mardi 30 novembre 2021

Le II/146e RI dans la libération de Forbach

 Nous avons déjà évoqué ici la participation du 146e RI (ex-151e RI) à la libération de la Moselle. Voici quelles furent les activités du 2e bataillon (commandant Martin) le 2 mars 1945, selon son journal de marche :

"La 5e compagnie (capitaine FFI Mathieu) à la disposition du III/274e (RIUS) - PC Behren - mission : participer à l'attaque sur le quartier Est de Forbach et procéder au nettoyage.

La 6e compagnie (capitaine FFI Gigleux) à la disposition du 276e (RIUS) - PC Forbach - mission : attaque de Glashutte le lendemain.

La 8e compagnie (capitaine FFI Lascombe) à la disposition du II/274 - PC Etsling - mission : attaque de Stiring-Wendel et nettoyage.

La 6e compagnie et le détachement de pionniers (...) (partent) brillamment à l'attaque à 8 h 17. A 10 h, elle a atteint complètement son objectif, Glasshutte, faisant 87 prisonniers.

Les pertes sont de deux tués : Raymond Bontemps, Bernard Godet. Onze blessés : lieutenant Robert Schneider, caporal-chef Roland Boyard, caporal-chef Marcel Laurent, 2e classe Gilbert Gallaert, Maurice Marin, Georges Nagel, Maurice Schoirfer, Bernard Raulet, G. Petitdemange, Roger Largnier, Maurice Gardechaux.

Les ambulancières de la Croix-Rouge française stationnées à Forbach pour aider la population civile n'hésitent pas à aller relever nos blessés sous le feu et durant cette journée font l'admiration du 146e (Mmes Trois, Desanges, Faguet, Langrenon, Chavanne, etc.).

A 21 h, la 6e compagnie est relevée par une compagnie du 276e et passe en appui immédiat avec le III/276e.

Les 5e et 8e compagnies préparent en détail l'attaque du lendemain et occupent leurs positions de départ..."

Le 4 mars 1945, la compagnie Mathieu fait 27 prisonniers, et la compagnie Lascombe, 51 prisonniers, au prix d'un tué (Edmond Zoezi) et quatre blessés. Le lendemain, le II/146e RI déplore encore deux tués, le sergent-chef Jean Smitges et René Mellet. A la fin des opérations (le Rhin a été atteint le 26 mars), ses pertes sont de six tués, 26 blessés et un disparu.

Sources : "Les volontaires de l'an 1944", Lionel Fontaine, 2021.

jeudi 18 novembre 2021

La renaissance du 3e régiment de hussards

 La renaissance du 3e régiment de hussards se fait en deux temps.

D'abord, fin août 1944, le commandant Marcus, dit "Firmin", met sur pied le 1er groupe d'escadrons du 3e hussards FFI à Montauban (Tarn-et-Garonne). Composée de deux escadrons, l'unité, forte de 10 officiers, 22 sous-officiers et 170 cavaliers, est attendue à Decize, en Bourgogne, le 11 septembre 1944, faisant mouvement vers le Nord-Est dans le cadre de la Division légère de Toulouse. A la fin du mois, le 3e hussards FFI est situé à Morey-Saint-Denis, et c'est de là qu'il fait mouvement le 18 octobre 1944 en direction des Vosges. Après la mort du commandant Marcus, le capitaine Gaston Delplanque, commandant le 1er escadron, prend le commandement du groupe qui sera engagé dans les combats du Haut-du-Faing puis de Kruth.

Parallèlement, le 1er janvier 1945, le colonel Paul Nérot, venu des FFI de la Région C (Lorraine), charge le chef d'escadrons retraité Haftermeyer de regrouper les éléments destinés à reconstituer le 3e régiment de hussards. Un premier peloton, mis sur pied le 20 décembre 1944, rejoint le quartier Donop à Nancy. Il est sous les ordres du lieutenant René Martin, venu du Bataillon 11/20 (Meuse).

Le 5 janvier, le lieutenant-colonel Henri de Montferrand prend provisoirement le commandement du régiment, dont le procès-verbal de création date du 20 janvier 1945.

Pour reconstituer le 3e hussards, il est fait appel aux unités suivantes :

. le Bataillon 3/20 (Meurthe-et-Moselle) du chef d'escadrons de cavalerie Jacques Hurstel. Cette unité est composée de trois compagnies, réunissant 18 officiers et 400 hommes. Hurstel sera le chef d'état-major du régiment.

. le Bataillon de marche 2/10 "Alsace" (Meurthe-et-Moselle) du chef d'escadrons Derringer. Il s'agit d'un bataillon mis sur pied à Nancy le 16 décembre 1944 avec des "Alsaciens-Lorrains incorporés dans la Wehrmacht et évadés ou faits prisonniers pendant la campagne de France". Ayant repris les traditions du 5e régiment de cuirassiers, ce bataillon sera dissous le 16 février 1945 à Strasbourg, ses hommes versés au 23e régiment d'infanterie et au 3e hussards, quelques officiers versés dans ce régiment (lieutenant Thiry, sous-lieutenant Bahl).

. le 1er groupe d'escadrons (du Tarn-et-Garonne) du 3e hussards, soit neuf officiers (capitaines Delplanque et Maurice Bique, sous-lieutenants Joseph Adrian, Maurice Vienne, Honoré Bellengier, Georges Jacquot, Roger Sougri, Gilbert Puygauthier et Louis Lasbareilles), quatre aspirants et 132 sous-officiers et hommes de troupe au 11 mars 1945. 

. un détachement d'une cinquantaine d'hommes du Bataillon 22/20 (Vosges), sous les ordres du capitaine Vichard.

Au 1er mars 1945, le lieutenant Deltorbe (Bataillon 3/20) commande le 1er escadron, le capitaine Schoffit le 2e (il sera remplacé par le capitaine Merlivat), le lieutenant Martin le 3e, le capitaine Delplanque le 4e (puis le capitaine Marcel Vichard), le lieutenant Etendorff commande l'escadron hors rang. Au sein de l'état-major, on retrouve les chefs d'escadrons Hurstel, Derringer (qui rejoindra une autre affectation le 14 mars 1945) et Palies (commandant le service auto). Tous sont placés sous les ordres du colonel Nérot.

Le 3e hussards restera stationné dans le nord-est de la France jusqu'à la capitulation.

Sources : archives du 3e régiment de hussards, Service historique de la Défense, GR 12 P 112 ; archives du 23e RI, SHD.