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| Pierre Georges, alias colonel Fabien, mort pour la France à Habsheim. |
Formée de volontaires de la région parisienne, de la Meuse, mais également de la Marne et de l'Aisne, la Brigade de Paris (ex-Groupement tactique de Lorraine) rejoint en décembre 1944 la 1ère armée française, après avoir opéré aux côtés de l'armée américaine en Meurthe-et-Moselle et en Moselle. Elle se transforme en 151e régiment d'infanterie. Voici une évocation de ses opérations en Alsace et en Allemagne, d'après les extraits du tome 1 de "Volontaires de l'an 1944" consacrés à ce corps.
10 décembre 1944
"Réunie à
Vesoul où elle est présentée au général de Lattre, la Brigade (ou 1er Régiment) de Paris est
conduite jusqu'à Habsheim et, mise à disposition du 1er corps, elle
monte en ligne dans la nuit du 13 au 14 décembre dans le sous-quartier de Hombourg, où elle relève le I/21e RIC. Renforcée du
corps-franc Paris XVIIIe, elle deviendra, le 12 janvier 1945, 151e
RI, le régiment commandé avant-guerre par Jean de Lattre."
27 décembre 1944
"L'explosion d'une mine apportée au PC de
Habsheim coûte la vie au colonel Fabien, commandant la
Brigade de Paris, à son adjoint le lieutenant-colonel Marcel
Pimpaud (Dax), au capitaine Ernest Lebon, 47 ans, à un officier
de liaison de la 9e DIC (le capitaine Blanco), à une jeune
secrétaire, Gilberte Lavaire, 22 ans. Georges Van de Kherkove est
également tué ce jour-là. Enfin, mortellement blessé, le capitaine
Pierre Katz, 33 ans, chef du 3e bureau, devait succomber à ses
blessures. Le colonel Claude Jaeger (Michelin), 27 ans, prendra le commandement de la Brigade de Paris, qui deviendra 151e RI le
12 janvier 1945."
18 janvier 1945
"Mort d'Henri Brebion, 18 ans,
en forêt de la Hardt (par éclat de mortier), de Berthoux et
d'Emile Hadangue, des suites de blessures".
8 février 1945
"Tandis que la brigade de spahis du colonel
Brunot atteint Hombourg, que le 5e RTM entre dans Fessenheim
puis Blodelsheim, où son chef de corps, le colonel Charles
Dewattre, est mortellement blessé, et que le 21e RIC est
douloureusement éprouvé devant Bantzenheim, le 151e RI, également mis en mouvement, arrive à Petit-Landau, ayant perdu, au cours de sa progression, Marcel
Clerambaux, Parisien de 17 ans, Louis Clauzel, 19 ans, Lucien
Gandrille, 28 ans, Jean Lefebvre, 22 ans, Georges Palais, 20 ans,
Johannes Richard Blanc*..."
* Ces dernières semaines, le régiment a perdu de nombreux tués, à Habsheim et
dans la forêt de la Hardt : Fernand Billard, 21 ans, le 20 janvier 1945, Alphonse
Carrez, 26 ans, le 24 janvier, Robert Delattre, 22 ans, le 2 février, Jean Painvin, 20
ans, le 2 février, René Breton, 19 ans, le 6 février (des suites de blessures), sans
doute Raymond Digregorio, 39 ans (blessé et tombé à l'eau, à Petit-Landau). Puis,
le 9 février, Ernest Celarie, et Robert Rolland, 19 ans ; le 10 février, Jean-Edouard
Leroy, 21 ans (par mine à Huningue), Marcel Lomel, 20 ans (de ses blessures à
Mulhouse), Joseph Siegwarth, 21 ans (par mine dans la Hardt) ; le 12 février, Guy
Berger, 18 ans (par balle à Habsheim), Araldo Berti, 33 ans (par balle).
1er mars 1945
"Renforcé le 2 février 1945 par le 1er bataillon territorial de
la XIVe région militaire (commandant Noël Ruat), parti de Saint-Etienne pour Valdahon le 13 janvier 1945*, puis par le 1er
bataillon de l'Aveyron (30 officiers, 434 hommes au 16 février 1945), le
151e RI, qui comptait 2 400 hommes à cette date, est recréé
officiellement le 1er mars 1945 et remplace le 8e RTM au sein de la
2e DIM. Ayant accueilli, pendant son séjour en forêt de la Hardt,
des officiers supérieurs non FFI, comme les commandants
Clément, chef d'état-major, Maurice Bichon et Richard, le
régiment avait pour chefs de bataillon, toujours à la date du 16
février 1945, le capitaine Chevallier, dit Audier, venu du Bataillon de
la République, le commandant Vidal et le commandant Bernard
Cunin, ce dernier issu des FFI de l'Yonne. Puis le commandant
Cuenoud prendra la tête du I/151e RI, Cunin celui du II/151e RI.
Pour quelques jours encore, le chef de bataillon Vittori
conservera le commandement du III/151e RI, dont les 10e, 9e et
11e compagnies ont été formées le 21 février 1945 par les 1ère, 2e et 3e
compagnies de son 1er bataillon de l'Aveyron, avant de le laisser
au capitaine de Linarès."
* « Après avoir rejoint spontanément les FFI dans la Loire en août 1944, je me porte
volontaire pour un engagement pour la durée de la guerre plus trois mois, le 1er
décembre 1944, au titre du 2e bataillon de la Loire pour rejoindre le Valdahon
(dans des wagons à bestiaux). Le 3 février 1945, le 2e bataillon de la Loire est
versé au 151e RI […] à Habsheim, Haut-Rhin, où je suis affecté au II/151e RI,
commandant Cunin, 7e compagnie, capitaine Lescouret » (lettre d'Antoine Béal du
29 septembre 2003). Selon le colonel Jaeger, les effectifs de ce bataillon de la
Loire s'élevaient à 380 hommes au 2 février 1945.
31 mars 1945
"Finalement avancée à la date du 31 mars 1945, l'opération de franchissement du Rhin sera
réalisée avec deux principaux sites de passage : devant Spire, pour le
3e RTA, et à Germersheim, pour le 4e RTM et le 151e RI. Le
régiment de volontaires de Paris, de la Loire, de l’Aveyron et de la
Meuse partira de la plage A, au sud-est de Mechtersheim. Ces
fantassins comme les tirailleurs qui passeront au sud se voient
mettre à disposition une flotte de 55 bateaux M2 et de quinze
stormboats.
C’est la 5e compagnie (lieutenant Joseph Rodrigues) du
II/151e RI, où ont été notamment affectés les volontaires du
Bataillon de la Meuse et du bataillon de la Loire, qui constituera
la première vague de l’opération.
« A 4 h 45, précise le journal de marche du bataillon, le tir
de préparation se déclenche et dure jusqu’à 5 h, se poursuivant alors par un
tir d’encagement d’une vingtaine de minutes. Sur la plage n°1, la 5e
compagnie prend place sur douze bateaux. Six seulement réussissent à
démarrer après de multiples efforts des mécaniciens timoniers.»
Officier d’origine italienne âgé de 34 ans, venu du bataillon
de la Loire, le lieutenant Antoine Calligaris est à bord du premier
canot. Constatant le retard au démarrage de la moitié des
embarcations, il se rabat sur l’île triangulaire en "L" - c'est ainsi
qu'elle est qualifiée dans le JMO - pour les attendre. Enfin la
flotte est au complet. « Mais l’heure H (5 h) est largement dépassée,
poursuit le compte-rendu du II/151e RI : il est 6 h 10 et il fait jour […]. Les canots sont pris d’enfilade par les feux d’une casemate de la rive
droite du Rhin. Quelques hommes sont touchés. Le convoi fait alors demi-tour, sur ordre du commandant de compagnie […], monté sur le cinquième
bateau et retourne à l’île en L. » De ce point, semble-t-il, des rafales
claquent. Ordre est alors donné de rejoindre la plage d’embarquement - en réalité, ces tirs venaient de la rive droite du
Rhin, non de l’île triangulaire que la 9e compagnie va occuper.
D’autres pertes sont causées vers 9 h 30 par des tirs
ennemis déclenchés par suite de la reconnaissance d’officiers de
tank destroyers sur la digue. Quatre casemates de la rive droite
sont bientôt repérées.
JMO : « A 14 h, le chef de bataillon Cunin, de retour de mission,
reprend le commandement du bataillon. Il apprend qu’une nouvelle opération
vient d’être montée de la façon suivante : un canot va partir, suivi de deux
autres, et le reste du convoi ne quittera la berge que si les trois premières
embarcations réussissent à passer […]. A 14 h 30, la nouvelle tentative a
lieu. Neuf bateaux sont chargés d’hommes. Six s’arrêtent en L, trois
continuent et débouchent dans le Rhin. Les six bateaux arrêtés démarrent à
ce moment, voyant que le débouché n’a provoqué aucune réaction de la part de
l’ennemi. Mais quand la tête du convoi va atteindre le milieu du fleuve, de
violents feux de mitrailleuses et de mortiers s’abattent sur lui. Un canot est
en feu, un se rabat sur la face Sud-Est de l’île triangulaire, cinq partent à la
dérive. Deux seulement (avec le lieutenant Calligaris) atteignent la berge
ennemie […] Quelques hommes ont été blessés durant la traversée... »
Avec sa poignée d'hommes, Antoine Calligaris va alors
faire preuve d'une attitude exemplaire : « Le débarquement a lieu sur
le talus pavé et incliné, qui est à ce moment pris de flanc par les feux de la
casemate bétonnée. Nombreux blessés. Le lieutenant Calligaris décide de
franchir le talus qui le sépare de la lagune mais il est alors pris à partie par
des rafales provenant de la maison N et a deux blessés. Il revient à son point
initial, longe la berge sur environ 300 m et gravit le talus en P : il lui reste à
ce moment une douzaine d'hommes sans aucune arme automatique. Le
sergent-chef Escande fait une patrouille et ne trouve personne devant lui. Le
petit groupe s'installe en PA fermé. »
Aux environs de 17 h 30, deux soldats d'origine tyrolienne
viennent se rendre aux Français. Ils révèlent que la maison où ils
étaient installés vient d'être évacuée. « Le lieutenant Calligaris pousse
immédiatement une patrouille vers cette maison, rapporte le journal du
II/151e RI, mais doit y renoncer, recevant des rafales de mitraillettes de sa
droite de l'intérieur du bois. Il essaie de rendre compte de sa situation au
bataillon par son petit appareil radio 536, mais la liaison ne peut être réalisée. Pendant ce temps, le chef de bataillon a demandé l'aide des TD
pour détruire les casemates. »
La tête de pont est toujours bien mince lorsque le bataillon
reçoit vers 18 h 30 la visite du général de Lattre, « salué par un
violent bombardement, qui s'abat près de la plage n°2 ». Un quart d'heure
plus tard, les TD ouvrent le feu pour protéger le passage d'une
nouvelle vague. Mais le sort semble s'acharner : « Un premier canot
part de la plage n°1, mais tombe en panne à son débouché dans le Rhin : il
est immédiatement détruit par des tirs de mitrailleuses et mortiers. Les TD
[reprennent] leur tir. Quelques rafales de nos mitrailleuses provoquent la
réaction des armes ennemies. Les TD effectuent alors un troisième tir. Un
canot commandé par le lieutenant Rodrigues, accompagné d'un officier de
liaison d'artillerie (lieutenant de Lacroix) réussit à franchir le fleuve sous les
rafales. Cinq survivants peuvent débarquer... Le lieutenant de Lacroix est
grièvement blessé. »
Enfin, le commandant de la 5e compagnie est sur la rive
droite. Mais il « est pris de flanc par les feux de la casemate B et, comme
l'a fait le lieutenant Calligaris, franchit le talus qui le sépare de la lagune.
Comme cette fois la maison N n'est plus occupée par l'ennemi, il peut s'y
installer. Il y est rejoint par l'équipage d'un autre canot qui a réussi à
traverser sans peine. La nuit tombe et le groupe du lieutenant Calligaris
rejoint le lieutenant Rodrigues. Ce dernier rend compte au bataillon, par
l'intermédiaire du poste radio de l'artillerie qui ne l'a pas quitté, de la
possibilité actuelle de franchissement du Rhin et demande en outre l'envoi de
bateaux pour l'évacuation des blessés.
Mais malgré les ordres du chef de bataillon, les canots ne peuvent
repartir, les moteurs refusant obstinément de se mettre en marche. Les trois
seuls qui sont en état ont ramené sur la terre ferme la 9e compagnie installée
dans l'île triangulaire depuis le matin, mais à leur tour ils tombent en panne.
Vers 21 h 30, un bateau revient de la rive droite, chargé de blessés et des
deux déserteurs allemands. A 21 h 40, le chef de bataillon décide d'utiliser
les quelques bateaux qui viennent d'être réparés pour reprendre l'opération de
franchissement. Mais à 21 h 45, un message du colonel fait interrompre tout
nouveau mouvement. »
Pourquoi cet ordre ? Parce que de son côté, le III/4e RTM
a pu, après avoir repoussé plusieurs contre-attaques et perdu 28 morts et 36 blessés, établir une tête de pont depuis la plage B.
C'est donc ici que le II/151e RI du commandant Cunin passera le
lendemain matin, 1er avril 1945, à 5 h, comme passera, dans la nuit du
31 au 1er, le I/151e RI (commandant René Cuenoud) qui, longeant
la rive droite du Rhin vers le nord, fouillera l'Unterwall. « Ce
mouvement de rocade s'exécute sans incident et tout le II/151e prend pied
sur la rive droite le matin du 1er avril et rejoint les éléments de la 5e
compagnie qui ont réussi la traversée la veille », note, avec soulagement,
le JMO du bataillon.
A la fin de la nuit, le bataillon Cuenoud a pu en effet
passer le fleuve sur la plage du 4e RTM, mais il a perdu deux tués
(dont un sergent) et trois blessés par un bombardement du point
d'embarquement*."
* Le général de Lattre a donné le chiffre de 88 morts et 53 blessés pour le II/151e
RI (le JMO du bataillon n'en communique pas). Pour sa part, le ministère des
Armées a identifié 35 morts pour le régiment les 31 mars et 1er avril 1945, dont
Maxime Rulquin, 24 ans, et Raymond Rulquin, 22 ans, tous deux nés à
Haudainville dans la Meuse. Onze des victimes sont nées dans la Loire et huit
dans la Meuse. Michel Bigorgne, Benoît Bourdier, Jules Brasdefer sont morts dans
leur canot coulé, André Leblanc, Jean-Baptiste Mayery, Santo Zagni se sont noyés,
le corps de Clément Borowy sera retrouvé dans un bras du Rhin, Brahim
Abderaman est porté disparu..
1er avril 1945 : le 151e RI sur la rive droite du Rhin
"Le 1er avril 1945 est le premier jour d'opération de la 1ère
armée sur la rive droite du Rhin. Plus précisément du 2e corps, car
le 1er, lui, continue à assurer la défense du fleuve côté France, en
attendant que les hommes de Monsabert arrivent à sa hauteur. « A
5 h du matin, note le JMO du I/151, le commandant du bataillon
(chef de bataillon Cuenoud) reçoit l'ordre de prendre le commandement des
éléments du régiment débarqués sur la rive droite et de pousser au plus tôt sur
Philippsburg et Oberhausen. A la même heure, une patrouille de la 2e
compagnie du capitaine Valadoux rend compte qu'elle a pu approcher de
Philippsburg jusqu'au pont Ouest de la ville sans réaction ennemie. Il est
aussitôt décidé de pousser la 1ère compagnie (capitaine Dubroca) toute entière
dans Philippsburg et de faire suivre le reste du bataillon tandis que le 3e
bataillon (capitaine de Linarès) agira plus au sud pour contourner la ville si une résistance s'y manifeste. A 6 h, le colonel Gandoet reprend le
commandement du régiment et à 7 h il pénètre dans Philippsburg avec les
éléments de tête...»
Ce sont des éléments de la 11e compagnie qui
sont entrés dans la ville, à 5 h 30 selon le JMO du III/151e. Cette
même compagnie occupe ensuite, à 9 h 25, Wiesenthal, où le
capitaine de Linarès constitue une section cycliste.
Puis, à 7 h 45, le lieutenant-colonel Paul Gandoet, un
jeune chef de corps de 43 ans, qui n'avait pris le commandement
du régiment que le 29 mars 1945, donne l'ordre au bataillon Cuenoud
de pousser sur l'axe Wachausel – Kirlach - Kronau.
JMO du I/151 : « A 9 h 30, le bataillon reprend sa progression, précédé d'une patrouille
cycliste aux ordres du lieutenant Mazeyrat. Wachausel est atteint à 11 h.
La population marque un accueil cordial (!). Kirlach est atteint à 14 h. De
nombreux drapeaux blancs sont aux fenêtres. Le chef de bataillon Cuenoud
convoque le bourgmestre et se rend avec lui à la mairie ; il lui prescrit d'y
faire rassembler armes et radios ainsi que les militaires de la Wehrmacht en
tenue ou en civil. C'est à ce moment que le commandant apprend que la
patrouille du lieutenant Mazeyrat a rencontré l'ennemi à l'ouest de Kronau.»
Il y a des pertes, notamment le lieutenant Léon Mazeyrat : il a été
tué alors qu'il allait fêter ses 25 ans le 3 avril 1945.
Au II/15-1, qui suit le 1er bataillon, on rapporte que « vers
14 h, le colonel nous donne l'ordre d'envoyer le corps-franc à bicyclette en
direction de Forst en vue de rechercher le contact. Le lieutenant Guigon est
arrêté par des feux au carrefour de l'autostrade de Manheim à Karlsruhe et
de la route de Hambrucken à Forst. Il ramène quatorze prisonniers après
avoir infligé des pertes à l'ennemi. Vers 15 h, le bataillon reçoit l'ordre de se
porter immédiatement à Hambrucken où il arrive sans incident. » A son
tour, le III/151e RI, dont la 9e compagnie n'a franchi le Rhin
que dans la matinée, arrive à Hambrucken, puis se porte sur
Ubstadt, mais la 10e compagnie « se trouve stoppée à hauteur de la voie
ferrée par des tirs d'armes automatiques et ne peut atteindre son objectif le
soir-même »."
2 avril 1945 – les durs combats de Bruchsal et Karlsdorf
"Le 2 avril 1945, jour où les Haut-Marnais du I/21e RIC passent
également le fleuve de vive force (bien plus au sud, à
Leimersheim), le 151e RI reprend, au matin, sa progression, le 3e
bataillon sur Ubstadt, occupé à 9 h 45, le 2e sur Forsten. Puis tous
deux devront s'emparer de Bruchsal, « obstacle particulièrement
considérable dont la défense, intégrée dans les arrières du Westwall, est
assurée par des obstacles bétonnés et étoffée par des unités de campagne »
(général de Lattre). « Le bataillon forme le centre du dispositif, précise le
JMO du II/15-1. Il doit attaquer la ville par le nord et la déborder par
l'ouest, en liant son mouvement à celui du 3e bataillon à l'est tandis que le 1er
bataillon opérant à l'ouest a reçu pour mission de prendre Karlsdorf. »
Le bataillon de Linarès est engagé dès la matinée. La 9e
compagnie et la CA 3 se portent sur la route Ubstadt - Bruchsal,
la 11e compagnie, que joint le capitaine adjudant-major Dunan,
est à Stettfeld. Il est 10 h 15 quand la "9" est stoppée à la cote 123
par des feux de mitrailleuses. « A 11 h, le capitaine de Linarès qui
s'était porté en avant avec le capitaine Quincy pour étudier le terrain et voir
les possibilités de manœuvre reçoit une balle dans l'épaule et est évacué »,
note le JMO du bataillon. Laissant sa CA 3 au sous-lieutenant
Darse, le capitaine Quincy prend le commandement du bataillon.
Tandis que la 9e mais aussi la 10e compagnies sont
bloquées, et que le capitaine Quincy ne peut obtenir l'appui d'un
peloton de chars américains, la 11e rejoint à 13 h son bataillon et
est aussitôt engagée avec une section de mitrailleuses de la CA.
« Le capitaine Ares [Emile Arno], commandant la 11e compagnie réussit à atteindre les
premières maisons de Bruchsal mais se trouve arrêtée par un tir d'armes
automatiques et d'un canon antichars. La 9e compagnie se trouve dans une
situation critique, […] directement sous le feu d'une mitrailleuse ennemie et
subit des pertes. »
En début d'après-midi, le III/151e RI reçoit enfin l'appui
de quatre blindés – français, ceux-là – mais qui sont rapidement
arrêtés par une arme anti-chars. Toutefois, leur appui feu sera
bien utile aux fantassins, encouragés par le lieutenant-colonel
Gandoet.
Dans l'après-midi, c'est le II/15-1 qui entre en action. Mais
la 7e compagnie, qui a pour mission de progresser en direction de
Bruchsal à cheval sur la route, tandis que la 5e doit déborder la
ville par l'Ouest, « est accrochée à la ferme située à 500 m nord-ouest du
passage à niveau » de la voie ferrée. « Le commandant de la 7e compagnie
fait exécuter un tir de mortiers qui a pour résultat d'affoler les points
d'appuis ennemis. Il fait plusieurs prisonniers et continue sa progression
jusqu'au ruisseau (400 m nord-ouest du passage à niveau). La section Tardy
est alors arrêtée par une mitrailleuse placée sur la ligne de chemin de fer dans
la maison du garde barrière à 800 m ouest du passage à niveau. »
A 16 h 50, indique le JMO du III/15-1, « la 9e compagnie
réussit à pénétrer dans la ville après l'avoir débordée par le nord-est et avoir
pris d'assaut le nid de mitrailleuses qui en interdisait l'accès. Ces actions
permettent aux éléments qui progressent suivant l'axe de la route de repartir
en avant et ils nettoient maison par maison l'entrée de Bruchsal. Par ailleurs,
le 2e bataillon pénètre dans la ville par la lisière Nord-Ouest... »
Au bataillon Cunin, en effet, « vers 18 h 30, le capitaine
Lescouret franchissait la voie ferrée après avoir neutralisé l'ennemi installé
dans la maison du garde barrière. Au cours de sa progression par la route
minée, il se heurte à des groupes d'Allemands dans des trous en bordure de la
route ; il fait des prisonniers. Le chef de bataillon donne l'ordre au
commandant de la 5e de franchir la voie ferrée orientée Est-Ouest et
d'aborder les lisières Nord-Ouest de la ville. Il entre dans la partie Nord de
la ville avec les éléments de la 7e compagnie et donne l'ordre au lieutenant
Simon, commandant la section de réserve de cette compagnie, de rejoindre son
capitaine et de se mettre à sa disposition pour le nettoyage de la localité. »
Le
contact est pris par les deux chefs de bataillon, le II/151e RI
reçoit mission de s'installer défensivement aux lisières Nord et
Nord-Ouest de Bruchsal.
Pendant que le reste du régiment bataillait à Bruchsal, le
I/151e RI attaque Karlsdorf. Le bataillon, qui a fait la veille 40
prisonniers, est parti le matin de Kirlach pour, initialement,
Weilher. Mais, arrivé à Hambrucken, il a été dirigé sur Forst. C'est
alors que le lieutenant-colonel Gandoet lui a confié la mission de
couvrir le flanc Sud du régiment, dans l'attaque de Bruchsal, en s'emparant de Karlsdorf. Le JMO du bataillon raconte : « La 1ère et
la 3e compagnie sont chargées de l'attaque de Karlsdorf, la 1ère par les bois
Ouest de l'autoroute, la 3e par la cote 109. La 2e compagnie, initialement
réservée dans le bois Sud-Ouest de Forst, le nettoiera et poussera des éléments
jusqu'à la route 35. A 15 h, les opérations de nettoyage des bois se déroulent
sans incident. Vers 14 h, l'ennemi réagit violemment contre les éléments en
lisière des bois par des tirs d'armes automatiques venant de la voie ferrée et
des ponts de l'autostrade. La 1ère compagnie atteint la pointe Sud des bois et
s'empare de la résistance du pont et du chemin de fer. La 2e compagnie
progresse jusqu'à la voie ferrée mais est soumise à des tirs d'artillerie. La 3e
compagnie est arrêtée par des tirs d'armes automatiques. La progression est
stoppée par des tirs d'infanterie et des bombardements d'artillerie alors que
les unités de tête buttent sur un canal, situé entre la route et la voie ferrée,
que la carte au 1/50 000e n'indique pas... »
Un appui d'artillerie est demandé. Il sera exécuté, non par
le III/63e RAA qui n'a pas encore franchi le Rhin, mais par deux
groupes de la 3e DIA. « A 19 h, l'attaque part mais est soumise à un tir
de contre-préparation allemand intense de 150 et de 210, qui cause de
lourdes pertes au I/151e RI. La 2e compagnie, qui est dans le bois de Forst,
est particulièrement touchée. A 20 h, la situation est confuse. La 1ère
compagnie a réussi le tour de force de passer le canal sur le pont détruit et de
se glisser le long de l'autostrade, mais elle tombe aussi sous les tirs d'arrêt...
La 2e compagnie, de son côté, est désorganisée par la contre-préparation
ennemie. La 3e compagnie, pour sa part, n'a pas pu démarrer, l'appui de
notre artillerie ayant été déclenché avec dix minutes de retard. Elle essaie de
progresser, mais c'est très difficile.
A 21 h, la situation s'éclaircit car la 1ère compagnie a pris pied dans
Karlsdorf et en commence le nettoyage. La 2e compagnie se réorganise ; ses
pertes sont sévères. La 3e compagnie a réussi à pénétrer dans la partie Ouest
de Karlsdorf. Durant la nuit, le nettoyage mené par les 1ère et 3e compagnies
se poursuit, les deux unités étant aux ordres du capitaine Dubroca. » Les
pertes sont lourdes au bataillon, pour ce combat de Karlsdorf
dont le général de Lattre ne parle curieusement pas : 20 tués, dont
le lieutenant aveyronnais Alfred Leygues (2e compagnie), 79
blessés*.
* La ministère de la Défense recense 30 ou 31 morts du 151e RI, le 2 avril 1945, la plupart tués à Karlsdorf, dont de très jeunes soldats, tous âgés de 18 ans : Emile
Blondel, Albert Bodere, Georges Chancelade, Albert Derbias, Henri Poupard,
Arnaud Sanchez, Marcel Wittmann.
3 avril 1945
"Au II/151e RI, la journée est passée à
assurer la défense de Bruchsal, tandis que le lieutenant Guigon et son corps-franc patrouillent dans les bois à 2 km au sud de la
ville. Dans le secteur du 1er bataillon, une tentative ennemie est
faite pour reprendre Karlsdorf. « Des automoteurs pénètrent dans
Karlsdorf, note le JMO du bataillon. Notre infanterie, abritée dans les
maisons, ne bouge pas, respectant les ordres donnés.» Pour sa part, le
III/151e RI a pour mission de prendre Heidelsheim. La 11e
compagnie doit d'abord réduire des résistances constituées
d'armes automatiques, et la 10e ne progresse pas aussi rapidement
que souhaité, si bien que c'est la 9e qui arrive la première devant le
village. JMO : « Elle est stoppée par des chars boches et des armes
automatiques. Elle s'installe de part et d'autre de la route en utilisant le
terrain au maximum et s'accroche au terrain […]. Les chars allemands
placés à l'entrée du village font quelques sorties et balayent avec leurs armes
automatiques les positions de la 9e compagnie sur lesquelles ils envoient
également des obus. Mais la 9e compagnie tient bon et à 17 h, elle réussit à
pénétrer dans le village et aux abords immédiats, et en particulier près du
cimetière. Quelques patrouilles sont faites. Les derniers éléments décrochent
dans la nuit. Les pertes s'élèvent à cinq tués et 20 blessés. Une vingtaine de
boches ont été tués et autant prisonniers. »
4 avril 1945
"Solidement établie sur la rive droite du Rhin, l'armée de
Lattre va pouvoir agir dans deux directions, de part et d'autre de
la Forêt Noire : vers l'est en direction de l'Enz et du Neckar (2e
DIM, 3e DIA, 5e DB), et vers le sud afin de déborder les défenses
ennemies sur le fleuve et prendre pied dans la partie Nord du
massif (9e DIC, un combat command de la 1ère DB).
A la division Carpentier, le bataillon Quincy du 15-1 s'est
vu confier une nouvelle mission : prendre Helmsheim. Le
mouvement s'engage dès 5 h, avec un tir exécuté par la CCI.
« Premier accrochage à gauche par la 11e compagnie qui fait deux prisonniers,
la progression continue cependant jusqu'aux pentes Nord de la crête
dominant Helmsheim, rapporte le JMO. Au nord à 100 m de cette crête,
la 11e compagnie est de nouveau accrochée sur la gauche, la progression
continue et un groupe parvient à hauteur des premières maisons du village.
Un char ennemi apparaît. Le groupe restera bloqué sur place jusqu'à la fin
de la journée et c'est l'action des éléments de droite qui les dégagera.»
Ces
éléments, encadrés par les capitaines Quincy et Comte, les
lieutenants Fareza, Boyer et Noël, l'adjudant-chef Duquesnoy et
le sergent-chef Costa, seront particulièrement éprouvés durant la
journée.
Jusqu'alors tenu en réserve, le II/151e est également
poussé sur Helmsheim en renfort du bataillon Quincy, ainsi que
des éléments du I/151e. « La 6e compagnie [...] pénétrait dans le village
par l'Ouest, précise le journal des marches du bataillon Cunin. La
7e progressant à sa gauche appuyée à la voie ferrée, nettoyait la partie Est du
village », où les fantassins sont entrés à 17 h. Pertes très lourdes au
3e bataillon, qui avait déjà déploré douze morts et 32 blessés le 2
avril 1945 : 18 tués* et 55 blessés. « La plupart des tués [l']ont été dans le
chemin creux où nos éléments sont restés durant trois heures vis-à-vis des
Allemands en se fusillant à 20 m », note le JMO du 3e bataillon. Le
capitaine Raymond Comte, commandant la 10e compagnie, le
lieutenant Fareza, le lieutenant Gay (1ère compagnie) sont au
nombre des blessés que les services du médecin-lieutenant
Monnerot ont réussi à évacuer « en un temps record ». Le lieutenant-colonel Gandoet précise également que le commandant Gaillard,
commandant les unités régimentaires, a été blessé grièvement (par
balle à la tête), que le capitaine Vigier a reçu une rafale dans la
jambe, qu'un lieutenant-colonel stagiaire a écopé d'éclats dans le
cou. Le soir, le III/15-1 est relevé par le 5e RTM et regagne
Heidelsheim."
* Parmi les morts du régiment à Helmsheim le 4 avril 1945, figurent de très jeunes
soldats : Roger Baille, 18 ans, Roger Balaguera, 18 ans, André Barbey, 17 ans (il est
né le 21 mars 1928 dans l'Allier), Pierre Brassac, 18 ans, Léonce Chanabe, 18 ans,
Auguste Herny, 18 ans, Stanislas Lipowski, 18 ans. Sont décédés aussi, ce jour-là,
Marcel Lepage, 16 ans (né le 15 janvier 1929 à Paris) et Pierre Martin, 17 ans,
mort des suites de blessures à Wiesenthal.
9 avril 1945 : "Lancés en direction de Langenalb, le CC4, le 151e RI et le
groupement Navarre nettoient une zone montagneuse boisée. Ce
qui occasionne de nouvelles pertes au régiment Gandoet,
notamment à Grafenhausen : René Jaouen, 21 ans, et René Rozet,
21 ans, victimes d'obus, Antoine Lenzi, 21 ans, tué par balle..."
11 avril 1945 : "Au 151e RI, il est à peu près la même heure - 17 h 45, plus
exactement - lorsque le commandant Cuenoud est atteint par
éclats d'obus à Dobel. En l'absence du capitaine Pierre Treguier,
en permission, il sera remplacé par le capitaine André Dubroca,
commandant de la 1ère compagnie. C'est également à Dobel que
meurt, victime d'un éclat d'obus à la tête, celui que tous
appelaient Mascotte. Mascotte, c'est Serge Gras. « Une parenthèse sur Mascotte,
écrit le capitaine Dubroca : il a 15 ans, haut comme trois pommes et
même moins. Il avait suivi les Canadiens quand ils avaient débarqué en
Normandie et il avait fini par échouer chez Fabien. Un oiseau, gai, blagueur,
jamais en place. Je l'avais adopté à mon arrivée à l'unité... » Tuberculeux,
Serge Gras venait de s'échapper de l'hôpital de Mulhouse,
marchant 30 km pour rejoindre sa compagnie avant le départ
pour le combat. « J'ai pris ma grosse voix des moments où je suis ému
pour lui mettre huit jours de prison ; mais devant ses larmes, je n'avais pas
eu le courage de le renvoyer. »" Au 21e RIC, quelques mois plus tôt, le
capitaine Jean Eon s'est laissé aussi apitoyer par les larmes du
soldat Robert Creux. Celui-ci était un peu plus âgé que Serge
Gras : il était né le 18 janvier 1929 à Saint-Dizier, quand Mascotte avait vu le jour le 10 février 1929 à Lyon. Creux est
mort au champ d'honneur le 2 février 1945, à Wittenheim. Gras,
le 11 avril 1945, en Allemagne, auprès de l'adjudant Charles
Lemaréchal."
12 avril 1945 : "Parmi les autres événements de la journée, signalons la
prise – notable – de Baden-Baden et l'occupation, vers 13 h, de
Kaltenbronn, attaqué par les 1er et 2e bataillons du 151e RI."
14 avril 1945 : "Le régiment du lieutenant-colonel Gandoet poursuit sa
progression entre Pforzheim et Freudenstadt. Nonnenmiss est
occupé à 11 h 30 par la 2e compagnie, le bois est nettoyé, quatre
prisonniers sont faits, mais le régiment déplore quatre tués. Le
ministère des Armées fait état pour ce jour-là de la mort, à
Kohlauste, d'Italo Borelli, 26 ans, Jean Brule, 17 ans et demi,
Armand Vandenbossche, 43 ans et demi. Puis la compagnie du
capitaine Pierre Valadoux occupe Enzklosterle."
17 avril 1945 : "Mais l'événement que salue le commandant de la 1ère
armée française, c'est la prise de Freudenstadt, objectif de la
manoeuvre. Après avoir progressé la veille dans une immense
forêt de sapins, le colonel Navarre, avec ses chasseurs du
lieutenant-colonel Vigan-Braquet, y entre à 10 h. Pour le général
de Lattre, cette conquête d'une ville en partie incendiée, et dont
le nettoyage est notamment réalisé par le II/151e RI, signe la fin
de la première phase de la Campagne d'Allemagne".
20 avril 1945 : "Depuis la veille, la 2e DIM fait l'objet de contre-attaques.
Dans leur tentative de repli vers le sud, les troupes allemandes se
présentent ainsi devant la localité d'Ober Jesingen, défendue par
le II/151e RI. Sa garnison - la 7e compagnie du capitaine
Lescouret – est encerclée, celles de Kuppingen et Herrenberg
sont menacées. Il faut l'intervention, côté Est, des hommes du
colonel Navarre (3e RSM, 20e BCA, II/4e RTM) et, côté Ouest,
du I/151e RI pour venir en aide aux hommes de Lescouret, enfin
délivrés le lendemain à 7 h par leurs camarades du bataillon
Cunin. Jean-Baptiste Chabrannel, 18 ans, Jean-Claude Merley, 19
ans, Louis Toulouse, 34 ans, Joseph Dalliere ont été tués à Ober
Jesingen, tandis que Natale Rampazzo, 21 ans, a trouvé la mort à
Herrenberg."
23 avril 1945 : "Au 2e corps, le 151e RI, au sein de la colonne Mozat,
marche depuis le 22 avril sur Bingen, et le 20e BCA, avec la colonne Chappuis, sur Sigmaringen. Chez Mozat, la progression depuis
Tübingen est lente, à cause des abattis et des destructions sur le
chemin, à cause du feu ennemi aussi. Général de Lattre :
« Toutefois, le 15-1 prend pied sur le plateau, à Genkingen. Vers minuit,
une grosse contre-attaque à base de panzerfaust se déclenche. Des caves et
des fenêtres de Genkingen, qu'occupe le bataillon Quincy (III/151e RI), les
Allemands, militaires et civils mélangés, tirent à bout portant sur nos
hommes. Ce n'est qu'au matin le 23 que le coup est définitivement paré. » A
Conningen, qu'il a pris dans la journée puis conservé dans la nuit
malgré une contre-attaque, et à Genkingen, le régiment du
lieutenant-colonel Gandoet a perdu Jean-Claude Cuisance, 17 ans,
Yoland Durand, 18 ans, Jean Guidicelli, 20 ans, Aloyse Remus, 20
ans. Il déplore également la mort, à Tübingen, de Robert Cabrit,
20 ans, de Pierre Hondet, 21 ans, et Raoul Mouysset (décédés de
leurs blessures), ainsi que celle d'Edouard Lanoizellée (CCI), 47
ans*"
* Le ministère des Armées mentionne ce jour-là la mort d'Angelo Lazzari, 20 ans,
noyé à Mechtersheim. Il a donc plutôt été victime du passage du Rhin.
7 mai 1945. Fin des combats en Europe. "A l'appel des morts fait par le lieutenant Dalsace le 12
mai 1945, il apparaît que 43 hommes du I/151e RI*, dont quatre
officiers, ont été tués".
* Où le commandant Edmond Alix a pris le commandement du III/151e le 2 mai
1945.
SOURCE PRINCIPALE : archives du GTL et du 151e RI, GR 12 P 25, SHD.