jeudi 8 avril 2010

Les volontaires bourguignons

Yonne

Le 1er régiment du Morvan est créé le 20 septembre 1944, sous les ordres du lieutenant-colonel Adrien Sadoul (« Chevrier »), chef départemental FFI de l’Yonne, officier d’artillerie de réserve exerçant la profession d’avocat à Nancy. Il a pour chef d’état-major le capitaine Roehrich.
Ce régiment compte quatre bataillons. Le 3e (FTP de la Nièvre) est aux ordres du jeune chef de bataillon Roland Champenier (« Roland »), âgé de 20 ans (il est né dans le Cher en 1924), le 4e sous ceux d’un officier parisien du même âge, le chef de bataillon Jean Chapelle (« Verneuil »), ex-chef du régiment Verneuil.
Au 1er bataillon, la 1ère compagnie est commandée par le capitaine Charles-Albert Houette, chef du maquis de la Coutelée, la 2e par le capitaine Guy de Kergommeaux, chef du maquis de Merry-Vaux, la 3e par le capitaine Escoffier.
Cantonné à Auxerre, le 1er régiment du Morvan quitte l’Yonne le 1er octobre 1944 pour la 1ère Armée. Le 10, il est rattaché à la 1ère division de marche d’infanterie pour opérer dans les Vosges (secteur du Thillot). Le 9 novembre, le commandant Champenier est mortellement blessé. Le 24, le 1er bataillon attaque la Grange du Harderet, à Château-Lambert (commune du Haut-du-Them). Les pertes sont lourdes : la 2e compagnie perd dix tués, dont le lieutenant Claude Yver de la la Bruchollerie, secrétaire-général de la préfecture de l’Yonne. Le révérend-père Klein, aumônier de l’école polytechnique, trouve également la mort dans ce combat, et le médecin Pierre Scherrer est blessé. Le lendemain, le lieutenant-colonel Sadoul est grièvement touché dans une embuscade.
Dès lors, le régiment va séjourner pendant trois mois dans la vallée de la Thur, notamment à Saint-Amarin. En janvier et février 1945, il est aux côtés de la 10e DI, toujours dans les Vosges (à Moosch). Le 5 février, avec le 24e RI, il atteint le ballon de Guebwiller. Le 19, il participe à la création du 27e RI, constituant le 3e bataillon et une partie des unités régimentaires.

Le bataillon Max, dit bataillon d’Auxerre, ne paraît pas appartenir au 1er régiment du Morvan. Aux ordres du commandant « Max » (René Millereau), comptant 520 hommes, il « blanchit » le bataillon de marche 11 le 17 octobre 1944.

C’est le 1er septembre 1944 qu’est créée la 4e demi-brigade de voltigeurs de l’Yonne, qui se transforme en 1er régiment de volontaires de l’Yonne le 2 octobre. Ce corps est issu des unités FFI icaunaises relevant des réseaux britanniques.
Le commandant Jacques Adam, alias « Roger », en assure le commandement. Son 1er bataillon est aux ordres d’un officier ayant servi comme chef de bataillon en 1940, Maurice Charpy. Au 3e bataillon (commandant Perrault), la 8e compagnie est issue du maquis Henri-Bourgogne (Côte-d’Or), la 9e est commandée par le lieutenant Mirondelle.
Rassemblé à Joigny, le 1er RVY, qui présente un effectif de 1 800 hommes, quitte cette ville le 7 novembre en direction de la 1ère Armée. Arrivé à Moffans, rattaché à la 2e DIM, il monte en ligne dans la région de Clairegoutte où il relève des tirailleurs marocains. Le 18, il attaque la forêt de Cherimont et entre dans Etobon. Le 25, un bataillon du régiment, épaulant le 5e RTM, entre dans Bourogne, Charmois et Echène-Autrage, puis le lendemain dans Montreux-Château, et le 27 dans Chavannes-sur-Etangs.
Le 7 décembre, le 1er RVY, entré en Alsace, attaque Michelbach, où ses pertes sont sensibles : 23 tués et 60 blessés. Parmi les morts : le commandant Charpy et l’aspirant Vauthier. En janvier 1945, le régiment donne naissance au 3e bataillon du 35e RI FFI, bataillon confié au commandant Perrault.

La 1ère demi-brigade de l’Yonne est aux ordres du commandant Cunin (« Georges ») puis du commandant Lemaître. Elle compte 2 020 hommes en décembre. Les 1er et 2e bataillons ont été créés à Auxerre le 1er octobre, le 3e à Sens le 1er décembre. Ce même jour, les deux premiers bataillons forment les I et II/4e RI. Le 16 février, le 3e est versé dans le III/4e RI.

Saône-et-Loire

Unité de l’AS de Saône-et-Loire, le maquis du Louhannais se structure début septembre 1944 en 2e bataillon de chasseurs à pied, sous les ordres du capitaine puis commandant Daumont («Hurepoix »). Ayant défilé à Paris le 11 novembre, le bataillon est affecté à la 1ère Armée et mis à la disposition de la 1ère division blindée. Il est rapidement engagé dans la forêt de la Harth. Le 27 novembre, il occupe la maison forestière de Kembs. Le 12 décembre, le bataillon relève à Habsheim le 21e RIC. Durant la bataille de Colmar, il est rattaché à la 9e division d’infanterie coloniale avec le 152e RI. Le 20 janvier 1945, il échoue dans l’attaque du couvent d’Oelenberg. Relevé trois jours plus tard, il a perdu 26 tués, dont trois officiers (le sous-lieutenant Joseph Nau, 32 ans, chef du groupe-franc, le sous-lieutenant Joly, de la 2e compagnie, le lieutenant Charvot), ainsi que le médecin Robert Marchausse, une centaine de blessés, 40 évacués pour pieds gelés. L’unité devient officiellement 2e BCP le 16 mars. Affecté à la 3e demi-brigade de chasseurs de la 14e division d’infanterie, il prend part à la fin de la Campagne d’Allemagne. La 1ère compagnie était aux ordres du lieutenant François, la CA était commandée par le capitaine Vichot.

Le 1er bataillon du Charolais (commandant Ziegel) est issu du maquis de Beaubery (Saône-et-Loire). Il est rattaché à la 1ère division blindée dès le 6 ou 7 septembre 1944, opérant en Côte-d’Or, en Haute-Marne et en Haute-Saône. Mis au repos le 2 octobre, il monte à nouveau en ligne à Ronchamp, jusqu’au 17 octobre. Rattaché à la 2e DIM le 25 novembre 1944, il participe à la libération de Thann. Versé dans le 35e RI FFI.

Le 2e bataillon FFI du Charolais (capitaine Monti) est rattaché à la 1ère division de marche d’infanterie le 8 septembre 1944. Il intègre la 3e brigade (FFI) de cette division. Le bataillon est dissous le 17 octobre, et ses effectifs versés dans les 2e et 4e brigades de la division.

Le Commando de Cluny est issu du régiment de Cluny. Il est créé le 16 septembre 1944 à Bergesserin, sous les ordres du commandant Bazot (« Laurent »). Affecté à la 1ère Armée, il monte en ligne dès le 24 septembre près de L’Isle-sur-le-Doubs. Le 6 octobre, il perd une compagnie, versée dans le I/13e régiment de tirailleurs sénégalais. A partir du 17 novembre, il est engagé en Franche-Comté : il libère Faymont ce jour-là, puis, le 19, il prend Frahier, Echavanne, et s’empare à Champagney du bassin-réservoir de la Lisaine. Au 22, il a déjà perdu 19 tués. Le 3 décembre, rattaché au 3e régiment de spahis marocains, il entre en Alsace, libère Rammersmatt (7-10 décembre) puis défend Thann jusqu’au 7 janvier 1945. Deux jours plus tôt, il est devenu 4e bataillon de choc.

Le Groupe de reconnaissance du Beaufortin comprend les escadrons des capitaines Albrecht et Mercier. C’est une unité FFI de Saône-et-Loire constituée dans la région de Mâcon. Le chef d’escadron de la Ferté-Sénecterre la commande. Le 1er décembre 1944, elle est versés dans le 5e régiment de dragons, qui servira dans les Alpes, puis en Alsace (début janvier 1945), puis à nouveau dans les Alpes.

Le 1er bataillon de Saône-et-Loire (commandant Buisson) est versé dans le 4e RA.
Le 2e bataillon de Saône-et-Loire (capitaine Delacroix) est versé dans le 35e RI.
Le 3e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Pietro) est versé dans le II/134e RI.
Le 5e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Fagot) est versé dans le 4e bataillon de choc.
Le 7e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Boussin) est versé dans le 3e de Saône-et-Loire.
Le 8e bataillon de Saône-et-Loire (commandant Facteur) est versé dans les 2e et 3e de Saône-et-Loire et au 4e choc.


Côte-d’Or

Le 2e régiment du Morvan est organisé en Côte-d’Or dès la mi-septembre 1944. Il présente un effectif de 2 150 hommes, confiés au commandant René Alison (« Guy »), ex-chef départemental FFI. Parti de Dijon le 1er octobre, il est rattaché à la 2e DIM, à raison d’un bataillon par régiment de tirailleurs marocains. Le 21 octobre, l’unité devient régiment de Bourgogne, et quelques jours plus tard, est transformé pour passer de quatre à deux bataillons. Elle se bat en Franche-Comté puis en Alsace, où ses pertes sont lourdes. Le 24 janvier 1945, il donne naissance aux 1er et 2e bataillons du 35e RI FFI. L’histoire de ce régiment a été évoquée avec précision par l’historien bourguignon Gilles Hennequin.

Le bataillon de choc Bayard (commandant Guillier, alias « Robert »). Issu du maquis Bayard, il compte, fin octobre 1944, un effectif de 500 hommes. Une de ses compagnies, aux ordres du capitaine Jean Ferry (tué en Alsace), a été formée à Sens (Yonne) et est partie de la caserne Gémeau le 2 novembre 1944. Rattaché au 661e bataillon de réparation le 10 octobre, puis au 1er régiment de chasseurs parachutistes le 30, le bataillon est affecté à la brigade de choc Gambiez le 22 novembre. Il se bat notamment au col du Hundsruck. Le 5 janvier 1945, des éléments sont versés dans le 1er groupement de choc.

Le 1er bataillon de marche de la Côte-d’Or est créé en octobre 1944, sous les ordres du commandant Berthier. Il est versé, le 1er février 1945, dans le 60e RI. Sa 15e compagnie devient 10e du II/60e RI, sous les ordres du lieutenant Jacques Monget, ex-chef du maquis Amilcar (région de Grancey-le-Château).


Nièvre

Le 1er bataillon de la Nièvre (commandant Egeley) est versé au I/94e RI le 1er avril 1945. Appartenait au 1er groupe de bataillons de la Nièvre (lieutenant-colonel Dufrenne), avec les 2e, 6e et 7e bataillons.
Le 2e bataillon de la Nièvre (capitaine de Soultrait, dit « Fleury ») compte 710 hommes en septembre 1944.
Le 3e bataillon de la Nièvre (commandant Courvoisier) compte 200 hommes en décembre 1944. Il est versé dans le 1er bataillon de la Côte-d’Or le 1er décembre.
Le 6e bataillon de la Nièvre (commandant Pierre Henneguier, dit « Julien ») compte 700 hommes en décembre 1944. Il est dissous le 10 février 1945 et versé dans le 152e RI.
Le 7e bataillon de la Nièvre (commandant Georges Leyton, dit « Socrate », ex-chef du maquis Socrate, puis commandant Longhi, puis commandant Frainot) compte 800 hommes en novembre 1944. Devient III/4e RI le 1er février 1945.

Il existait également un régiment de Nevers (lieutenant-colonel de Champeaux), constitué de deux bataillons (1 200 hommes au 29 septembre 1944). Il est rattaché début octobre à la 7e Armée américaine.

1 commentaire:

  1. Bonjour Quelqu un connait il des gars sur la photo..mon grand pere était au RVY et un des soldats me ressemble incroyablement. merci

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