vendredi 16 avril 2010

Les volontaires auvergnats (1ère partie)

La Division légère d’Auvergne, ou colonne R6, est mise sur pied après la libération de Clermont-Ferrand. Elle est placée sous les ordres du colonel Roger Fayard, dit « Mortier », chef (ORA) des FFI de la région. Il est généralement admis que cette DLA s’articule autour des unités suivantes :
. Colonne rapide 2 (Cantal), cdt Anselme Erulin (« Carlhian) puis cdt Playe (« Eynard »),
. Colonne rapide 3 (Puy-de-Dôme), cdt Serge Renaudin d’Yvoir (« Victoire »), chef de la zone 16,
. Colonne rapide 5 (Cantal), cdt Auguste Merlat (« Allard) », qui reprend les traditions du 8e régiment de dragons,
. Colonne rapide 6, cdt Roger Thollon (« Renaud »), officier de l’armée de l’air de 30 ans,
. Colonne rapide 7 (Cantal), cdt Etienne Aubry,
. groupement cdt Le Porz (« Monnet »), de l’Allier, composé de trois bataillons,
. groupement cdt Marcel Colliou (« Roussel »), ex-chef du III/152e RI de l’armée d’armistice,
. groupement Privat (« Didier »),
. les FFI de Haute-Loire (colonne rapide 4, selon plusieurs sources), cdt Serge Zapalski (« Gevolde), chef des FFI du département,
. groupement du cdt Thiollet, composé de gardes mobiles de l’Etat français,
. groupement Raberin, composé de GMR.

A noter que cette division comprend une unité de fusiliers-marins qui résidaient à Vichy, la Compagnie de marche de la Marine du Centre, sous les ordres du lieutenant de vaisseau Fontaine, qui perdra dix tués lors des combats des ponts de la Loire.

Dans le cadre du Groupement de marche du Sud-Ouest (colonel Schneider), la DLA commence début septembre 1944 sa montée vers le nord : elle opère dans l’Allier puis se distingue lors de la défense des ponts de la Loire, à Decize.


A la mi-septembre 1944, la division se réorganise en quatre demi-brigades :
. la CR 2 et la CR 3 se fondent le 13 septembre dans la 1ère demi-brigade, dite demi-brigade Erulin. Celle-ci se compose du bataillon du commandant de Sagazan (450 hommes), du bataillon Chouan (cne puis cdt Bernard Gouy, 350 Nord-Africains), du bataillon du commandant Renaudin d’Yvoir et de la compagnie d’engins André (équipée de mitrailleuses 20 m/m). Le 15, elle est renforcée par les 600 volontaires de l’Allier du bataillon de marche du cdt Emile Mairal, dit « Michel » (futur général), issu du groupement Le Porz. Le 17, la demi-brigade Erulin (promu lieutenant-colonel trois jours plus tard) se porte sur la région d’Auxonne, en Côte-d’Or. Le PC de la Division légère d’Auvergne est alors à Pontailler-sur-Saône.
. la CR 6 et la CR 7 donnent naissance à la 2e demi-brigade, confiée au lieutenant-colonel Thollon. Son organisation : le bataillon Goaille, le bataillon Ostertag, le bataillon Aubry et une compagnie régimentaire d’engins, composée de pompiers de l’air et de gardes.
. le groupement Colliou forme la 3e demi-brigade. Aux ordres du commandant Colliou puis du commandant Gaston Marcelin, elle se compose des bataillons Privat, Durif et Cosson, ainsi que le groupe d'escadrons Thiollet (gardes mobiles), les groupes-francs Alice et Dédé ;
. la 4e demi-brigade, dite « Gevolde », du lieutenant-colonel Zapalski réunit le 1er bataillon de la Haute-Loire (cdt Amaury de Warenghien, dit « L’Ancien »), du 2e bataillon de la Haute-Loire (cdt Kaufman, dit « André ») et du bataillon Volle.
La division réunit également un groupe de reconnaissance (capitaine Gayraud) et une artillerie divisionnaire (chef d'escadron Dupoux).


A noter que plusieurs éléments l’ont quittée :
. le bataillon Thiollet opère dans les Vosges avec la 3e division d’infanterie algérienne,
. le 8e dragons FFI du commandant Merlat qui, dès, le 6 septembre 1944 se joint au 2e dragons (1ère Armée française) pour combattre à Autun, puis dans les Vosges,
. la Compagnie de marche de la Marine du Centre est destinée à rejoindre le 4e régiment de fusiliers-marins, etc.

Le 3 octobre 1944, le colonel Fayard quitte le commandement de la division pour aller diriger la XIIIe région militaire à Clermont-Ferrand. Il emmène avec lui son chef d’état-major, le lieutenant-colonel Schmückel (« Chabert »), et le lieutenant-colonel Playe. C’est le lieutenant-colonel Colliou qui lui succède, avec le lieutenant-colonel Gabriel Putz, dit « Florange » (qui mourra en Algérie) pour commandant en second et le commandant Emile Bonnefoy pour chef d’état-major.
Mise à la disposition de la 9e DIC le 12 octobre, la 1ère demi-brigade part deux jours plus tard pour Sancey-le-Grand. Son PC est à Indevilliers, dans le Doubs.


C’est là qu’une nouvelle organisation de la division intervient. Elle s’explique par une importante diminution des effectifs. Ainsi, du côté de la 1ère demi-brigade, environ 300 hommes ne se sont pas engagés, et à peu près autant ont rejoint les unités de la Marine, de la coloniale, de l’aviation, de la garde. Même situation du côté de la 2e demi-brigade : le lieutenant-colonel Thollon s’en va rejoindre son arme d’origine, l’armée de l’air (il commandera le groupe de chasse II/18), comme de nombreux éléments de son unité, si bien que les effectifs sont tombés à environ 250 hommes au 15 octobre.


Cette réorganisation donne naissance, le 15 octobre officiellement, à la Demi-brigade d’Auvergne (DBA), ou Régiment FFI d’Auvergne, à quatre bataillons :
. le 1er (lieutenant-colonel Erulin) est issu de la 1ère demi-brigade Erulin,
. le 2e (cdt Gendre puis cdt Georges Biarez) provient de la 2e demi-brigade Thollon, Sa 6e compagnie est aux ordres du capitaine Etienne Gues (« Ety) ».
. le 3e (cdt E. Cosson puis cdt Henri de Sagazan) est formé par la 3e demi-brigade « Roussel », Sa 9e compagnie est commandée par le lieutenant Deabriges, et elle a notamment reçu le groupe-franc « Alice »,
. le 4e (cdt Warenghien) est issu de la 4e demi-brigade « Gevolde ».


Dans la nuit du 16 au 17 octobre, le I/DBA monte en ligne dans le secteur du 13e régiment de tirailleurs sénégalais (9e DIC), à Villars-lès-Blamont, Blamont et Autechaux, dans le Doubs. Le 20, il perd son premier tué : le sous-lieutenant Pierre-Dupleix. Le 23, il déplore quatre tués et six blessés. A ce moment, le bataillon est ainsi articulé : la 1ère compagnie (Dutter) est commandée par le lieutenant Warluzel, la 2e par le capitaine Maury, la 3e (Bernard) par le lieutenant Meyer (« Lorrain ») puis par le capitaine Thebaut, la compagnie d’accompagnement par le capitaine Tardivat, la compagnie de commandement par le capitaine Jacobs. Durant son séjour dans ce secteur, les pertes en officiers du bataillon sont particulièrement importantes : le capitaine Jacobs est tué le 30 octobre, le sous-lieutenant Thiriet est blessé le lendemain, le capitaine Maury le 9 novembre.


Le 22 octobre, le II/DBA (commandant Gendre vient à son tour relever le I/4e régiment de tirailleurs sénégalais dans le secteur de Vermondans, près de Pont-de-Roide.


Le 14 novembre 1944, la 1ère Armée déclenche son offensive dans le Doubs.
. le I/DBA est alors rattaché au groupement Est du général Morlière (9e DIC), à Blamont et à Autechaux ;
. les II et III/DBA au groupement Ouest du colonel Salan (chef de corps du 6e RIC) ;
. le IV/DBA assure la sécurité des lignes. (A suivre)

Source principale : historique du 1er bataillon du 152e RI (communiqué par M. Gérard Murat).

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