lundi 31 mars 2025

Les 23e et 27e régiments d'infanterie (1945)


Des anciens volontaires du Morvan (27e RI) en Autriche, après la fin des combats. 
Photo parue dans le magazine Regards.  


23e régiment d'infanterie

Chef de corps : colonel Jean Lacroix.

Créé le 16 février 1945 sur le territoire de la 10e région militaire par la réunion des bataillons de sécurité I/10, II/10 et III/10, renforcés par le bataillon IV/10 de Mulhouse. Parmi ces unités, le bataillon I/10 avait reçu des éléments du Bataillon d'Alsaciens-Lorrains (commandant Marcel Schmidt) ; le bataillon II/10 "Alsace" a été formé à Nancy le 16 décembre 1944 par le chef d'escadrons Derringer (ce bataillon portait l'écusson du 5e régiment de cuirassiers).

Organisation : I/23e RI, commandant M. Schmidt puis capitaine Jean Schlumberger ; II/23e RI, commandant Maurice Perrino puis commandant Toussaint Bartoli ; III/23e RI, commandant Lucien Lang puis commandant Georges Ledis.

Opérations 

3 avril 1945 : la 13e compagnie du III/23e RI entre en Allemagne à Bobenthal.

13 avril 1945 : le régiment quitte la caserne Stirn de Strasbourg et relève le III/152e RI.

15 avril 1945 : au moment de l'arrivée de la 1ère armée française à hauteur de Kehl, la 5e compagnie (capitaine Jean Gutter) du I/23e RI traverse le Rhin en barques devant la ville et fait des prisonniers. Une section de la 4e compagnie présente les armes au général de Lattre venu à Kehl.

18 avril 1945 : deux compagnies participent au nettoyage de la rive droite du Rhin.

25 avril 1945 : le régiment quitte Strasbourg, débarque en train à Woerth et se porte sur Karlsruhe.

A la fin des combats, le I/23e RI est à Karlsruhe, le II/23e RI à Spire et Germersheim, le III/23e à Landau.

Source : archives du 23e RI, GR 12 P 6, SHD Vincennes.


27e régiment d'infanterie

Chef de corps : lieutenant-colonel Albert Sarda du Caumont (Rosette), 45 ans.

Créé le 19 février 1945 dans la zone d'opérations de la 1ère armée française en incorporant les volontaires du 1er Régiment du Morvan (1 247 hommes originaires de l'Yonne et de la Nièvre) et du 1er Régiment de Franche-Comté (1 588 hommes originaires du Doubs, du Jura et de la Loire). Le I/1er RFC devient I/27e RI (commandant Deleu), le II/1er RFC se transforme en II/27e RI (capitaine Edouard Filarder), le 1er Régiment du Morvan donne naissance au III/27e RI (capitaine Jacques Lintilhac), le III/1er RFC forme les unités régimentaires. Le 27e RI est renforcé le 1er mars 1945 à Mulhouse par le Bataillon du Gard du commandant Michel Bruguier (versé au I/27e RI et dans les unités régimentaires).

Intégré dans la 4e division marocaine de montagne en remplaçant le 1er RTA le 16 mars 1945. Effectifs du régiment : 710 cadres de l'armée régulière, 3 110 volontaires FFI.

Opérations 

29 mars 1945 : le 27e RI s'installe dans le secteur de Sainte-Croix-en-Plaine et Neuf-Brisach, sur le Rhin. Il perd onze tués, 21 blessés, deux disparus durant cette période de garde du fleuve.

18 avril 1945 : il passe le Rhin à Kehl et se porte sur Legelshaut où il est placé en réserve.

22 avril 1945 : enlevé en camions, le 27e RI atteint le Danube à Donaueschingen, puis gagne Deisslingen et Schwennergen. Il est engagé dans des opérations de nettoyage, faisant plus de 400 prisonniers, au prix de deux blessés.

23 avril 1945 : la 3e compagnie du I/27e RI se rend à Pfattenweiller, le III/27e RI agit dans le secteur de Woltkerdingen. Bilan : 42 prisonniers.

24 avril 1945 : une violente action allemande sur Marbach surprend la 4e DMM, et notamment la 4e DMM. "La 4e compagnie est pratiquement anéantie", note le JMO du régiment. Il y a huit tués, dont le sous-lieutenant Eugène Bonnet et l'aspirant Claude Hentschel.

25 avril 1945 : le 27e RI fait son retour à Marbach à 17 h 10.

Pertes du régiment : 26 morts identifiés.

Sources : archives du 27e RI, GR 12 P 7, SHD Vincennes ; Louis et Nicole PORCHET-MARREL, Les combattants volontaires de Franche-Comté, 1990 ; Pierre SCHERRER, Royal Morvan Infanterie 44, Paris, 1990.

lundi 17 mars 2025

Le 6e régiment d'infanterie (1944-1945)


Des hommes du Régiment Foch (futur III/6e RI). Photo publiée dans le livre "Bataillon Foch
(1944-1945)", Lucien Couturier et Jacques Faugerat, 1977.

 Chef de corps : lieutenant-colonel Pierre Chambre (capitaine d'active de 37 ans) puis colonel Jean-Marie Reymond (15 avril 1945).

Créé le 1er décembre 1944 devant La Rochelle par changement de dénomination du Régiment Bir-Hacheim (FFI de Charente). Compte trois bataillons confiés au capitaine Bernard Tandonnet, 29 ans, au capitaine Pierre Gagnaire, 27 ans, et au commandant René Vallentin.

Au 15 décembre 1944, défend les quartiers de Saint-Pierre et de Baudry, tandis qu'un bataillon est à Rochefort.

Renforcé le 1er mars 1945 par le 123e RI FFI (Régiment Foch) du lieutenant-colonel Auguste Bouvron (Auger), qui devient III/6e RI et monte en ligne le 5 mars 1945 devant Royan.

Engagé dans les combats de réduction des Poches de Royan et La Rochelle.

14 avril 1945 : tandis que la 11e compagnie (lieutenant Charles Wacherot) renforce le bataillon Richon du 1er Régiment de Bigorre, la 9e compagnie du lieutenant Joseph Fournier et la 10e du lieutenant Paul Coutant, soutenues par le peloton Bertoleaud du 13e régiment de dragons, ont pour objectifs Musson et Toussonge, au nord-ouest de Semussac, lors de l'offensive contre Royan. Les deux compagnies attaquent dans la matinée et atteignent leurs objectifs vers midi. Le III/6e RI, qui fait entre 30 et 50 prisonniers, s'installe en défensive aux Brandes. Dans l'après-midi, il est soumis à des tirs d'artillerie. A la 11e compagnie, vers 22 h, le soldat Georges Rouffaud "est tué par un obus tombé à 20 cm de sa tête" (journal de la 11e compagnie). Trois soldats ont également été blessés dans cette journée.

28 avril 1945 : Henri Fleitz est tué devant La Rochelle.

1er mai 1945 : le I/6e RI, qui appartient au groupement Mingasson (avec le 13e RI), attaque sur Yves, Voutron, Thairé et Ballon, dans la Poche de La Rochelle. Un accrochage devant les blockhaus d'Angoulins coûtent quatre tués au régiment : le Dr Louis Hébrard, Jean-François Bouvard, Raymond Gtaltier et Fernand Charriaud. 

Sources : archives du 6e RI, GR 12 P 4, SHD ; archives du Régiment Foch, GR 13 P 77, SHD.


vendredi 14 mars 2025

Le 1er régiment d'infanterie (1944-1945)


La musique du 1er RI à la libération de Bourges.
(Photo parue dans le livre "Les Bandes de Picardie").
 


1er RI

Chef de corps : lieutenant-colonel Jean Ribaud, 51 ans, puis colonel Maurice Rudloff.

Recréé le 14 août 1944 dans les maquis du Cher-Sud. Forme l'ossature de la Brigade Bertrand, commandée par le colonel René Marchand, chef de corps du 1er RI jusqu'en 1942. Constitué de deux bataillons : le I/1er RI du chef d'escadrons Pierre Roy (Prince), 40 ans, et le III/1er RI du commandant Paul Vachet. Participe à la libération de Bourges et aux combats contre la "colonne" Elster. Effectifs de 1804 hommes au 6 octobre 1944.

Composante de la Brigade Bertrand, arrive dans la région de Saint-Jean-d'Angély le 16 novembre 1944. Affecté à la Poche de Royan.

Monte en ligne dans la nuit du 12 au 13 décembre 1944 dans le sous-secteur de Thénac, après avoir relevé les II et III/107e RI. Relève du III/1er RI par le II/33e demi-brigade (autre unité de la Brigade Bertrand) le 22 décembre 1944, puis relève du I/1er RI par le III/1er RI (PC à Briagne) le 30 décembre 1944. Durant cette première quinzaine de présence sur le front, perd plusieurs victimes (Georges Petit, Pettelu, Louis Mathonnière, Xavier Damion, Henri Aufrere).

Visé le 4 janvier 1945 à 5 h 45 par une action offensive allemande. Grâce à l'appui du I/72e RA (artillerie de la Brigade Bertrand), l'attaque est "brillamment repoussée" (JMO du 1er RI). Pertes : un tué (Lucien Tisserand), deux blessés, contre douze prisonniers. La 11e compagnie du capitaine Clément Chartier est félicitée par le colonel Rudloff pour son comportement au feu.

Relève du III/1er RI par d'autres éléments de la Brigade Bertrand dans la nuit du 11 au 12 janvier 1945. Retour dans le Cher, à partir du 12 février 1945, de la Brigade Bertrand, qui forme le noyau de la nouvelle 1ère division d'infanterie (général Jean Caillies). Durant cette période, le I/34e demi-brigade (commandant André d'Aramon) devient II/1er RI le 5 février 1945, et les unités régimentaires du 1er RI sont formées par le V/33e RI (bataillon de marche de Cambrai) du capitaine Henri Roger, dissous le 4 mars 1945.

Toujours cantonné à Bourges au 25 avril 1945. Puis fait mouvement avec la division pour rejoindre la 1ère armée française. Le 2 mai 1945, "à 7 h, nous foulons enfin le sol allemand", note le journal de marche de la 5e compagnie. Cantonné à Daugendorf, Riedlingen, Zwiefaltendorf et Friedlingen. Défend un pont sur le Danube, à Dettingen, le 3 mai 1945. Participe, avec le III/15e RA et le concours de l'aviation, à une opération de nettoyage, les 7 et 8 mai 1945 (500 prisonniers).

Sources : archives du 1er RI, GR 12 P 2, Service historique de la Défense ; Les Bandes de Picardie. Le 1er régiment d'infanterie dans la Résistance, éditions France-Empire, 1975 ; correspondance avec l'amicale des vétérans du 1er RI.