jeudi 19 décembre 2024

La bataille de Colmar : 29 janvier 1945


Le terrain d'opération de la 9e DIC depuis le 20 janvier 1945. Une vue de Kingersheim parue
dans "Kingersheim de 39 à 45", Jean Checinski, Société d'histoire de Kingersheim, 1994.


 Secteur de la 9e DIC 

23e RIC

    JMO : "Vers 9 h, passage d'avions amis. Au matin une patrouille trouve le contact en 245,9. Elle localise une trentaine d'Allemands. Plus à l'est une patrouille sortie des lisières Est de Cité Fernand et appuyée par des blindés s'est heurtée à une sérieuse résistance ennemie. [...] Bilan : 3 prisonniers. Pertes amies : un char, 4 tués, 14 blessés dont un officier, capitaine Camors.

    Dispositif en fin de soirée. [...] 1ère compagnie 237,5 et Grossacker, 2e compagnie Strueth fabrique, 3e compagnie coup de main, II/23 PC à Richwiller, 5e compagnie [Mayershof], 6e compagnie Richwiller, 7e compagnie Puits Anna. III/23 Cité Anna. [...]"

6e RIC

    JMO du III/6e RIC : "Le bataillon reçoit l'ordre d'attaquer le 30 le village de Wittenheim, il est renforcé par un peloton de Sherman et deux pelotons de  TD, une préparation d'artillerie massive doit précéder l'attaque (six groupes), les artilleurs ayant décidé de livrer le village aux fantassins sans combat. [...]

    Le chef de bataillon décide d'engager initialement deux compagnies : l'une par la face Sud-Ouest (9e compagnie), l'autre par la face Est (10e compagnie) dont le commandement est donné au capitaine Bourriquen, après la mise en place de nuit ; le peloton Sherman est mis à la disposition de la 10e compagnie. Une troisième compagnie (capitaine Vassal du II/6e) à la disposition du bataillon pour l'attaque se tiendra prête à être engagée selon l'évolution de la situation, trois équipes de lance-flammes marcheront avec les compagnies d'attaque. Les deux pelotons de TD et la CA s'installeront en base de feux face aux lisières Nord de Kullmann."

3e BZP

    JMO : "Un peloton de chars est engagé pour appuyer les coloniaux qui ont pour mission de reconnaître Hohroensdehsubel [sic] et Schoenensteinbach. En cas de réussite, le groupement Vallin doit occuper Schoenensteinbach. L'opération échoue. [...]"


Secteur de la 4e DMM - 5e BCP

    Alors qu'au nord de Thann, le 1er BCP a relevé le III/1er RTA sur les pentes du Rangenkopf (608 m) et sur celles du Brandwaldkopf, le 5e BCP se porte à partir de 1 h 15 en direction de Cernay. La 1ère compagnie se met en mouvement. Malgré les mines, le pont est passé sans encombre. "La compagnie s'engage sur la route en colonne par un, les groupe de combat nettement séparés les uns des autres à cause des bas-côtés qu'on dit minés et de l'épaisseur de la neige" (relation du 5e BCP). "Les Allemands ne sont plus à Cernay" ?

    Bientôt, le commandant Duplaix et l'adjudant-chef Clerget atteignent les premières maisons des faubourgs de la cité. Mais à 2 h 31, un feu violent s'abat soudainement sur les chasseurs. Des morts et des blessés. Duplaix, "rampant ou bondissant sous les balles, parvient à gagner une maison isolée" où le commandant Jean Stabler se trouve déjà. "La progression est impossible, constate le récit du bataillon. Contrairement aux renseignements, Cernay est fortement défendu". Il faut, pour les chasseurs, se replier, comme d'ailleurs les tirailleurs du 6e RTM.

    Dans l'après-midi, le 5e BCP est chargé de s'emparer des pentes Sud et Sud-Est de la cote 425, puis de se porter sur Steimbach. La patrouille du l'adjudant-chef Robert Latin se heurte au feu ennemi. Le sous-officier est tué d'une balle dans la tête, "après avoir été capturé par les Allemands". L'attaque est reportée au lendemain. Outre Latin, le bataillon de volontaires de l'Indre aura perdu au moins cinq hommes (Marcel Hamann, Pierre Maubert, Roger Penneroux, Alphonse Perrin, Roger Pion).

    Dans le secteur voisin, le 2e DIM s'empare de la Cité Langenzung et repousse une contre-attaque. De son côté, le 20e BCA, après quatre nuits dans la neige, "sans l'esoir d'une minute de sommeil", est relevé dans la matinée par des tirailleurs et gagne Diefmatter puis, le 1er février 1945, Belfort. 

2e corps - Jebsheim

    Historique du RMLE : "CC 6. Le 29 avant le lever du jour, un bataillon du 137e régiment de la 2. Gebirg-Division venant de Muntzenheim, a renforcé la garnison de Jebsheim. Les Américains et parachutistes poursuivent le nettoyage de la partie Sud de la localité, ils subissent de lourdes pertes, l'une des sections du 1er RCP ne compte plus que sept hommes après l'enlèvement de la grosse ferme SO du village. C'est pourquoi la fin du nettoyage est confiée au groupement Boulanger, la 9e compagnie nettoiera la partie Ouest du sud du village, les Américains la partie Est. Tous les chars et TD du groupement viennent se placer en ligne et effectuent sur les maisons un tir d'une violence inouïe. 

    A 16 h 20, la 9e compagnie débouche, à 16 h 40 le nettoyage est terminé, 300 hommes hagards se constituent prisonniers, environ 500 cadavres sont entassés dans les maisons et à leurs abords immédiats."

     JMO de la 11e compagnie : "17 h 30. Bombardement par minen. Blessés : caporal-chef Barlovic, légionnaires Pichot, Collin, Ottorovski."   

  Du 25 au 30 janvier 1945, le III/RMLE aura perdu quatre officiers (sous-lieutenant Lhotel, lieutenant Yves Heller, médecin-lieutenant Henri Loinger, capitaine Georges Gufflet, commandant la 10e compagnie), cinq sous-officiers et 30 légionnaires tués. Au 6e RCA, notamment, le lieutenant Jacques de Bouvet, 25 ans, est tombé le 28 janvier 1945, 22 jours après son frère Bernard, 23 ans, du 2e batailon de choc.

   Grussenheim

    JMO du 3e RMT : "Vers 6 h, les premières rafales d'armes automatiques claquent. Immédiatement, la 12e compagnie rend compte que les Allemands tentent de s'infiltrer devant elle, dans les vignes, mais elle les tient. 

    A 6 h 30, le feu d'infanterie gagne la face Est, de proche en proche la face Nord. [...]" Cette tentative d'infiltration est repoussée. "A leur tour, nos fantassins quittent le village et s'avancent vers des maisons un peu écartées dans les tranchées, ramassant les prisonniers ; il y en aura près de 150. Les cadavres jonchent le sol, devant la 12e compagnie en particulier : il y en a à deux mètres des lisières. Deux Panther ou Jagdpanther ont été détruits, conjointement par les TD et les chars de l'escadron relevant, car la relève doit avoir lieu à partir de 8 h 30."

    Durant ces trois jours, le GTV de la 2e DB a perdu 18 officiers et 260 sous-officiers et soldats. L'état des morts du 3e RMT mentionne 33 victimes dont Jacques et Gilles Tiberghien. Le lieutenant-colonel Joseph Putz, les lieutenants Jacques Franjou (11e compagnie), Antoine Ettori (CA 3, nommé capitaine) et Maurice Dusehu (11e compagnie) du 3e RMT, les lieutenants Louis Michard et Geoffrey de La Bourdonnaye du 501e RCC, le lieutenant Roux du XI/64e RADB, le commandant Fernand Puig, chef d'état-major du GTV, l'aspirant Edmond Maynil et l'enseigne de vaisseau Louis Robin du 2/RBFM ont perdu la vie. Côté ennemi, le JMO du 3e RMT signale trois Panther ou Jagdpanther détruits, 300 prisonniers, 200 morts au minimum. 

Secteur des Vosges

    Activités de patrouilles. Au 1er régiment de Franche-Comté, l'aspirant Jean-Roger Paris et le soldat Michel Renault sont mortellement blessés ; au 24e RI (10e DI), l'aspirant Jacques Bergerot meurt en sautant sur une mine à la cote 831, le soldat Lucien Chignon est tué en se portant au secours du caporal Guilpain blessé. 

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