jeudi 25 octobre 2012

Un père et un fils, dragons FFI, tombent le même jour dans les Vosges

Le 8e régiment de dragons FFI a été reconstitué dès juin 1944, dans le maquis du Cantal, par le chef d'escadrons Merlat, formant la colonne rapide 5 des FFI d'Auvergne. Ayant fait mouvement vers la Bourgogne, il a pris part aux combats d'Autun (Saône-et-Loire) aux côtés du 2e dragons de l'armée De Lattre, régiment avec lequel il sera ensuite engagé dans les Vosges.

Au 8 octobre  1944, le 8e dragons appartient au groupement Bonjour, avec le 1er bataillon du Régiment de Franche-Comté. Il se battra au Val-d'Ajol, à Contrexard, Trougemont, Planois, La Bresse. Ses pertes seront particulièrement lourdes. Le 9, Pierre Pegon meurt à Rupt-sur-Moselle, et Henri Thomas, 24 ans, de Brioude, est tué par éclat d'obus à Vagney. Le 11, Lucien Fournes, né en 1916 dans le Tarn, meurt des suites de blessures à Rupt-sur-Moselle, Martin Lavric, Yougoslave de 24 ans, et Honoré Maillebuau, Castrais de 19 ans, sont tués par éclat d'obus à Planois (Georges Lannes est blessé) ; le même jour, à Basse-sur-le-Rupt, Jean Baudier, 22 ans, est tué par balle, et Maxime Boudet, Cantalou de 21 ans, par éclat d'obus. Le 16, André Combes, né en 1927 dans le Tarn, est tué à Cornimont. Le 24, Edgar Michel, 34 ans, d'Etupes, est tué à Basse-sous-le-Rupt par éclat d'obus, et Paul Chauvet meurt au même endroit. Le 26, Fernand Saucet, Landais de 21 ans, est tué au Syndicat par éclat d'obus. Le même jour, le commandant Jean Saucet, 44 ans, est tué par éclat d'obus à Trougemont. Le premier était le fils du second : ils ont été tués dans une usine, Jean touché au cou, Fernand ayant la jambe déchiquetée.

Saucet père et fils (un frère de Fernand s'était également engagé), ainsi que les volontaires tarnais cités plus haut, appartenaient au 8e dragons. Ils venaient initialement du 3e dragons FFI de Castres, également engagé dans cette région vosgienne. En effet, le 9 septembre 1944, le commandant Saucet avait réuni 200 hommes dans la sous-préfecture du Tarn, formant un groupe d'escadrons. Lequel, ensuite confié au commandant Joube, sera bientôt versé, début novembre, dans les artilleries divisionnaires de la 5e DB et de la 3e DIA, notamment au 62e régiment d'artillerie d'Afrique et au 4e régiment d'artillerie. Quant au 8e dragons, après ces combats, il rejoint le camp du Valdahon, où son 1er escadron est formé par un escadron du Corps-franc de la Montagne-Noire (Aude) commandé par le capitaine Jouan de Kervanoael, escadron qui avait repris les traditions du 2e lanciers.

samedi 8 septembre 2012

Un site Internet consacré à la Brigade légère du Languedoc

C'est un site Internet fort intéressant qui est consacré à la Brigade légère du Languedoc et au 80e régiment d'infanterie. Il est l'oeuvre de René Brugié, fils d'un ancien combattant de cette unité. Photos, extraits de journaux de marche, récits de témoins, etc. : cet outil est désormais incontournable pour connaître davantage cette unité FFI à laquelle nous nous sommes également intéressé sur ce blog. Son adresse : http://www.80ri.fr/104959762

mardi 28 août 2012

Les volontaires de Normandie

Les unités réunissant les volontaires de Normandie portent toutes l'appellation de bataillon de marche de Normandie (BMN). Le 1er, aux ordres du commandant Robert Leblanc, est mis sur pied dans l'Eure, à partir du maquis Surcouf. Il présente les armes au général de Gaulle, le 8 octobre 1944, au Neubourg, et devient bataillon de sécurité I/3 en décembre. L'unité fournit des renforts au 7e BMN. Le 2e, confié au commandant André Mazeline, organisé dans l'Orne, devient bataillon de sécurité II/3 en décembre 1944. Formé aux Andelys, le 3e (Eure), du commandant Fromager (futur chef de corps provisoire du 129e RI), devient bataillon de sécurité III/3. Les 1er, 2e et 3e BMN servent à recréer le 129e RI. Le 4e (Eure) est aux ordres du commandant Marcel Baudot (ex-chef départemental FFI) puis du commandant Stouls. L'unité, formée à Evreux, est employée à la garde des installations militaires de la région. Le 5e (Seine-Maritime) est aux ordres du commandant Michel Multrier, le 6e (même département) sous ceux du commandant Caron. Les 4e, 5e et 6e BMN formeront le 39e RI (colonel Richard), créé le 16 mars 1945 à Dieppe. Enfin, le 7e (capitaine Filoque) est un peu mieux connu. Créé en septembre 1944 avec des FFI du pays de Caux, instruits à Motteville et Flamanville, il reçoit des éléments des 1er, 3e et 5e BMN, puis part en janvier 1945 pour la Franche-Comté. Là, ses hommes sont répartis entre les différents corps de la 9e division d'infanterie coloniale. Durant les combats d'Alsace, d'Allemagne et d'Indochine, 38 anciens du 7e BMN seront tués, 151 blessés.

mardi 24 juillet 2012

Les volontaires de Provence

Les FFI des Alpes-Maritimes sont réunis notamment au sein du Groupement alpin sud (GAS) du colonel Lanusse, qui est en position au-dessus de Nice. Ils appartiennent aux bataillons Esterel 9, Esterel 12, Corniche 22, Corniche 24, Riviera 18, Riviera 25, Haute-Tinée 74, au 1er bataillon des Maures (apparemment connu sous l'appellation de bataillon XVII/15) et à la compagnie du train des Alpes-Maritimes. Le GAS comprend aussi le 1er régiment bas-alpin, qui devient Demi-brigade bas-alpine le 25 septembre 1944. Selon les sources, elle est composée soit du bataillon IX/15 (Félix), qui sera versé dans les bataillons XIV/15 (futur I/141e RIA) et X/15, et du bataillon X/15 (commandant Lindermann). Soit des bataillons Ubaye 15 (Félix) et Bléone 20 (futur bataillon IX/15) ; ce dernier, basé à Digne, aurait été versé dans le 20e BCA le 11 février 1945. Le 1er janvier 1945, Esterel 12 et Riviera 18 fusionnent pour former le bataillon XX/15 (commandant Rebattet), qui donne naissance au I/3e RIA le 1er mars 1945. Toujours en janvier 1945, Corniche 22 et Esterel 9 forment le bataillon XXII/15 (futur II/3e RIA), Corniche 24 et Riviera 25 le bataillon XXIV/15 (III/3e RIA). De son côté, Haute-Tinée 74 reprend les traditions du 74e Bataillon d'artillerie de forteresse puis devient bataillon XXI/15 (dit Bataillon de volonaires étrangers) le 21 février 1945. Dans les Bouches-du-Rhône, le Régiment La Marseillaise, commandé par le lieutenant-colonel Guy-Roger Serbat (« Cayrol »), est une unité FTPF formée à Marseille et qui, forte de trois bataillons, est dissoute le 30 octobre 1944 pour donner naissance à la Demi-brigade La Marseillaise. Aux ordres du commandant Welvert, elle se compose des bataillons I/15 et II/15, et aurait été versée dans diverses unités de la 1ère Armée en février 1945. Le Bataillon de Provence, mis sur pied dans la région d'Aix-en-Provence et Marseille et aux ordres du commandant Carretier, rejoint le 8 septembre 1944 la 3e DIA qu'elle suit jusqu'en Franche-Comté et, selon le Service historique de la Défense, se transforme en Compagnie de Provence le 23 septembre, dont les effectifs s'élèvent à 180 hommes. Elle est intégrée le 4 octobre dans le 13e Régiment de tirailleurs sénégalais, formant la 1ère compagnie du 1er batailllon. Le Groupe de commandos de Provence est constitué à partir du 4 septembre 1944. Formé à la caserne Miollis d'Aix-en-Provence, aux ordres du chef d'escadrons de Courson de Villeneuve, il compte 500 hommes et part pour Besançon le 17 septembre. Rattaché au Groupe de commandos d'Afrique, il prend part aux opérations des Voges dès le 23 octobre, de Belfort, et forme, le 5 janvier 1945, le 6e bataillon de choc (avec le bataillon désiré). Dans le Vaucluse et les Hautes-Alpes, le bataillon XIV/15 devient I/141e RIA (commandant Dumay) en février 1945, le bataillon XV/15, issu des bataillons Vaucluse et Ubaye, rejoint également ce régiment, commandé par les lieutenants-colonels Carrias puis Dusseau. Enfin, dans le Var, existait un Régiment des Maures, au sujet duquel nous disposons de peu de renseignements.

lundi 18 juin 2012

Le bataillon de marche III/20

Le bataillon de marche III/20 est mis sur pied en septembre 1944 en incorporant notamment la majorité des 66 volontaires pour l'armée française du maquis de Ranzey, qui étaient casernés à Sornéville (Meurthe-et-Moselle) et qui rejoignent la caserne Thiry de Nancy à partir du 27 septembre. Confié à un chef d'escadrons de cavalerie d'active, Hurstel, ce bataillon est implanté à la caserne Sainte-Catherine de Nancy, le mois suivant. Il a repris alors les traditions du I/26e RI.
Fin novembre, le bataillon gagne Strasbourg, qui vient d'être libérée par la 2e DB, et la caserne Stirn. A la suite de la contre-offensive allemande en Ardenne, il défend le Rhin de La Wantzenau à Stockfeld et de Kehl à Stockfeld. Le 25 février 1945, il est de retour à Nancy et cantonne à Houdemont, puis il est dissous pour former les 1er et 2e escadrons du 3e hussards. D'autres éléments sont versés dans le nouveau II/26e RI du capitaine Thouvenot, qui était l'adjoint d'Hurstel. Parmi les volontaires du maquis de Ranzey, figurent les lieutenants Roger Guillet, Paul Herbuvaux, René Humbert, Roger Thirion, le capitaine Jean-Louis Schoffit et l'aspirant Léon Guillet, qui ont sans doute servi au sein du bataillon III/20.

mardi 29 mai 2012

De Nancy à Royan avec le I/150e RI

Le bataillon V/20 est formé par les volontaires du Groupe Lorraine 42 (FFI de Meurthe-et-Moselle et des Vosges). D'abord cantonné dans les écoles de Blainville-sur-l'Eau puis dans la caserne Thiry de Nancy, il est placé sous les ordres du commandant Frédéric Remélius, alias « Noël », 32 ans, et reprend les traditions du III/26e RI.
31 décembre : le bataillon part pour Clermont-en-Argonne (Meuse) à la suite de la contre-offensive allemande en Ardenne.
Janvier 1945 : il exécute des patrouilles dans la forêt d'Argonne, faisant une vingtaine de prisonniers.
15 janvier : le commandant Remélius fait ses adieux au bataillon et est remplacé par le chef de bataillon Cyrille Blangenois, officier d'active, qui commandait la place de Lunéville.
1er février : création officielle du 150e RI. Le I/150e est formé par le bataillon V/20, le II/150e par le bataillon XII/20 issu du Groupement Argonne (commandant Laure), le III/150e (commandant Langlois) par le bataillon XI/20. Le lieutenant-colonel Turbet-Delof en prend le commandement.
3 février : désigné pour le Détachement d'armée de l'Atlantique, le I/150e s'embarque en gare de Clermont. Il arrive à Gémozac (Charente-Maritime) le 6 février.
9 février : dans la nuit du 9 au 10, le I/150e RI relève le II/107e RI devant Cozes.
22 février : le caporal Marcel Meyer (3e compagnie), Nancéen de 20 ans, est tué par un obus ayant touché un abri.
7 mars : lors d'un coup de main du groupe-franc sur la ferme Cassine, le bataillon perd quelques blessés.
23 mars : relevé par le 6e bataillon porté de tirailleurs nord-africains, le I/150e vient cantonner près de Cozes.

14 avril : le I/150e RI prend part à l'offensive de la Division Gironde contre la Poche de Royan. Après une préparation d'artillerie exécutée à 6 h 40, les 1ère et 3e compagnies enlèvent Semussac, la 4e occupe le Moulin des Ardillers et achève le nettoyage de Semussac. De son côté, la 2e compagnie du lieutenant Quirin enlève la ferme et le bois de La Chasse où la résistance est vive. Un Allemand aurait tué quatre soldats du bataillon... Puis la 1ère compagnie prend le carrefour Nord-Ouest du bois de La Chasse, tandis que la 3e enlève le château et le parc de Didonne. A 8 h 45, tous les objectifs sont atteints. Le bataillon a fait 70 prisonniers, au prix de 9 tués et 29 blessés. Parmi les victimes :
. Louis Breton, né en 1925 en Meurthe-et-Moselle ;
. Louis Brogonzoli, né en 1923 dans les Vosges ;
. Roland Lalevée, né en 1925 en Meurthe-et-Moselle (mort le 20 avril des suites de blessures) ;
. Albert Leuillier, né en 1925 à Saint-Nicolas-de-Port ;
. Jules Mackel, né en 1924 en Meurthe-et-Moselle ;
. Maurice Marchal, né en 1924 à Nancy ;
. Raymond Stephano, né en 1910 à Nancy.

15 avril : le I/150e se porte sur Médis.
18 avril : le sous-lieutenant André Gay (« Tatave »), du groupe-franc, est mortellement blessé lorsqu'un véhicule saute sur une mine, le sergent Bernard et le soldat Martin blessés.
22 avril : le I/150e RI défile à Royan devant le général de Gaulle.
1er mai : le commandant Blangenois laisse le bataillon au capitaine Félix Mennegand.
Le I/150e RI retournera en Lorraine le 23 juin.

mercredi 2 mai 2012

La Brigade légère du Languedoc

La colonne R3 est formée par la réunion de FFI de la Région 3 (Montpellier). Elle est aux ordres du lieutenant-colonel Maurice David, alias « Thomas » (avocat venu des FFI de Haute-Lozère), à compter du 7 septembre 1944. Il aura pour adjoint le commandant Bernard Bonnafous (« Richard »), ex-chef des FFI de l’Aveyron. Cette colonne est composée des unités suivantes : 
. le 1er bataillon de l’Aude est aux ordres du commandant Roger Monpezat (« Roger) », 45 ans, ancien chef du Corps-franc de la Montagne-Noire, corps-franc dont ce bataillon est issu en partie (avec la compagnie du capitaine Marius Olive, dit « Simon », du maquis de Picaussel). Une fraction du bataillon, sous les ordres du capitaine Bernard Jouan de Kervanoael, formera le 1er escadron du 8e régiment de dragons. D’autres éléments constituent la compagnie Olive (7e du II/80e). 
 . le 1er Bataillon de l’Hérault du commandant Jean Boudet. Il reçoit notamment des éléments (deux compagnies) du maquis Bir-Hakeim, la compagnie du capitaine Grandidier… Le capitaine François Rouan (« Montaigne ») en fait également partie. Comptant 662 hommes en septembre 1944, il quitte l’Hérault le 14 septembre 1944. Cantonné la semaine suivante à Longeault (Côte-d’Or), il est versé dans le bataillon Hérault-Lozère du 1er groupe de commandos, puis au III/80e RI. 
 . le Bataillon des Cévennes ou 2e bataillon du Gard ou Bataillon Bombyx du commandant Dominique Magnant (« Bombyx »), polytechnicien, chef d’état-major des FFI du Gard. Unité CFL formée à Nîmes, forte de 570 hommes, on y retrouve le commandant Gomez, adjoint, les capitaines Ferdinand Gaillard, Bochard, Régnier (2e cie), Jacques Dürlleman alias « Cavalier » (3e cie), Louis Debroas (4e compagnie), Devaux (CHR). Il est versé dans le groupe de commandos du Languedoc (futur I/80e) le 15 octobre avec le 3e bataillon ORA de l'Aveyron. 
 . le 3e bataillon de l’Aveyron du commandant Eugène Brugié (capitaine en 1939, futur lieutenant-colonel) – à ne pas confondre avec Michel Bruguier, alias commandant « Audibert », chef du bataillon du Gard. Unité ORA mise sur pied à Rodez, il part le 30 septembre 1944 pour Dijon. Versé au groupe de commandos du Languedoc (il forme le 4e commando le 15 octobre), il devient 1er bataillon (Brugié) de la BLL (puis I/80e). 
. le 2e bataillon de l’Aveyron du commandant Yves Testor (1908-2004), médecin à Séverac, chef du maquis Arête-Saules. Il devient II/BLL le 15 octobre 1944 puis est versé au II/80e. 
. le Bataillon de Haute-Lozère du lieutenant-colonel David alias « Thomas » (puis chef de la colonne le 7 septembre 1944), puis du commandant Louis Ackermann (« Petit-Louis »). Formera le bataillon hors-rang de la BLL. 
. le 1er bataillon de l’Aveyron du capitaine Pierre Monteil (« Jean-Pierre »), chef du maquis « Jean-Pierre ». Quittant Rodez mi-septembre, avec le 2e bataillon Testor, pour Lapalisse (Allier), il est versé au II/80e. 
. le 1er bataillon du Gard du commandant Vergne. Unité FTP. 
 Parmi les officiers de la colonne, citons le commandant André Collière, le commandant Lucien Benezit, le lieutenant Souyris-Rolland, les sous-lieutenants Louis Saillard, Etienne Mailhol, etc. 

 14 septembre : le 1er bataillon de l'Hérault fait mouvement vers la Bourgogne. Les FFI du maquis « Jean-Pierre » (1er bataillon de l'Aveyron) gagnent Clermont-Ferrand, transportés par trois camions. Le lendemain, ils se dirigent vers la Côte-d'Or, cantonnant à Remilly-sur-Tille et Is-sur-Tille. 
17 septembre : le 1er bataillon de l'Aude part pour la Bourgogne. 
30 septembre : le 3e bataillon de l'Aveyron, formé à Rodez, part pour Dijon. 
3 octobre : le Bataillon des Cévennes quitte Nîmes pour Dijon dans les wagons de deux trains. Il arrive en Côte-d’Or le lendemain. 
15 octobre : la colonne se transforme en Brigade légère du Languedoc, qui doit initialement être composée d'un groupe de reconnaissance, un groupe de commandos, trois bataillons et une compagnie de transport. Le GC sera confié au commandant (puis lieutenant-colonel) Brugié, Magnant étant son second, le capitaine Gaillard son adjoint, Gomez le chef du commando d’accompagnement, assisté par Dürrleman, le capitaine Debroas commande un des trois commandos. Les effectifs de la BLL sont de 2 500 à 2 800 hommes selon le Service historique de la Défense. 
21 octobre : les ex-FFI du maquis Jean-Pierre sont instruits à compter de ce jour, jusqu'au 30 novembre, au camp du Valdahon. 
23 octobre : le groupe de commandos est transféré au Valdahon pour instruction. 
13 novembre : la BLL, qui a pour marraine Mary Churchill, est passée en revue par le général de Gaulle. 
24 novembre : lors de l’offensive de Franche-Comté, la BLL est rattachée à la 9e division d’infanterie coloniale. Ce jour-là, elle épaule le II/6e RIC lors du dégagement de la RD 24, entre Réchesy et Pfatterhouse. Selon le commandant Magnant, l’opération de nettoyage d’un bois le long de la frontière amène le passage en Suisse de 250 Allemands, cause la mort de 30 autres, au prix de cinq blessés. 
 25 novembre : les FFI s'installent à Saint-Louis (des FFI gardois décrochent le drapeau nazi de l’hôtel de ville). Marceau Dubois, né à Carcassonne en 1905, meurt dans la commune le 25. 
Le 30, le II/BLL attaque Village-Neuf avec le I/6e RIC. Le sous-lieutenant Jean-Pierre Douzou, de Millau (Aveyron), chef de section du II/80e, et le soldat Manuel Soller, âgé de 16 ans (originaire de Salmiech), tombé sur le canal, sont tués. Au total, 100 prisonniers sont à mettre au crédit de la brigade, au prix de quatre ou cinq tués, une vingtaine de blessés. Roger Bichindaritz, du II/80e, né à Biarritz en 1920, meurt à Blotzheim. 
1er décembre, : la BLL occupe Huningue et atteint le Rhin. Durant ces combats, la brigade a perdu huit tués. Elle établira son PC en mairie d'Hésingue, le service de santé du médecin-commandant Manquené (« Denis »), issu du Corps-franc de la Montagne-Noire, à Hégenheim, celui du I/BLL à Saint-Louis. 
Décembre : le chef de bataillon Michel Goudinoux, chef de compagnie, prend la tête du groupe de commandos, à la place du lieutenant-colonel Brugié, et le 26 décembre, Magnant quitte la BLL pour l’état-major de la 1ère armée. 
 14 décembre : Paul Lourdon, né en 1925 dans l'Aveyron, meurt en service commandé à Schlierbach.
17 décembre : le III/BLL relève le II/BLL en forêt de la Hardt, entre Kembs et Nieffer exclus. Les points d'appui sont commandés par le capitaine Perez, le lieutenant Peyfaure, le sous-lieutenant Deparis... 
25 décembre : André Baudasse, né en 1926 à Clermont-l’Herault, du 3e bataillon, est tué en forêt de la Hardt par balle, ainsi que le lieutenant Emile Lavigne.
30 décembre : le soldat Frontère, du III/BLL, est tué par balle. 
1er janvier 1945 : Henri Cailhol, né en 1919 à Aurillac, du 2e commando, meurt à Altkirch.
2 janvier : Armand Martin (III/BLL) est tué par balle.
3 janvier : Joseph Rafart, né en 1923 dans l'Aude, est tué à Blotzheim La Chaussée. 
 4 janvier : Alphonse Foltin, né en 1922 en Pologne, meurt à Altkirch des suites de blessures. 
 8 janvier : la BLL devient 80e RI FFI ou 1er régiment du Languedoc. Au sein des 1ère et 2e compagnies figurent des anciens du maquis de l'OMA de l'Aveyron. Le régiment reste aux ordres du lieutenant-colonel David (« Thomas »), puis, à partir du 23 février, sous ceux du lieutenant-colonel Barbier. Il a pour commandant en second le commandant Pierre Bichot (ancien du Groupement 23 des Chantiers de jeunesse), pour chef d'état-major le commandant Benezit. 
I/80e RI, Cdt Goudinoux 
. CCB, Ltn André Bertrand 
. 1e cie, Cne Charles Delmas (ex-1er cdo). Cet officier vient du maquis des Corsaires (ex-maquis de Mandagout). 
. 2e cie, Cne Pierre Guignette (ex-2e cdo, auparavant commandé par le Ltn Laurens) 
. 3e cdo, Cne Louis Debroas puis Ltn Jacques Valenty 
. 4e cie, Ltn Eugène Gravil 
. 5e cie, Cne Jacques Durlemann 
II/80e, Cdt Yves Testor (ex-chef du Mis Arête-Saules puis du 2e btn de l’Aveyron) puis Cne Stéphane Brunet (issu du maquis Arête-Saules) 
. adjoint, Cne S. Brunet 
. CCB, Cne Henri Solanet (ex-chef du maquis Péguy puis versé au maquis Arête-Saules)
. 6e cie, Cne Sylvain Diet puis Ltn André Rudelle
. 7e cie, Cne M. Olive dit « Simon » (issu du maquis de Picaussel) 
. 8e cie, Cne Pierre Monteil (ex-chef du 1er btn après Richard) 
. 9e cie, Cne René Costecalde 
. 10e cie, Cne Pierre Dejean 
III/80e : cdt J. Boudet (ex-chef du 1er btn de l’Hérault) puis cdt André Négrié 
. CCB, Ltn Ernest Granier 
. 11e cie, Ltn Pierre Peyfaure 
. 12e cie, Cne Emile Perez 
. 13e cie, Cne Astor Formichi puis Ltn Henri Gelly
. 14e cie, Cne Henri Grandidier (ex-chef de compagnie au 1er bataillon de l’Hérault). 
Le régiment sera renforcé par 250 hommes d'un bataillon FFI de l'Aveyron et de l'Aude, par 100 hommes du bataillon de volontaires de l'Hérault. 
 10 janvier : Claude Folhem, né à Metz en 1925, est tué dans l'île de Niederau. 
11 janvier : Paul Dvorok est porté disparu à Huningue. 
13 janvier : le sergent-chef Albert Sarter, né en 1902 en Moselle, issu du maquis Jean-Pierre, est tué à Blotzheim. 
14 janvier : le II/80e RI est en position dans la forêt de la Hardt. 
 15 janvier : le soldat Joseph Allery (ex-maquis Jean-Pierre), du II/80e RI, né en 1919 à Nantes, meurt à Altkirch des suites de blessures. 
16 janvier : Léon Firmihac, né en 1923 dans l'Aveyron, issu du maquis Jean-Pierre, est tué par éclats de mortiers à Schlierbach. 
17 janvier : le sergent René Pascal, issu du maquis Jean-Pierre, est tué par balle dans la Hardt.
19 janvier : le III/80e RI FFI est relevé par le II/81e RI.
20 janvier : le II/80e est relevé, et part au repos. Un de ses hommes issu du maquis Jean-Pierre, le soldat Marquis, a été tué lors de son séjour. Pierre Dalarun (sic), né en 1926 dans la Manche, est tué à Village-Neuf par balle. Il s'agit sans doute du sergent Delarun, vers qui le sergent infirmier Jacques Heran (futur professeur à la Faculté de médecine de Strasbourg) s'est porté au secours. Le sous-lieutenant Baldi, de la 1ère compagnie, est fait prisonnier. 
21 janvier : Marcel Grimonprez, né en 1910 en Belgique, est tué par balle. Il était lieutenant dans la brigade (ou plutôt tué le 24). 
23 janvier : Antonin Rocamora, né en 1927, est tué par balle à Huningue. 
25 janvier : le 80e RI subit plusieurs pertes. Le Lithuanien Victor Bukankies, né en 1924, est tué sur une mine lors d'une patrouille à Blotzheim, ainsi qu'Aimé Dedieu, né en 1925 dans le Tarn-et-Garonne. Léon Catala, né en 1924 à Rodez, meurt à Kembs, de même qu'Emilien Eychenne, né en 1917 dans le Tarn, tué par mine, et Armand Griffouliere, né en 1925 dans l'Aveyron. Bernard Epiais, né en 1923 à Blois, meurt noyé dans le Rhin à Rosenau. 
 1er février : le lieutenant Gérard Annonier, né en 1915 en Vendée, ancien chef de corps-franc en Lozère, officier au I/80e, est tué par des guetteurs français à Huningue. 
12 février : René Meyrueix, né en 1926 dans le Gard, est tué par balle à Huningue. 
15 février : Raymond Bazin, né en 1906 dans l'Aisne, meurt des suites de blessures à Altkirch. 
20 février : Alfred Lavieille, né en 1926 dans l'Aveyron, meurt de suites de blessures dans le Haut-Rhin. 
23 février : Henri Anglade, né en 1923 en Haute-Loire, est tué par balle à Huningue. 
25 février : Maurice Lambert, né en 1927, meurt des suites de blessures.
3 mars : Louis Querbes, né en 1924 dans l'Aveyron, est tué par balle à Huningue. 
4 mars : Louis Tornero, né en 1921 dans l'Hérault, meurt des suites de blessures à Mulhouse. 
5 mars : René Corredor, né en 1925 à Rodez, meurt à Rosenau. 
16 mars : Henri Michel, né en 1923 dans le Gard, est tué à Huningue par balle. Date de recréation officielle du 80e RI.
19 mars : le III/80e RI remonte en ligne, relevant des tirailleurs algériens entre Kembs et Blofzheim.
23 mars : François Soto, né en 1925 dans le Gard, meurt à Village-Neuf par accident. 
25 mars : le sergent Jacques Tonnelier (ex-maquis Jean-Pierre), né en 1924 à Mirecourt, est tué par balle. 
30 mars : Jacques Raclet, né en 1928 à Paris, meurt à Mulhouse des suites de blessures. 
3 avril : Angelo Lentini, né en 1924 en Algérie, est tué à Niederau-Woerth. Roger Puech, né en 1923 dans l'Aveyron, est tué. 
7 avril : Maurice Fournie, né en 1921 dans l'Hérault, meurt à Kembs. 
8 avril : Italo Bruzzechesse, né en 1925 dans le Tarn, est tué par éclat de mortier dans l'île de Niederau. 
9 avril : André Cabrolier, né en 1923 dans l'Aveyron, et Maurice Garrigues, né en 1921 à Paris, issus du maquis Jean-Pierre, sont tués dans l'île de Niederau-Woerth. 
18 avril : l'aspirant Bernard Delpech, 29 ans, est tué par balle à Zillisheim. 
19 avril : Joachim Loupias, né en 1925 dans l'Aveyron, est tué par balle à Blodesheim. 
23 avril : André Passet, né en 1926 dans l'Hérault, meurt à Village-Neuf. Depuis la mi-novembre, la BLL/80e RI a donc perdu au moins une cinquantaine de tués. Quinze reposent dans le cimetière d'Hésingue. 
 24 avril : le I/80e RI franchit le Rhin à Kembs, avant de regagner Mulhouse. La 14e compagnie (capitaine Grandidier) réalise une opération de franchissement en un autre lieu du fleuve.
 1er mai : le régiment retourne en Allemagne, pousse jusqu'à Pforzheim puis Stuttgart.

lundi 16 avril 2012

Périgordins et Creusois dans la Poche de La Rochelle

Le 26e régiment d'infanterie est un corps traditionnellement lorrain. Mais les accords de l'armistice de juin 1940 ont voulu qu'il stationne, jusqu'en 1942, en Dordogne (à Périgueux, Bergerac et Brantôme). Ce qui explique qu'il soit recréé, officiellement le 15 novembre 1944, à Périgueux, Bergerac et Creysse... et, parallèlement, en Meurthe-et-Moselle.

Le 26e RI « périgordin», confié au lieutenant-colonel Henry Mingasson, 45 ans, un officier d'artillerie (chef d'escadron d'active au 35e RA, devenu chef d'état-major des FFI de la Dordogne), renaît en incorporant des formations FFI dont la plupart viennent de servir devant les Poches de l'Atlantique.

Il a pour commandant en second le lieutenant-colonel Albert Fossey, alias « François », 35 ans, sergent-chef en 1939, chef départemental FFI de la Creuse, futur Compagnon de la Libération et lieutenant-colonel de parachutistes. Le commandant Edouard Hemmerlé est chef d'état-major, le commandant Rizza adjoint au chef de corps.

Le régiment incorpore notamment les FFI périgordins du maquis Mercedes, du groupe Marianne, du groupe Bugeaud, des maquis Eric, Chastaing, du bataillon Lilas (revenu à Sarlat fin octobre), des compagnies FTP Carrère et de Concha, du bataillon Joseph...


Le 1er bataillon (commandant Jean Poumarède puis commandant Vallade, venu du groupe Mercedes, ayant pour adjoints les capitaines Costes et Louis Laval), se compose des 1ère (capitaine Charles Reinhard), 2e (lieutenant Durand), 3e (lieutenant Traveau), 4e (capitaine Jean Despreaux) et 5e (capitaine Rey) compagnies, ainsi que d'une compagnie de commandement (capitaine Beaucourt).
Le 2e bataillon est aux ordres du commandant Raymond Carrère, issu des FTPF. Ses compagnies sont aux ordres des capitaines Thomas Gimeno (5e), Guy Raloux (6e), Mathieu de Concha (7e), Ellies Lacoste (10e) et Picot (11e), du lieutenant Jean-Paul Claria (9e).

Le 3e bataillon, à Bergerac, reçoit des éléments du 32e bataillon CFL (groupe Cerisier), du 33e bataillon CFL (groupe François-Ier), du bataillon Marcel... Il est aux ordres du commandant Joseph Saintraille (lieutenant d'active, membre de l'ORA), avec le capitaine Fouquet pour adjoint. Ses compagnies : la 11e (capitaine Robert de Muizon, ancien lieutenant de la compagnie Boby du bataillon Joseph), la 12e (lieutenant Michel Pupat, ancien chef de la compagnie Michel du bataillon Joseph), la 13e (capitaine de Concha), la 14e (lieutenant Claira), la 15e (capitaine Marceau Feyry, ancien chef du groupe François-Ier), et la CC 3 (capitaine R. Merlet).

A noter qu'au sein du régiment, servent 29 officiers, 54 sous-officiers et une centaine d'hommes issus du 26e RI de l'armée d'armistice.


Le 21 décembre 1944, il voit partir un détachement de 800 hommes (dont la compagnie du lieutenant Forie), confiés au commandant Poumarède, qui s'en vont former, à Brive-la-Gaillarde, le 1er bataillon du 126e RI.
Son 2e bataillon est alors reconstitué par les FFI de la Creuse, emmenés par le commandant Fossey. Le groupe François, les compagnies Daniel (capitaine Picaud), Robert (capitaine Udrienner), Louis (capitaine Beney), Biton (capitaine Biton) et le bataillon FTP Martin (commandant Belmont) l'intègrent, le II/26e RI passant sous les ordres de Raymond Belmont, 26 ans, sous-lieutenant en 1940, chef FTP du département. Il se compose des 6e (capitaine Biton), 7e (capitaine Marcel Picaud), 8e (capitaine Udrienner), 9e (capitaine Henry) et 10e (lieutenant Kuntz) compagnies, d'une CC (capitaine Daoudal), les capitaines Le Guillou et Roithring étant adjoints au chef de bataillon.


Destiné à opérer dans l'Est de la France (comme le 131e RI de l'Aube et de l'Eure-et-Loir, d'ailleurs), le 26e RI fait finalement mouvement vers La Rochelle. L'ordre parvient à Mingasson le 18 janvier 1945, l'embarquement à destination de La Roche-sur-Yon (Vendée) intervient le 22, et la montée en ligne (en relevant le 125e RI de la Vienne et le I/15e RI du Tarn) à partir du 30.

Le 1er avril 1945, le 26e RI (de Dordogne) devient officiellement 13e RI, en raison de l'existence d'un autre 26e RI en Lorraine. Le lendemain, le lieutenant-colonel Mingasson reçoit, à Paris, le drapeau de son régiment.

En position devant La Rochelle, le 13e RI constitue l'ossature du groupement Mingasson, avec un bataillon du 6e RI, un autre du 4e zouaves, un escadron du 1er spahis marocains et un autre du 13e dragons. Ce groupement participe à l'offensive des 30 avril et 1er mai 1945 dans la poche de La Rochelle, enlevant la côte 33, les communes de Thairé, La Gravelle et La Gigone.


Le régiment déplore, sur le front de La Rochelle, 19 tués, cinq disparus, et 56 blessés. Le site « Mémoires des hommes » du ministère de la Défense nous permet d'identifier les victimes suivantes :

. René Bonnefort, né en 1922 dans la Somme, tué le 16 avril 1945 à Ardillières.
. Jean Chemin, né en 1925 dans la Marne, le 10 avril à Marans.
. Pierre Claude, né en 1913, le 3 mai à Rochefort.
. Jean Demaret, né en 1924 à Paris, mort le 26 mars à La Rochelle des suites de blessures.
. André Dumonteil, né en 1921 en Dordogne, tué le 1er mai près de Thairé.
. Jean Gambaud, né en 1925 dans la Creuse, tué le 16 avril à Ardillières.
. Bernard Gouas, né en 1922 en Indre-et-Loire, tué le 13 mars à Landrais.
. Charles Henninger, né en 1910 à Strasbourg, tué le 11 avril par balle à Charneuil.
. Joachim Jehanno, né en 1922 dans le Morbihan, tué le 30 avril à Thairé.
. Ernest Joubert-Pinet, né en 1912 en Dordogne, tué le 30 avril à Thairé.
. Raymond Maysonnier, né en 1918 dans le Lot-et-Garonne, tué le 1er mai à Thairé.
. Angelo Meccenero, né en 1918 en Italie, le 3 avril à Poléon.
. Albert Medan, né en 1926 dans les Deux-Sèvres, mort le 2 avril de maladie à Rochefort.
. Georges Moreaud, né en 1924 dans la Creuse, le 16 avril à Rochefort-sur-Mer.
. le sergent Alfred Sauvanet, né en 1921 dans la Creuse, tué le 30 avril à La Gravelle.
. Clément Souverain, né en 1923 dans la Creuse, tué le 30 avril à La Gravelle.
. Lucien Toumazou, né en 1906 à Sarlat, tué le 11 avril à Charneuil.

mardi 13 mars 2012

Le 3e dragons FFI dans la bataille des Vosges

C'est après la reddition de la garnison allemande de Castres que le chef d'escadrons Pierre Dunoyer de Segonzac, alias « Hugues », 38 ans, ancien chef de l'école des cadres d'Uriage, et alors chef des maquis de l'Est du Tarn (dans le Vabre), met sur pied un groupement FFI, baptisé Corps-franc Bayard. C'est une unité de l'ORA, qui compte notamment dans ses rangs des FFI juifs de la compagnie Marc-Haguenau. Parmi ses officiers, figurent le capitaine Guy de Rouville (« Pol Roux »), officier de transmissions, le sous-lieutenant Adrien Gensburger, le médecin-lieutenant Gabriel Nahas, le Dr Jean-Louis Levy (« Ambroise »), le révérend père de Morand, le pasteur Robert Cook... Des volontaires vosgiens le rejoindront ultérieurement.

Ce corps-franc reprend rapidement les traditions du 3e régiment de dragons (selon une source, le 20 octobre). Il devient régiment de reconnaissance de la Division légère de Toulouse.


6 septembre 1944 : le Corps-franc Bayard quitte Castres – où il s'est formé au quartier Fayolle, à partir des FFI de la zone A du Tarn, et où il a défilé le 2 - en train ou en camions gazo. Le capitaine Jean de Segonzac (« Martin »), frère du commandant, est à la tête du détachement précurseur. L'unité, qui passe par Nevers (Nièvre), s'installe à Pornoy (Haute-Saône) où elle reste jusqu'à la fin du mois.

25 septembre : les dragons FFI – à pied, faut-il le préciser - du capitaine Jean de Segonzac attaquent, avec les zouaves portés de la 1ère division blindée, les bois du Mont-de-Vannes, près de Lure. Les combats durent jusqu'au 27. Parmi les victimes : Paul Ortega, né en 1924 dans le Tarn, tué le 25 septembre par balle, Guy Marmier, né en novembre 1926 dans le Tarn, tombé le 26, Emile Iche, né en 1919 dans le Tarn, tué par balle le 27.

12 octobre : l'unité monte en ligne dans les Vosges avec le 2e RSAR, après avoir tenu les bois près de La Vacheresse.

14 octobre : les dragons essaient d'enlever Rochesson. D'autres tentatives ont lieu les 18 et 23 octobre. Les pertes sont qualifiées de lourdes. Julien Gonzales est tué le 14 à Rochesson par balle, le même jour que Heindrich Kiel, né en 1919 en Pologne, et Simon Weil, né en 1924 à Strasbourg.

31 octobre : Marcel Maurel, né en 1925 dans le Tarn, est tué par balle au Haut-du-Tot.

1er novembre : Jacques Bonnescuelle de Lespinois, né en 1923 dans le Tarn, est tué par balle.

3 novembre : Pierre Latger, né en 1925 à Castres, est tué au Haut-du-Tot par éclat d'obus.

12 novembre : Hervé Amalric, né en 1922 à Mazamet, est tué par un éclat d'obus.

20 novembre : les dragons gagnent Gérardmer, selon un historique de la 14e DI.

22 novembre : Abraham Lifchitz, né en 1924 à Paris, est tué à Xonrupt, village proche de Gerardmer.

26 novembre : selon l'historique de la 14e DI, les dragons « attaquent sur Xonrupt, Longemer, l'Envers des Fiées Les pertes sont dures, mais ils rejettent les Allemands sur la route des crêtes, qu'ils vont tenir pendant tout le mois de décembre, avec un mètre de neige ». Léon Arramond, né en 1912, est tué à l'Envers des Fiés, commune de Longemer, par balle. Le brigadier Henri Fraufenlder, né en 1910 en Alsace, trouve la mort au même lieu par balle, le capitaine Henry Perié, chef du 1er escadron, né en 1915 à Castres, est tué à l'Envers des Fiées. Ernest Marty, né en 1924 dans le Tarn, est tué ce jour-là par balle. Mario Barbageleta, né en 1923 dans l'Hérault, est tué à Longemer.

30 novembre : l'aspirant Pierre Chauchard, né à Rodez en 1920, meurt aux Plombes.

3 décembre : au col du Collet, sont tués le brigadier Paul de Lavenne de Choulot de Chabaud-Latour, né en 1921 à Paris, André Gilet, 20 ans, Georges Cabrol, né en 1924 à Saint-Ornans (sic). Le même jour, Guy Mahou, né en 1907 en Moselle, est tué au Grand Valtin par éclats d'obus, ainsi que Henri Chaput, né en 1921 à Epinal, et André Gau, né en 1922 dans le Tarn (par éclat d'obus).

5 décembre : le lieutenant Georges Barbas, nouveau chef du 1er escadron, né en 1917 à Paris, est tué d'une balle dans la tête sur la route des crêtes, devant la Schllucht. Albert Benoit, né en 1902 dans la Seine, est tué par une rafale d'arme automatique au Collet, et Jean Bernard, né en 1923 à Mazamet, meurt à Remiremont des suites de blessures. François Bourguet, né en 1925 dans l'Averyon, est tué par balle au thorax au col de la Schlucht.

7 décembre : le maréchal des logis-chef Pierre Assemat, né en 1923 dans le Tarn, meurt à Remiremont des suites d'éclat de mine.

11 décembre : André Albert, né en 1925 à Vabre, est tué par un éclat d'obus à Remiremont. Au total, le site Mémoires des hommes du ministère de la Défense recense donc 30 victimes appartenant au 3e dragons FFI.

1er janvier 1945 : le régiment est relevé.

Dès lors, le groupement assure la garde du Rhin de la mi-février à la mi-mars 1945, devenant, entre'temps, 12e régiment de dragons, sous les ordres du lieutenant-colonel de Segonzac. Il est endivisionné dans la 14e DI, reçoit son drapeau à Paris le 2 avril, passe le Rhin à Kehl fin avril et atteint le lac de Constance.

A lire, sur le sujet, un site particulièrement intéressant : http://maquisdevabre.free.fr/

samedi 3 mars 2012

Contre-attaque allemande dans la Poche de Dunkerque, 9 avril 1945

Le 9 avril 1945, le II/51e RI du commandant Charevebière de Sal – ex-I/110e RI ou bataillon de marche du 43e RI -, formé à Lille, subissait de lourdes pertes dans la Poche de Dunkerque, à l'occasion d'une contre-offensive ennemie.

Selon Jacques Mordal (« Les poches de l'Atlantique »), ce bataillon est alors en position sur le canal de la Haute-Colme, hormis la 8e compagnie qui renforce le I/51e RI dans la région de Mardyck. L'action du 9 avril s'inscrit dans le cadre de l'opération Blücher menée par les Allemands, qui attaquent sur le canal de Bourbourg, à 1 h 30. La 8e compagnie est capturée presque entièrement, seuls une demi-douzaine d'hommes pouvant rejoindre nos lignes, et la 6e est réduite à la valeur d'une section.
Les victimes du régiment (lieutenant-colonel Le Hagre), recréé le 24 janvier (ou, plus officiellement, le 1er février) par changement de dénomination du 110e RI, que nous avons pu identifier, grâce au site Mémoire des hommes, sont les suivantes :
. le 9 avril, Pierre Albagnac, né à Herin (59), « non mort pour la France » à Cassel, de suite de blessures ;
. le 10, Moise Arco, né en 1923 à Roubaix (59), tué au moulin de Spycker ;
. Pierre Mazereuw, né en 1925 à Lille (59), tué au moulin de Spycker ;
. Edmond Demaret, né en 1924 à Calais (62), tué à Spycker ;
. Roger Peinremboom, né en 1925 à Lille (59), tué à Spycker ;
. Robert Six, né en 1923 dans le Nord, tué à Dunkerque ;
. Albert Steenkiste, né en 1919 dans le Nord, tué à Spycker ;
. Jean Vincent, né en 1927 dans le Nord, tué le 10 mai (sic) 1945, à Spycker…

Un autre régiment intervient lors de ce combat : c'est le 33e RI du colonel Gros. Selon plusieurs articles de presse, ce corps contre-attaque, à 17 h, les Allemands occupant la distillerie et la ferme de Stévenot, au pont de Spycker, y perdant, au cours d’une bataille qui a duré cinq heures, 33 tués.
Qui sont les victimes du 33e ? L’aumônier Jean de Beco, né en 1913 dans le Nord, ancien FTPF, mort le 11 avril à Dunkerque ; mais aussi : 
. Badora Wladislaw, né en 1923 en Pologne, du II/33e, mort le 11 avril à Spyecker ;
. Bailleul Cyrille, né en 1925 à Lille, FFI (sic – pas de numéro d’unité), le 10 avril à Dunkerque ;
. Callewaert Roger, né en 1905 dans le Nord, du II/33e, le 15 avril à Bronkerque ;
. Casteur Jean, né en 1922 dans le Nord, du II/33e, le 15 avril à Dunkerque ;
. Cateau Emile, né en 1920 à Marcq-en-Bareuil, du II/33e, le 16 avril à Dunkerque ;
. Claessens Alphonse, né le 18 décembre 1929 à Orchies (59), le 30 avril à Spycher (il avait donc 15 ans et cinq mois) ;
. Decottignies Pierre, né en 1925 à Lille, le 16 avril à Spycker des suites de blessures ;
. Delaliau Léon, né en 1920 à Neux-les-Mines, le 11 avril à Spycker .
. Delbar Henri, né en 1925 à Tourcoing, mort le 16 avril  de blessures ;
. Deleglise Pierre, né en 1922 dans le Nord, le 14 avril à Mardyck ;
. Duhamel Albertin, né en 1910 dans le Nord, le 15 avril des suites de blessures ;
. Dujardin Gilbert, né en 1926 à Lille, le 11 avril ;
. Hendrick Gilbert, né en 1926 à Lille, le 11 avril à Spycker ;
. Letot René, né en 1924, le 11 avril dans le Nord ;
. Liard Jules, né en 1923 à Merville (59), le 11 avril à la ferme Vanherseck, des suites de blessures ;
. Marechal Georges, né en 1926 à Lille, le 12 avril à Rosendaël ;
. Motte Gilbert, né en 1925 à Marcq-en-Bareuil, le 10 avril à Loon Plage des suites de blessures ;
. Sinsoillier Robert, né en 1921, le 11 avril ;
. Watras Stanislas, né en 1927 dans le Nord, le 11 avril des suites de blessures.

samedi 14 janvier 2012

Les hussards FFI

Parmi les maquis, il s'en est trouvé certains qui ont repris les traditions d'unités de cavalerie. Certes, à de rares exceptions, ils n'étaient pas motorisés, mais bien souvent, l'origine de leur chef ou d'une partie de son encadrement les a rangés dans cette arme. C'est ainsi parce que Narcisse Geyer, alias commandant « Thivollet », était jusqu'en 1942 maréchal des logis dans le 11e cuirassiers, que les FFI du Vercors placés sous ses ordres ont été embrigadés dans un 11e régiment de cuirassiers FFI... D'ailleurs, ceux-ci étaient organisés, non pas en compagnies, mais en escadrons, à compter du 13 juillet 1944. Des escadrons dont les hommes ont combattu en fait comme fantassins. Nous allons ouvrir un tour d'horizon des régiments de cavalerie métropolitaine reconstitués à partir des unités FFI en nous intéressant aux régiments de hussards. Le 1er hussards (lieutenant-colonel Goetz) est le régiment de cavalerie de la 25e DI du général Chomel (formée à partir de la Brigade Charles-Martel). Il existe officiellement depuis le 1er avril 1945 et s'articule autour de deux groupes d'escadrons :

. le 1er du chef d'escadrons Raoul de Praingy est issu du bataillon Patriarche ou 4e bataillon FFI de la Haute-Vienne. Avant son intégration dans le régiment, ce groupe a perdu quatre tués et sept blessés.

. le 2e, aux ordres du capitaine puis commandant de Rochecouste, provient du II/135e RI FFI (7e bataillon du Maine-et-Loire).

Au total, le 1er RH, dont le chef d'escadrons de Praingy est le commandant en second, et le chef d'escadrons de Rochecouste chef du train régimentaire, compte 902 hommes originaires de Haute-Vienne, de Loire-Inférieure et du Maine-et-Loire. Il a également accueilli en son sein l'escadron du lieutenant Delong, du 1er régiment de France, passé au 8e cuirs (Delong commandera le 1er escadron du 1er RH).

Le 2e hussards (lieutenant-colonel Marc O'Neil) renaît officiellement le 1er février 1945 (mais en fait dès le 19 décembre 1944) par changement d'appellation du 1er régiment de cavalerie de Bigorre, formé à Tarbes à partir de l'escadron Roussat du Corps-franc de la Montagne noire. En garnison au quartier Larrey à Tarbes, le 2e RH reçoit également des cavaliers du Charolais (Saône-et-Loire) et du maquis de Lorris (Loiret). Il sera en occupation dans le Pays de Bade à l'automne 1945. L'écrivain Roger Nimier a servi dans ses rangs. Parmi ses officiers, citons les capitaines de Kerautren, de Boisfleury, de Pimodan, le lieutenant de Séze.

Le 3e hussards (lieutenant-colonel Henri de Montferrand puis colonel Paul Nérot, dit « Aubusson ») est recréé le 20 janvier 1945 à Nancy. Il accueille en son sein des volontaires de la 20e région militaire, notamment du bataillon de marche III/20 (issu du maquis de Ranzey, Meurthe-et-Moselle) du chef d'escadrons Hurstel, qui devient chef d'état-major du régiment (ce bataillon, qui a pris part à la défense de Strasbourg, forme les 1er et 2e escadrons). On signale également la présence de Vosgiens (issus du bataillon de marche 22/20) et de 135 Alsaciens-Lorrains déserteurs de la Wehrmacht et servant au 5e régiment de cuirassiers. Quant à son 4e escadron (capitaine Delplanque), il provient du 1er groupe d'escadrons du 3e hussards FFI ou escadron Marcus (FFI du Tarn-et-Garonne), qui s'est battu avec la 1ère Armée française au sein de la Division légère du Toulouse. Le 3e RH est cantonné à la caserne Donop à Nancy puis à Lunéville. Ses escadrons sont aux ordres respectifs du lieutenant Deltorbe, du capitaine Schoffit (puis du capitaine Merlivat), du lieutenant René Martin, du capitaine Delplanque (puis du capitaine Vichard) et du lieutenant Etendorf,

Le 4e hussards est placé sous les ordres du colonel Reboul. Il a été recréé le 15 février 1945 et cantonné à Rambouillet, en région parisienne.