mercredi 9 avril 2025

Les 33e et 34e régiments d'infanterie (1944-1945)


Le lieutenant-colonel Dussarat présente le drapeau du 34e RI au général de Gaulle. 
Photo parue dans l'ouvrage "Le front du Médoc. Une brigade FFI au combat".


33e régiment d'infanterie

Chef de corps : colonel Léon Gros.

Recréé le 15 janvier 1945 sur ordre du général Deligne, commandant la 1ère région militaire (Lille), avec des bataillons mis sur pied entre le 16 septembre et le 30 octobre 1944. Porte également l'appellation de 33e RINE (régiment d'infanterie non endivisionné).

Organisation : état-major à Valenciennes. 1er bataillon (Arras) : commandant Heduy. 2e bataillon (Lille) : commandant Gauthier Sainte-Marie, mis sur pied comme I/43e RI. 3e bataillon (Saint-Omer) : commandant Léon Pecqueur puis capitaine Helme-Guizon, créé comme IV/110e RI. Le régiment est équipé à l'anglaise. A noter qu'il existait également un V/33e RI (bataillon de marche de Cambrai) du capitaine Henri Roger, versé au 1er RI.

Opérations 

7 avril 1945 : le II/33e RI fait mouvement vers la Poche de Dunkerque. Installé à Bourbourg, Looberghe, Craywick, à la distillerie du Grand-Millebrugghe.

10 avril 1945 : action offensive allemande contre les positions du II/51e RI. Le II/33e RI reçoit l'ordre de réoccuper Vanherseck, Stevenoo et le pont de Spcyker qui étaient perdus. La ferme Vanherseck ne peut être reprise par la 6e compagnie que le capitaine Galland, commandant la compagnie de commandement, reprend en main.

11 avril 1945 : reprise de l'attaque à 17 h 30. "La 9e compagnie parvient à Stevenoo mais est prise sous un violent tir de barrages qui lui inflige des pertes sévères" (historique du 33e RINE). L'opération est un nouvel échec, les hommes se replient à minuit. Le II/33e RI a perdu quatre morts, huit disparus et 40 blessés dont le lieutenant Verwickt (9e compagnie) et le sous-lieutenant Isnard, commandants de compagnies. Il a fait cinq prisonniers.

12 avril 1945 : le I/33e RI parti d'Arras arrive sur le front de Dunkerque, à Bourbourg, et monte en ligne derrière le II/33e RI.

15 avril 1945 : la section du sous-lieutenant Roger Callewaert (8e compagnie) appuie une attaque de la brigade tchèque sur le pont de Spycker, Stevenoo et la filature. C'est encore un échec, qui lui coûte quatre tués dont le sous-lieutenant Callewaert et huit blessés.

16 avril 1945 : nouvelle action offensive allemande. Le II/33e RI plie mais ne rompt pas. Il fait cinq prisonniers. Dans la nuit du 16 au 17, le I/33e RI relève le 51e RI sur ses positions.

17 avril 1945 : une trêve permet le retour de six prisonniers du II/33e RI.

1er mai 1945 : le sous-lieutenant Agulhon du II/33e RI est blessé à mort en piégeant sa position.

2 mai 1945 : le capitaine Basseux (8e compagnie), les sous-lieutenants Sauvage et Guittard sont blessés par l'explosion d'une grenade.

5 mai 1945 : ultime accrochage impliquant le 33e RI. A la reddition de Dunkerque, il aura perdu seize tués et 81 blessés. 

Sources : archives du 33e RI, GR 12 P 8, SHD.


34e régiment d'infanterie

Chef de corps : lieutenant-colonel Léonce Dussarat (Léon des Landes).

Recréé le 21 décembre 1944 (officiellement le 1er janvier 1945) sur le front du Médoc. Une note de service du colonel Jean de Milleret, commandant la Brigade Carnot et datée du 8 décembre 1944, avait prescrit la création du II/34e RI par fusion du Bataillon Aturin (dit d'Aire-sur-Adour) et du Bataillon Doussy.

Organisation : Chef d'état-major : commandant François Badie. 1er bataillon (commandant Louis Claverie) : issu des Bataillons Nord-landais et Georges. 2e bataillon (commandant Tramond puis commandant Robert Duchez) : issu du bataillon Aturin (commandant Tramond puis capitaine Baradat), du Bataillon d'Arcachon (Duchez) et de la Compagnie Doussy. 3e bataillon (commandant Jean Barret) : 

15 janvier 1945 : le II/34e RI relève le II/7e RIC (et le I/7e RIC le 17 janvier). Son PC est à Dignac.

31 janvier 1945 : deux tués au régiment.

15 février 1945 : une patrouille du I/34e RI perd six prisonniers dans un accrochage sur la route La Hourcade - Saint-Vivien.

17 mars 1945 : le lieutenant Graille de la 3e compagnie est blessé.

28 mars 1945 : le Bataillon Atlantique du Lot-et-Garonne (commandant Maurice Baril puis commandant J. Barret), arrivé le 12 décembre 1944 dans le Médoc et présent en ligne depuis le 16 février 1945, est rattaché au 34e RI dont il forme le 3e bataillon.

14 avril 1945 : offensive de la Brigade Carnot contre la Poche du Médoc. Le 34e RI occupe Château-Canau.

15 avril 1945 : progression "pénible sur terrain inondé". Le régiment est accroché devant l'ouvrage UP9. La journée est rude, le soldat Joseph Bauer, notamment, est tué. A 22 h, repli sur le Marais des Pêcheries, la base de départ.

16 avril 1945 : parti de Saint-Vivien, le II/34e RI prend Port-Saint-Vivien et prend les défenses de la Pointe des Oiseaux.

18 avril 1945 : le régiment a pour objectif Neyran. Le chenal de Talais est franchi, le fossé anti-chars atteint, et la coupure franchie par la plage. Les pertes sont très lourdes : à la 10e compagnie du II/34e (lieutenant Lalanne), les soldats Jean Duviella et Julien Laffitte sont tués ; la 6e compagnie (lieutenant Frisou) déplore cinq morts ; le III/34e (Lot-et-Garonne) est également éprouvé : le lieutenant Charles Kempeners, Léon Cégeski et Ernest Prouvé ont été tués, Fernand Marrot et Gabriel Bonnet mortellement blessés... Au moins treize soldats du 34e RI ont perdu la vie ce jour-là.

19 avril 1945 : après la reddition du blockhaus de La Longue, le régiment participe à la progression sur Le Verdon (II et III/34e RI). Ses hommes entrent dans la matinée dans la localité, où le II/34e libère des camarades capturés à Saint-Vivien ainsi que des prisonniers du 154e régiment du génie d'assaut (2e régiment d'infanterie du Lot). Puis le drapeau français est hissé sur le château d'eau du môle d'escale par le capitaine André Huser, commandant la compagnie de choc du III/34e RI (15e compagnie). Direction ensuite la Pointe de Grave. Le sous-lieutenant Martin, de la 10e compagnie, est blessé, mais à 22 h, la liaison est réalisée avec le 131e RI.

20 avril 1945 : le capitaine Jean L'Huillier, du I/34e RI, obtient la reddition du colonel Prahl, commandant la forteresse Médoc. Les combats s'achèvent avec la prise de l'ouvrage Y 156.

22 avril 1945 : le commandant Badie, qui avait le commandement opérationnel du régiment pour ces opérations, est fait chevalier de la Légion d'honneur, et le soldat Octave (9e compagnie) reçoit la Croix de guerre lors d'une cérémonie à Grayan.

6 mai 1945 : décès à Villenave-d'Ornon de Guy Géraud, 16 ans, des suites de ses blessures.

Sources : archives du 34e RI, GR 12 P 8, SHD.


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