jeudi 19 décembre 2024

La bataille de Colmar : 1er février 1945


Le service de santé du I/21e RIC à la Cité Sainte-Barbe. (Photo M. Heckenroth).

 Secteur de la 9e DIC - 1ère DB

2e BZP

    Le combat command 3 (colonel Gruss) de la 1ère DB est à son tour engagé pour réaliser l'exploitation des succès à venir en direction de Pulversheim et Ensisheim. Objectif : le hameau de Schoenensteinbach, véritable verrou sur ce chemin. La mission est confiée au groupement du commandant André Arfouilloux, chef de corps du 2e BZP, composé du 3e escadron du 2e RCA, de la 2e compagnie et de la CA du 2e BZP.

    Vers 7 h, le peloton Bernard et la section Llucia mettent la main sur la corne Nord-Ouest du Jungholtz, mais devant le hameau, les trois chefs de section de la 2e compagnie (lieutenant Baurin, tué, sous-lieutenant Llucia et sous-lieutenant Christin, blessés) sont mis hors de combat. C'est un échec.

3e BZP

    JMO : "Les éléments du groupement Vallin appuient le débouché [du] groupement [Arfouilloux]. Un char de Boisredon est détruit par un automoteur."

23e RIC

    Dans le cadre de l'action de Schoenensteibach, une opération de diversion est menée à 18 h 30 qui se traduira par le nettoyage du Jungholtz, avec des éléments du 21e RIC. Au soir, une compagnie est au Jungholtz, une compagnie à Hohrvenderhuben [sic]. Durant la nuit, "température en hausse".

2e corps - 1er bataillon de choc - Durrenentzen

    Récit de l'aspirant Raymond Muelle : "A Durrenentzen, les Commandos de France viennent de subir de lourdes pertes. Ils ont d'abord pris le village, maison par maison ; quatre chars ont été perdus. Vers 15 h, une violente contre-attaque soutenue par les Panzers les a presque chassés de leur conquête. Toute une compagnie du 15e régiment US a disparu dans la fournaise. Au soir, il reste moins de 200 hommes en état de combattre chez les Commandos. Le bataillon de choc reprendra Durrenentzen. [...]"

    Le Groupe des commandos de France avait été engagé le 31 janvier 1945, avec le CC5 de la 5e DB. Il a perdu 45 tués, dont le capitaine Raymond Villaume, chef du 2e commando, et 110 blessés, parmi lesquels le commandant d'Astier de La Vigerie, chef du GCF.

    Aspirant Muelle : "Il est 0 h 35, le [1er] février 1945, lorsque les canons cessent leurs coups de hache. La 4e compagnie s'infiltre par la rue principale. [...] Elle doit occuper l'église et le premier carrefour de rues. La 2e compagnie prend à son compte la partie droite de l'agglomération. [...]"

    Devant la 3e section (aspirant Muelle) de la 2e compagnie (capitaine Tocé), une barricade. La 2e section de l'aspirant Bary se joint à elle pour réduire la résistance, ainsi que des Sherman. Soudain, une explosion : un coup de Panzerfaust. "A gauche, contre une palissade, quatre corps. Le premier, c'est Ledest, un Parisien, évadé de France, le second c'est [André] Becker, un jeune du Bataillon Bayard. [...] L'adjudant [Josephus] Schevenels est mort, le sergent-chef [Georges] Mouchot a conservé son visage d'ange mais il ne retrouvera jamais sa fiancée de Dijon. Un troisième n'a plus de face, c'est le sergent Mazaud, un Bourguignon, des volontaires FFI. Alors que Becker était encore un enfant, le sergent Stéphane [...] était un vieux. Près de 50 ans, père de famille, il avait participé brillamment à la guerre 14-18."

    A l'aube, Durrenentzen était redevenu village français.

Secteur des Vosges

    Plusieurs victimes dans les unités de la 10e DI : quatre blessés au II/5e RI dans une patrouille jusqu'à la ligne des crêtes ; un tué (Roger Daoulas) et deux blessés au II/5e RI lors d'une attaque ennemie au Chitelet dans la nuit du 1er au 2 février 1945 ; un tué (René L'Hostis, 17 ans) au III/5e RI à Wildenstein ; un tué à la CCI du 24e RI.

Sources complémentaires : récit du lieutenant Raymond Caminade paru dans "Wittenheim. Libération. 50e anniversaire" ; "Les combats en Alsace. Durrenentzen", Raymond Muelle, dans le journal Rhin-et-Danube (novembre 1987).

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