avec la 1ère Armée française au sein de la Division légère du Toulouse. Le 3e RH est cantonné à la caserne Donop à Nancy puis à Lunéville. Ses escadrons sont aux ordres respectifs du lieutenant Deltorbe, du capitaine Schoffit (puis du capitaine Merlivat), du lieutenant René Martin, du capitaine Delplanque (puis du capitaine Vichard) et du lieutenant Etendorf,

Le 4e hussards est placé sous les ordres du colonel Reboul. Il a été recréé le 15 février 1945 et cantonné à Rambouillet, en région parisienne.