C'est une unité restée dans l'ombre. Dans les années 90, un vétéran de la 10e division d'infanterie, la "division de Paris", nous communiquait un historique de la compagnie mixte de transmissions 10/84. Cet historique, rédigé par M. Barbier, regrettait que la CMT n'ait pas été reconnue unité combattante. Cet article se veut donc un hommage à ces soldats de l'ombre.
Officiellement, la CMT 10/84 voit le jour le 1er décembre 1944. Cantonnée au château de Darvault, près de Nemours (Seine-et-Marne), intégrée dans la 10e division d'infanterie, la compagnie, présente le 11 janvier 1945 lors d'une cérémonie présidée par le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, fournit un détachement destiné le 15 janvier à opérer sur le front des Vosges.
Le déplacement depuis Nemours se fait "en wagons à bestiaux par un froid sibérien (...) Débarquement du personnel et du matériel à Pouxeux (...) De ce jour jusqu'à la mi-mars, le détachement cantonnera successivement à Vecoux, Ramonchamp, Le Thillot. Du Thillot, un groupe de cinq ou six sapeurs et un caporal (dont Pierre Brunet, Jean Dubois, Balagna et moi-même...) est détaché à Urbès en Alsace. A notre arrivée dans cette localité, nous remplaçons les sapeurs télégraphistes du 24e RI (10e DI), qui changent de position pour gagner Willer-sur-Thur, où le régiment relève le 1er BCP. Dès cet instant, l'adjudant des transmissions du 24e RI, avant son départ, nous met à la disposition du central téléphonique tenu par les téléphonistes du 3e tabor... Notre mission consistera, sur leurs appels, de jour comme de nuit, par tous les temps, à réparer les lignes les reliant aux unités du secteur. C'est à dire les 5e et 24e RI de la 10e DI, le 3e tabor, le Régiment du Morvan et une batterie de 105 en position face à la filature de Malmerspach, elle-même occupée par un PC du Régiment du Morvan.. Notre secteur d'actions couvrait à partir d'Urbès les agglomérations suivantes : Storckensohn, Mollau, Husseren, Wesserling, Schiffels, Mitzach, Fellering, Oderen, Kruth, Ranspach, Malmerspach, Saint-Amarin, Moosch, Willer-sur-Thur... Les lignes téléphoniques étaient tirées au plus direct à travers bois et montagne à même le sol et enfouies sous la neige, ce qui rendait la détection des coupures très difficile. Ce qui nous a conduits, pour couper au plus court dans la recherche des lignes détériorées, de passer par des endroits minés non balisés... Au cours d'une de nos sorties, nous avons rencontré une auto-mitrailleuse du 2e RSAR en position avec le radio Zamm à son bord, lui aussi détaché de notre compagnie. A cette époque, le commandant des transmissions du QG de la 10e DI était le commandant Maurizi". (à suivre) Copyright club Mémoires 52 - Toute reproduction interdite sauf autorisation de l'auteur.
lundi 14 mars 2016
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