Parmi les nombreuses formations FFI incorporées dans ce qu'on appelle communément la colonne Fabien (groupement parisien commandé par le colonel Pierre Georges, alias «Fabien»), figure une unité FTPF meusienne. Appelée Bataillon de la Meuse ou Bataillon Freddy (du nom d'un officier FTPF tombé durant la libération), cette unité réunit environ 500 hommes qui se sont rassemblés, début septembre 1944, à Saint-Mihiel, Montmédy ou Merville. Dans leur très grande majorité, ils sont Russes, Yougoslaves et Polonais. D'ailleurs, leur chef, le commandant Victor Bardach, alias «Gérard», est un Polonais membre du mouvement Main d'oeuvre immigrée (MOI).
Les informations relatives à la courte histoire de ce bataillon nous sont essentiellement connues grâce à l'ouvrage de Claude Collin sur les FTPF meusiens.
L'unité est employée, en septembre 1944, dans le secteur de la Moselle, notamment près de Silvange, aux côtés des fantassins américains. Elle perd notamment, le 27 septembre 1944, deux sergents, Abel Terrier, 21 ans, tué à Silvange, et le très jeune Meusien (originaire de Souilly) Louis Legardeur, 17 ans et demi, à Bertrange. Le 30 septembre, le Bataillon de la Meuse est incorporé dans le 1er régiment de marche de Paris du Groupement tactique de Lorraine, nouveau nom de la colonne Fabien, qui deviendra plus tard 151e régiment d'infanterie.
Durant la campagne 44-45, près d'une quinzaine de soldats du 15-1 natifs de la Meuse trouveront la mort au combat. La plupart, lors du passage du Rhin le 31 mars 1945 : Félicien Barat, de Romagne-sous-Montfaucon ; Michel Bigorgne, d'Ancemont ; André Leblanc et Raymond Moulut, de Récourt-le-Creux ; Camille Lorant, de Chattancourt ; Raymond Ruquin, d'Haudainville ; Santo Zagni, de Belleville... Mais aussi Gilbert Durville, d'Etain, tué le 12 janvier 1945, en forêt de la Harth ; Marcel Lomel, de Commercy, décédé le 10 février 1945 à Mulhouse, des suites de blessures ; Albert Oudin, de Dieue, tombé le 2 avril, à Gemersheim ; Louis Person, de Vadelaincourt, mort le 1er avril, des suites de blessures ; Jean Pierrot, de Stenay, tombé le 8 avril ; Marcel Povillon, d'Aubréville, mort le 30 décembre à Mulhouse des suites de blessures ; Marcel Wittmann, d'Haudainville, tué le 2 avril à Karlsdorf...
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