vendredi 9 avril 2010

Robert Creux, soldat du 21e RIC, tombé à l'aube de ses 16 ans


Robert, Camille Creux est né le 18 janvier 1929 à Saint-Dizier. Son père, également prénommé Robert, exerce la profession de cheminot, et sa famille est alors domiciliée au 618, avenue de la République, dans la cité bragarde.
Orphelin de mère, il réside ensuite à Villiers-en-Lieu puis à Valcourt, et devient manœuvre au camp de Saint-Eulien. Il profite d’une absence de son père pour rejoindre, le 20 août 1944, la 3e section (Georges Chapron) du maquis Mauguet. A 15 ans, Robert Creux est le benjamin de cette unité FTPF haut-marnaise. Il participe aux ultimes opérations du maquis (embuscade de Saudrupt, libération de Chaumont), puis décide de suivre ses camarades engagés volontaires pour la durée de la guerre. Il les supplie de ne pas révéler son véritable âge… Ce qui explique qu’il soit présent, le 29 septembre 1944, au départ des volontaires du Centre de triage de Saint-Dizier pour Chaumont. Sa visite d’incorporation au bataillon de Chaumont (ou 1er bataillon de la Haute-Marne) intervient le 2 octobre 1944. Robert Creux va mentir à son père dans un courrier annonçant son enrôlement au sein du bataillon : « Je suis de la classe. » Il s’est vieilli de trois ans…
Mi-octobre 1944, Robert Creux fait partie du contingent de plusieurs centaines de Haut-Marnais incorporés dans le 1er bataillon du 4e régiment de tirailleurs sénégalais (futur 21e régiment d’infanterie coloniale), dans le Doubs. Affecté à la 3e compagnie du capitaine Jean Eon, il est de tous les combats. Il se distingue même en abattant un soldat allemand en forêt de la Harth. Le 9 janvier 1945, il fait partie des marsouins présentant les armes à André Diethelm, ministre de la Guerre, et au général de Lattre. C’est durant cette période que son âge véritable est révélé au capitaine Eon. Lequel veut le renvoyer de sa compagnie. Les marsouins se souviendront des pleurs de l’adolescent suppliant l’officier de le conserver au sein de ses effectifs. Robert Creux obtiendra satisfaction, puisque le 2 février 1945, il prend part, au sein de la 3e section de l’aspirant Pierre Thiabaud, à l’attaque de la cité Sainte-Barbe, commune de Wittenheim, près de Mulhouse. Lors de l’assaut, un éclat d’obus cisaille la manche gauche du benjamin du bataillon, qui vient de fêter ses 16 ans. Pendant le nettoyage de la cité, des coups de feu sont tirés depuis une maison qui avait été indiquée inoccupée aux marsouins. Robert Creux s’y dirige en compagnie du caporal Gilbert Combre, de Saulxures, ancien du maquis de Varennes. Il essaie de gagner l’étage. Dans la cage d’escalier, deux rafales de mitraillette retentissent : elles atteignent au corps Robert Creux, qui s’écroule. Mort. Cette perte provoque la fureur de ses camarades qui s’emparent de la maison. Un Allemand, soupçonné d’être l’auteur de la mort de l’adolescent, est abattu. Au soir du 2 février, le I/21e RIC aura perdu 32 tués et 83 blessés, dont une dizaine décéderont.
Médaillé militaire à titre posthume, Robert Creux repose dans le cimetière de Gigny à Saint-Dizier. Une place de sa ville natale perpétue son souvenir.

4 commentaires:

  1. C etait le meilleur copain de jeunesse de mon père....Roger HENRIONNET Quand Robert a demandé à mon père de le suivre pour rejoindre le maquis Mauguet, mon père lui a répondu qu il s occupait des travaux à la ferme car mon grand père et mon grand oncle etaient prisonniers de guerre et en Allemagne depuis 1940...et c est la dernière fois que mon père a vu son copain Robert c etait au mois de septembre 1944 et il ne le reverra plus jamais

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  2. Quel engagement et quel courage pour ce jeune homme qui s’est battu pour notre liberté.
    Un exemple qu’il faudrait diffuser dans les écoles

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  3. Je connais mr Henrionnet roger qui m'a raconté cette émouvante histoire

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