mardi 30 mars 2010
Les volontaires champenois
Légende de la photo : Des volontaires des Commandos M (Aube/Haute-Marne) incorporés dans le 106e RI (collection club Mémoires 52).
La 6e région militaire est recréée à Châlons-sur-Marne, dès la libération de cette ville. Composition : les départements de l’Aube, de la Marne et de la Haute-Marne. Cette région est confiée au colonel Puccinelli, ancien chef de corps du 158e RI, promu général de brigade le 23 septembre 1944. Dans un ordre du jour daté du 19 septembre, Puccinelli songe à rassembler les FFI champenois dans un 106e régiment d’infanterie (le régiment de Châlons) qui serait confié au commandant Emile Alagiraude, ancien chef des FFI de l’Aube. En réalité, ce 106 sera recréé officiellement le 1er janvier 1945, et le lieutenant-colonel Enet viendra officiellement en prendre le commandement le 24 février. D’autres bataillons seront affectés au 131e RI qui participera à la prise de l’île d’Oléron, au 21e régiment d’infanterie coloniale qui se battra en Franche-Comté, en Alsace et en Allemagne, au 16e bataillon de chasseurs à pied qui entrera en Sarre dès début mars 1944.
Le 1er bataillon du 106e régiment d’infanterie est mis sur pied à Reims entre le 5 et le 15 septembre 1944, avec des éléments FFI et FTP de la Marne. Le chef d’escadrons Pierre Bouchez, chef des FFI de la Marne, en prend d’abord le commandement, puis le chef d’escadron Marcel Koch, assisté du commandant Armand Liebaut, lui succède. Installé à la caserne Corbineau à Châlons, le I/106e RI fait mouvement vers la 21e région militaire (Metz) le 9 avril 1945. Le 17, à la caserne Jeanne-d’Arc de Thionville, une explosion accidentelle coûte des pertes terribles au bataillon : 30 tués et 80 blessés. Parmi les morts, quatre officiers dont le chef de bataillon Koch (originaire de Sézanne, il était âgé de 31 ans), les sous-lieutenants Cocusse, de Gavre et l’aspirant Girard. Le capitaine Charmet prend le commandement du bataillon. Sur le drame de Thionville, lire avec profit l’étude de Pierre Mauget et de l’amicale des revenants et anciens du 106e RI, « Le 106e régiment d’infanterie » (1999).
Le 2e bataillon du 106e est créé à Troyes, en grande partie avec des FTP Aubois. Il semble être également appelé 2e bataillon de marche de l’Aube. Le commandant Zaigue (des FTP) en assure le commandement. Il fait mouvement sur Châlons le 16 octobre 1944 puis, le 20 décembre, gagne Les Islettes, dans la Meuse, après le déclenchement de l’offensive allemande en Belgique, puis les Ardennes. Il quitte ce département le 27 janvier 1945, vient stationner à Chaumont puis gagne la Moselle.
Le 3e bataillon du 106e provient du groupement des commandos « M », que commandait le jeune commandant « Yvan » (Maurice Dupont). Ce bataillon, également appelé « Mermoz », part le 3 octobre 1944 pour Châlons (caserne Chanzy). Le 24 décembre, il se porte sur la frontière belge, dans le cadre du Groupement de sécurité Nord-Est (GSNE). Il rejoindra également la Moselle. Son chef, le commandant Alfred Hummel, a trouvé une mort accidentelle le 3 novembre 1944 dans un accident de la route dans la Marne.
Le 6e bataillon de sécurité, composé de FTP aubois, devient 1er bataillon du 131e régiment d’infanterie le 8 décembre 1944, sous les ordres du commandant Vel.
Le 132e bataillon de sécurité et des éléments du 6e groupement de pionniers, tous deux cantonnés à Troyes, donnent naissance au 5e bataillon de marche de l’Aube puis, à la même date, au 2e bataillon du 131e RI, confié au commandant Poirier. Le 131e RI fera mouvement le 13 février 1945 vers le front de La Rochelle. Il participera aux opérations de la presqu’île d’Arvert et de l’île d’Oléron. Le régiment était commandé par le colonel Cohendet puis par le lieutenant-colonel Durand. A noter que les éléments aubois étaient vêtus d’uniformes français et de casques… italiens récupérés dans un dépôt allemand à Troyes !
La Compagnie Alsace-Lorraine est créée à Troyes le 1er septembre 1944. Composée pour moitié d’Alsaciens et Lorrains, elle est articulée entre deux sections auboises et une section marnaise. Assisté du lieutenant Bournique, le capitaine Xhaard la commande. Elle fait mouvement le 20 septembre sur Nancy (caserne Hugo) où elle devient 101e compagnie de sécurité. Elle rejoindra ensuite la Moselle où, à compter du 20 octobre, elle devient bataillon de marche II/21 (commandant Paul Aubry) ou 16e bataillon de chasseurs à pied. Des éléments entreront début mars 1945 en Allemagne.
Le 9e bataillon de dragons FFI est créé à Epernay, en partie avec des éléments du mouvement Ceux de la Résistance (CDLR), mais également avec des hommes du maquis des Chênes (ceux-ci formant le 5e escadron du lieutenant de La Hamayde). Sous les ordres du lieutenant-colonel Boscals de Reals, ce bataillon compte 791 hommes au 21 octobre 1944. Il est dissous le 31 janvier 1945, ses hommes versés entre le 4e cuirassiers et la 2e division coloniale d’Extrême-Orient, à laquelle appartient un nouveau 9e dragons recréé parallèlement à Paris le 16 janvier 1945.
Créé à Reims le 1er septembre 1944, le 4e bataillon de cuirassiers FFI est aux ordres du chef d’escadron Marcel Henry puis du chef d’escadrons Pierre Bouchez (qui vient du 106e RI). A partir du 15 décembre, ce bataillon reçoit la garde du drapeau de la Région C. Le 1er janvier 1945, il devient officiellement 4e régiment de cuirassiers, sous les ordres du colonel d’Ales.
Le 21e bataillon de sécurité (en référence au 21e RI caserné à Chaumont et à Langres) est mis sur pied en septembre 1944 avec les FFI de Haute-Marne. Portant également le nom de 1er bataillon de la Haute-Marne, ou Bataillon de Chaumont, il devait initialement être intégré dans le 106e RI. Cantonné à Chaumont (quartier Foch) et à Langres (caserne Turenne), il est aux ordres du lieutenant-colonel René Bocquillon, ancien chef du bataillon Jérôme. A l’effectif de 530 hommes, il fait mouvement à partir du 14 octobre 1944 vers la Franche-Comté, où ses hommes sont versés dans le 4e régiment de tirailleurs sénégalais – il deviendra 21e régiment d’infanterie coloniale le 1er novembre 1944.
La compagnie Max est issue du maquis d’Auberive. Sous les ordres du capitaine « Max » (Paul Carteron), elle regroupe 130 hommes. Cantonnée à Parnot, près de Bourbonne-les-Bains, elle précède le bataillon de Chaumont dans son mouvement vers le 4e RTS. Elle est officiellement versée dans la 1ère compagnie du I/4e RTS le 13 octobre 1944.
Pour compléter ce tableau, signalons qu’une section de FTP marnais (de la Montagne de Reims) a rejoint la colonne Fabien (futur 1ère Brigade de Paris puis 151e RI).
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Où peut-on se procurer le livre de Pierre Mauget ? Je suis interessé par l'accident du 17 avril 1945. Ma petite fille est une arrière petite-fille de Marcel Koch.
RépondreSupprimerBonjour. Il était disponible auprès d'une amicale des anciens du 106e RI, basée à Châlons-en-Champagne, dont je n'ai malheureusement plus l'adresse. Cordialement.
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