Il y a 75 ans, des
volontaires parisiens intégrés dans la célèbre Colonne Fabien
subissaient des pertes sensibles dans le secteur de Gravelotte, entre
Saint-Mihiel et Metz.
Le 1er bataillon de
marche de Paris, dit «République», a été mis sur pied à compter
du 9 septembre 1944. Constitué à Coulommiers, il réunissait 450
hommes, répartis entre quatre compagnies, sous les ordres du
commandant Maroy. Le jeune capitaine Pierre Galais («Neuville»), 22
ans, commandait la 1ère compagnie, le lieutenant Brunet la 3e, le
capitaine Bello la 4e, le capitaine Vidal la compagnie lourde...
C'est le 22
septembre 1944 que le bataillon fait mouvement afin de rejoindre le
Groupement tactique de Lorraine (GTL), qui est l'ancienne colonne
Fabien. Le GTL, parti de Nanteuil-le-Haudouin et arrivé en Lorraine
depuis une dizaine de jours, opère alors aux côtés du 30e corps
d'armée américain aux confins de la Meurthe-et-Moselle et de la
Moselle. Le 1er BM de Paris renforce, pour sa part, le 359e RIUS dans
le secteur de Gravelotte. Il va alors prendre part à une action
offensive.
Dans un historique
conservé par le Service historique de la Défense à Vincennes, le
commandant Jean-Raphaël Chagneau (un instituteur), membre de
l'état-major du colonel Pierre Georges («Fabien)», détaille cette
opération :
« L'attaque
fut décidée pour le 26 à l'aube. La 1ère compagnie (est) mise en
place dans la nuit du 25 au 26 avec l'assurance d'un appui
d'infanterie américaine. Les instructions écrites du capitaine
Neuville lui prescrivent le nettoyage des trous de carrières de part
et d'autre de la route, et la liquidation de toute résistance de la
ferme Saint-Hubert.
A l'aube du 26, une
brume assez dense noyait le vallon de la Mance, brume qui s'éclaircit
brusquement aux premiers rayons du soleil dégageant la visibilité,
et d'un observatoire ennemi situé dans les bois de Vaux
(observatoire repéré par la suite) fut déclenché un tir violent
(probablement de mortiers) qui s'abattit sur les taillis où
s'abritaient les sections de Neuville (5 h).
Nous eûmes des
morts et des blessés dont le capitaine Neuville qui, mortellement
atteint (colonne vertébrale sectionnées), transmit, avec un
admirable sang froid, ses ordres écrits et verbaux à l'un de ses
chefs de section, le lieutenant Michel», de son vrai nom Gaston de
Tretaigne.
«Celui-ci lança
l'attaque, nettoyant à la grenade les trous de carrière,
progressant dans le secteur Nord de la Nationale 3 jusqu'aux abords
immédiats de la ferme Saint-Hubert où un feu violent d'armes
automatiques et d'artillerie provenant du Fort Jeanne d'Arc
l'immobilise...»
La ferme sera prise,
et dans les jours suivants, le bataillon luttera pour conserver ces
positions. Au 28 septembre 1944, il déplorera, selon le commandant
Chagneau, une quinzaine de tués et le double de blessés. Par la
suite, il fusionnera avec le Bataillon de la Jeunesse (capitaine Jean
Ridoux) pour former le 2e régiment de marche de Paris, futur 1er
bataillon de la Brigade de Paris (151e régiment d'infanterie).
Les victimes des
combats de Gravelotte recensées par le ministère des Armées :
. Jean-Jacques
Bernard, de Paris, 18 ans,
. Victor Blot, de
Calais, 24 ans,
. Louis Briatte, de
Paris, 19 ans,
. Pierre Brière, de
Paris, 19 ans,
. Jean Delvigne, de
Paris, 22 ans,
. capitaine Pierre
Galais («Neuville» ou «Charcot»), né à Amiens en 1922,
. Raymond Ganne, du
Cantal, 19 ans,
. sergent Pierre
Provost, de Paris, 19 ans,
. Marceau Rombaut,
de Paris, 18 ans (il est né le 25 septembre 1926),
. Raymond Solleret,
de Paris, 23 ans (décédé le 27 septembre)
. Jean Sourdillon,
de Paris, 21 ans
. Roger Thevenault,
du Cher, 20 ans.
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